Tentative de diagnostic différentiel des psychoses fonctionnelles non affectives au moyen des tests neuropsychologiques dans une population congolaise

Tentative de diagnostic différentiel des psychoses fonctionnelles non affectives au moyen des tests neuropsychologiques dans une population congolaise

Annales Me´dico-Psychologiques 167 (2009) 767–773 Me´moire Tentative de diagnostic diffe´rentiel des psychoses fonctionnelles non affectives au moye...

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Annales Me´dico-Psychologiques 167 (2009) 767–773

Me´moire

Tentative de diagnostic diffe´rentiel des psychoses fonctionnelles non affectives au moyen des tests neuropsychologiques dans une population congolaise An attempt at differential diagnosis of non-affective functional psychoses through neuropsychological assessment in a Congolese sample M.V. Ngoma a,*, J. Peuskens b, S. Joos b, K. Vansteelandt b, M.M. Mampunza a b

a De´partement de psychiatrie, faculte´ de me´decine, universite´ de Kinshasa, Kinshasa, Congo Katholieke Universiteit te Leuven (KUL), Universitair Centrum St Jozef, Kortenberg, Belgique

Rec¸u le 28 fe´vrier 2008 ; accepte´ le 15 avril 2009 Disponible sur Internet le 31 aouˆt 2009

Re´sume´ Objectifs. – La schizophre´nie, le trouble schizophre´niforme et le trouble psychotique bref constituent l’essentiel des psychoses fonctionnelles non affectives de la quatrie`me e´dition du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM-IV). Tels que de´finis, il est difficile de les diffe´rencier au de´but de la maladie. Les auteurs ont e´value´ la possibilite´ d’en faire le diagnostic diffe´rentiel au moyen de tests neuropsychologiques. Sujets et me´thodes. – La population e´tudie´e e´tait compose´e de 70 schizophre`nes, de 68 patients avec trouble psychotique bref et de 50 avec trouble schizophre´niforme, tous Congolais, recrute´s au centre neuro-psychopathologique de l’universite´ de Kinshasa et au centre de sante´ mentale « Te´le´ma » de Kinshasa, du 5 aouˆt 2003 au 14 mars 2005. Les performances des trois groupes de patients a` une batterie conventionnelle de tests neuropsychologiques pour schizophre`nes ont e´te´ compare´es. Pour ce faire, une analyse des variances « one way » comple´te´e par le test post-hoc de Tukey et une analyse discriminante multivarie´e ont e´te´ applique´es. Re´sultats. – L’analyse discriminante multivarie´e a e´te´ concluante (F = 2,55 ; df = 2 ; p = 0,0055). Cependant le risque d’erreur totale e´tait tre`s e´leve´ (53 %) et il n’a pas e´te´ possible de de´gager un profil neuropsychologique solide spe´cifique a` chacune des trois affections. Seule la me´moire verbale – et non les fonctions du lobe frontal ni l’attention – a manifeste´ un certain pouvoir discriminant. Conclusions. – Les tests neuropsychologiques utilise´s ne pourraient eˆtre recommande´s avec assurance au diagnostic diffe´rentiel des affections e´tudie´es. Toutefois les 15 mots de Rey retiennent l’attention a` ce sujet. # 2009 Publie´ par Elsevier Masson SAS. Mots cle´s : Congo ; Schizophre´nie ; Tests neuropsychologiques ; Trouble psychotique bref ; Trouble schizophre´niforme

Abstract Objectives. – Schizophrenia, Schizophreniform Disorder and Brief Psychotic Disorder constitute the main part of non-affective functional psychoses of the forth edition of Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM-IV). The DSM-IV primarily recognizes the same symptoms in them; it differentiates them only by the disease duration. It is thus difficult to make the differential diagnosis of the three affections at the beginning of the disease. However, they do not have the same prognosis and Schizophrenia, famous for its poor prognosis, requires energetic and early treatment which requires an early positive diagnosis. Hence the need to lay out tools for differential diagnosis other than symptoms. The authors studied the possibility to make the differential diagnosis of the three affection through neuropsychological assessment. Subjects and methods. – The sample comprised 70 schizophrenics, 68 patients with Brief Psychotic Disorder and 50 with Schizophreniform Disorder, all Congolese people, recruited in ‘‘Centre neuro-psychopathologique’’ of the university of Kinshasa and the mental health center ‘‘Te´le´ma’’ in Kinshasa, from 5 August 2003 to 14 March 2005. Neuropsychological performances of the three patients groups at a conventional neuropsychological battery for schizophrenics were compared. A principal components analysis provided the cognitive factors used to compare the

* Auteur correspondant. De´partement de psychiatrie, Centre neuro-psychopathologique (CNPP), BP 825, Kinshasa XI, Congo. Adresse e-mail : [email protected] (M.V. Ngoma). 0003-4487/$ – see front matter # 2009 Publie´ par Elsevier Masson SAS. doi:10.1016/j.amp.2009.03.016

