Sécurité domestique

Sécurité domestique

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sdcuritd domestique J. LAVAUD,

A. TURSZ,

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L a fallu l'h~catombe routi~re du debut des annEes 1970 pour que les pouvoirs publics se prEoccupent davantage de sEcurit~ routi~re ; il aura fallu que le flEau des accidents domestiques se d~masque au debut des annEes 1980 pour que la sEcuritE domestique soit reconnue comme un probl~me majeur de santE publique. A une ~poque ou deux familles fran~aises sur trois ne comprennent qu'un ou deux enfants, est-i] raisonnable d'accepter le fait que 1 250 enfants disparaissent chaque annEe de nos foyers ~ la suite d'un accident, ~t parts Egales entre les accidents J. LAVAUD, Directeur m6dical adjoint du SAMU de Paris, P6diatre r~animateur. HOpital des Enfants-Malades, 149, rue de S~vres, 75015 Paris, A. TURSZ, Epidemiologiste, U. 149 INSERM, H6pital Port-Royal. C. DUVAL, SESI Minist6re de la Sante, Medecin coordonnateur du systeme EHLASS.

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de la circulation et ceux de la vie domestique. D r a m e de l'enfant tu~, mais aussi dramr de l'enfant handicapE, souffrance de l'enfant bles'sE, mais aussi de son entourage familial et social. I1 serait temps que tous les professionnels de la santE et de la petite enfance s'intdressent fi ce problame de la sEcuritd domestique. I1 ne suffit pas de soigner l'enfant blessE, il faut pr~venir l'accident autant que faire se peut. C'est d'abord un probl~me d'information et d'~ducation, mais les professionnels de l'industrie et de la distribution, les pouvoirs publics et les autorites de tutelle doivent mener des ~tudes et des actions pour modifier notre environnement materiel et le rendre plus sfr. Curnit~ de lecture Article re,cu le 12/12/89. Accept~ le 27/06/90. Journal de PI~DIATRIE et de PUI~RICULTURE n ~ 7 - 1 9 9 0

ECONOMIE

donndes

sociologiques

et

perception des risques d e la m a i s o n p a r les u s a g e r s En 1982 et 1983, l'Association Assurance et Progr~s a r~alis~, pour le service Prevention des risques domestiques de la Direction de la S~curit~ Civile, une sdrie d'~tudes qualitatives et quantitatives sur la perception du risque domestique par les usagers. Apr~s avoir exprim~ que la maison n'est pas dangereuse (85 %), le public d~crit une g~ographie du risque tr~s localis~e dans la maison, cuisine (60 %), ascenseur, chemin~e, salle de bains, qui ne correspond pas' aux donn~es ~pid~miologiques r~centes. A l'oppos~, les chambres d'enfants (11%) et d'adultes (5 %) ne sont pas per~ues comme des lieux ~l risques. Le risque domestique est surtout appr~ci~ en fonction de la qualit~ des personnes potentiellement touchdes (enfants, personnes flg~es). Refus~ au !quo9 / ! / 9 tidien, il est ~gnore, sous-evalue et ceci au mepr~s de l'exp~rience personnelle. L'oubli de l'accident v~cu est tr~s rapide et sa survenue n'a pas d'effet statistiquement observable sur les opinions et sur les comportements quotidiens (retrait d'objets dangereux, nouveaux modes d'organisation ou de rangement en cuisine...)9 Par contre, le public reste particuli~rement sensible aux risques symboles, dont l'importance d~cro~t r~guli~rement (feu, gaz, explosion, ~lectricit~).

