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Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M.L. Maazou)
et la prolifération des cellules érythroblastiques. La persistance des troubles hématologiques sont le fait de pathologie auto-immune.
Introduction La thyroïdite subaiguë de De Quervain est caractérise par l’atteinte de la glande thyroïde par un processus inflammatoire probablement d’origine virale, non suppurative et non auto-immunitaire. Il s’agit d’une pathologie à prédominance féminine. But Le but de ce travail est d’établir une discussion diagnostique et évoquer les particularités thérapeutiques. Matériels et méthodes Étude rétrospective sur 7 ans, concernant 7 patients suivis dans le service d’endocrinologie pour thyroïdite de De Quervain. Résultats L’âge moyen de 39 ans, 6 femmes et 1 homme, Le motif de consultation était des cervicalgies antérieures survenant au décours d’un syndrome pseudo-grippal. Chez tous nos patients, il existe un contexte fébrile, une asthénie, et chez 3 patientes des signes cliniques modérés de thyréotoxicose. La thyroïde est hypertrophiée de fac¸on diffuse, ferme et surtout électivement douloureuse, difficilement palpable. Tous les patients présentent un syndrome inflammatoire biologique, thyroglobuline élevée, une hyperthyroïdie modérée a été trouvée chez trois patients. Les anticorps antithyroïdiens sont absents chez tous les patients. L’échographie glande hypertrophiée hypoéchogène nodulaire chez tous les patients avec réalisation d’une scintigraphie chez 1 patiente, revenu blanche. Le recours à la corticothérapie chez 4 patients. L’évolution était favorable avec retour à l’euthyroïdie chez tous les patients après un période d’hypothyroïdie transitoire de durée variable. Conclusion La thyroïdite de De Quervain est une entité rare de diagnostic facile, le traitement est médical par les anti-inflammatoires non stéroïdien parfois recours à la corticothérapie, rarement la chirurgie. L’évolution est favorable spontanément vers la guérison, cependant, des cas d’hypothyroïdies persistantes sont possibles.
Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.433 P162
Les anomalies hématologiques dans l’hypothyroïdie
Dr A.E.M. Haddam ∗ , D. Meskine CHU Bab El Oued, Alger, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A.E.M. Haddam) Introduction Différentes anomalies hématologiques sont rapportées dans l’hypothyroïdie. Elles résultent de l’effet des hormones thyroïdiennes sur l’hématopoïèse. Objectif Rapporter la fréquence des anomalies hématologiques retrouvées dans l’hypothyroïdie. Population et méthodologie Cent cinquante patients avec hypothyroïdie non traitée ont bénéficié d’une exploration thyroïdienne (FT4, TSHus, AC anti-TPO, échographie cervicale) et hématologique (NFS, TIBC, ferritinémie). Le bilan était complété en fonction des résultats. Les patients avec ATCDS de pathologies hématologiques ou ayant rec¸u des médicaments retentissant sur l’hématopoïèse. Résultats Soixante-dix pour cent des patients avaient des anomalies à type d’anémie 60 %, de leucopénie 6 % et de thrombocytopénie 4 %. Un tiers ont une anémie microcytaire (28 %). Les anémies normocytaire normochrome représentent 20 %. Dix pour cent sont des anémies macrocytaires. Après 6 mois de traitement substitutif par LT4, 11 % anémiques ont gardé leur trouble. Par contre, la leucopénie et la thrombopénie ont disparu totalement. Discussion et conclusion L’hypothyroïdie est souvent associée à différentes anémies. Ces dernières sont principalement dues à une baisse de l’érythropoïétine et du 2,3-diphosphoglycérate érythrocytaire, en rapport avec le ralentissement général du métabolisme ou à une malabsorption de la vitamine B12, secondaire au myxœdème de la muqueuse digestive. Par ailleurs, la macrocytose peut être en rapport avec un enrichissement des membranes des érythroblastes en cholestérol et en phospholipides, majorant leur superficie. L’augmentation ou la diminution des hormones thyroïdiennes est susceptible d’augmenter ou de diminuer la cellularité de la moelle osseuse et le nombre de GR circulants. Les hormones thyroïdiennes favorisent les divisions mitotiques
