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Suivi de l’asthmatique : un enjeu pour les pratiques et leur évaluation
Éditorial
Suivi de l’asthmatique : un enjeu pour les pratiques et leur évaluation A. Vergnenegre, B. Housset
Service de Pathologie Respiratoire et d’Allergologie, Hôpital du Cluzeau, Limoges, France. Correspondance : A. Vergnenegre Service de Pathologie Respiratoire et d’Allergologie, Hôpital du Cluzeau, 23, avenue Dominique Larrey, 87042 Limoges. [email protected] Réception version princeps à la Revue : 28.09.2004. Retour aux auteurs pour révision : 29.09.2004. Réception 1ère version revisée : 01.10.2004. Acceptation définitive : 01.10.2004.
Rev Mal Respir 2005 ; 22 : 21-2
La présence, dans ce numéro, du texte des recommandations sur le suivi de l’asthme de l’adulte et de l’adolescent, souligne l’implication de la Société de Pneumologie de Langue Française (SPLF) dans une démarche reconnue et valorisée au niveau national. Depuis de nombreuses années maintenant, la SPLF réalise ou participe à des conférences de consensus et recommandations de pratique clinique (RPC), en collaboration avec d’autres sociétés savantes et des agences nationales comme l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS) et l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Évaluation en Santé (ANAES, antérieurement Agence Nationale pour le Développement de l’Évaluation Médicale ou ANDEM). Ainsi, le site de l’ANAES (www.anaes.fr), propose 12 documents répondant au mot-clé « pneumologie ». Certains ont déjà une dizaine d’années, comme les recommandations pour la réalisation des explorations fonctionnelles respiratoires, ou certaines conférences de consensus de réanimation (assistance ventilatoire au cours des décompensations des insuffisances respiratoires chroniques ou oxygénothérapie). D’autres sont beaucoup plus récents comme le guide sur les pneumopathies aiguës communautaires [1], les recommandations sur l’éducation thérapeutique de l’enfant asthmatique ou du patient asthmatique adulte ou adolescent. Tous ces documents sont téléchargeables au format pdf sur ce site et, pour beaucoup, sur celui de la SPLF (http://www.splf.org). Parallèlement, l’ANAES a récemment mis en place pour les professionnels, une Base Française d’Evaluation en Santé (BFES : http://bfes.anaes.fr). Cette base fonctionne grâce à un comité d’experts chargé de sélectionner et donner un avis sur les textes existants. Elle permet également de faire des liens avec l’ensemble des sites comparables de langue anglosaxonne. Il est également possible d’avoir accès aux documents de pays étrangers par la même interrogation. Actuellement sur le site, seuls les deux textes sur l’éducation de l’asthmatique ont été analysés par le comité responsable de l’évaluation des RPC. © 2005 SPLF, tous droits réservés
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A. Vergnenegre, B. Housset
L’éditorial joint de Godard et coll. [2] pose la question de l’utilité d’une telle démarche, paticulièrement lourde en temps et en énergie. Si un aspect est l’amélioration des pratiques, l’autre versant, étroitement intriqué avec le précédent, est l’élaboration d’un outil d’évaluation. Les RPC constituent en effet un référentiel résultant d’une synthèse parfois complexe des niveaux de preuve (parfois faibles) disponibles dans la littérature et d’un consensus professionnel [3]. C’est sur ce travail que peut s’appuyer une évaluation des pratiques professionnelles (EPP). L’enjeu est important, non seulement parce que l’EPP prend en France une tournure réglementaire depuis le passage d’une maîtrise comptable à une maîtrise médicalisée des dépenses de santé, mais aussi en raison du caractère incontournable de la notion de qualité des soins dans la relation médecin-malade [4]. De façon également intuitive, les nouvelles organisations mises en place dans la prise en charge des patients comme les réseaux de suivi et d’éducation de l’asthmatique ou les unités de concertation pluridisciplinaire dans le cancer bronchique, ont abouti à un certain encadrement des pratiques. L’EPP