Technique opératoire : biopsie de l’artère temporale superficielle

Technique opératoire : biopsie de l’artère temporale superficielle

Journal de Chirurgie Viscérale (2017) 154, 209—213 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com TECHNIQUE CHIRURGICALE Technique op...

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Journal de Chirurgie Viscérale (2017) 154, 209—213

Disponible en ligne sur

ScienceDirect www.sciencedirect.com

TECHNIQUE CHIRURGICALE

Technique opératoire : biopsie de l’artère temporale superficielle夽 Operative technique: Superficial temporal artery biopsy J. Cahais ∗, R. Houdart , R.M. Lupinacci , A. Valverde Groupe hospitalier Diaconesses—Croix—Saint-Simon, 125, rue d’Avron, 75020 Paris, France Disponible sur Internet le 2 juin 2017

Introduction La maladie de Horton (MH) ou artérite temporale, affecte des patients âgés de plus de 50 ans. La biopsie de l’artère temporale superficielle (BAT), en cas de suspicion de MH, n’a de valeur diagnostique que si elle est positive. Elle permet de mettre en évidence une vascularite segmentaire et focale, avec une infiltration de la média et la jonction intima-média de lymphocytes et de macrophages. Les cellules géantes sont évocatrices mais pas systématiques. L’intérêt d’une BAT controlatérale est assez faible, car dans 97 % des cas le résultat est identique sur les deux artères. En cas de négativité de la biopsie, il faut demander un « épuisement » du bloc à la recherche de lésion d’artérite. La biopsie de l’artère temporale superficielle (ATS) est un acte de petite chirurgie que tout chirurgien doit être capable de réaliser.

DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.jviscsurg.2017.05.001. Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc ¸aise de cet article, mais celle de l’article original paru dans Journal of Visceral Surgery, en utilisant le DOI ci-dessus. ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Cahais). 夽

http://dx.doi.org/10.1016/j.jchirv.2017.05.001 1878-786X/© 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits r´ eserv´ es.

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J. Cahais et al.

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Précision anatomique

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Voie d’abord et anesthésie locale

Le trajet de l’ATS est vertical entre le tragus et l’articulation temporomandibulaire. L’artère temporale superficielle [1] est une branche terminale de la carotide externe. Elle naît dans la parotide, au-dessus du condyle mandibulaire, donne en ventrale l’artère temporale moyenne et l’artère zygomatiqueorbitaire [2], en dorsale l’artère auriculaire antérieure [3]. Plus haut dans son trajet, elle se divise en une branche frontale en ventrale [5] et en une branche pariétale en dorsale [4]. Cette division est de hauteur variable. La veine temporale superficielle passe en ventrale de l’artère et suit le même trajet. Le nerf auriculotemporal est plus profond et passe en dorsale de l’ATS.

Le repérage de l’artère par la palpation du pouls peut être rendu impossible par l’inflammation locale au cours de la MH. Il existe toujours une ride pré-tragéenne, ou un pli de la peau qui est à la verticale de l’ATS. C’est le repère de choix pour y pratiquer l’incision cutanée. Le rasage des cheveux sur quelques centimètres est souvent nécessaire. ® ® L’infiltration de Xylocaïne ou de Naropéïne (pour une durée d’action plus longue) se fait dans le plan cutané et dans le plan profond. Une voussure cutanée marque l’infiltration du plan profond. Comme tout geste sous anesthésie locale, une bonne communication avec le patient est nécessaire, d’autant plus que l’on travaille très près de l’oreille. Pour protéger le conduit auditif externe, on y introduit le coin d’une compresse.

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Incision cutanée

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Abord du fascia pré-temporal

Il est réalisé une incision de 3 cm, à la lame de bistouri no 15, sur la ride cutanée pré-tragéenne. Le point de départ est au-dessus du tragus car sous l’arcade zygomatique l’artère temporale superficielle a un trajet intra-parotidien. Attention, la peau est rendue épaisse par l’infiltration de xylocaïne.

Après mise en place d’un écarteur de type écarteur à paupière, il est réalisé une incision du fascia pré-temporal. Ce fascia est parfois rendu épais par l’inflammation. Il est toujours plus profond qu’on l’imagine.

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J. Cahais et al.

Abord de l’artère temporale

La dissection de l’artère est pratiquée jusqu’à sa bifurcation supérieure. Attention, dans la partie inférieure, il ne faut jamais descendre en-dessous du tragus car des lésions de la parotide sont possibles. La fistule parotidienne est une complication qui se rencontre pour des incisions descendant sous le tragus. Elle nécessite une reprise chirurgicale. Des lésions nerveuses par atteinte du nerf auriculotemporal (en dorsale de l’axe vasculaire) sont possible si un bistouri électrique est utilisé. Son utilisation doit être limitée au plan superficiel. Il est en règle générale non nécessaire.

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Prélèvement de l’artère

Nous prélevons 3 cm d’artère, une réglette stérile atteste de la mesure. Il est recommandé par certains auteurs de prélever moins de 1 cm d’artère temporale. Dans notre expérience, au moins 3 cm de prélèvement est nécessaire avec un « épuisement » de la pièce par l’anatomopathologiste. Attention lors du prélèvement, une structure anatomique peut être confondue par une autre, les anatomopathologistes ont déjà décrit de la veine et du nerf. Parfois l’artère est indiscernable de la veine, un prélèvement en bloc est nécessaire. Les ligatures des retours et des collatérales par du fils tressé résorbable 3-0 ou un point appuyé d’une aiguille sertie de 5-0, assurent l’hémostase. Les nœuds sont réalisés soigneusement car un hématome de la face ou une volumineuse ecchymose peut compliquer un lâchage de suture. Pour finir, nous suturons le plan cutané par des points inversants de fil rapidement résorbable. Enfin, nous mettons en place un pansement sec.

Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

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