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Rôle des consultations de pathologies professionnelles. Exemple de celle du CHU de Montpellier
Available online at www.sciencedirect.com
SCIENCE ~DIRECT
e
REVUEFRANAISE D'ALLERGOLOGIE ETD'IMMUNOLOGIE CUNIQUE
ELSEVIER
Revue franqaise d'allergologie et d'immunologie clinique 46 (2006) $64-$67 www.elsevier.com/locate/revcli
REle des consultations de pathologies professionnelles. Exemple de celle du CHU de Montpellier Role of the occupational consultation disease center. An example • Montpellier hospital R. Mazaury Unit6 d'exploration des allergies
Service des maladies respiratoires, hOpital Arnaud-de-Villeneuve, CHU de Montpellier, 371, avenue Gaston-Giraud, 34295 Montpellier cedex 5
R~sum~ Le Centre de consultation de pathologies professionnelles assure pour le compte des mddecins une expertise pour le diagnostic 6tiologique de pathologies dont l'origine professionnelle est suspectde. Sa mission se poursuit par la dElivrance de conseils aux mddecins et aux salaries dans les demarches administratives et facilite des contacts avec les institutionnels du monde du travail si leur mddiation est ndcessaire. A son initiative, il peut initier une intervention directe d'un ingEnieur conseil de la CRAM afin de mener une action (d'dtude, corrective, mdtrologique ou ergonomique) sur le lieu de travail. © 2006 Elsevier-Masson SAS. Tous droits rdservEs.
Abstract The center for occupational allergy (Centre de consultation de pathologies professionnelles) ensures on behalf of the refering doctors an expertise for the etiologic diagnosis of the pathologies whose professional origin is suspected. Its mission continues with the delivery of advices to the doctors and patients regarding the administrative steps and facilitates contacts with the institutional world of work if their mediation is necessary. It can initiate a direct intervention of a consulting engineer of the CRAM in order to take a specific action (study, corrective, metrological or ergonomic) at work. © 2006 Elsevier-Masson SAS. Tous droits rdservds. Mots clds : Centre de consultation de pathologies professionnelles ; REseau national de vigilance et de prevention des pathologies professionnelles ; Direction
des risques professionnels de la CNAM ; Diagnostic de pathologies professionnelles ; PrEvention ; Conseils sur l'environnement du travail Keywords: Occupational consultation disease center, Reseau national de vigilance et de prevention des pathologies professionnelles; Direction des risques professionnels de la CNAM; Diagnostic of occupational diseases; Prevention
L'existence des Centres de Consultations de Pathologies Professionnelles (CCPP) dans les CHU. n'est pas rdcente. Mais la creation en janvier 2001 d'un REseau national de vigilance et de prevention des pathologies professionnelles en partenariat avec la Direction des Risques Professionnels de la CNAM, les Centres de consultation de pathologies professionnelles existants et la SociEtE Franqaise de Mddecine Adresse e-mail : [email protected] (R. Mazaury).
© 2006 Elsevier Masson SAS. Tous droits rEservEs.
du Travail a manifestement relancE leurs intErSts et par la marne leurs activitEs. Parall~lement h cette demarche une enquete organisEe par la direction rdgionale du travail et de la formation professionnelle du Languedoc-Roussillon aupr6s de l'ensemble des mddecins du travail dEmontrait la ndcessitd de dynamiset cette consultation spdcialisde dans notre region. Une
R. Mazaury / Revue fi'anfaise d'allergologie et d'immunologie clinique 46 (2006) $64-$67
nouvelle convention a 6t6 sign6e entre la CRAM et le CHU de Montpellier afin d'harmoniser et de mieux formaliser ce partenariat. Elle a pour objectif de fixer les conditions de collaboration, le champ d' application financier et les d6marches de prdvention. Cette convention pr6cise les r~gles darts lesquelles peut s'exercer la prise en charge financi6re, par la CRAM, des frais occasionn6s aux salari6s du r6gime g6ndral par les consultations et les examens qui peuvent ~tre demandds.