a été acceptée par l’ensemble des représentants des professions médicales lors de négociations avec l’état et les caisses d’assurance-maladie, ce qui a abouti à son développement par l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Évaluation en Santé (ANAES). Un service d’évaluation des pratiques a été créé en son sein, dont le rôle est de fournir les outils d’EPP [5] et d’assurer la cohérence et la relation avec d’autres processus réglementaires comme le manuel d’accréditation. Au sein de ce manuel, la réalisation des EPP est maintenant largement valorisée et les établissements doivent prouver qu’ils réalisent et mettent en place ce type de démarche. Le secteur libéral est également concerné et, dans les suites d’un décret paru en décembre 1999, de nouveaux documents vont prochainement être publiés pour favoriser leur développement à l’intérieur de ce mode d’exercice. Ces notions seront reprises et développées dans la future Haute Autorité de Santé qui va être mise en place dans quelques semaines. Dans ce contexte, on se rend compte que les grands thèmes touchant les aspects de Santé Publique de la Pathologie Respiratoire ont déjà fait l’objet de textes de référence mis à la disposition de la profession : l’asthme, les BPCO, les pneumonies, les cancers broncho-pulmonaires par l’intermédiaire des standards-options-recommandations de la Fédération Nationale des Centres de Lutte contre le Cancer [6].
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Rev Mal Respir 2005 ; 22 : 21-2
Compte tenu de l’implication future en terme d’allocation budgétaire pour les établissements, et probablement en terme de négociations à l’intérieur des conventions médicales, il est extrêmement important que l’ensemble des pneumologues et des spécialistes de l’appareil respiratoire (physiologistes, réanimateurs, cancérologues thoraciques,…) développent des référentiels d’EPP grâce au travail qui a été fourni. Le texte sur le suivi de l’asthme s’intègre très facilement dans ce cadre et fournira une base de données supplémentaire pour le travail de nos collègues. Au-delà de cet objectif réglementaire, ne perdons pas de vue que le premier objectif de ce texte est d’améliorer les pratiques de la prise en charge de l’asthme et, ainsi, le devenir des patients. Le volume de l’argumentaire témoigne de la grande quantité de données et d’avis d’experts qui ont été analysés avec rigueur. Le contrôle de la maladie, pivot du suivi et donc de l’adaptation des traitements, est probablement l’élément central de ces recommandations. Apprécier ce contrôle est à la portée de tout médecin. Souhaitons que les cliniciens s’approprient ce message et le mettent en pratique.
Références 1
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Évaluation des pratiques professionnelles dans les établissements de santé : Les pneumonies aiguës communautaires. www.anaes.fr ; décembre 2001. Godard P, Morel H, Roche N, Martel P : Encore des recommandations ! pour quoi faire. Rev Mal Respir 2005 ; 22 : 19-20. Durieux P : Les domaines de l’évaluation. In: L’évaluation médicale : du concept à la pratique ; Médecine-Sciences Flammarion : 1994 ; 3-10. Contandriopoulos AP, Champagne F, Denis JL, Avargues MC : L’évaluation dans le domaine de la santé : concepts et méthodes. Rev Epidém et Santé Publ 2000 ; 48 : 517-39. Référentiels d’évaluation des pratiques professionnelles : Base méthodologique pour leur réalisation en France. www.anaes.fr ; avril 2004. Bardet E, Moro-Sibilot D, Le Chevalier T, Massard G, Douillard JY, Theobald S, Astoul P, Baldeyrou P, Bazelly B, Brechot J, Breton JL, Grivaux P, Jacoulet P, Khalil A, Lemarie E, Martinet Y, Milleron B, Paesmans M, Pujol JL, Quoix AE, Ranfaing E, Riviere A, SanchoGarnier H, Souquet PJ, Spaeth D, Stcebner-Delbarre A, Thiberville L, Touboul E, Vaylet F, Vergnon JM, Westeel V, Depierre A, Lagrange JL : Standards, options et recommandations pour la prise en charge thérapeutique des patients atteints d’un cancer bronchopulmonaire primitif non à petites cellules localement avancé. Bull Cancer 2001 ; 88 : 369-87.