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.434 P163
Étude du retentissement musculaire de l’hypothyroïdie périphérique Dr M. Mallek a,∗ , Dr R. Marrekchi a , Dr F. Hadjkacem b , Dr D. Ghorbel b , Pr M. Abid b , Pr K. Jamoussi a a Laboratoire de biochimie, CHU Hédi Chaker, Sfax, Tunisie b Service d’endocrinologie-diabétologie, CHU Hédi Chaker, Sfax, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Mallek) Objectif Étudier les taux des enzymes musculaires au bilan initial lors de la découverte d’une hypothyroïdie périphérique. Matériel et méthodes Étude rétrospective incluant 20 patients hospitalisés au service d’endocrinologie-diabétologie durant les années 2016–2017 pour prise en charge d’une hypothyroïdie périphérique de primo découverte. Un bilan biologique était réalisé chez ces patients comportant le dosage de la créatine kinase (CK), des transaminases, de l’urée et de la créatinine plasmatique. Résultats L’âge moyen des patients était de 58,55 ans (28–88 ans) avec un sex-ratio (F/H) de 1,85. La TSH moyenne était de 100,8 mUI/L (13,99–327,55 mUI/L). L’hypothyroïdie était secondaire à une thyroïdite de Hashimoto dans tous les cas (anticorps anti-thyropéroxydase positifs). Les valeurs moyennes de la CK, de l’aspartate aminotransférase (ASAT) et de la créatininémie étaient respectivement de 221,17 UI/L (22–796 UI/L), 23,94 mUI/L (8–83 UI/L) et 99,39 mol/L (44–232 mol/L). Les valeurs de l’urée plasmatique et de l’alanine aminotransférase étaient dans les limites des valeurs usuelles. Le diagnostic de myopathie thyroïdienne a été évoqué chez 25 % des patients présentant des myalgies avec des indurations musculaires. Parmi ces derniers 25 %, 10 % et 20 % avaient respectivement des taux élevés de CK [moyenne = 581,2 UI/L (345–796 UI/L), d’ASAT (moyenne = 64 UI/L (45–83 UI/L)] et de la créatinémie [153,3499,39 mol/L (122–232 mol/L)]. Ces patients présentaient une hypothyroïdie profonde avec un taux moyen de TSH égal à 164,3 mUI/L (88–305 mUI/L). Conclusion La myopathie thyroïdienne étant souvent cliniquement discrète des examens complémentaires sont souvent nécessaire pour établir son diagnostic. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.435 P164
Syndrome de Means ou ophtalmopathie associée aux maladies thyroïdiennes : à propos d’un cas Dr R. Zbadi a,∗ , Dr S. Derrou b , Pr H. Ouleghzal b , Pr S. Safi b a Service d’endocrinologie et maladies métaboliques, CHU Hassan II, Fès, Maroc b Service d’endocrinologie et maladies métaboliques, hôpital militaire Moulay Ismail, Meknès, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (R. Zbadi) Introduction Le syndrome de Means se définit comme une forme d’ophtalmopathie thyroïdienne ne comportant aucun signe clinique ou biologique de dysthyroïdie. Il rend compte de la dissociation évolutive entre orbitopathie et thyropathie après recul d’au moins 1 an. Le retard diagnostique est fréquent. Notre observation illustre les particularités de ce syndrome. Observation clinique Patient de 28 ans, tabagique chronique sans autres ATCD notables, qui consulte pour une exophtalmie unilatérale droite, avec photophobie, sans rétraction palpébrale, ni diploplie, ni troubles de la mobilité, évoluant depuis 6 mois. L’examen clinique retrouve un patient en euthyroï-