1. Les missions de la consultation de pathologies professionnelles La consultation a pour vocation premibre de contribuer ?~ une meilleure connaissance des pathologies professionnelles.
Elle assure pour le compte des mddecins du travail et des spdcialistes une expertise pour le diagnostic 6tiologique de pathologies dont l'origine professionnelle est suspect6e, par sa complexitd ou sa difficult& Ce qui peut justifier de faire appel ~ la compdtence d'un sp6cialiste. Deux exemples : • neuropathie pdriphdrique : recherche d'une substance et de sa formule chimique dans la classification europ6enne des dthers de glycols, son 6tiquetage et son 6volution des risques ; • asthme allergique : 6tude et analyse des composants de produits manipul6s, relation de causalit6. Dans le cas ou la pathologie influe sur l'orientation professionnelle du salari6, cette expertise peut conduire ~ la r6daction d'un conseil ?~l'attention du mddecin du travail. Bien 6videmment l'avis d'aptitude reste de sa responsabilit& La ddmarche de prdvention est un des prolongements de la consultation. Cette mission de la CRAM qui finance le CCPP est assur6e par une liaison 6troite et directe avec le concours d'un ing6nieur conseil du service prdvention. Un contr61eur de sdcurit6 ou un ingdnieur conseil est inform6 de l'6tude de cas et de Faction ?aconduire en se ddpla~ant dans l'entreprise dont le salarid s'est pr6sent6 ~t la consultation. Trois exemples : • 6tude et conseils d'installation ou d'optimisation d'une aspiration ?aun poste de travail ou de fa~on plus collective dans un atelier ; • conseils de substitution d'un solvant dangereux ; • 6valuation des risques ~ l'origine d'une pathologie. Le Centre de consultations de pathologies professionnelle peut aussi conseiller les mddecins et accompagner les salarids qui se prdsentent : dans la conduite de ddmarches telles que la d6claration d'une maladie professionnelle jusqu'~ la pr6sentation du dossier rejetd devant le Comit6 Rdgional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles, la reconnaissance d'un travailleur handicap6 par les COTOREP permettant ainsi la rdalisation d'un bilan de compdtence qui peut 6tre suivi d'une formation qualifiante de lon-
$65
gue durde, ou le f i n a n c e m e n t par I ' A G E F 1 P H d ' u n e modification d'un poste de travail. Cet appui peut etre ddlivrd pour des problbmes d'aptitude, le mddecin restant bien entendu maitre de la d6cision. Enfin le CCPP a un r61e de sentinelle dans sa rdgion. Alerter le service prdvention lors de la r6pdtition de cas dans la meme entreprise, dans le marne type d'entreprise ou de mdtier (teinturerie-pressing, sdrigraphie). Identifier et recenser les carcinogbnes d6jh connus donc les entreprises qui les utilisent, chiffrer les expositions routini6res, 6valuer les probabilitds d'expositions accidentelles aussi bien pour les carcinogbnes chimiques que physiques ou infectieux. Enqueter sur les expositions suspectes lors de constatation de clusters de pathologies inhabituelles (leucdmies et oxyde d'6thylbne, glioblastome et nitrosoguanidines, neuropathies p6riphdriques et ph6noxy-6thanol).