Suivi de l’asthmatique : un enjeu pour les pratiques et leur évaluation A. Vergnenegre, B. Housset
Service de Pathologie Respiratoire et d’Allergologie, Hôpital du Cluzeau, Limoges, France. Correspondance : A. Vergnenegre Service de Pathologie Respiratoire et d’Allergologie, Hôpital du Cluzeau, 23, avenue Dominique Larrey, 87042 Limoges. [email protected] Réception version princeps à la Revue : 28.09.2004. Retour aux auteurs pour révision : 29.09.2004. Réception 1ère version revisée : 01.10.2004. Acceptation définitive : 01.10.2004.
Rev Mal Respir 2005 ; 22 : 21-2
La présence, dans ce numéro, du texte des recommandations sur le suivi de l’asthme de l’adulte et de l’adolescent, souligne l’implication de la Société de Pneumologie de Langue Française (SPLF) dans une démarche reconnue et valorisée au niveau national. Depuis de nombreuses années maintenant, la SPLF réalise ou participe à des conférences de consensus et recommandations de pratique clinique (RPC), en collaboration avec d’autres sociétés savantes et des agences nationales comme l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS) et l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Évaluation en Santé (ANAES, antérieurement Agence Nationale pour le Développement de l’Évaluation Médicale ou ANDEM). Ainsi, le site de l’ANAES (www.anaes.fr), propose 12 documents répondant au mot-clé « pneumologie ». Certains ont déjà une dizaine d’années, comme les recommandations pour la réalisation des explorations fonctionnelles respiratoires, ou certaines conférences de consensus de réanimation (assistance ventilatoire au cours des décompensations des insuffisances respiratoires chroniques ou oxygénothérapie). D’autres sont beaucoup plus récents comme le guide sur les pneumopathies aiguës communautaires [1], les recommandations sur l’éducation thérapeutique de l’enfant asthmatique ou du patient asthmatique adulte ou adolescent. Tous ces documents sont téléchargeables au format pdf sur ce site et, pour beaucoup, sur celui de la SPLF (http://www.splf.org). Parallèlement, l’ANAES a récemment mis en place pour les professionnels, une Base Française d’Evaluation en Santé (BFES : http://bfes.anaes.fr). Cette base fonctionne grâce à un comité d’experts chargé de sélectionner et donner un avis sur les textes existants. Elle permet également de faire des liens avec l’ensemble des sites comparables de langue anglosaxonne. Il est également possible d’avoir accès aux documents de pays étrangers par la même interrogation. Actuellement sur le site, seuls les deux textes sur l’éducation de l’asthmatique ont été analysés par le comité responsable de l’évaluation des RPC. © 2005 SPLF, tous droits réservés
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A. Vergnenegre, B. Housset
L’éditorial joint de Godard et coll. [2] pose la question de l’utilité d’une telle démarche, paticulièrement lourde en temps et en énergie. Si un aspect est l’amélioration des pratiques, l’autre versant, étroitement intriqué avec le précédent, est l’élaboration d’un outil d’évaluation. Les RPC constituent en effet un référentiel résultant d’une synthèse parfois complexe des niveaux de preuve (parfois faibles) disponibles dans la littérature et d’un consensus professionnel [3]. C’est sur ce travail que peut s’appuyer une évaluation des pratiques professionnelles (EPP). L’enjeu est important, non seulement parce que l’EPP prend en France une tournure réglementaire depuis le passage d’une maîtrise comptable à une maîtrise médicalisée des dépenses de santé, mais aussi en raison du caractère incontournable de la notion de qualité des soins dans la relation médecin-malade [4]. De façon également intuitive, les nouvelles organisations mises en place dans la prise en charge des patients comme les réseaux de suivi et d’éducation de l’asthmatique ou les unités de concertation pluridisciplinaire dans le cancer bronchique, ont abouti à un certain encadrement des pratiques. L’EPP a été acceptée par l’ensemble des représentants des professions médicales lors de négociations avec l’état et les caisses d’assurance-maladie, ce qui a abouti à son développement par l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Évaluation en Santé (ANAES). Un service d’évaluation des pratiques a été créé en son sein, dont le rôle est de fournir les outils d’EPP [5] et d’assurer la cohérence et la relation avec d’autres processus réglementaires comme le manuel d’accréditation. Au sein de ce manuel, la réalisation des EPP est maintenant largement valorisée et les établissements doivent prouver qu’ils réalisent et mettent en place ce type de démarche. Le secteur libéral est également concerné et, dans les suites d’un décret paru en décembre 1999, de nouveaux documents vont prochainement être publiés pour favoriser leur développement à l’intérieur de ce mode d’exercice. Ces notions seront reprises et développées dans la future Haute Autorité de Santé qui va être mise en place dans quelques semaines. Dans ce contexte, on se rend compte que les grands thèmes touchant les aspects de Santé Publique de la Pathologie Respiratoire ont déjà fait l’objet de textes de référence mis à la disposition de la profession : l’asthme, les BPCO, les pneumonies, les cancers broncho-pulmonaires par l’intermédiaire des standards-options-recommandations de la Fédération Nationale des Centres de Lutte contre le Cancer [6].