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@piddmiologiques enqu6tes 6pid6miologiques

Les accidents de la vie domestique repr~sentent l'une des premieres causes de d~c~s au-del~, d'un an. En effet avant un an, selon les statistiques fournies par I'INSERM, comme en 1985 dernier relev~ publiC, la quasi-totalit~ des d~c~s enregistr~s sous le terme ~, suffocations ~, sont en fait des morts brutales du nourrisson, pour lesquelles le m~decin a inscrit fi tort sur le certificat de d~c~s, asphyxie ou inhalation accidentelle de lait (tableau 1). Notre experience de m~decins d'urgence permet de rappeler que les v~ritables asphyxies accidentelles du nourrisson de moins d'un an sont exceptionnelles (asphyxie en atmosphere confin~e, strangulation, corps ~tranger). En 1985, comme les ann~es pr~c~dentes, les noyades mortelles viennent en t~te dans ces statistiques de d~c~s de l'enfant, loin devant les brfilures, les chutes et les intoxications, qui reprdsentent l'essentiel des accidents domestiques.

En 1981-1982, l'enqu~te des Yvelines effectu~e par l'Unit~ 149 de I'INSERM Cette enqu~te avait pris en compte 7 088 enfants accident's pris en charge par des m~decins lib~raux, des cliniques et des h6pitaux [1]. Les accidents domestiques (habitation et environnement imm~diat) repr~sentaient un tiers des accidents et pr~dominaient chez l'enfant de 0 ~t 5 ans (57 %). I1 existe une surmorbidit~ masculine (garcons 60 %, filles 40 %) et une surmortalit~ masculine.

R~partiti0n des d6c~s accidentels sel0n la cause et I'~ge en France en 1985, chez les sujets ~g~s de 0 ~ 14 ans

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(Source : INSERM). Journal

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Ces accidents sont le plus souvent des traumatisrues d'origine m~canique (chutes, chocs, pincements, ~crasements). Les intoxications et les brfilures sont l'apanage des moins de 5 ans. Dans 14 % des cas, une hospitalisation est intervenue, et les soins ont dt~ dispenses en / ambulatoire dans 58 % des cas. ! l 9 Aucun soin n'a ete necessa~re dans 28 % des cas. En 1985, l'enqu~te PREMUTAM r6alis6e par la Caisse Nationale de l'Assurance Maladie des Travailleurs Salari6s (CNAMTS) et la F6d6ration Nationale de la Mutualit6 Fran~aise (FNMF) Elle a r~v~l~ que les enfants constituaient la population la plus expos~e, particuli&rement aux accidents domestiques, en enqu~tant par voie postale aupr~s de 20000 m6nages r~partis dans s~x ddpartements [2]. La population dtudi~e comprenait 8 801 enfants de 0 ~t 16 ans, aupr~s desquels 1 107 accidents de la vie domestique ont ~t~ recueillis, dont 555 accidents domestiques. L'enfant de moins de 2 ans est pr~dispos~ aux chutes (73 %) et celui de 2 fi 3 ans fi quatre lois plus de brt31ures et cinq lois plus d'intoxications que les autres. La traumatotogie domine ~ tous les flges du fait des chutes (50 %), des chocs (20 %), mais les fractures (9,4 %) et les entorses (7,4 %) sont rares par rapport aux contusions et aux plaies. Les brfilures constituent 10 % des cas. La salle de s6jour et les chambres repr~sentent 28,5 % des lieux d'accident, suivis par la cour et le jardin (23 ~ la cuisine (18 O/o),les escaliers (9,1%) et la salle de bains. Un quart des enfants ne n~cessite pas de recours aux soins. Les soins m6dicaux sont assur6s en cabinet (31%), ~ l'h6pital (42 %) et en clinique (17 %).

L'enqu~te EHLASS prend en compte les enfants accident6s, qui se pr6sentent aux urgences de

