Risque fracturaire de l’hyperparathyroïdie primitive et secondaire

Risque fracturaire de l’hyperparathyroïdie primitive et secondaire

70e Congrès de la Société nationale franc¸aise de médecine interne, Paris (La Villette), 10–12 décembre 2014 / La Revue de médecine interne 35S (2014)...

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70e Congrès de la Société nationale franc¸aise de médecine interne, Paris (La Villette), 10–12 décembre 2014 / La Revue de médecine interne 35S (2014) A96–A200

du crâne complété d’une IRM pour le diagnostic différentiel de méningiome en plaque de la base. On observe schématiquement 3 formes : ostéolytique, condensante, et modérément condensante ressemblant à l’os pagétique pour laquelle le diagnostic différentiel se fera par la constatation de la persistance de la lame corticale. La biopsie osseuse n’est pas systématique. Un traitement chirurgical est discuté au cas par cas, en particulier en cas de complication nerveuse ou d’évolutivité des lésions. En cas de douleur résistante aux traitements habituels, l’utilisation de biphosphonates est recommandée. Chez les patients non répondeurs, plusieurs cas cliniques ont montré le succès d’un anticorps monoclonal dirigé contre le récepteur de l’IL-6, le tocilizumab. Des études, comme l’étude randomisée TOCIDYS, sont nécessaire pour faire la preuve de cette efficacité. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2014.10.316

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Maladie de Freiberg-Koehler, une ostéonécrose du premier rayon A.R. Ndiaye 1,∗ , A. Mbengue 2 , N.M. Mbaye 3 , N. Diagne-Guèye 3 , I. Diédhiou 3 , F. Fall 3 , D. Lechevalier 1 1 Service de rhumatologie, hôpital Bégin, Saint-Mandé 2 Service d’imagerie médicale, hôpital principal de Dakar, Dakar, Sénégal 3 Service de médecine interne, hôpital principal de Dakar, Dakar, Sénégal ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A.R. Ndiaye) Introduction La maladie de Freiberg-Koehler (MFK) est une ostéonécrose primitive juvénile de la tête distale du 1er ou 2e métatarsien. Les autres métatarsiens sont rarement atteints avec une prédominance féminine et à la 2e décade. Les auteurs rapportent ici une observation de MFK chez une patiente de 23 ans. Observation Une patiente présente une douleur localisée de l’avant pied droit en regard de l’extrémité du 1er métatarsien, associée à une gêne à la marche d’apparition progressive, le tout évoluant depuis 6 mois sans notion traumatique évidente. Une douleur à la marche, une gêne au chaussage ainsi qu’une raideur étaient notées. L’examen objectivait une inflammatoire local avec tuméfaction du dos du pied, douloureuse à la pression et épanchement intra-articulaire de la 1er métatarso-phalangienne. La radiographie montrait un élargissement de l’interligne articulaire, une zone de nécrose osseuse avec un aplatissement de la tête sans trait de fracture visible. Cet aspect de tassement progressif avec modification du contour qui correspond au stade 3 de la classification de Smillie pose le diagnostic, qui est radiologique, de la MFK. La patiente ne présentait aucune anomalie biologique et a bénéficié d’un traitement orthopédique par mise au repos et antalgique, l’évolution est favorable à 18 mois. Discussion Décrite en 1914, la MFK était considérée comme conséquence de microtraumatismes répétés. Treize ans plus tard, Freiberg écarte la théorie traumatique au profit d’hypothèses comme l’ostéochondrite juvénile. Le 2e métatarsien est la localisation classique de la MFK. Le diagnostic repose sur la clinique et la radiographie standard (face, profil en charge, trois quarts et incidence de Guntz) La scintigraphie et l’IRM visualisent les lésions infra-radiologiques. Le traitement est polymorphe allant des mesures hygiéno-diététiques jusqu’à la chirurgie par débridement résection de tête ou ostéotomie en passant par les antalgiques, AINS et les orthèses plantaires. Conclusion La MFK est rare mais constitue la 4e ostéonécrose articulaire primitive après celle de la tête fémorale, du condyle interne et de la tête humérale, donc mérite d’être mieux connue.