2. L'organisation de la consultation de pathologies professionnelles Pour assurer un bon fonctionnement du CCPP et adresser un patient, le mddecin prend contact avec le centre et d6termine avec la secrdtaire les modalitds de rendez-vous et de prise en charge (rdgime gdn6ral, r6gime agricole, de la fonction publique, territoriale et hospitalibre, rdgimes particuliers et spdciaux, d'employeurs, de retrait6s, etc.) Afin d' apporter au praticien du centre les donn6es indispensables au bon d6roulement de son travail, le m6decin remettra ~ son patient le dossier m6dical avec les examens compl6mentaires ddjh r6alis6s ainsi qu' une lettre confidentielle explicitant les donn6es m6dicales qui l'ambne ~ recourir h la consultation. 11 est souhaitable en compldment de fournir une description des activitds du salari6 (m6tier, produits utilis6s, fiche de donn6es de sdcurit6, etc.) I1 est important de savoir que les surveillances mddicales systdmatiques ou sp6ciales et les examens prdvus par une rdglementation sp6cifique, connue des m6decins du travail et ~ la charge des employeurs, sont exclus de la prise en charge par le CCPP. Le CCPP fait parti d'un rdseau rassemblant 30 structures par l'intermddiaire d'un lien informatique pour le recueil d'informations des consultations. Ce R6seau national informatique de vigilance et de pr6vention des pathologies professionnelles (RNIVPPP), op6rationnel depuis j anvier 2001, relie les 30 terminaux et permet ~ la Direction des Risques Professionnels de la CNAM de d6velopper une surveillance accrue sur les pathologies professionnelles et d'identifier terme de nouvelles nuisances et maladies. Le CCPP du Languedoc-Roussillon est bas6 ~ Montpellier au CHU Arnaud-de-Villeneuve dans le Service d'exploration des allergies sous la responsabilit6 d'un collbge de trois professeurs : Philippe Godard et Pascal Demoly (service des Maladies Respiratoires), Bernard Guillot (service de Dermatologie, Christian Herisson (service de R66duca-
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R. Mazauo' / Revue franfaise d'allergologie et d'immunologie clinique 46 (2006) $64-$67
tion F o n c t i o n n e l l e ) . L e p r e s i d e n t e n e x e r c i c e est le p r o f e s -
3. L'activit~
seur Godard. La presidence
professionnelles
tournera tousles
deux ans.
des consultations
de pathologies
R o b e r t M a z a u r y , p r a t i c i e n a t t a c h e , a s s u r e les v a c a t i o n s le v e n d r e d i m a t i n et e n q u a l i t e d e m e d e c i n s e n i o r d u r e s e a u d e
L e R e s e a u n a t i o n a l i n f o r m a t i q u e d e v i g i l a n c e et d e p r e -
v i g i l a n c e v a l i d e les i n f o r m a t i o n s , les c o d i f i e et les i n j e c t e
vention des pathologies professionnelles (RNIVPPP) publie
d a n s le r e s e a u n a t i o n a l . L a p r e s e n c e d ' u n s e c r e t a r i a t ( t o u s
chaque annee un rapport permettant
les m a t i n s d e 8 h ~ 12 h s a u f le l u n d i au 04 67 33 88 41 ) b i e n
s i t u e r s o n a c t i v i t e p a r r a p p o r t ?a c e l l e d e l ' e n s e m b l e d e s c e n -
i n f o r m e d e la r e g l e m e n t a t i o n et d e s c a s d ' e x c l u s i o n p e r m e t
tres et d ' o b s e r v e r l ' e p i d e m i o l o g i e d e s p a t h o l o g i e s p r o f e s -
de determiner
un r e n d e z - v o u s
e t d e v a l i d e r la p r i s e e n
b, c h a q u e c e n t r e d e
s i o n n e l l e s en F r a n c e . En e f f e t , a v e c p l u s d e 4 7 0 0 c o n s u l t a n t s e n 2 0 0 2 , 5 3 0 0 e n 2003 et 5 4 0 0 e n 2 0 0 4 , il e s t p o s s i b l e d ' a n a -
charge. Tableau 1 Motif de consultation 2002 (4 720)
Diagnostic d'une origine professionnelle Expertise ou avis specialis6 SS Suivi de pathologie professinnnelle Surveillance post-professionnelle Conseil pour aptitude lnterrogatnire professionnel systematique Surveillance post-exposition Duplicata de consultation Suivi de cohorte Reclassement Orientation professionnelle Autres