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three patients groups. The comparison based on the one way analysis of variances (ANOVA), Tukey’s test and multivariate discriminant analysis, whilst controlling for demographic variables, clinical syndromes and neuroleptics side effects. Results. – Five cognitive factors were identified: factor 1 with high loadings on tests of frontal functions, nonverbal memory and nonverbal general intelligence, factor 2 with high loadings on tests measuring the time and speed of execution of mental tasks, factor 3 measuring frontal controlled processes, factor 4 measuring verbal memory and factor 5 measuring attention. The multivariate discriminant analysis was conclusive (F = 2.55; df = 2; P = 0.0055). However the overall error count estimate was too high (53%) and no convincing neuropsychological profile specific to each of the three affections could be released. Only verbal memory – not frontal functions nor attention – affirmed some discriminant power. Clinical variables showed more important differences between the patients groups. The founded differences showed that Brief Psychotic Disorder was different from Schizophrenia and Schizophreniform Disorder. The discrimination between Schizophrenia and Schizophreniform Disorder was less obvious; we failed especially to identify patients with Schizophreniform Disorder. Conclusions. – The used neuropsychological tests could not be used without caution in making differential diagnosis of the studied affections, however the importance of the 15 words of Rey, measuring verbal memory is highlighted. Other types of variables, e.g. the clinical one, could be more recommended to make the differential diagnosis between the three affections. # 2009 Published by Elsevier Masson SAS. Keywords: Brief Psychotic Disorder; Congo; Neuropsychological tests; Schizophrenia; Schizophreniform Disorder

1. Introduction Les tests neuropsychologiques permettent d’explorer une dimension fondamentale de la psychopathologie, les troubles cognitifs (neuropsychologiques). Ils ont e´te´ largement exploite´s dans la schizophre´nie. En revanche, les deux autres psychoses apparente´es a` cette dernie`re, a` savoir, le trouble schizophre´niforme (TSF) et le trouble psychotique bref (TPB), ont beaucoup moins be´ne´ficie´ d’exploration neuropsychologique et meˆme moins retenu l’attention de la recherche en ge´ne´ral. Et ce, sans doute du fait de leur relative be´nignite´ et de leur rarete´ dans les pays industrialise´s, au sein desquels s’effectue la majorite´ des recherches. La schizophre´nie, le trouble schizophre´niforme et le trouble psychotique bref sont, en fait des entite´s nosologiques du DSMIV. Ce dernier leur reconnaıˆt une plate-forme de symptoˆmes diagnostiques sensiblement la meˆme ; il ne les diffe´rencie que par la dure´e de la maladie – celle-ci est d’au moins un jour, mais moins d’un mois pour le trouble psychotique bref, d’au moins un mois, mais moins de six mois pour le trouble schizophre´niforme et d’au moins six mois pour la schizophre´nie [2]. Il est ainsi difficile de distinguer les trois affections au de´but de la maladie. Pourtant, celles-ci n’ont pas le meˆme pronostic et la schizophre´nie, re´pute´e de mauvais pronostic, peut cependant eˆtre ame´liore´e par un traitement pre´coce [26], lequel passe par un diagnostic pre´coce. Il est ainsi utile, en plus des crite`res descriptifs, de disposer d’autres outils diagnostiques en vue d’e´tayer pre´cocement le diagnostic diffe´rentiel de cette affection d’avec les deux autres. Il est loisible de supposer que la prise en compte des troubles cognitifs pourrait valablement permettre ce diagnostic diffe´rentiel. En effet, dans la schizophre´nie, les troubles cognitifs constituent une ve´ritable cate´gorie de symptoˆmes aux coˆte´s des classiques symptoˆmes positifs, ne´gatifs et de´sorganise´s [5,9,10], voire un marqueur biologique ave´re´ [3,9,10]. Ils sont, au demeurant, ge´ne´ralement de´ja` pre´sents a` l’e´closion de la maladie [6,7,9,11,16,20]. Par ailleurs, il existe pour cette affection des tests neuropsychologiques dits « nucle´aires », re´pute´s pour leur se´lectivite´ [8].