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Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2014.10.317

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Hypercalcémie chez le sujet âgé : profil clinique et étiologique : à propos de 47 cas

N. Boussetta ∗ , Y. Ben Sassi , I. Gharsallah , Y. Ben Ariba , F. Ajili , l. Metoui , B. Louzir , N. Ben Abdelhafidh , S. Othmani. Médecine interne, hôpital militaire de Tunis, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : toile du [email protected] (N. Boussetta) Introduction L’hypercalcémie est fréquente chez le sujet âgé et elle est responsable d’une symptomatologie peu spécifique et invalidante. Notre objectif était de préciser les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et étiologiques de l’hypercalcémie chez le sujet âgé et de comparer nos résultats à la littérature. Patients et méthodes Nous rapportons dans ce travail une étude rétrospective colligeant 47 sujets âgés de plus de 65 ans sur une période de 27 ans (1986–2013). Résultats Il s’agissait de 23 hommes et de 24 femmes âgés en moyenne de 71,9 ans (avec des extrêmes de 65 ans et 88 ans). Les signes généraux (asthénie, anorexie, amaigrissement) (73,3 %) avaient dominés le tableau clinique suivi des douleurs osseuses (42,2 %). Les manifestations articulaires (arthralgies, rachialgies, chondrocalcinose) étaient trouvées dans 28,8 % des cas et l’HTA était présente dans 31,1 % des cas. Ailleurs, il s’agissait de signes urinaires (lithiases, coliques néphrétiques) dans 15,5 %, digestifs (douleurs abdominales, constipation) dans 13,3 % et musculaires dans 4 % des cas. La découverte fortuite de l’hypercalcémie était notée dans 3 cas. Une hypercalcémie modérée était notée dans 68 % des cas, elle était importante dans 28 % des cas et sévère dans un cas. Les principales étiologies étaient les pathologies malignes dans 55,5 % des cas et l’hyperparathyroïdie primaire dans 28,8 % des cas. L’iatrogénie était notée dans 4,4 % des cas, l’hyperthyroïdie dans 2 cas, la tuberculeuse dans 1 cas et l’hyperparathyroïdie tertiaire dans 3 cas. L’hypercalcémie était de cause indéterminée dans 4,4 % des cas. Discussion Nos résultats étaient globalement comparables à ceux de la littérature, en effet les pathologies néoplasique et l’hyperparathyroïdie primaire étaient les étiologies les plus fréquentes. Néanmoins la recherche d’une iatrogénie s’impose surtout que les patients âgés sont souvent polymédiqués. Conclusion Le but de ce travail est de montrer l’intérêt de la pratique d’un bilan phosphocalcique systématique chez le sujet âgé compte tenu de la fréquence de la pathologie tumorale. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2014.10.318 CA166

Risque fracturaire de l’hyperparathyroïdie primitive et secondaire M. Jguirim 1 , A. Mhenni 1,∗ , A. Elkorbi 2 , R. Klii 3 , L. Mani 1 , G. Moula 1 , M. Elayeb 1 , M. Younes 4 , S. Zrour 1 , I. Bejia 1 , M. Touzi 1 , N. Bergaoui 1 1 Service de rhumatologie, hôpital Fattouma Bourguiba, Monastir, Tunisie 2 Service d’oto-rhino-laryngoscopie, hôpital Fattouma Bourguiba, Monastir, Tunisie 3 Service de médecine interne, hôpital Fattouma Bourguiba, Monastir, Tunisie

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Service de rhumatologie, hôpital Tahar Sfar, Mahdia, Tunisie Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Mhenni)



