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VIe Congrès International d’Épidémiologie / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 62S (2014) S171–S212
1 Les stagiaires du cours IDEA 2014 : M. Amsilli, K.L. Aury-Hainry, J. Assoukpa, E. Avokpaho, N. Belon, S. Blanchi, A. Bonnay, A. Broban, V. Carnimeo, F. Collange, A. Hema, H. Le Perff, H. Lepoivre, H. Letaief, O. Lorin de la Grandmaison, M. Melin, C. Pacault, H. Perin, M. Petit-Sinturel, R. Poirier, C. Reyquinio, M. Robert, L. Saboni, A. Saidouni, J. Sayyad Neerkorn, M. Subiros, N. Vanel, F. Taieb.
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.034 B3-3
Sevrage précoce, quelles en sont les raisons ? Mères insatisfaites, qui sont-elles ? Comparaison de deux régions belges E. Robert , B. Swennen École de santé publique, Centre de recherche « Politiques et système de santé, santé internationale », Université Libre de Bruxelles, Bruxelles, Belgique Objectif Présenter les raisons de sevrage à 3, 6, 12 mois. Comparer les caractéristiques socio-économiques des mères insatisfaites de la durée d’allaitement (AM) et de celles qui ont sevré leur enfant à cause d’un « manque » de lait (perceived insufficient milk « PIM »). Méthode En 2012, deux enquêtes représentatives portant sur plus de 500 enfants ont été réalisées. Les facteurs liés à l’insatisfaction des mères et au PIM ont été identifiés par analyses bivariées et régression logistique. Résultats Au total, 629 % des mères en Wallonie et 56,8 % à Bruxelles sont insatisfaites de la durée d’AM. Dans les deux régions, les mères plus jeunes, ignorant la recommandation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ayant un faible niveau d’instruction ou estimant manquer de lait, avaient plus de chances d’être insatisfaites de la durée de leur allaitement. Dans les deux régions, selon la période de sevrage, le PIM ou le retour au travail sont les deux premières causes de sevrage. Alors qu’à Bruxelles le PIM semblait n’être associé qu’à l’AM mixte à la maternité, en Wallonie, le PIM était associé aux milieux moins instruits et à la non connaissance des recommandations de l’OMS. Conclusion Trop de mères, surtout précarisées, sont insatisfaites. Elles citent plus souvent le PIM comme raison de sevrage. Toutefois, la littérature montre que l’insuffisance de lait réelle ne concernerait que 1 à 5 % des mères. Les professionnels doivent être mieux informés de cette discordance entre perception des mères et physiologie. Ils devraient être plus soutenant, particulièrement auprès des mères qui manquent d’auto-estime. Mots clés Allaitement ; Sevrage précoce Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.035 B3-4
Durée de l’allaitement maternel en France (Epifane 2012) B. Salanave , C. de Launay , K. Castetbon Unité de surveillance et d’épidémiologie nutritionnelle, Institut de veille sanitaire, Université Paris 13, Bobigny, France Introduction L’allaitement maternel (AM) exclusif, un des objectifs du Programme national nutrition santé (PNNS), est recommandé jusqu’à 6 mois si possible, et au moins jusqu’à 4 mois. À partir des données de l’étude Epifane, réalisée en 2012, notre objectif est de décrire la pratique de l’AM et sa durée sur un échantillon national de nouveau-nés, suivis pendant un an. Méthodes Suite au tirage au sort de 136 maternités en France métropolitaine, des questionnaires ont été passés auprès des mères, à la maternité et à 1, 4, 8 et 12 mois, pour recueillir des informations en particulier sur leurs pratiques de l’AM. Les courbes de Kaplan-Meier permettent de décrire les taux d’AM au cours de la première année de vie des enfants. Résultats Parmi les 3368 mères incluses en maternité (taux de participation de 81 %), 83 % ont été suivies jusqu’au premier anniversaire de leur enfant. À la maternité, l’initiation de l’AM concernait 74 % des nourrissons. À un mois, 54 % des nourrissons étaient allaités (partiellement, de fac¸on prédominante ou exclusive), 34 % à 4 mois, et 24 % à 6 mois. À l’âge de 1 an, seuls 9 % des
enfants étaient encore allaités. Parmi les enfants ayant été allaités même un seul jour, la durée médiane d’AM atteignait 15 semaines. Discussion Au regard des recommandations, l’AM reste insuffisant en France. Ces résultats permettront de mieux orienter les actions d’information et les interventions engagées notamment dans le cadre du PNNS pour sa promotion. Des analyses complémentaires seront présentées sur les facteurs associés à la durée d’AM. Mots clés Alimentation ; Nourrissons ; Allaitement maternel ; Durée d’allaitement Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.036 B3-5