La pre´sente e´tude e´value la possibilite´ de diffe´rencier la schizophre´nie, le TSF et le TPB au moyen des tests neuropsychologiques. Mene´e dans une population congolaise, elle reveˆt un inte´reˆt supple´mentaire dans la mesure ou` en Afrique le risque de confondre les trois affections est majore´ du fait d’une e´volution relativement bre`ve de la schizophre´nie [4,21]. Par rapport a` l’objectif de l’e´tude, notre hypothe`se est que la schizophre´nie se distingue des deux autres affections par de moins bonnes performances aux tests e´valuant les fonctions exe´cutives, la me´moire ope´rationnelle, l’attention et la me´moire verbale. En effet, beaucoup d’auteurs estiment que les de´ficiences lie´es a` ces fonctions constituent les de´ficits nucle´aires de la schizophre´nie [1,8,10,18,19,24,25]. 2. Sujets et me´thodes 2.1. Sujets La pre´sente e´tude a porte´ sur 70 schizophre`nes, 68 patients avec trouble psychotique bref, et 50 avec trouble schizophre´niforme, diagnostique´s selon les crite`res du DSM-IV et recrute´s au centre neuro-psychopathologique (CNPP) de l’universite´ de Kinshasa ainsi qu’au centre de sante´ mentale « Te´le´ma » a` Kinshasa, du 5 aouˆt 2003 au 14 mars 2005. Tous les patients, sauf un, e´taient ambulatoires. Au moment de l’examen, 158 (84 %) patients e´taient de´ja` sous traitement neuroleptique. Parmi eux, 30 seulement prenaient ce traitement depuis plus d’un mois. Cent cinquante-quatre patients ne prenaient que des neuroleptiques conventionnels, quatre recevaient une combinaison des neuroleptiques conventionnels et atypiques, cinq prenaient des antide´presseurs en plus des neuroleptiques. Trente (16 %) patients seulement n’avaient jamais pris de me´dicaments psychotropes. Pour faire partie de l’e´tude, les sujets devaient eˆtre de nationalite´ congolaise et aˆge´s de 18 a` 45 ans. Ils devaient en plus avoir e´tudie´, attester d’une compre´hension acceptable du franc¸ais pour pouvoir facilement acce´der au test des 15 mots de Rey. Ils devaient aussi savoir lire les mots « rouge », « vert » et

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« bleu » et eˆtre capables de reconnaıˆtre lesdites couleurs, afin de pouvoir acce´der au « Stroop Color and Word Test ». Ils devaient en plus eˆtre a` leur premier e´pisode et a` leur premier contact psychiatrique. E´tait exclu de l’e´tude tout patient pre´sentant ou ayant pre´sente´ dans le passe´ une affection ce´re´brale, un abus et/ou une de´pendance a` l’alcool et/ou aux autres substances psychoactives. Il en est de meˆme de tout patient pre´sentant a` l’EEG des grapho-e´le´ments typiques de l’e´pilepsie ou une affection ge´ne´rale a` re´percussion nerveuse possible sous forme de de´lire et/ou hallucinations. Les patients et leurs familles e´taient informe´s du but de l’e´tude, en vue d’un consentement e´claire´.

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E´tant donne´ que des diffe´rences d’ordre clinique pourraient influer sur les performances aux tests neuropsychologiques, certaines variables cliniques ont e´te´ prises en compte comme variables de confusion. Il s’agit des cinq facteurs cliniques extraits de la « Positive and Negative Syndrome Scale » (PANSS) de Kay et al. [12] par Le´pine et al. [13], a` savoir les facteurs positif, ne´gatif, de´pressif, cognitif et « excitation ». La dose des neuroleptiques – exprime´e en e´quivalent d’un milligramme de chlorpromazine – et les effets secondaires de ces me´dicaments avaient e´galement servi de variables de confusion. 2.2.2. Tests neuropsychologiques Les tests neuropsychologiques suivants ont e´te´ utilise´s :

2.2. Me´thodes 2.2.1. Variables Sur la base d’une e´tude ante´rieure [17], les variables cognitives suivantes ont servi a` comparer les trois entite´s nosologiques. Il s’agit de :  nombre total des mots exacts aux cinq temps d’e´vocation imme´diate des 15 mots de Rey : 15MRJ ;  nombre total des faux mots aux cinq temps d’e´vocation imme´diate des 15 mots de Rey : 15MRF ;  nombre total des mots doubles ordinaires au test des 15 mots de Rey : 15MRD ;  nombre des se´ries accomplies au Wisconsin Card Sorting Test : WCSTS ;  score total au d2 Test : d2TAT ;  nombre total d’erreurs au d2 Test : d2TAE ;  temps mis pour re´aliser la partie A du Trail Making Test : TMTA ;  temps mis pour re´aliser la partie B du Trail Making Test : TMTB ;  somme des scores au premier temps (lecture des mots) et au deuxie`me temps (nomination des couleurs) du Stroop Color and Word Test : SCWT1 ;  somme du score au troisie`me temps (score mot-couleur) et du score d’interfe´rence du Stroop Color and Word Test : SCWT2 ;  score relatif a` la richesse de la copie de la figure complexe de Rey : FCRC ;  temps mis pour dessiner a` vue la figure complexe de Rey : FCRT ;  score relatif a` la richesse du mode`le a` l’e´tape de la reproduction par cœur de la figure complexe de Rey : FCRR ;  nombre d’items correctement e´voque´s en ordre inverse au test de la me´moire des chiffres : TMCI ;  somme des scores de la fluidite´ phone´tique et de la fluidite´ se´mantique au Controlled Oral Word Association : COWA ;  somme des nombres moyens des coups re´alise´s respectivement par la main dominante et la main non dominante au Finger Tapping Test : FTB ;  nombre de bonnes re´ponses obtenues aux matrices progressives de Raven : MPR et  nombre d’items (se´quences) correctement re´pe´te´s au LetterNumber Sequencing Test : LNST.