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Rev Mal Respir 2005 ; 22 : 21-2
Compte tenu de l’implication future en terme d’allocation budgétaire pour les établissements, et probablement en terme de négociations à l’intérieur des conventions médicales, il est extrêmement important que l’ensemble des pneumologues et des spécialistes de l’appareil respiratoire (physiologistes, réanimateurs, cancérologues thoraciques,…) développent des référentiels d’EPP grâce au travail qui a été fourni. Le texte sur le suivi de l’asthme s’intègre très facilement dans ce cadre et fournira une base de données supplémentaire pour le travail de nos collègues. Au-delà de cet objectif réglementaire, ne perdons pas de vue que le premier objectif de ce texte est d’améliorer les pratiques de la prise en charge de l’asthme et, ainsi, le devenir des patients. Le volume de l’argumentaire témoigne de la grande quantité de données et d’avis d’experts qui ont été analysés avec rigueur. Le contrôle de la maladie, pivot du suivi et donc de l’adaptation des traitements, est probablement l’élément central de ces recommandations. Apprécier ce contrôle est à la portée de tout médecin. Souhaitons que les cliniciens s’approprient ce message et le mettent en pratique.
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Évaluation des pratiques professionnelles dans les établissements de santé : Les pneumonies aiguës communautaires. www.anaes.fr ; décembre 2001. Godard P, Morel H, Roche N, Martel P : Encore des recommandations ! pour quoi faire. Rev Mal Respir 2005 ; 22 : 19-20. Durieux P : Les domaines de l’évaluation. In: L’évaluation médicale : du concept à la pratique ; Médecine-Sciences Flammarion : 1994 ; 3-10. Contandriopoulos AP, Champagne F, Denis JL, Avargues MC : L’évaluation dans le domaine de la santé : concepts et méthodes. Rev Epidém et Santé Publ 2000 ; 48 : 517-39. Référentiels d’évaluation des pratiques professionnelles : Base méthodologique pour leur réalisation en France. www.anaes.fr ; avril 2004. Bardet E, Moro-Sibilot D, Le Chevalier T, Massard G, Douillard JY, Theobald S, Astoul P, Baldeyrou P, Bazelly B, Brechot J, Breton JL, Grivaux P, Jacoulet P, Khalil A, Lemarie E, Martinet Y, Milleron B, Paesmans M, Pujol JL, Quoix AE, Ranfaing E, Riviere A, SanchoGarnier H, Souquet PJ, Spaeth D, Stcebner-Delbarre A, Thiberville L, Touboul E, Vaylet F, Vergnon JM, Westeel V, Depierre A, Lagrange JL : Standards, options et recommandations pour la prise en charge thérapeutique des patients atteints d’un cancer bronchopulmonaire primitif non à petites cellules localement avancé. Bull Cancer 2001 ; 88 : 369-87.