huit h6pitaux franqais (Besanqon, B~thune, Bordeaux, Caen, Draguignan, Grenoble, Pontoise, Vannes) [3]. Sur 19 759 cas recens~s en 1987, 57 % concernent des jeunes de moins de 20 ans (11 274 cas) et les groupes d'~ge les plus touches concernent les 1-4 ans (16,2 %), et les 10-14 ans (15,8 %); les moins d'un an sont peu touches (2,4 %). On y relive une constante, la surrepr6sentation masculine, quel que soit l'~ge de l'enfant accident~ (60 %). 9 A v a n t I an, ~ge de la d~pendance du nourrisson de l'entourage humain, la chute est le principal m6canisme (73 %) et le cr~ne le plus atteint (60 %). Les contusions sont l~gion (50 %), mais plaies ouvertes (13 %) et fractures ne sont pas n~gligeables. Les premieres intoxications (2,6 %) et brt~lures (5,3 %) sont enregistr6es. 17 % des enfants blesses sont hospitalis~s. 9 Les 1-5 ans sont les plus frappes par les accidents domestiques, du fair de la d6couverte par l'enfant 442

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Annee

1. Evolution de la mortalit~ g(~n6rale, de la mortalit6 accidentelle globale, par accident de la circulation et par accident non li6 ~ la circulation, en France, entre 1960 et 1985, chez les enfants ~g~s de 1 tz 4 ans (en taux pour 100 000).

de son environnement et de l'autonomie progressive. Chutes (52%), coups (11%), dcrasements (8,6 %), prouvent la predominance des traumatismes, mais 65 % des cas d'intoxication chez l'enfant et 25 % des brfilures concernent ce groupe d'~ge (respectivement 14,3 % et 5 % des accidents des 1-5 ans). Ils ont autant de plaies ouvertes (30 %) que de contusions; l'atteinte du visage est fr~quente (14,4 %). 9 Pour les 5-10 ans, les accidents domestiques (50 %) commencent ~lfaire une place aux accidents scolaires (12,5 %) et de sports : coups, collisions et chutes sont responsables des traumatismes, off les fractures (16,6 %) et les entorses (7,6 %) progressent ; les morsures d'animaux atteignent 4,5 % des accidents. D e 10 a 15 ans, les accidents domest]ques ne repr~sentent plus que 30 % de l'ensemble des accidents. On remarque 1,importance des l~sions par bris de verre, des chocs avec des portes et des fen~tres ou des chutes dans les escaliers. Toutes ces enqu&es jouen~ un r61e considerable pour d&erminer selon les groupes d'~ge, en fonction du d~veloppement de l'enfant, de ses possibilit~s et de ses facult~s, les types d'accidents, leur fr~quence, leur gravitY, les facteurs les plus souvent en cause. Elles permettent d'engager des actions de prevention en direction des foyers, mais aussi au niveau des fabricants et des industriels, enfin de poursuivre l'information et l%ducation du public, donc des parents. Journal

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ECONOMIE

Idgislation et r d g l e m e n t a t i o n principales dispositions

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I1 est indispensable que la s~curit~ domestique s'appuie sur quelques textes de lois, leurs d~crets d'application et des arrStds pris en vertu de ces d~crets. Des circulaires, des fiches techniques, des notes ou instructions emanant ' des mmlsteres " " ' et des pouvoirs publics viennent completer les textes l~gislatifs et r~glementaires, permettant l'application et le respect des dispositions sur le terrain. Ces textes sont n~cessaires, mais ne r~soudront jamais ~t eux seuls le probl~me de la s~curit~ domestique. Des textes ayant trait fi la s~curit~ domestique, nous en isolerons arbitrairement quelques-uns d'importance et de port~e tr~s in'gale: 9 d/cret de 1967 relatif ~tla s~curit~ dans les immeubles de grande hauteur (IGH). 9 ddcret n o 75-848 de 1975 modifi8 en 1981 concernant la s~curit~ des materiels ~lectriques, qui a une port~e gdn~rale (classification des materiels ~lectriques). I1 rend obligatoire la conformit~ des materiels ~lectriques pour une obligation de r~sultat, le materiel ne devant pas compromettre la securlte. 9 arr~t~ du 22 j u i n 1976, ~dict~ par le Minist~re de l'Industrie et de la Recherche, sur la mise en application des normes de s~curit~ du jouet en France. 9 loi Scrivener de 1978 sur la protection et l'information du consommateur. 9 arr~t~ du 3 mai 1978 sur l'obligation de mettre en oeuvre des syst~mes de s~curit~ pour les chaudi~res ou appareils de production d'eau chaude ~ gaz. 9 l o i n ~ 83-660 du 21 juillet 1983 relative ~ la secunte des consommateurs. /