 le « Trail Making Test » de Halsted-Reitan mesurant les aptitudes visuomotrices et l’attention ;  le test de la me´moire des chiffres de Wechsler e´valuant la me´moire des chiffres et l’attention ;  le « Letter Number Sequencing Test » de l’e´chelle de me´moire de Wechsler qui e´value la me´moire ope´rationnelle ;  le « Stroop Color and Word Test » qui mesure les capacite´s d’abstraction et de formation des concepts, la flexibilite´ cognitive et l’attention ;  le test des 15 mots de Rey qui e´value la me´moire verbale ;  le « d2 Test of Attention » de Brickenkamp e´valuant l’attention soutenue ;  la figure complexe de Rey qui est un test pour la me´moire visuelle imme´diate, l’organisation spatiale, l’attention et le controˆle visuomoteur ;  le « Wisconsin Card Sorting Test » qui e´value les capacite´s d’abstraction et de formation des concepts ainsi que la flexibilite´ cognitive ;  le « Controlled Oral Word Association » (COWA) de Benton qui mesure la fluidite´ phone´tique et la fluidite´ se´mantique ;  le « Finger Tapper Board » qui e´value la vitesse motrice ;  les matrices progressives de Raven qui sont un test non verbal de l’intelligence ge´ne´rale. Le choix de cette batterie neuropsychologique se justifie principalement par le fait qu’elle embrasse des fonctions cognitives essentielles dans la schizophre´nie [10] et qu’elle a pu prouver sa sensibilite´ dans l’exploration des psychoses fonctionnelles non affectives en milieu congolais [17]. Les tests ont e´te´ administre´s par deux psychologues qualifie´s, a` l’insu total des diagnostics des patients. 2.2.3. E´chelles d’e´valuation clinique Les e´chelles cliniques suivantes ont e´te´ utilise´es :  la « Positive and Negative Syndrome Scale » (PANSS) de Kay et al. [12] ;  la « Liverpool University Neuroleptic Side Effect Rating Scale » (LUNSERS) ;  l’« Extrapyramidal Symptoms Rating Scale » (ESRS) des Chouinard ;  le « Global Assessment of Functioning » (GAF) ;

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 la « Family History–Research Diagnostic Criteria » FHRDC.

Tableau 1 Sexe et niveau d’e´tudes des patients.

2.3. Se´lection des patients Un infirmier neuropsychiatrique ainsi que des neuropsychiatres devaient recruter les malades en premie`re intention. Il s’agit de ceux pre´sentant les symptoˆmes sur lesquels le DSMIV fonde le diagnostic des trois affections e´tudie´es. La se´lection des patients s’est faite au moyen d’une anamne`se incluant la FH-RDC, comple´te´e par un examen clinique neurosomatique standard et une e´valuation clinique base´e sur la PANSS et le GAF. Les examens comple´mentaires suivants : vitesse de se´dimentation, nume´ration des globules blancs, goutte e´paisse, formule leucocytaire, glyce´mie, dosage de l’ure´e et de la cre´atinine sanguines, se´rologie VIH, recherches des prote´ines dans les urines et e´lectroence´phalographie avaient aussi e´te´ re´alise´s. Les notions de dure´e des symptoˆmes dits de la phase active et de la dure´e de la maladie [2] ont e´te´ de stricte application dans le processus diagnostique. 2.4. Traitement statistique des donne´es En vue de l’analyse statistique des donne´es, le logiciel SAS (Statistical Analysis Software) Version Release 8.02 a e´te´ utilise´. Le seuil de signification de 5 % a e´te´ applique´ dans toutes les ope´rations statistiques. Concernant les parame`tres de´mographiques, le x2 a e´te´ utilise´ a` propos du sexe, tandis que pour l’aˆge, c’est le F test qui a e´te´ applique´, et pour le niveau d’e´tudes, le test exact de Fischer. Quant aux variables cliniques, celles de type cate´goriel ont fait l’objet du x2, tandis que celles de type continu ont e´te´ soumises a` l’ANOVA, comple´te´e par le test post hoc de Tukey. Enfin, concernant les variables cognitives, une ANOVA a e´te´ applique´e, comple´te´e par le test de Tukey. Du fait de hauts degre´s de corre´lation entre les diffe´rentes variables cognitives, aussi en vue d’e´viter une certaine redondance et de faciliter l’interpre´tation, une analyse des composantes principales a aussi e´te´ re´alise´e. L’analyse discriminante multivarie´e s’est base´e sur les scores factoriels ainsi obtenus. Enfin, des analyses des covariances avaient servi a` l’ajustement des scores factoriels par rapport aux variables de´mographiques et cliniques de confusion pour lesquels il y avait des diffe´rences statistiquement significatives entre les trois groupes de patients. 3. Re´sultats 3.1. Caracte´ristiques de´mographiques 3.1.1. Sexe et niveau d’e´tudes Les donne´es relatives au sexe et au niveau d’e´tudes sont reprises au Tableau 1. Elles laissent apparaıˆtre une association entre le sexe et le diagnostic (x2 = 9,9 ; df = 2 ; p = 0,007) ; il y avait relativement plus de femmes que d’hommes dans le trouble psychotique bref. L’inverse a e´te´ observe´ chez les schizophre`nes. Il n’y avait pas de diffe´rence significative quant

