Revue de 20 prothèses de tête radiale en silicone avec un recul moyen de dix ans

Revue de 20 prothèses de tête radiale en silicone avec un recul moyen de dix ans

418 Congrès annuel de la Société fran¸caise de chirurgie de la main / Chirurgie de la main 31 (2012) 376–436 Résultats.– Les résultats ont montré pe...

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Congrès annuel de la Société fran¸caise de chirurgie de la main / Chirurgie de la main 31 (2012) 376–436

Résultats.– Les résultats ont montré peu de variation morphométrique. Le nerf radial croise le bord supérieur du faisceau profond du muscle supinateur à 38,3 mm en position de supination et à 47,5 mm en position de pronation. Cette différence a été également été vérifiée quel que soit le repère utilisé. La position en flexion du coude permet de détendre le tronc du nerf. Les distances mesurées par rapport au point de repère huméral étaient de 36,3 mm de plus en flexion à 90◦ qu’en extension. L’épaisseur du muscle supinateur était de 2 à 4 mm. En supination, la branche profonde du nerf se rapprochait de la tête radiale, tandis qu’en pronation, il se tendait sur le muscle. Discussion.– Cette étude anatomique souligne les précautions à prendre lors d’une voie d’abord latérale du coude. La position en flexion du coude est à préserver lors de la mise en place des daviers et des écarteurs. Elle doit être gardée impérativement pendant tout le temps où cette instrumentation est nécessaire. La position de pronation éloigne le nerf de l’interligne et préserve de sa section, mais elle plaque le nerf sur le muscle supinateur qui se tend alors et devient vulnérable lors de la mise en place d’écarteur. Par ailleurs, cette position resserre les deux faisceaux musculaires entre lesquels passe le nerf qui peut alors être comprimé par une arcade de Fröhse. La position en supination évite ces inconvénients au risque de blesser le nerf alors en position plus proximale. Conclusion.– Nous insistons sur la position en flexion du coude dans cette chirurgie et argumentons les risques des positions en supination ou en pronation. http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2012.10.109 CP109

Revue de 20 prothèses de tête radiale en silicone avec un recul moyen de dix ans D. Corcella a , A. Forli a , V. Mesquida a , F. Moutet a , D. Saragaglia b , M. Loret a,∗ a Service de chirurgie de la main et des brûlés, CHU Michallon, Grenoble, France b Service d’orthopédie et de traumatologie, hôpital Sud, Grenoble, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Loret) Mots clés : Tête radiale ; Prothèse en silicone ; Swanson La tête radiale est un élément essentiel dans la mobilité et la stabilité du coude. Le traitement conservateur lors des fractures de la tête radiale est à privilégier. La synthèse doit être réalisée autant que possible dans les fractures Mason II à IV. La résection de la tête radiale était un traitement largement réalisé lors des fractures comminutives ou des échecs de traitement conservateur ; il n’est plus utilisé à cause de ces complications, notamment au niveau du poignet. Les prothèses en silicone ont une mauvaise réputation fondée sur quelques articles réalisés dans les années 1980. Mais, les autres implants disponibles posent également des problèmes d’encombrement, d’ostéolyse, d’érosion ostéochondrale et ne sont pas des solutions idéales. Nous avons revu rétrospectivement 20 patients qui ont présenté une fracture de tête radiale Mason III et IV, non synthésable. Entre 1993 et 2011, les patients ont bénéficié d’une prothèse de tête radiale en silicone, associée dans certains cas à une ostéosynthèse des lésions osseuses et à une réparation ligamentaire. Le recul moyen est de dix ans (2–18 ans). Les patients ont tous été examinés et la mobilité, la douleur, la stabilité et la force ont été évaluées. Les scores fonctionnels sont le DASH et le MEPS. Seize patients ont réalisé un bilan radiographique. Au dernier recul, le DASH moyen est de 28, le MEPS de 88. La mobilité moyenne du coude est de 134◦ en flexion, 13◦ de déficit d’extension, 76◦ en pronation et 62◦ en supination. Les patients sont soulagés de leur douleur ; 95 % ont une EVA entre 0 et 2. Nous avons mis en évidence 3 fractures d’implant, dont 1 symptomatique. Il s’agit du seul patient de la série ayant bénéficié d’une reprise chirurgicale. Une patiente, indolore, semble présenter des signes radiographiques de siliconite sans preuve histologique. Ces résultats montrent que les prothèses de tête radiale en silicone ne présentent pas de complications majeures à long terme. Chez les patients actifs, le retour aux activités antérieures, quotidiennes et professionnelles, est obtenu de manière satisfaisante et indolore. Le devenir fonctionnel des patients dépend essentiellement de la sévérité des lésions initiales, ligamentaires particulièrement et donc de leur réparation. Cette réparation est essentielle pour éviter les micro-traumatismes prothétiques importants à l’origine de la fragmentation du

silicone. Les prothèses de tête radiale en silicone sont une option thérapeutique satisfaisante à long terme. Niveau de preuve.– IV. Déclaration d’intérêts.– Aucun conflit d’intérêt ni bénéfice financier. http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2012.10.110 CP110