Introduction L’hyperparathyroïdie (HPT) est une ostéopathie fréquente dont le diagnostic doit être précoce par la demande du bilan phosphocalcique devant le moindre doute car les signes osseux essentiellement les fractures sont fréquents et sévères pouvant compromettre le pronostic fonctionnel. L’objectif de notre étude était d’évaluer la prévalence des fractures au cours des hyperparathyroïdies. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur la prise en charge de 52 patients atteints d’hyperparathyroïdie entre les années 2007 et 2013. Notre série contient 14 patients (1er groupe) atteint d’hyperparathyroïdie primaire (HPTP) et 38 patients (2e groupe) atteint d’hyperparathyroïdie secondaire (HPTS). Résultats L’âge moyen des patients atteint de HPTP était de 54 ans [39 à 68 ans] avec un sex-ratio de 0,27. Pour les patients atteints d’HPTS, l’âge moyen était de 46 ans [17 à 72 ans] avec un sexe ratio de 1,23. Parmi nos patients, 19 % étaient diabétiques, 42 % étaient hypertendus, 73 % étaient suivis pour insuffisance rénale chronique. Les signes ostéo-articulaires pour les patients du groupe 1 était des douleurs osseuses dans 100 % des cas, des arthralgies, des fractures et des déformations osseuses dans respectivement 35,7 %, 42,8 % et 7,1 % des cas. Pour le groupe 2, les plaintes étaient des douleurs osseuses dans 71 % des cas, des arthralgies, des fractures et des déformations osseuses dans respectivement 23,7 %, 7,9 % et 7,8 % des cas. Les épisodes de fractures ont été notés chez 6 patients du groupe 1 et 3 patients du groupe 2. Dans le groupe 1, il s’agissait de fractures bilatérales au niveau des 2 branches ilio-pubiennes chez 2 patients et une fracture au niveau d’une branche ischiopubienne gauche chez un patient, une fracture au niveau du pied droit, une fracture de Pouteau-Colles et une fracture au niveau du coude droit. Dans le groupe 2, il s’agissait d’une fracture au niveau du pied gauche, une fracture du calcanéum, une fracture du col du fémur et une fracture médio-diaphysaire. Tous les patients de notre étude ont eu un traitement chirurgical de leur HPT. Aucune fracture incidente n’a été notée. Discussion L’hypersécrétion de parathormone, qu’elle soit primitive ou secondaire, entraîne une augmentation de la résorption osseuse, principalement visible au niveau de l’os cortical. La résorption sous-périostée est la plus classique. Il existe également une résorption sous-chondrale, intracorticale et endostale responsable de l’aspect vermoulu de l’os avec irrégularité du bord interne des corticales. Conclusion Les données de la littérature montrent l’augmentation de la prévalence des fractures au cours des HPT. La densitométrie osseuse trouve ici son indication pour faire le diagnostic de l’ostéoporose secondaire à l’HPT et pour estimer le risque fracturaire. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2014.10.319

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Hypertension artérielle pulmonaire au cours de la maladie de Basedow : à propos de trois cas

I. Rachdi ∗ , I. Ben Ghorbel , T. Ben Salem , M. Khanfir , F. Said , A. Hamzaoui , M. Lamloum , M.H. Houman Service de médecine interne, CHU La Rabta, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (I. Rachdi) Introduction L’hypertension artérielle pulmonaire peut compliquer des pathologies variées en particulier les hyperthyroïdies. Sa prévalence est de 20 % selon certaines études. Le mécanisme