TPB n = 68

TSF n = 50

SCHI n = 70

n (%)

n (%)

n (%)

Analyse statistiquea

**

Sexe Hommes Femmes Niveau d’e´tudes

23 (33,8) 45 (66,2)

Primaire Secondaire Supe´rieur

4 (5,9) 56 (82,3) 8 (11,8)

21 (42) 29 (58)

42 (60) 28 (40) Non significative

1 (2) 39 (78) 10 (20)

7 (10) 51 (72,9) 12 (17,1)

* p < 0,05 ; **p < 0,01 ; ***p < 0,001 ;****p < 0,0001. TPB : trouble psychotique bref ; TSF : trouble schizophre´niforme. a x2 pour le sexe ; test de Fischer pour le niveau d’e´tudes.

au niveau d’e´tudes des trois groupes (test exact de Fischer : F = 0,0002624 ; p = 0,33). 3.1.2. Aˆge L’aˆge a` l’admission e´tait de 27  7,1 ans (18–45 ans) dans le TPB, 26,5  6,3 ans (18–43 ans) dans le TSF et 30,2  7,2 ans (18–45 ans) dans la schizophre´nie. Il y avait une diffe´rence statistiquement significative entre les groupes (F = 5,27, df = 2 ; 185, p = 0,006), plus pre´cise´ment entre, d’une part, la schizophre´nie et, d’autre part, le TPB et le TSF. Il n’y avait pas de diffe´rence significative entre les deux dernie`res affections. L’aˆge du de´but de la maladie e´tait respectivement de 27  7,1 ans pour le TPB, 26,4  6,1 ans pour le TSF et 28,5  7 ans pour la schizophre´nie. Les diffe´rences n’e´taient pas statistiquement significatives (F = 1,52, df = 2 ; 185, p = 0,22). 3.2. Variables cliniques Les scores aux diffe´rentes variables cliniques sont repris au Tableau 2. 3.2.1. Scores aux facteurs cliniques de´rive´s de la PANSS Les scores aux diffe´rents facteurs cliniques de´rive´s de la PANSS avaient montre´ des diffe´rences statistiquement significatives. Les donne´es de l’ANOVA y affe´rentes sont respectivement : F = 14, df = 2 ; 185, p < 0,0001 pour le facteur positif, F = 6,29, df = 2 ; 185, p = 0,0023 pour le facteur ne´gatif, F = 6,44, df = 2 ; 185, p = 0,002 pour le facteur cognitif, F = 3,15, df = 2 ; 185, p = 0,045 pour le facteur de´pressif et F = 4,99, df = 2 ; 185, p = 0,0077 pour le facteur « excitation ». 3.2.2. Dose et effets secondaires des neuroleptiques Il n’y avait pas de diffe´rence significative entre les trois groupes diagnostiques concernant la dose des neuroleptiques (F = 0,09, df = 2 ; 185, p = 0,915). Cependant, les patients avec TSF avaient pre´sente´ significativement plus d’effets secondaires desdits me´dicaments que ceux avec TPB.

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Tableau 2 Variables cliniques. Analyse statistiquea

TPB

TSF

SCHI

n = 68

n = 50

n = 70

Moy  DS

Moy  DS

Moy  DS

Facteur positif

4,6  1,9

6,9  3,7

7,3  3,8

Facteur ne´gatif

11,9  3,8

14,3  5,2

14,6  5,6

Facteur cognitif

8,8  2,4

10,6  2,7

10,4  3,8

Facteur de´pressif Facteur « excitation » Score total a` la PANSS

9,5  3,2 8,7 51,5  12,4

10,9  3,4 9,8 62,6  14,5

10,8  4,3 10,8 63,3  15,9

Dose des Neuroleptiques LUNSERS Vrai LUNSERS Faux

479,6  253,7 19,4  11,6 0,9  1,4

501  278,4 27,8  18 22

487,7  288,3 24,6  16,1 1,1  1,6

ESRS Objectif ESRS Subjectif ESRS Total

6,9  5,2 6  5,2 12,9  8,4

9,9  7,2 9,6  8 19,5  13

TPB < TSF**** TPB < SCHI**** TPB < TSF** TPB < SCHI** TPB < TSF** TPB < SCHI** TPB < TSF* TPB < SCHI** TPB < TSF**** TPB < SCHI**** NS TSF > TPB* TSF > TPB** TSF > SCHI** NS TSF > TPB* TSF > TPB**