Utilisation de la prothèse de Swanson comme espacer transitoire dans les fractures de tête radiale non synthésables

C. Petitjean ∗ , T. Dreano , A. Fournier , H. Thomazeau , M. Ropars Service de chirurgie de la main et du membre supérieur, hôpital Ponchaillou, CHU de Rennes, Rennes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Petitjean) Mots clés : Tête radiale ; Swanson ; Silicone Objectif.– Il n’existe pas de réel consensus sur la prise en charge des fractures non synthésables de la tête radiale. Nous rapportons notre expérience inédite utilisant une prothèse en silicone comme espacer transitoire dans le but de permettre la cicatrisation des éléments stabilisateurs du coude tout en évitant les mécanismes inflammatoires et les fractures liées à ce type d’implant. Matériels et méthodes.– Vingt patients suivis au CHU de Rennes entre 1990 à 2011 ont été revus cliniquement et radiographiquement. Tous les patients présentaient une fracture de tête radiale non synthésable associée à une instabilité du coude ; un implant de type Swanson était mis en place de fac¸on temporaire, associé ou non à une ligamentoplastie des ligaments collatéraux. À la revue, les douleurs au niveau du coude et du poignet ont été recherchées, ainsi qu’un syndrome irritatif du nerf ulnaire. La stabilité du coude a été testée et les mobilités mesurées à l’aide d’un goniomètre. Tous les patients ont été évalués à partir du questionnaire DASH et de l’index de performance de la Mayo Clinic (MEPS). Le bilan radiographique comprenait une radiographie de face et de profil du coude ainsi qu’une radiographie de poignet de face et de profil. La classification de Mason modifiée par Johnston a permis de classer les fractures. Sur le bilan radiographique étaient recherchées, la présence de signe de siliconite et d’atteinte de l’implant selon la classification de Morrey. Les ossifications ont été notées au moment de l’ablation et à la date de revue. L’atteinte du capitulum était évaluée grâce à la classification de Swanson et l’arthrose huméro ulnaire par la classification de Broberg à la revue. Résultats.– Le recul moyen à la revue était de cinq ans et le temps moyen entre la pose et la dépose de l’implant de huit mois. L’âge moyen de la chirurgie était de 42 ans. Tous les patients actifs ont repris leur activité professionnelle sans reclassement. Aucune instabilité n’a été objectivée. Trois complications postopératoires ont été retrouvée (un cas de paresthésie ulnaire, un cas d’infection postopératoire, une luxation d’implant). Les mobilités au niveau du coude étaient de 130 degrés en flexion, 85 en pronation, 65 en supination, avec un déficit d’extension moyen de 20 degrés. Cinq cubitus valgus ont été constatés. Le DASH moyen était de 40, le MEPS de 89 ; avec 11 résultats excellents, quatre moyens et cinq bons. Aucun signe de synovite n’a été retrouvé. Aucune fracture/fragmentation de la prothèse n’a été rapportée. Les ossifications périphériques étaient présentes dans plus de la moitié des cas, mais restaient stables dans le temps. Un patient a présenté une ossification secondaire de son site d’excision. Il existait une évolution vers l’atteinte cubito-huméral modérée dans 40 des cas. Une lyse autour de la tige était constatée dans 40 % des cas, sans conséquence douloureuse. On n’a pas retrouvé de luxation de la radio cubitale inférieure. Conclusion.– L’utilisation de la prothèse en silicone de tête radiale comme un espacer temporaire dans les fractures non synthésables de la tête radiale semble être une option dans la prise en charge de ces traumatismes. Son ablation précoce permet d’éviter les complications connus de ce type d’implant (siliconite, fracture) sans pour autant induire une ascension secondaire du radius et un comblement du site d’excision, rencontrés en cas de résection d’emblée de la tête radiale. Cette alternative aux prothèses métalliques pourrait être proposée aux sujets jeunes pour lesquelles les descellements et phénomènes d’encombrement douloureux restent problématiques. http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2012.10.111