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die clinique, sans goitre à l’examen cervical, ni signes inflammatoires ou de kératopathie à l’examen ophtalmologique. Le bilan thyroïdien était strictement normal. Les TRAK étaient positifs. La tomodensitométrie orbitaire confirme l’exophtalmie de grade 1 avec augmentation modérée des volumes des muscles. Le patient n’a pas nécessité de traitement par corticothérapie, et est resté sous surveillance avec sevrage tabagique. Le bilan thyroïdien est resté normal sans apparition de stigmates d’une maladie de Basedow. Discussion Le syndrome de Means se présente cliniquement comme une ophtalmopathie basedowienne ou une ophtalmopathie associée aux maladies thyroïdienne. Il est associé à des anomalies auto-immunes sans maladie thyroïdienne clinique ou biologique. Le bilan radiologique (TDM ou IRM orbitaires) permet de : confirmer le diagnostic, mesurer l’exophtalmie, étudier les rapports du contenant et du contenu orbitaire, préciser l’augmentation des masses musculaires par rapport à l’augmentation de la graisse intra- et extracônique, vérifier la présence ou l’absence d’une compression du nerf optique à l’apex, visualiser les parois osseuses, évaluer la clarté et la taille sinusale, et surtout d’éliminer une pathologie tumorale. Le traitement ne se justifie qu’en cas d’atteinte sévère et se discute au cas par cas en raison de l’existence de cas de régression spontanée. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.436 P165
Hypothyroïdie périphérique induite par l’interféron
Dr I. Barka ∗ , Dr S. Ouerdeni , Dr A. Ben Abdelkrin , Dr A. Maaroufi , Pr M. Kacem , Pr M. Chaieb , Pr K. Ach Service de diabétologie et d’endocrinologie, CHU Farhat Hached, Sousse, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (I. Barka) Introduction L’interféron  est largement utilisé dans le traitement de la sclérose en plaques (SEP). Ces produits peuvent entraîner des anomalies thyroïdiennes dont la fréquence est variable d’une étude à l’autre, mais qui peut atteindre jusqu’à 20 % des sujets traités. Il s’agit le plus souvent de l’apparition d’anticorps antithyroïdiens, mais les dysthyroïdies induites ou révélées par interféron existent également. Observation Nous rapportons le cas d’un patient âgé de 45 ans diabétique de type 1 depuis l’âge de 30 ans. Il est atteint également d’une SEP traitée par corticothérapie puis par l’interféron . Six mois après l’introduction du traitement, le patient rapportait une asthénie avec prise de poids. L’examen clinique était sans particularité. Le bilan biologique objective une TSHs à 30 UI/L et des FT4 basse. Les anticorps anti-thyroperoxydases étaient positifs. Le diagnostic d’une hypothyroïdie périphérique en rapport avec une thyroïdite d’Hashimoto a été posé. La décision thérapeutique était de poursuivre l’interféron B et de substituer l’hypothyroïdie. L’introduction du traitement substitutif a été réalisée avec équilibration de son hypothyroïdie sous 150 g de l-thyroxine. Discussion Peu d’études se sont intéressées aux effets de l’interféron  sur la fonction thyroïdienne. Son utilisation croissante dans le traitement de la sclérose en plaques a objectivé la possibilité quoique rare de survenue de dysthyroïdies induites par ce traitement. L’hypothyroïdie vient au premier rang des manifestations avec près de 23 % des cas contre 10 % des cas d’hyperthyroïdie. Le dépistage pré-thérapeutique est donc recommandé chez tous les patients candidats à un traitement par interféron. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.437 P166
Hypothyroïdie du sujet âgé Dr I. Boukhris , Dr A. Hariz , O. Hentati , Dr I. Kechaou , Dr I. Ben Nacef ∗ , Pr S. Azzabi, Pr L. Ben Hassine, Dr E. Cherif, Pr N. Khalfallah Faculté de médecine, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : anis
[email protected] (I. Ben Nacef)