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Ses actions visent trois domaines : elle propose, par l emlsslon d'avis apr~s enquete, des mesures preventives aux professionnels, aux pouvoirs publics, nationaux et communautaires ; elle informe le public par des communiquds de presse, des fiches pratiques et bient6t une banque de donnees sur les accidents domestiques ; elle participe au recensement des causes d'accidents.

Cette loi, tr~s importante, a introduit la notion g~n~rale d'obligation de s~curit~ pour les produits et services, fi laquelle doivent se conformer les fabricants et les importateurs. ,< Les produits ou les services doivent, dans des conditions normales d'utilisation ou dans d'autres conditions raisonnablement pr~visibles par le professionnel, presenter la s~curit~ ~ laquelle on peut l~gitimement s'attendre et ne pas porter atteinte la sant~ des personnes ,,. 9 d~cret n ~ 84-270 du 11 avril 1984 relatif ~t la Commission de la S~curitd des Consommateurs. Sa mission consiste en 1 amehorauon et la prevention des risques de la sphere priv~e li~s fi l'utilisation des produits et services, excluant les accidents de la route et du travail. I

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AFNOR et normalisation des produits Une grande partie de notre r~glementation s'appuie sur les normes de l'Association Franqaise de Normalisation (AFNOR), cr~e en 1926, r~gie selon la loi de 1901 et reconnue d'utilit~ publique, sous la tutelle du Minist~re de l'Industrie. L ' A F N O R est charg~e dYtablir les normes des produits que les autorit~s publiques lui d~signe, de les diffuser et d'encourager leur application. Ii existait en 1988 plus de 12 000 normes franqaises, dont le champ d'application est celui de l'ensemble de l'activit~ ~conomique franqaise : agriculture, bfltiment, economle' " domestique, ~lectricit~, autres ~nergies, nouvelles technologies, etc. L'application de ces normes est habituellement volontaire par les fabricants et les industriels, auxquels elle permet de garantir un niveau optimal de qualit~ des produits et de s~curit~ pour le consommateur. 300 normes environ ont ~td rendues obligatoires par les pouvoirs publics, g~n~ralement pour des raisons de s~curit~. C'est le cas pour la norme concernant les portes de garage automatiques, impos~e par une loi du 23 juin 1989.

laboratoire national d'essais

(LNE)

C r ~ en 1901, le LNE est un ~tablissement public depuis la loi du 10 janvier 1978 sur la protection et l'information des consommateurs. Laboratoire ind~pendant et pluridisciplinaire, il contribue ~t la qualit~ et ~ la s~curit~ des produits industriels de consommation qui concernent tous les domaines de la vie quotidienne et de l'~quipement de la maison. I1 intervient fi plusieurs niveaux : mise 443

ECONOMIE au point de m&hodes d'essais, contr61e de conformitd aux normes et r~glementations existantes, certificat de qualification, &udes d'urgence, expertises. Le LNE a r~alis~ depuis trois ans un outil original pour l'observation directe du comportement d'usage des consommateurs. I1 s'agit d'un appartement type F3 instrument~ pour permettre cette observation directe, rendue possible par des glaces sans tain et un syst~me de cameras et de magn&oscopes permettant l'enregistrement des ~v~nements familiaux et la r~gie des images.

information

Les &udes men&s dans cet appartement experimental sont multiples : comprehension des notices de montage par les parents, mise en service, emploi, entretien ou reparation d'appareils ou de produits, perception de la commodit~ d'utilisation, ergonomie des produits et s&urit~ d'utilisation (ex. : sacs porte-b~b&, poussettes-cannes, produits d'entretien, appareils ~lectrom~nagers, articles de pu~riculture). Ces &udes de comportement sont tr& importantes et devraient &re rendues obligatoires avant la mise sur le march~ de nouveaux produits.