2003 (5 311 )
2004 (5 400)
n
%
n
%
n
%
3431 145 586 108 118 77 47 30 70 19 23 66
72,7 3,1 12,4 2,3 2,5 1,6 1,0 0,6 1,5 0,4 0,5 1,4
4112 271 394 99
77,4 5,1 7,4 1,9 2,2 1,7 0,8 0,6 1,2 0,2 0,2 1,3
4069 424 324 138 101 80 41 41 30 13 8 131
75,4 7,9 6,0 2,6 1,9 1,5 0,8 0,8 0,6 0,2 0,1 2,4
117
88 40 34 65 10 11 70
Le motif de consultation est celui qui a conduit le patient au CHU. Tous ces patients, quel que soit leur motif de consultation, ont fait l'objet d'un probl6me de sant6 au travail. Tableau 2 Repartition des pathologies par classe de CIM-I(I 2002
Maladies de l'appareil respiratnire Maladies de la peau et du tissu cellulaire sous-cutan6 Maladies du syst~me osteo-articulaire, des muscles et du tissu Tumeurs Lesions traumatiques, empoisonnements Troubles mentaux et du comportement Maladies du syst6me nerveux Maladies de l'oreille et de l'apophyse masto'fde Symptemes, signes et resultats anormaux d'examens cliniques Maladies de l'ceil et de ses annexes Maladies de l'appareil circulatoire Maladies de I'appareil digestif Certaines maladies infectieuses et parasitaires Maladies du sang et des organes hematopofOtiques et certains... Facteurs influant sur 1'etat de sant6 et motifs de recours Maladies de l'appareil genito-urinaire Maladies endocriniennes, nutritionnelles et metaboliques Grossesse, accouchement et puerpgralit~ Certaines affections dont l'origine se situe dans la periode Malformations congenitales et anomalies chomosomiques Divers
2003
2004
n
%
n
%
n
%
1555 813 551 357 340 307
32,9 17,2 11,7 7,6 7,2 6,5 4,2 3,9 3,0 0,9 0,5 0,5 0,5 0,5 0,4 0,3 0,1 0,1
1563 880 647 453 184 725
29,4 16,6 12,2 8,5 3,5 13.7 3,7
1698 873 584 430 164 953
199 182
141 43 24 24 24 23 18
13 4 3 -
. 99 4720
-
.
. 2,1
197 210
4,0
145 184
152 37 29 14 20 16 22 7 I -
2,9 0,7 0,5 0.3 0,4 0,3 0,4 0,1 0 -
122 36 27 I0 28 11 44 4 3 2
3 I, I 16,2 10,8 8,(1 3,0 17,6 2,7 3,4 2,3 0,7 0,5 0,2 0,5 0,2 0,8 0,1 0,1 0
1 1
0 0
80 5400
1,5
-
. 154 5311
2,9
On note sur ce tableau une grande stabilit6 de la prevalence des affections ost&)-articulaires et cutanees. L'augmentation des affections mentales (troubles mentaux et du comportement) est aussi un signal fort de vigilance du fair de la stabilit6 des autres pathologies. Le hombre total de probl~mes 6rant constant, ceci temoigne d'une modification de la repartition des prnblemes.
R. Mazal,3'/ Re~',e.D'a,fais'e d'allergologie et d'inmumologie cli, ique 46 (2006) $64-$67
lyser les tendances. Deux tiers des consultations concernent des hommes dont l'fige moyen se situe autour de 50 ans (_+ 12 ans). Celui des femmes se situe autour de 41 ans (+14 ans). Les demandes sont issues de mddecins du travail dans plus de la moiti6 des cas (57 % en 2004), de mddecins hospitaliers dans 13 %, de mddecins g6ndralistes dans 7 %, de m6decins sp6cialistes lib6raux dans 6 % et de mddecins consells dans 5 % (en 2004). Cette demande des mddecins non spdcialistes des pathologies professionnelles souligne l'ouverture du r6seau aux autres partenaires en sant6 publique. Au moment de la consultation, la majoritd des patients sont salarids actifs en CDI (70 % en 2004), 17 % sont retrai-
$67
tds et 5 % sont actifs en fonction publique. Les artisans sont peu reprdsent6s (1% en 2004). Les secteurs d'activit6 concernaient principalement l'industrie (26 % en 2004) et le bfitiment (15 % en 2004). Le motif de la consultation 6tait majoritairement (75 % en 2004) le besoin de ddmontrer l'origine professionnelle d'une pathologie (Tableau 1). L'appareil respiratoire (31,4 %), la peau (16,2 %) et l'appareil locomoteur (10,8 % en 2004) reprdsentaient la majorit6 des pathologies concerndes (Tableau 2). Par exemple, 327 asthmes (6 % des consultants) ont dr6 diagnostiquds en 2004 amenant 5. I 17 rdserves, 76 inaptitudes et deux invaliditds mais aussi 68 am6nagements de postes, 79 changements de postes et 147 surveillances m6dicales rapprochdes.