de cette association est incertain. Ses circonstances de découverte peuvent être atypiques. Observation Observation 1 : il s’agit d’une patiente âgée de 45 ans hospitalisée dans un tableau d’insuffisance cardiaque droite. Son histoire remontait à 2 ans marquée par l’installation progressive d’œdèmes des membres inférieurs associés à une dyspnée stade II de NYHA, de palpitations, et d’un amaigrissement non chiffré. Par ailleurs, on a noté à l’interrogatoire la présence d’une thermophobie et d’une irritabilité. À l’examen clinique, elle présentait une pâleur conjonctivale associée à des signes d’insuffisance ventriculaire droite et à un goitre thyroïdien stade II. L’examen abdominal avait retrouvé une splénomégalie. L’ECG avait révélé une ACFA rapide à 90/min. Par ailleurs, l’échographie cardiaque avait révélé une hypertension artérielle pulmonaire importante (46 mmHg) avec dilatation des cavités cardiaques. La numération formule sanguine, il y avait une anémie normochrome régénérative (hémoglobine à 9,6 g/dL) et une thrombopénie à 126 000/L. Le test de Coombs direct était négatif. Le bilan thyroïdien avait montré une hyperthyroïdie périphérique FT4 = 25 ng/L (VN 0,71–1,85), TSH = 0,41 mUI/L (VN 0,12–3,4). L’échographie cervicale avait montré une thyroïde augmentée de taille d’écho structure multinodulaire. La scintigraphie thyroïdienne au Tc 99 m était en faveur d’une maladie de Basedow. Le bilan immunologique a montré anti-microsomiaux positifs (supérieurs à 1/25 600) et des anticorps anti-thyroïdiens ; antinucléaires et antiphospholipides négatifs. La patiente a été traitée par benzylthiouracile, cordarone anticoagulant et diurétique avec une bonne évolution clinique, biologique, électrique et normalisation de la pression artérielle pulmonaire. Actuellement avec un recul de 10 ans, la patiente est en euthyroïdie avec arrêt du benzylthiouracile. Observation 2 : patiente âgée de 45 ans sans antécédents pathologiques notables, avait consulté pour un syndrome œdémateux. À l’examen elle était tachycarde, elle avait des œdèmes des membres inférieurs et un goitre homogène symétrique portant sur les deux lobes, frémissant à la palpation, avec un souffle systolique à l’auscultation, sans adénopathies cervicales. L’examen cardiovasculaire montrait un reflux hépatojugulaire avec un éclat de B2 au foyer pulmonaire. Le reste de l’examen était sans particularités. L’angioscanner éliminait une embolie pulmonaire proximale. L’échographie cardiaque montrait des cavités droites dilatées avec HTAP, fraction d’éjection conservée. Le bilan thyroïdien montrait une hyperthyroïdie périphérique. La scintigraphie thyroïdienne était en faveur d’une maladie de Basedow. Les anti-récepteurs TSH étaient positifs. La patiente était traitée par benzylthiouracile, avec disparition progressive des œdèmes. À la normalisation du bilan thyroïdien, le contrôle échographique montrait une normalisation de la pression artérielle pulmonaire. Observation 3 : une patiente âgée de 42 ans, ayant une maladie de Basedow depuis un an était admise pour dyspnée et palpitations. Le diagnostic de maladie de Basedow était porté devant un goitre thyroïdien avec au bilan thyroïdien une hyperthyroïdie périphérique FT4 = 38 ng/L, TSH = 0,35 mUI/L. Les anti-récepteurs TSH étaient positifs. L’échographie cervicale avait montré une thyroïde augmentée de taille d’écho structure multinodulaire. La scintigraphie thyroïdienne au Tc 99 m était en faveur d’une maladie de Basedow. Elle était traitée par benzylthiuracile. Lors de sa dernière hospitalisation, l’examen clinique avait montré des signes d’insuffisance ventriculaire droite. L’ECG avait révélé une ACFA à 90/min. Par ailleurs, l’échographie cardiaque avait révélé une hypertension artérielle pulmonaire importante avec dilatation des cavités cardiaques. La patiente était traitée par benzilthiouracile, diurétiques et anticoagulants et a été proposée pour des séances d’iode radioactif. Conclusion Une hypertension artérielle pulmonaire peut révéler ou survenir au cours de du suivi d’une maladie de Basedow. Un dosage des hormones thyroïdiennes devrait donc être demandé devant toute manifestation cardiovasculaire et en particulier en cas d’HTAP sans cause cardiopulmonaire décelable.