et pr6vention

des accidents

concertation industriels-mddecins Elle nous para~t essentielle. Les m~decins sont des r~v~lateurs de certains risques domestiques m&onnus par le monde industriel et celui de la distribution, ou de risques potentiels dont l'importance n'est pas soup~onn&. I1 revient aux m~decins d'en informer les fabricants pour trouver en commun des solutions aux risques de certains produits. Les exemples de cette coopdration active sont maintenant nombreux: action des centres anti-poisons, des pouvoirs publics et de l'industrie pharmaceutique pour la mise en oeuvre de conditionnements s&uritaires des m~dicaments (blister, compte-gouttes verseur autosoud~ sur le col du flacon, syst~mes de fermeture ~i l'dpreuve des enfants, r~duction des quantit~s totales de produits pharmaceutiques par unit~ de vente, sp&ialit~s et preparations p~diatriques selon les groupes d'~ge); relations avec les syndicats des produits d'entretien (eau de javel, ddboucheurs de lavabo) ; action avec les fabricants de produits de machine fi laver la vaisselle depuis quatre ans, aboutissant fi la commercialisation r&ente de conditionnements nouveaux, performants, munis de syst~mes de fermeture fi lYpreuve des enfants [4]. L'affaire du Destop | en 1979, a permis une prise de conscience, une sensibilisation g~n~rale et collective de ce type de probl~me. La situation en 1979 &ait inqui&ante, le nombre d'intoxications aigu& accidentelles de l'enfant avec ce produit progressait rapidement avec de dramatiques et fr~quentes s~quelles. Une action concert& de plusieurs services hospitaliers parisiens et provinciaux a permis d'alerter l'industriel, les minist~res et les administrations concern&s. 444

A la suite d'une enqu&e ~pid~miologique des centres anti-poisons fran~ais et de services ORL hospitaliers, de l'action des pouvoirs publics et des &up des engagees par la soclete fabnquant le prodmt, cinq modifications importantes sont intervenues dans sa presentation et son conditionnement. Elles portent sur l'&iquetage, le taux de remplissage du bidon de 1 litre fi 900 ml pour ~viter les projections ~ l'ouverture, la couleur du produit (violet indigo), son odeur r~pulsive par l'introduction d'ammoniaque, l'existence d'un syst~me de fermeture ~t lYpreuve des enfants [5]. Commercialis~ en juillet 1981, ce nouveau produit a entrame en region parisienne, en deux ans, une chute de 75 % des cas d'hospitalisation pour intoxication accidentelle par le Destop | chez l'enfant, baisse qui se maintient depuis. En 1982, d'autres fabricants de soude caustique ont introduit un syst~me de fermeture ~l lYpreuve des enfants pour d'autres conditionnements. 9 t

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I~CONOMIE En 1985, fi la suite d'un nouveau cas dramatique, lYtiquetage fur encore modifi~ pour renforcer l'information des parents sur les precautions fi prendre lors de l'utilisation du Destop | et durant le temps de son action.

rdseaux d'alerte et de surveillance Les professionnels de la sant~ et de l'enfance sont avant tout des citoyens. Ils peuvent donner l'alerte, s'ils sont en presence de risques domestiques nouveaux ou si tout simplement la fr~quence de certains accidents domestiques leur parait inhabituelle, voire pr~occupante. Ils peuvent alerter une association de consommateurs (elles sont nombreuses et efficaces), les services de la Direction G~n~rale de la Concurrence, de la Consommation et de la R~pression des Fraudes (DGCCRF) ou ses directions d~partementales, les services du Secretariat d'Etat charg~ de la Consommation, enfin la Commission de la S~curit~ des Consommateurs. Celle-ci peut ~tre alert~e par simple courrier adress~ fi son secretariat (Tour de Lyon, 185, rue de Bercy, 75012 Paris) ou par messagerie Minitel, 3614 code SECURITAM, ce qui permet ~iroute personne d'informer en urgence la commission sur un risque, ~vitant ainsi que de multiples accidents se produisent avant que la commission ne soit saisie [6].