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REle des consultations de pathologies professionnelles. Exemple de celle du CHU de Montpellier Role of the occupational consultation disease center. An example • Montpellier hospital R. Mazaury Unit6 d'exploration des allergies
Service des maladies respiratoires, hOpital Arnaud-de-Villeneuve, CHU de Montpellier, 371, avenue Gaston-Giraud, 34295 Montpellier cedex 5
R~sum~ Le Centre de consultation de pathologies professionnelles assure pour le compte des mddecins une expertise pour le diagnostic 6tiologique de pathologies dont l'origine professionnelle est suspectde. Sa mission se poursuit par la dElivrance de conseils aux mddecins et aux salaries dans les demarches administratives et facilite des contacts avec les institutionnels du monde du travail si leur mddiation est ndcessaire. A son initiative, il peut initier une intervention directe d'un ingEnieur conseil de la CRAM afin de mener une action (d'dtude, corrective, mdtrologique ou ergonomique) sur le lieu de travail. © 2006 Elsevier-Masson SAS. Tous droits rdservEs.
Abstract The center for occupational allergy (Centre de consultation de pathologies professionnelles) ensures on behalf of the refering doctors an expertise for the etiologic diagnosis of the pathologies whose professional origin is suspected. Its mission continues with the delivery of advices to the doctors and patients regarding the administrative steps and facilitates contacts with the institutional world of work if their mediation is necessary. It can initiate a direct intervention of a consulting engineer of the CRAM in order to take a specific action (study, corrective, metrological or ergonomic) at work. © 2006 Elsevier-Masson SAS. Tous droits rdservds. Mots clds : Centre de consultation de pathologies professionnelles ; REseau national de vigilance et de prevention des pathologies professionnelles ; Direction
des risques professionnels de la CNAM ; Diagnostic de pathologies professionnelles ; PrEvention ; Conseils sur l'environnement du travail Keywords: Occupational consultation disease center, Reseau national de vigilance et de prevention des pathologies professionnelles; Direction des risques professionnels de la CNAM; Diagnostic of occupational diseases; Prevention
L'existence des Centres de Consultations de Pathologies Professionnelles (CCPP) dans les CHU. n'est pas rdcente. Mais la creation en janvier 2001 d'un REseau national de vigilance et de prevention des pathologies professionnelles en partenariat avec la Direction des Risques Professionnels de la CNAM, les Centres de consultation de pathologies professionnelles existants et la SociEtE Franqaise de Mddecine Adresse e-mail : [email protected] (R. Mazaury).
© 2006 Elsevier Masson SAS. Tous droits rEservEs.
du Travail a manifestement relancE leurs intErSts et par la marne leurs activitEs. Parall~lement h cette demarche une enquete organisEe par la direction rdgionale du travail et de la formation professionnelle du Languedoc-Roussillon aupr6s de l'ensemble des mddecins du travail dEmontrait la ndcessitd de dynamiset cette consultation spdcialisde dans notre region. Une
R. Mazaury / Revue fi'anfaise d'allergologie et d'immunologie clinique 46 (2006) $64-$67
nouvelle convention a 6t6 sign6e entre la CRAM et le CHU de Montpellier afin d'harmoniser et de mieux formaliser ce partenariat. Elle a pour objectif de fixer les conditions de collaboration, le champ d' application financier et les d6marches de prdvention. Cette convention pr6cise les r~gles darts lesquelles peut s'exercer la prise en charge financi6re, par la CRAM, des frais occasionn6s aux salari6s du r6gime g6ndral par les consultations et les examens qui peuvent ~tre demandds.
