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Communications/Abstracts
Télémédecine en soins primaires (téléconsultations, télé-expertise)
Télémédecine en soins primaires (téléconsultations, télé-expertise)
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La télé-expertise : retour sur les barrières levées en dix années
Télésurveillance et profil évolutif de l’électrocardiogramme d’une cohorte noire africaine en milieu professionnel au centre de la Côte d’Ivoire
Tele-expertise: Looking back over the hurdles overcome in the past ten years Didier Caudron Réseau ARPEGES TELE-MED, 7, rue du Golf, 36160 Pouligny-Notre-Dame, France Adresse e-mail :
[email protected] Introduction À la faveur d’une expérience de pratique de télé-expertise financée par l’URCAM puis par l’ARS dans une région concernée par l’effondrement de la démographie médicale, l’objectif de fin 2005 était de permettre de bénéficier d’un avis consultatif en moins d’une semaine dans le département de l’Indre (36) où le délai de rendez-vous pour certaines spécialités dépasse parfois un semestre. En effet, le réseau ARPEGES met en relation médecins généralistes et médecins spécialistes, par le biais de courriels sécurisés, améliorant la prise en charge et l’accès aux soins pour le patient, tout en rompant l’isolement du praticien de proximité et en réduisant l’accumulation et le débordement de rendez-vous pour le spécialiste. Objet Descriptif des barrières rencontrées, à la fois obstacles et sécurités. Financière Entre l’assentiment initial pour notre projet et l’arrivée du premier financement, deux années ont été nécessaires de 2006 à 2008. Légale Un an fut nécessaire à l’obtention pour l’agrément de la CNIL sur un projet antérieur à la légalisation relative à la télémédecine. Juridique Les responsabilités juridiques demeuraient imprécises dans un parcours de soins virtuel et les compagnies d’assurances professionnelles des praticiens ne pouvaient s’appuyer sur un droit clarifié en matière de téléconseils. Mode de rémunération en télé-expertise L’absence de nomenclature officielle encadrant la télé-expertise et de modélisation économique furent des obstacles majeurs à son extension. Déontologique La notion d’unité technique avec réalisation de certains actes interprétables à distance par le spécialiste concerné demande évaluations et protocoles soumis à l’ARS et à la HAS, dans le respect de la déontologie et de l’éthique. Obstacle humain Le ressenti personnel des soignants aux nouvelles techniques d’information et de communication en matière de santé : « le savoir médical n’a de valeur que s’il est partagé ». Il semble possible de regrouper dans un réseau départemental de 1er niveau de soins les généralistes effecteurs et peut-être dans l’avenir les paramédicaux pour faciliter la communication vers des avis spécialisés. Conclusion Un vœu. Déclaration de liens d’intérêts L’auteur n’a pas précisé ses éventuels liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.eurtel.2015.10.012
Remote monitoring and the progressive ECG profile of a Black African cohort within the workplace in central Ivory Coast K. Diby 4,∗ , K. Adoubi 4 , A. Gnaba 4 , P. Ouattara 4 , K. Ayegnon 4 , C. Meneas 4 , D. Manga 4 , F. Sall 4 , A. Coulibaly 4 , E. Ehui 3 , E. Nguessan 3 , L. Kanh 1 , W. Oupoh 2 , K.H. Yangni-Angate 4 1 Institut de cardiologie d’Abidjan, BP V 206 Abidjan, Côte d’Ivoire 2 Entreprise (SITAB), 01 BP 607 Bouaké 01, Côte d’Ivoire 3 ONG Wake Up Africa, 01 BP 2614 Bouaké 01, Côte d’Ivoire 4 Service des maladies cardiovasculaires et thoraciques, CHU de Bouaké, 01 BP 1174 Bouaké 01, Côte d’Ivoire ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : diby fl
[email protected] (K. Diby) Contexte Le Code du travail en Côte d’Ivoire prévoit un bilan de santé annuel pour chaque entreprise, ceci pour permettre de dépister et prévenir certaines pathologies. Une entreprise à Bouaké (centre de la Côte d’Ivoire) a rajouté l’électrocardiogramme (ECG) au bilan annuel de son personnel depuis 2010. Tous les tracés ECG ont été télétransmis au cardiologue. Objectif Dépister les principales anomalies ECG chez un groupe de travailleurs et définir le profil évolutif des anomalies ECG constatées dans cette entreprise en vue de mettre en œuvre des mesures préventives et thérapeutiques. Matériels et méthodes Au total, 855 ECG ont été réalisés par ce canal de 2010 à 2015 avec une moyenne annuelle de 142,5 ECG. Une étude rétrospective avec analyse des commentaires du cardiologue sans relecture de chacun des ECG télétransmis a été menée. Résultats L’âge moyen de la cohorte était de 42,3 ans ± 8,7 avec des extrêmes de 23 et 61 ans. Le sex-ratio était de 17,6. Le pourcentage d’anomalies ECG moyen était de 60,8 % contre 56 % en 2010 et 53 % 2015. L’âge moyen en 2010 était 41,5 ans ± 9,1 contre 43,6 ans ± 5,7 en 2015. L’anomalie ECG la plus retrouvée sur l’ensemble de cette population relativement jeune était l’hypertrophie ventriculaire gauche (HVG) dans 13,6 % des cas contre 14,5 % en 2010 et 18,8 % en 2015, soit une progression de 1,3 % en 6 ans de l’HVG. Cela souligne bien l’évolution de l’électrocardiogramme dans le temps, en fonction de l’âge et de la présence ou non de facteurs de risque et de la survenue d’évènements cardiovasculaires chez un individu donné. La seconde anomalie retrouvée dans cette cohorte a été le bloc de branche droit incomplet (13,5 % en moyenne). Les troubles du rythme à type d’extrasystoles ventriculaires ont représenté 1,2 %. Conclusion Ce travail souligne bien l’intérêt de la télésurveillance de certains paramètres à l’ECG chez ce groupe de travailleurs et permet de noter une progression du nombre d’HVG dans le temps. La recherche d’autres facteurs de risque cardiovasculaires et leurs contrôles s’impose dans cette cohorte ainsi que la mise en place de mesures préventives ou thérapeutiques au cas par cas. Mots clés Télésurveillance ; Électrocardiogramme ; Hypertrophie ventriculaire gauche ; Travailleurs Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.eurtel.2015.10.013