Introduction Les dysthyroïdies (hyper- ou hypothyroïdie) constituent un problème fréquent chez le sujet âgé. Leur diagnostic clinique peut être difficile en raison du caractère souvent fruste et atypique de la symptomatologie clinique. Les signes cliniques sont, en effet, souvent confondu avec des manifestations du vieillissement ou d’autres maladies fréquentes chez le sujet âgé. À ce propos, nous avons réalisé une étude rétrospective dont les objectifs étaient de déterminer les caractéristiques cliniques de l’hypothyroïdie chez le sujet âgé, d’établir son profil étiologique et de préciser les modalités thérapeutiques utilisées. Patients et méthodes Étude descriptive rétrospective réalisée sur une période de 9 ans (2007–2016), incluant les patients âgés de plus de 65 ans présentant une hypothyroïdie périphérique et suivis en médecine interne. Résultats Au total, 50 dossiers ont été retenus. Il s’agissait de 32 femmes et 18 hommes, d’âge moyen de 71 ans (65 et 85 ans). Trente-huit patients avaient des antécédents cardiovasculaires. Il s’agissait d’une hypothyroïdie post-chirurgicale dans 22 cas, post-traitement par iode radioactif dans 10 cas, auto-immune dans 8 cas. L’hypothyroïdie était fruste dans 10 cas. Elle était symptomatique cliniquement dans 42 % des cas. Soixante-douze pour cent des patients avaient rec¸u un traitement substitutif. L’évolution était favorable dans tous les cas. Un surdosage en hormones thyroïdiennes était observé dans 6 cas. Conclusion La symptomatologie d’une hypothyroïdie chez le sujet âgé est souvent atypique. Son dépistage systématique après 65 ans reste un sujet de controverse du fait du rapport bénéfice/coût. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.438 P167
Le lymphome non hodgkinien primitif de la thyroïde : une entité rare : à propos d’un cas
Dr H. Karoun ∗ , Dr S. El Ouazzani , Dr A. Moumen , Pr G. Belmejdoub Hôpital militaire d’instruction Mohammed V, Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (H. Karoun) Introduction Les lymphomes non hodgkiniens (LNH) primitifs de la thyroïde sont des tumeurs rares. Ils représentent 2 % à 3 % des tumeurs de la thyroïde. Observation Patiente de 49 ans, suivie depuis deux ans pour une thyroïdite auto-immune (TAI), qui a présenté il y a un an une tuméfaction cervicale antérieure compliquée d’une dyspnée. L’échographie cervicale montrait un nodule médio-lobaire gauche classé TIRADS 4B sur une thyroïdite pseudomicronodulaire. La cytoponction faite : indéterminée. La patiente a bénéficié d’une thyroïdectomie totale. L’anatomopathologie avec complément immunohistochimique revenues en faveur d’un lymphome B à petites cellules de type MALT sur thyroïdite lymphocytaire. Le bilan d’extension revenu négatif. Le traitement hormonal substitutif était instauré et la patiente est adressée en oncologie pour complément de prise en charge. Discussion Les LNH primitifs de la thyroïde sont rares. Ils touchent les sujets de plus de 60 ans. Cliniquement, ils se manifestent par un goitre volumineux et compressif [1]. Le diagnostic repose sur l’étude histologique et immunohistochimique. La forme la plus fréquente est le lymphome B à grandes cellules suivi du lymphome B de type MALT qui reste plus rare. Le traitement dépend de la forme histologique et de l’index pronostique international. Il repose sur la radiothérapie dans les formes localisées ou l’association radio-chimiothérapie dans les autres cas. Le pronostic est bon dans les stades I et II avec une survie à 5 ans > 80 % pour le lymphome de MALT. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. Référence [1] Ruggiero FP, Frauenhoffer E. Thyroid lymphoma: a single institution’s experience. Otolaryngol Head Neck Surg 2005;133:888–96. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.439