sdcuritd passive des consommateurs Elle n'est qu'un des ~l~ments de la s~curit~ domestique. Elle consiste ~ am~liorer et ~lmodifier l'environnement materiel des enfants, et notamment des plus jeunes. Cela concerne bien stir l'habitat, sur le plan architectural, l'am~nagement int~rieur, l'ameublement et les produits. Ainsi, la situation des fen~tres et leur configuration ont ~t~ modifi~es dans les nouvelles constructions depuis pres de vingt ans; 1 ecartement des barreaux des balcons et des escaliers a ~t~ r~glement~. Les installations ~lectriques des appartements et des maisons sont du ressort des p rofessionnels agr~s pour assurer une totale securit~ (disjoncteur diff~rentiel fi haute sensibilitY, prises ~lectriques ~ ~clipses en nombre suffisant pour ~viter l'utilisation de rallonges ~lectriques, qui doivent ~galement r~pondre aux normes franqaises, volume de protection et d'enveloppe autour des appareils sanitaires dans une salle de bains...). Journal de Pt~DIATRIE

et de PUERICULTURE n ~ 7 - 1 9 9 0

Les m~dicaments et les produits m~nagers et industriels ~t usage domestique peuvent ~tre ~quip~s de systemes ' de fermeture fi 1"epreuve des enfants ou pr~sent~s dans des conditionnements s~curitaires (blister). Quand une norme fran~aise n'est pas d'application obligatoire, il revient aux parents, conseill~s par les associations de consommateurs ou des organismes publics et parapublics comme PROMOTELEC pour la s~curit~ ~lectrique, d'acheter des produits portant l'estampille NF, ~ qualit~ ~gale, m~me s'il existe un probable surcofit. Enfin, lorsque l'habitat et l'am~nagement de la maison pr~sentent des dangers pour l'enfant, il est possible de proc~der ~l des modifications ou fi des apports, qui vont prdvenir ou supprimer le risque : grillage de protection ou double-vitrage aux fen~tres, syst~me de freinage aux portes, porte froide de four, caches-prises efficaces ~t clef ou ~ ventouse, dispositifs de s~curit~ pour les portes automatiques de garage et pour les piscines privies...

information des parents, une obligation A tousles niveaux, les professionnels de la sant~ et de l'enfance doivent jouer un r&le d'informateur et d'~ducation sanitaire de la population, donc des parents. Lors des consultations r~guli~res, mensuelles la premiere annie, les m~decins, notamment les p~diatres, rappelleront aux parents, sans les inqui~ter ni les culpabiliser, les risques que court le jeune enfant ~t chacune des ~tapes de son d~veloppement psychomoteur. I1 faudra pr~venir les risques en fonction des acquisitions et des capacit~s de l'enfant, mais aussi revoir son environnement materiel (ameublement, am~nagement int~rieur de la maison ), modifier certaines habitudes, qui pr~sentent un risque' pour l'enfant. Le cabinet m~dical peut ~tre un vecteur de l'information, si elle est simplifide ~t l'extr~me, voire sch~matique, agr~able ~t voir ou ~l lire, donc ~l retenir. Elle peut ~tre centr~e sur un sujet (rangement des m~dicaments dans une armoire fi pharmacie, danger des transvasements de produits toxiues, s~curit~ ~lectrique), ou sur une p~riode clef e l'ann~e (intoxication au monoxyde de carbone l'hiver, noyades en piscine priv~e lYtd). Les p~diatres utiliseront tousles supports mis leur disposition par les services de documentation du Comit~ Fran~ais d'Education pour la Sant~ (CFES) ou de l'Institut National de la Consommation (INC) pour r~aliser l'information individuelle des parents (brochures, d~pliants, affiches, cassettes video dans la salle d'attente).