7,4  8,3 7,4  7 14,9  13,3

p < 0,05 ; **p < 0,01 ; ***p < 0,001 ; ****p < 0,0001 ; NS : non significatif. LUNSERS Vrai : score des vrais effets secondaires a` la LUNSER ; LUNSERS Faux : score des faux effets secondaires a` la LUNSERS ; ESRS Objectif : score a` la partie objective de l’ESRS ; ESRS Subjectif : score a` la partie subjective de l’ESRS ; ESRS Total : score total a` l’ESRS. TPB : trouble psychotique bref ; TSF : trouble schizophre´niforme. a ANOVA, test post-hoc de Tukey ; seules les comparaisons significatives sont indique´es. *

3.3. Variables cognitives Par rapport aux 18 variables cognitives de de´part, l’ANOVA n’avait indique´ des diffe´rences significatives que sur les variables 15MRJ (F = 3,69 ; p = 0,0268), 15MRD (F = 8,36 ; p = 0,0003) entre d’un coˆte´ le TPB et de l’autre, le TSF et la schizophre´nie et la variable FCRT (F = 4,72 ; p = 0,01), entre le TPB et la schizophre´nie. Le TPB avait affiche´ de meilleures performances sur 15MRJ et FCRT tout en pre´sentant un plus mauvais score sur 15MRD. Ce qui plaide pour une certaine supe´riorite´ de cette entite´ par rapport aux deux autres affections. L’analyse des composantes principales base´e sur les 18 variables cognitives avait permis d’isoler cinq facteurs expliquant ensemble 59 % de la variance. Il s’agit de :  facteur 1 compose´ des variables COWA, MPR, LNST, FCRC, SCWT1, FCRR, FTB et TMCI. Ce facteur comprend a` la fois des parame`tres frontaux (COWA, LNST, SCWT1, FTB) de la me´moire non verbale (FCRC, FCRR,TMCI) en plus de l’intelligence ge´ne´rale non verbale (MPR). Il explique 23 % de la variance observe´e ;  facteur 2 comprenant les variables FCRT, TMTA et TMTB. Il concerne vraisemblablement des processus automatiques ayant trait a` la vitesse d’exe´cution des taˆches mentales. Il explique 11 % de la variance ;  facteur 3 fait des variables SCWT2 et WCSTS. Il a trait a` des processus controˆle´s frontaux. Il explique 10 % de la variance ;  facteur 4 constitue´ des variables 15MRJ, 15MRD et 15MRF relevant du test des 15 mots de Rey qui e´value la me´moire verbale. Il explique 8 % de la variance ;

 facteur 5 comprenant les variables d2TAE et d2TAT issues du test de l’attention de Brickenkamp. Il explique 7 % de la variance. Les scores factoriels respectifs des trois groupes diagnostiques sont repris au Tableau 3. Il n’y avait des diffe´rences significatives entre les diffe´rents groupes que par rapport au facteur 1, ceci entre le TPB et la schizophre´nie (F = 3,26, df = 2 ; 183, p = 0,04) et par rapport au facteur 4, entre, d’une part, le TPB et, d’autre part, le TSF et la schizophre´nie (F = 4,88, df = 2 ; 185, p = 0,0086). Cependant, apre`s ajustement par rapport a` l’aˆge, au sexe et aux facteurs (syndromes) cliniques, il est demeure´ juste un effet majeur marginal du groupe pour le facteur 4 (F = 2,36, df = 2 ; 174, p = 0,098) ; il n’y a pas eu d’effet majeur du groupe pour le Tableau 3 Scores factoriels cognitifs des patients.

Facteur Facteur Facteur Facteur

TPB

TSF

SCHI

n = 68

n = 50

n = 70

Moy  DS

Moy  DS

Moy  DS

0,22  0,96 0,15  0,8 0,06  0,9 0,29  0,9

1 2 3 4

0,07  1

Facteur 5 *

**

***

0,01  0,9 0,11  0,9 0,04  1 0,22  1,2

0,21  1 0,22  1,1 0,08  1,1 0,13  0,9

0,1  1

0,14  0,9

****

Analyse statistiquea

TPB < SCHI* NS NS TPB > TSF** TPB > SCHI** NS

p < 0,05 ; p < 0,01 ; p < 0,001 ; p < 0,0001 ; NS : non significatif. TPB : trouble psychotique bref ; TSF : trouble schizophre´niforme. a ANOVA, TEST post-hoc de Tukey. Seules les comparaisons significatives sont indique´es.