Maîtrise du poids corporel dans la population adulte. Étude Nationale Nutrition Santé, France, 2006–2007 M. Vernay a , A. Seco a , V. Deschamps a , B. Salanave a , S. Hercberg b , K. Castetbon a a Unité de surveillance et d’épidémiologie nutritionnelle, Institut de veille sanitaire, Université Paris 13, Bobigny, France b Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (EREN), Université Paris 13, Sorbonne Paris Cité, Centre d’épidémiologie et biostatistiques Paris Nord, Inserm (U1153), Inra U1125, Cnam, Université Paris 5, Université Paris 7, Bobigny, France Introduction Les stratégies individuelles de maîtrise du poids corporel peuvent constituer un moyen de prévenir la survenue de l’obésité. Notre objectif était de décrire les intentions déclarées de maîtrise du poids dans la population générale adulte en France. Méthodes L’étude nationale Nutrition-Santé, réalisée en 2006–2007 auprès d’un échantillon national d’adultes, comportait un recueil sur la corpulence, les tentatives de perte ou de ne pas prendre de poids, les caractéristiques socioéconomiques et les apports alimentaires. Les analyses statistiques ont été réalisées séparément selon le sexe en ajustant sur l’âge, le tabagisme, le statut sociodémographique, le niveau d’activité physique et l’existence de comorbidités. Résultats Au cours des 12 mois précédents, 43,2 % des femmes et 24,3 % des hommes avaient tenté de perdre du poids (p < 10−3 ), et 21,9 % et 23,1 % de ne pas en prendre. Les obèses, les personnes dont les consommations alimentaires étaient les plus proches des recommandations nutritionnelles, les anciennes fumeuses et les hommes les plus diplômés étaient plus représentés chez les adultes ayant essayé de perdre du poids que chez ceux n’ayant rien tenté. Après ajustement, leurs apports caloriques étaient moindres. Chez les hommes, leurs consommations étaient plus élevées pour les fruits et légumes, les yaourts et les boissons sucrées. Chez les femmes, les consommations en céréales, alcool et calcium étaient plus élevées. Discussion Les tentatives de maîtrise du poids sont aussi fréquentes en France (56,2 %) qu’aux États-Unis (51,3 %), alors que l’obésité y est moins présente. Elles s’accompagnent de modifications des habitudes alimentaires, cependant pas toujours favorables à la santé. Mots clés Maîtrise du poids ; Population générale ; Consommations alimentaires ; Obésité ; France Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.037 B3-6
Risque suicidaire et tentatives de suicide en milieu scolaire marocain, Centre Nord du Maroc B. Zarrouq a,b , K. Bendaou a,b , I. Rammouz c , B. Lyoussi b , C. Nejjari a , K. El Rhazi a a Laboratoire d’épidémiologie, recherche clinique, et santé communautaire, Faculté de médecine et pharmacie de Fès, Université Sidi Mohammed Ben Abdallah, Fès, Maroc
VIe Congrès International d’Épidémiologie / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 62S (2014) S171–S212 b
Laboratoire de physiologie-pharmacologie et santé environnementale, Faculté des sciences Dhar El Mahraz, Université Sidi Mohammed Ben Abdallah, Fès, Maroc c Service de psychiatrie, Hôpital Ibn Al Hassan, CHU Hassan II, Faculté de médecine et pharmacie de Fès, Université Sidi Mohammed Ben Abdallah, Fès, Maroc Introduction Au Maroc, le suicide des adolescents est un phénomène rarement étudié. L’objectif de cette étude était d’évaluer les déterminants et la prévalence du risque suicidaire et des tentatives de suicide chez les élèves de la région Centre Nord du Maroc. Méthodes Une enquête transversale a été réalisée entre avril 2012 et novembre 2013, au sein des collèges et lycées publiques. Un questionnaire anonyme autoadministré explorant le risque suicidaire selon les critères du MINI DSM-IV a été utilisé. Résultats Au total, 2885 élèves (52,7 % garc¸ons) âgés de 11 à 23 ans ont rempli le questionnaire. Le risque suicidaire global était de 35,3 % (n = 1017) avec des différences significatives entre les garc¸ons et les filles (27 % versus 44,5 % ; p < 0,001). La prévalence du risque suicidaire léger était de 16,9 % (IC95 % : 15,6–18,4), celle du risque moyen était de 8,1 % (IC-95 % : 7,1–9,1), et celle du risque élevé était de 10,1 % (IC-95 % : 9–11,3). Les tentatives de suicide au cours de la vie ont été déclarées par 10,6 % d’élèves (IC-95 % : 9,4–11,7). L’analyse multivariée a montré que le risque suicidaire est hautement associé au sexe féminin (OR = 2,9 ; IC-95 % [2,4–3,4]), au tabagisme (OR = 2,1 ; IC-95 % : [1,6–2,8]), et à l’usage de toxiques (OR = 2 ; IC-95 % : [1,4–2,8]). Discussion Une telle prévalence élevée du risque suicidaire au milieu scolaire est choquante et inattendue. D’où la nécessité urgente de l’élaboration d’une stratégie nationale de prévention contre le suicide chez les adolescents. Mots clés Risque suicidaire ; Tentative de suicide ; Milieu scolaire ; Maroc Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.038
Session B4 – Épidémiologie et données hospitalières B4-1