1. Les missions de la consultation de pathologies professionnelles La consultation a pour vocation premibre de contribuer ?~ une meilleure connaissance des pathologies professionnelles.
Elle assure pour le compte des mddecins du travail et des spdcialistes une expertise pour le diagnostic 6tiologique de pathologies dont l'origine professionnelle est suspect6e, par sa complexitd ou sa difficult& Ce qui peut justifier de faire appel ~ la compdtence d'un sp6cialiste. Deux exemples : • neuropathie pdriphdrique : recherche d'une substance et de sa formule chimique dans la classification europ6enne des dthers de glycols, son 6tiquetage et son 6volution des risques ; • asthme allergique : 6tude et analyse des composants de produits manipul6s, relation de causalit6. Dans le cas ou la pathologie influe sur l'orientation professionnelle du salari6, cette expertise peut conduire ~ la r6daction d'un conseil ?~l'attention du mddecin du travail. Bien 6videmment l'avis d'aptitude reste de sa responsabilit& La ddmarche de prdvention est un des prolongements de la consultation. Cette mission de la CRAM qui finance le CCPP est assur6e par une liaison 6troite et directe avec le concours d'un ing6nieur conseil du service prdvention. Un contr61eur de sdcurit6 ou un ingdnieur conseil est inform6 de l'6tude de cas et de Faction ?aconduire en se ddpla~ant dans l'entreprise dont le salarid s'est pr6sent6 ~t la consultation. Trois exemples : • 6tude et conseils d'installation ou d'optimisation d'une aspiration ?aun poste de travail ou de fa~on plus collective dans un atelier ; • conseils de substitution d'un solvant dangereux ; • 6valuation des risques ~ l'origine d'une pathologie. Le Centre de consultations de pathologies professionnelle peut aussi conseiller les mddecins et accompagner les salarids qui se prdsentent : dans la conduite de ddmarches telles que la d6claration d'une maladie professionnelle jusqu'~ la pr6sentation du dossier rejetd devant le Comit6 Rdgional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles, la reconnaissance d'un travailleur handicap6 par les COTOREP permettant ainsi la rdalisation d'un bilan de compdtence qui peut 6tre suivi d'une formation qualifiante de lon-
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gue durde, ou le f i n a n c e m e n t par I ' A G E F 1 P H d ' u n e modification d'un poste de travail. Cet appui peut etre ddlivrd pour des problbmes d'aptitude, le mddecin restant bien entendu maitre de la d6cision. Enfin le CCPP a un r61e de sentinelle dans sa rdgion. Alerter le service prdvention lors de la r6pdtition de cas dans la meme entreprise, dans le marne type d'entreprise ou de mdtier (teinturerie-pressing, sdrigraphie). Identifier et recenser les carcinogbnes d6jh connus donc les entreprises qui les utilisent, chiffrer les expositions routini6res, 6valuer les probabilitds d'expositions accidentelles aussi bien pour les carcinogbnes chimiques que physiques ou infectieux. Enqueter sur les expositions suspectes lors de constatation de clusters de pathologies inhabituelles (leucdmies et oxyde d'6thylbne, glioblastome et nitrosoguanidines, neuropathies p6riphdriques et ph6noxy-6thanol).