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facteur 1. Pour ce dernier facteur, il y avait plutoˆt un effet majeur du sexe (F = 39,40, df = 2 ; 174, p < 0,0001), du facteur positif (F = 4,76, df = 2 ; 174, p = 0,03) et du facteur cognitif (F = 15,19, df = 2 ; 174, p < 0,0001). Nous pouvons ainsi affirmer que les diffe´rences observe´es entre les trois groupes diagnostiques au niveau du facteur 1 ne s’expliquent pas par l’appartenance a` un groupe diagnostique donne´ et que, par contre, celles observe´es au niveau du facteur 4 tendent a` s’expliquer par l’appartenance aux groupes diagnostiques. En d’autres termes, le facteur 1 ne discrimine pas re´ellement les trois groupes des patients, alors que le facteur 4 tend a` les discriminer. Conside´rant que de tous les facteurs cognitifs, seul le facteur 4 avait pre´sente´ un certain pouvoir discriminant, l’influence e´ventuelle des effets secondaires des neuroleptiques sur ledit facteur a e´te´ e´value´e. Ainsi, une analyse des variances « Mode`le 1 » avait permis d’exclure l’influence des vrais effets secondaires de la LUNSERS (t = –1,29 ; df = 1 ; p = 0,19) et des effets extrapyramidaux subjectifs de l’e´chelle des Chouinard (t = 1,58 ; df = 1 ; p = 0,12) sur ce facteur mais avait, en revanche, reconnu l’impact des faux effets secondaires de la LUNSERS – qui ne sont du reste qu’un arte´fact – sur ledit facteur (t = –4,28 ; df = 1 ; p < 0,0001). Alors que les facteurs cognitifs isole´s n’ont pas permis une distinction e´vidente des trois groupes diagnostiques, une combinaison line´aire des cinq facteurs cognitifs a permis une plus nette distinction. En effet l’analyse discriminante a e´te´ concluante, le test multivarie´ ayant indique´ : F = 2,55, df = 2 ; 183, p = 0,0055. La probabilite´ de classer correctement les sujets e´tait de 57 % pour le TPB, 37 % pour le TSF et 47 % pour la schizophre´nie. Le risque d’erreur totale e´tait de 53 %. 4. Discussion Du point de vue des caracte´ristiques de´mographiques, il y avait une pre´ponde´rance fe´minine dans le trouble psychotique bref, en contraste avec une pre´dominance masculine dans la schizophre´nie. Ces profils cadrent bien avec les donne´es actuelles de la litte´rature [14,15]. L’absence de diffe´rence significative entre les trois groupes diagnostiques quant au niveau d’e´tudes et a` l’aˆge du de´but de la maladie me´rite d’eˆtre releve´e dans la mesure ou` ces deux parame`tres influent sur les performances cognitives. En effet, un aˆge de de´but plus jeune de la maladie serait associe´ a` des performances cognitives plus pauvres [23], alors que le niveau d’e´tudes serait positivement corre´le´ aux performances cognitives [25]. S’il n’y avait que ces deux parame`tres, il ne devrait pas y avoir de diffe´rence significative dans les performances cognitives des trois groupes de patients. Les variables cognitives ont, certes, permis de discriminer d’un coˆte´ le trouble psychotique bref et de l’autre coˆte´ le complexe schizophre´nie-trouble shizophre´niforme. Cependant, avec un risque d’erreur totale de 53 %, leur pouvoir discriminant est, dans l’ensemble, faible, surtout pour ce qui est du trouble schizophre´niforme. En fait, c’est plus une combinaison line´aire des facteurs cognitifs et non des facteurs cognitifs isole´s qui avait permis de