Prévalence et valorisation des prises en charge psychiques en centre hospitalier universitaire C. Bourdais-Mannone , Y. Gendreike , F. Cherikh , F. Jover , P. Staccini Département d’information médicale, CHU de Nice, Nice, France Introduction La psychiatrie de liaison est une activité de consultation transversale au sein d’un établissement de santé. Elle concerne les patients, suivis par les services de médecine, chirurgie, obstétrique (MCO) qui nécessitent une intervention médico-psychologique. Méthode La prévalence des épisodes de prise en charge psychique des patients hospitalisés 2013 dans les services MCO du Centre hospitalier universitaire de Nice a été mesurée par capture des épisodes avec actes de consultation ou diagnostics psychiatriques codés, extraits des résumés standardisés du programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI). Le classement en catégorie majeure de diagnostic des résumés standardisés de sortie (RSS) et les niveaux de sévérité des diagnostics psychiatriques et somatiques identifiés avec la version de l’algorithme de groupage adéquate ont été analysés. Résultats En 2013, 13 % des RSS en MCO présentaient un trouble psychique en diagnostic principal ou associé, 7 % des RSS présentaient une consultation par un psychiatre au cours du séjour et 2 % ont à la fois un acte de psychiatrie et un diagnostic psychique repérés. Sur les 109 322 RSS, seuls 382 avaient une comorbidité psychiatrique avec un impact sur le niveau de sévérité du groupage soit 0,03 % pour les sévérités de niveau 2, et 0,3 % pour les sévérités de niveau 3. Conclusion La prise en charge de troubles psychiques reconnus comme des comorbidités associées et suivis par les psychiatres de liaison sont davantage
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valorisées dans le cadre de la tarification à l’activité propre au MCO. La psychiatrie de liaison illustre de fait l’interdépendance des champs du PMSI. Mots clés PMSI ; Tarification à l’activité ; Psychiatrie de liaison Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.039 B4-2
Cas groupés de lactobézoard chez des enfants prématurés hospitalisés au CHU de Martinique de juillet à octobre 2013 E. Daudens a , O. Fléchelles b , C. Locatelli-Jouans c , V. Goulet d , Y. Adelaïde e , M. Ledrans a a Cellule de l’Institut de veille sanitaire en régions Antilles-Guyane, Fort-de-France, Martinique b Centre hospitalier universitaire de Martinique, Fort-de-France, Martinique c Agence régionale de santé de la Martinique, Fort-de-France, Martinique d Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France e Régionale de santé de la Martinique, Fort-de-France, Martinique Introduction Le 3 octobre 2013, un pédiatre du service de réanimation pédiatrique et néonatale du CHU de Martinique signale à l’Agence régionale de santé (ARS) une augmentation anormale et brutale d’accidents digestifs graves chez des enfants prématurés : 7 cas de lactobézoard enregistrés dans ce service en trois semaines dont un est décédé. Méthodes La Cire Antilles-Guyane a mené une investigation exploratoire avec comme objectifs de : – décrire le cluster en recherchant les expositions communes et en ciblant les facteurs de risques exogènes et endogènes rapportés par la littérature ; – d’orienter vers une hypothèse étiologique et des investigations épidémiologiques complémentaires. La définition d’un cas de lactobézoard était un bébé hospitalisé dans ce service entre le 1er juillet et le 3 octobre 2013 avec : – une perforation gastrique ou entérocolite ulcéro-nécrosante ou entéropathie ; – une image radiologique anormale avec mise en évidence d’une grosseur évoquant un conglomérat de lait. Résultats Au total, 7 cas de lactobézoard ont été confirmés entre le 1er juillet et le 3 octobre 2013 dont un est décédé. Tous étaient prématurés, de sexe masculin avec un poids moyen de 1780 g. La moitié d’entre eux pesait moins de 1940 g. En moyenne, ils mesuraient 43 cm à la naissance. Discussion L’enquête exploratoire a permis de détecter 7 cas de lactobézoard sur la période d’étude, regroupés dans un délai de 37 jours. Cette incidence absolue apparaît particulièrement importante au regard des données de la littérature. Cette investigation n’a pas identifié d’hypothèse concernant l’origine d’apparition du phénomène. Mots clés Lactobézoard ; Pédiatrie ; Prématurité Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.040 B4-3
Prescription des antibiotiques avant et durant l’hospitalisation chez des enfants âgés de moins de 5 ans admis à l’hôpital pédiatrique universitaire de Rabat au Maroc pour pneumonie clinique grave I. Jroundi a,b , R. Benmessaoud a , C. Mahraoui c , C. Moraleda a , H. Tligui c , M. Seffar c , B.S. Benjelloun c , J. Vila a , J. Ruiz a , P.L. Alonso a , Q. Bassat a a Barcelona Centre for International Health Research (CRESIB), Barcelone, Espagne b Unité de formation et recherche en santé publique, Faculté de médecine et de pharmacie, Université Mohamed V, Souissi, Rabat Instituts, Maroc c Hôpital d’enfants (HER), CHU Ibn Sina, Rabat, Maroc Introduction La prescription des antibiotiques pour infections des voies respiratoires pédiatriques au Maroc est peu documentée. L’objectif de cette étude