2. L'organisation de la consultation de pathologies professionnelles Pour assurer un bon fonctionnement du CCPP et adresser un patient, le mddecin prend contact avec le centre et d6termine avec la secrdtaire les modalitds de rendez-vous et de prise en charge (rdgime gdn6ral, r6gime agricole, de la fonction publique, territoriale et hospitalibre, rdgimes particuliers et spdciaux, d'employeurs, de retrait6s, etc.) Afin d' apporter au praticien du centre les donn6es indispensables au bon d6roulement de son travail, le m6decin remettra ~ son patient le dossier m6dical avec les examens compl6mentaires ddjh r6alis6s ainsi qu' une lettre confidentielle explicitant les donn6es m6dicales qui l'ambne ~ recourir h la consultation. 11 est souhaitable en compldment de fournir une description des activitds du salari6 (m6tier, produits utilis6s, fiche de donn6es de sdcurit6, etc.) I1 est important de savoir que les surveillances mddicales systdmatiques ou sp6ciales et les examens prdvus par une rdglementation sp6cifique, connue des m6decins du travail et ~ la charge des employeurs, sont exclus de la prise en charge par le CCPP. Le CCPP fait parti d'un rdseau rassemblant 30 structures par l'intermddiaire d'un lien informatique pour le recueil d'informations des consultations. Ce R6seau national informatique de vigilance et de pr6vention des pathologies professionnelles (RNIVPPP), op6rationnel depuis j anvier 2001, relie les 30 terminaux et permet ~ la Direction des Risques Professionnels de la CNAM de d6velopper une surveillance accrue sur les pathologies professionnelles et d'identifier terme de nouvelles nuisances et maladies. Le CCPP du Languedoc-Roussillon est bas6 ~ Montpellier au CHU Arnaud-de-Villeneuve dans le Service d'exploration des allergies sous la responsabilit6 d'un collbge de trois professeurs : Philippe Godard et Pascal Demoly (service des Maladies Respiratoires), Bernard Guillot (service de Dermatologie, Christian Herisson (service de R66duca-
$66
R. Mazauo' / Revue franfaise d'allergologie et d'immunologie clinique 46 (2006) $64-$67
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3. L'activit~
seur Godard. La presidence
professionnelles
tournera tousles
deux ans.
des consultations
de pathologies
R o b e r t M a z a u r y , p r a t i c i e n a t t a c h e , a s s u r e les v a c a t i o n s le v e n d r e d i m a t i n et e n q u a l i t e d e m e d e c i n s e n i o r d u r e s e a u d e
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v i g i l a n c e v a l i d e les i n f o r m a t i o n s , les c o d i f i e et les i n j e c t e
vention des pathologies professionnelles (RNIVPPP) publie
d a n s le r e s e a u n a t i o n a l . L a p r e s e n c e d ' u n s e c r e t a r i a t ( t o u s
chaque annee un rapport permettant
les m a t i n s d e 8 h ~ 12 h s a u f le l u n d i au 04 67 33 88 41 ) b i e n
s i t u e r s o n a c t i v i t e p a r r a p p o r t ?a c e l l e d e l ' e n s e m b l e d e s c e n -
i n f o r m e d e la r e g l e m e n t a t i o n et d e s c a s d ' e x c l u s i o n p e r m e t
tres et d ' o b s e r v e r l ' e p i d e m i o l o g i e d e s p a t h o l o g i e s p r o f e s -
de determiner
un r e n d e z - v o u s
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b, c h a q u e c e n t r e d e
s i o n n e l l e s en F r a n c e . En e f f e t , a v e c p l u s d e 4 7 0 0 c o n s u l t a n t s e n 2 0 0 2 , 5 3 0 0 e n 2003 et 5 4 0 0 e n 2 0 0 4 , il e s t p o s s i b l e d ' a n a -
charge. Tableau 1 Motif de consultation 2002 (4 720)
Diagnostic d'une origine professionnelle Expertise ou avis specialis6 SS Suivi de pathologie professinnnelle Surveillance post-professionnelle Conseil pour aptitude lnterrogatnire professionnel systematique Surveillance post-exposition Duplicata de consultation Suivi de cohorte Reclassement Orientation professionnelle Autres
2003 (5 311 )
2004 (5 400)