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ECONOMIE Pour les populations d~favoris~es et les migrants, des actions d educauon et d'information sont menees au sein des structures med~co-soclales comme les centres de PMI. Les femmes migrantes s'y sentent en confiance ; elles sont bien accept~es dans ces lieux de rencontre et d echange entre les meres. Un dialogue singulier s'~tablit entre elles, la pu~ricultrice, le m~decin et tout le personnel du centre. Des actions ~ducatives en petit groupe sont organis~es autour d'un th~me precis, tr~s concret, en ciblant le groupe ethnique et en demandant l'aide d'une femme du groupe, mieux int~gr~e que les autres, pour servir non seulement d'interpr~te, mais d'animatrice afin de mieux v~hiculer les messages. Elle conna~t en effet les habitudes cuhurelles du groupe social. Les pu~ricultrices de secteur, les travailleurs sociaux et les travailleurs familiaux interviennent directement aupr~s des families, qui ont besoin d'aide et de soutien. Si elles ont su capter leur confiance, elles peuvent parvenir ~ modifier ~l petits pas certains comportements ou des situations de danger. Les professionnels de la sant~ et de l'enfance sont des acteurs des actions locales (semaine-exposition, conf~rence-d~bat, contacts avec les m~dias) et des relais des grandes campagnes nationales d'information et de sensibilisation du grand public (CFES 1983, APMS 1987, Secretariat d'Etat h la Consommation 1988-1990).

6ducation de I'enfant au risque, une p6dagogie active

Les pu~ricultrices, les auxiliaires de pu~riculture, les assistantes maternelles et les ~ducatrices de jeunes enfants jouent un r61e fondamental au sein des structures de garde. Elles aident l'enfant ~t " 9 9 9 maltrlser sa motrlc~te en fonction de ses capac~tes (monter ~i une ~chelle, glisser sur un tobogan, sauter depuis un gros cube, rouler sur une boule, etc.). Le personnel est l~t pour laisser faire l'enfant tout en le surveillant ou l'encourager dans ses entreprises. Plus tard, lu primaire est un excellent cadre d'apprentissage de la sdcurit~ par le jeu, les activi446

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Apr~s le droit ~t la sant~, le droit ~t la s~curit~ devient une nouvelle exigence de la fin du xx, si~cle. Si les parents restent les premiers ~ducateurs de l'enfant, les professionnels de la sant~ et de l'enfance sont des relais essentiels de l'information sur les accidents domestiques et leur prevention. Les fabricants et les industriels jouent ~galement un r6le non n~gligeable en ameliorant r~guli~rement la qualit~ et la s~curit~ de leurs produits sous le contr61e des organismes publics et professionnels. Enfin, depuis 1988, les pouvoirs publics, sous l'impulsion du Secretariat d'Etat charg~ de la Consommation, contribuent largement ~ l'information et ~l la sensibilisation du public et des professions relais aux accidents domestiques, notamment de l'enfant. Cette prise de conscience collective du probl~me des accidents domestiques de l'enfant devrait permettre d'enregistrer des r~sultats positifs dans cette d~cennie. []

Bibliographie

M~me si l'environnement de l'enfant lui assure une meilleure s~curitd passive, son ~ducation au risque est fondamentale. En effet, s'il faut mettre en place pour lui les moyens de protection n~cessaires, il faut lui apprendre aussi l'existence des dangers, l'aider ~t acceder ~t ses propres responsabilit~s et ~ faire lui-m~me l'apprentissage de la vie.

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t~s manuelles et la d~couverte de la nature. Les enseignants ont depuis de nombreuses ann~es du materiel p~dagogique de qualitY, comme les coffrets du CFES, les documents des Centres R~gionaux de Documentation P~dagogique (CRDP) ou du Centre National (CNDP), des logiciels s~curit~ ou accidents domestiques de l'association ADEMIR ou de I'ADEIC-FEN.

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PEDIATRIE

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