discriminer les groupes de patients. Cependant, le facteur 4 me´rite l’attention dans la mesure ou` il s’est ave´re´ comme e´tant le seul tendant a` diffe´rencier les trois entite´s nosologiques. Le fait que ce facteur ait trait a` la me´moire verbale, une fonction du lobe temporal dominant, corrobore la the`se de certains auteurs ayant souligne´ l’importance des troubles de la me´moire verbale parmi les troubles cognitifs des schizophre`nes [1,19]. Cependant, compte tenu du fait que beaucoup d’auteurs ont consacre´ la primaute´ des troubles frontaux dans la schizophre´nie [8,10,18,24,25], on aurait pu s’attendre a` ce que le pouvoir discriminant revienne avant tout aux facteurs 3 ou 1 qui ont trait a` des fonctions du lobe frontal. On aurait e´galement pu attendre un certain pouvoir discriminant du facteur 5 ayant trait a` l’attention. En effet, les troubles de l’attention figurent parmi les de´ficits nucle´aires de la schizophre´nie [7,8,24]. Outre qu’il est apparu que les variables cognitives ne discriminaient qu’assez faiblement les trois affections e´tudie´es, il s’est ave´re´ impossible de de´gager un profil neuropsychologique solide spe´cifique a` chacune des trois entite´s. En effet, parmi les trois variables cognitives ayant montre´ des diffe´rences significatives, seule 15MRJ reveˆt une grande importance clinique. En plus, le facteur 4 n’est constitue´ que d’un seul test, les 15 mots de Rey, et les diffe´rences observe´es au niveau des variables constituant ledit facteur pre´sentent une certaine divergence. En effet, le trouble psychotique bref avait a` la fois pre´sente´ de meilleures performances sur 15MRJ et de moins bonnes performances sur 15MRD que la schizophre´nie et le trouble schizophre´niforme. Le fait que le trouble schizophre´niforme se soit ave´re´ comme l’entite´ la moins bien distingue´e semble cadrer avec la faible validite´ diagnostique de ladite entite´, telle que constate´e par les e´tudes longitudinales [22]. Il pourrait aussi s’expliquer par l’effectif plus faible de cette entite´ dans notre e´tude. Il y a cependant lieu de relever que cet effectif correspond bel et bien au minimum requis pour une exploration neuropsychologique [6]. Les donne´es relatives a` une e´ventuelle influence des neuroleptiques sur les performances cognitives n’auront fait que corroborer le fait que les troubles cognitifs ne sont pas une conse´quence des me´dicaments psychotropes [7,8,10,11]. De meˆme, les donne´es concernant un impact e´ventuel des syndromes cliniques sur les performances cognitives n’auront fait que confirmer la large inde´pendance des troubles cognitifs vis-a`-vis des classiques syndromes cliniques de la schizophre´nie [10,16], peut-eˆtre des psychoses fonctionnelles non affectives en ge´ne´ral. 5. Conclusion En de´finitive, du fait du faible pouvoir discriminant des parame`tres cognitifs, nous e´mettons des re´serves quant au recours aux tests neuropsychologiques – tout au moins ceux utilise´s dans la pre´sente e´tude –, en vue du diagnostic diffe´rentiel de la schizophre´nie d’avec le trouble schizophre´niforme et le trouble psychotique bref. La cle´ de ce diagnostic diffe´rentiel re´side sans doute ailleurs, peut-eˆtre au niveau des facteurs biologiques ou simplement au plan clinique. De fait, la

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pre´sente e´tude aura releve´ d’importantes diffe´rences d’ordre clinique entre le trouble psychotique bref et les deux autres entite´s nosologiques. Des e´tudes cliniques comparatives approfondies des trois entite´s seraient ainsi souhaitables. 6. Conflits d’inte´reˆts Aucun. Remerciements Les auteurs remercient infiniment le VLIR (Vlaamse Interuniversitaire Raad ou Conseil interuniversitaire Flamand), l’Universitair Centrum Sint Josef De Kortenberg en Belgique pour leur soutien financier et mate´riel sans lequel la pre´sente e´tude n’aurait pas pu se re´aliser. Ils remercient e´galement les psychologues Nzuzi Mvumbi, Pierre Ngandu Mwamba et Jean Tshiaba ainsi que l’infirmier Cle´ment Mwanza pour leur pre´cieuse collaboration. Re´fe´rences [1] Aleman A, Hijman R, de Haan EH, Kahn RS. Memory impairment in schizophrenia: a meta-analysis. Am J Psychiatry 1999;156:1358–66. [2] American Psychiatric Association. Diagnostic and statistical manual of mental disorder, fourth edition. Washington DC.2: American Psychiatric Association Press; 1994. [3] Cannon TD, Huttumen MO, Lonnqvist J, Tuulio-Henriksson A, Pirkola T, Glahn D, et al. The inheritance of neuropsychological dysfunction in twins discordant for schizophrenia. Am J Hum Gen 2000;67:369–82. [4] Collomb H. Bouffe´es de´lirantes en psychiatrie africaine. Psychopath Afr 1965;1:167–239. [5] De Hert M, Peuskens J, D’Haemems G, Hulselmans J, Janssen F, Meire I. De cognitieve beperkingen van schizofrene patie¨nten: een duurzaam kenmerk van hun aandoening. Neuron 2001;6(Suppl. 3):2–10. [6] Frith C. What are the implications of intellectual and experiential abnormalities for the neurobiology of schizophrenia? Br Med Bull 1996;52:613–26. [7] Gold JM. Cognitive deficits as treatment targets in schizophrenia. Schizophr Res 2004;72:21–8. [8] Goldberg TE, David A, Gold JM. Neurocognitive deficits. In: Hirsh SR, Weinberger D, editors. 2nd ed., Schizophrenia, vol. 10, 2nd ed. Massachusetts: Blackwell Publishing; 2003. p. 168–87. [9] Green MF. What are the functional consequences of neurocognitive deficits in schizophrenia? Am J Psychiatry 1996;153:321–30.

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