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3431 145 586 108 118 77 47 30 70 19 23 66
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4112 271 394 99
77,4 5,1 7,4 1,9 2,2 1,7 0,8 0,6 1,2 0,2 0,2 1,3
4069 424 324 138 101 80 41 41 30 13 8 131
75,4 7,9 6,0 2,6 1,9 1,5 0,8 0,8 0,6 0,2 0,1 2,4
117
88 40 34 65 10 11 70
Le motif de consultation est celui qui a conduit le patient au CHU. Tous ces patients, quel que soit leur motif de consultation, ont fait l'objet d'un probl6me de sant6 au travail. Tableau 2 Repartition des pathologies par classe de CIM-I(I 2002
Maladies de l'appareil respiratnire Maladies de la peau et du tissu cellulaire sous-cutan6 Maladies du syst~me osteo-articulaire, des muscles et du tissu Tumeurs Lesions traumatiques, empoisonnements Troubles mentaux et du comportement Maladies du syst6me nerveux Maladies de l'oreille et de l'apophyse masto'fde Symptemes, signes et resultats anormaux d'examens cliniques Maladies de l'ceil et de ses annexes Maladies de l'appareil circulatoire Maladies de I'appareil digestif Certaines maladies infectieuses et parasitaires Maladies du sang et des organes hematopofOtiques et certains... Facteurs influant sur 1'etat de sant6 et motifs de recours Maladies de l'appareil genito-urinaire Maladies endocriniennes, nutritionnelles et metaboliques Grossesse, accouchement et puerpgralit~ Certaines affections dont l'origine se situe dans la periode Malformations congenitales et anomalies chomosomiques Divers
2003
2004
n
%
n
%
n
%
1555 813 551 357 340 307
32,9 17,2 11,7 7,6 7,2 6,5 4,2 3,9 3,0 0,9 0,5 0,5 0,5 0,5 0,4 0,3 0,1 0,1
1563 880 647 453 184 725
29,4 16,6 12,2 8,5 3,5 13.7 3,7
1698 873 584 430 164 953
199 182
141 43 24 24 24 23 18
13 4 3 -
. 99 4720
-
.
. 2,1
197 210
4,0
145 184
152 37 29 14 20 16 22 7 I -
2,9 0,7 0,5 0.3 0,4 0,3 0,4 0,1 0 -
122 36 27 I0 28 11 44 4 3 2
3 I, I 16,2 10,8 8,(1 3,0 17,6 2,7 3,4 2,3 0,7 0,5 0,2 0,5 0,2 0,8 0,1 0,1 0
1 1
0 0
80 5400
1,5
-
. 154 5311
2,9
On note sur ce tableau une grande stabilit6 de la prevalence des affections ost&)-articulaires et cutanees. L'augmentation des affections mentales (troubles mentaux et du comportement) est aussi un signal fort de vigilance du fair de la stabilit6 des autres pathologies. Le hombre total de probl~mes 6rant constant, ceci temoigne d'une modification de la repartition des prnblemes.
R. Mazal,3'/ Re~',e.D'a,fais'e d'allergologie et d'inmumologie cli, ique 46 (2006) $64-$67
lyser les tendances. Deux tiers des consultations concernent des hommes dont l'fige moyen se situe autour de 50 ans (_+ 12 ans). Celui des femmes se situe autour de 41 ans (+14 ans). Les demandes sont issues de mddecins du travail dans plus de la moiti6 des cas (57 % en 2004), de mddecins hospitaliers dans 13 %, de mddecins g6ndralistes dans 7 %, de m6decins sp6cialistes lib6raux dans 6 % et de mddecins consells dans 5 % (en 2004). Cette demande des mddecins non spdcialistes des pathologies professionnelles souligne l'ouverture du r6seau aux autres partenaires en sant6 publique. Au moment de la consultation, la majoritd des patients sont salarids actifs en CDI (70 % en 2004), 17 % sont retrai-
$67
tds et 5 % sont actifs en fonction publique. Les artisans sont peu reprdsent6s (1% en 2004). Les secteurs d'activit6 concernaient principalement l'industrie (26 % en 2004) et le bfitiment (15 % en 2004). Le motif de la consultation 6tait majoritairement (75 % en 2004) le besoin de ddmontrer l'origine professionnelle d'une pathologie (Tableau 1). L'appareil respiratoire (31,4 %), la peau (16,2 %) et l'appareil locomoteur (10,8 % en 2004) reprdsentaient la majorit6 des pathologies concerndes (Tableau 2). Par exemple, 327 asthmes (6 % des consultants) ont dr6 diagnostiquds en 2004 amenant 5. I 17 rdserves, 76 inaptitudes et deux invaliditds mais aussi 68 am6nagements de postes, 79 changements de postes et 147 surveillances m6dicales rapprochdes.