Thérapiepar pression négative en situation précaire :le « VAC du pauvre »

Thérapiepar pression négative en situation précaire :le « VAC du pauvre »

Correspondance Thérapie par pression négative en situation précaire : le « VAC du pauvre » T. Peycru, E. Tardat, D. Lepront, A. Schwartz, J. Jarry, F...

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Thérapie par pression négative en situation précaire : le « VAC du pauvre » T. Peycru, E. Tardat, D. Lepront, A. Schwartz, J. Jarry, F. Durand-Dastes Service de chirurgie viscérale, HIA Robert-Picqué, F 33998 Bordeaux-Armées. Correspondance : T. Peycru, service de chirurgie viscérale, HIA Robert-Picqué, F 33998 Bordeaux-Armées. e-mail : [email protected]

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En l’absence d’aspiration murale, on peut également utiliser un flacon de redon, l’étanchéité doit alors être parfaite. Nous n’avons pas l’expérience de son application sur les viscères. Cette technique a été décrite par Barker [2] et montre d’excellents résultats [3] dans la prise en charge du syndrome du compartiment abdominal post-traumatique et vasculaire.

Monsieur le Rédacteur, Le vaccum-assisted closure (VAC) est un moyen répandu pour accélérer la cicatrisation des parties molles. Malheureusement, son utilisation en pratique quotidienne nécessite des matériels spécifiques et onéreux. À la suite du récent article de Durmishi et al. [1] montrant son efficacité dans les plaies abdomino-pelvi-fessières, nous présentons une technique simplifiée issue de notre expérience en situation précaire. Réalisée avec des matériels courants et bon marché (figure 1), elle doit être réservée à une utilisation exceptionnelle. Dans le cadre d’opérations extérieures, nous l’avons éprouvée à de nombreuses reprises et plus particulièrement sur des plaies infectées des membres (figure 2). Après mise à plat et détersion, la plaie peut être recouverte par une compresse de tulle gras. Celle-ci favorise le bourgeonnement et facilite les pansements ultérieurs. Nous utilisons la mousse des éponges stériles pour le lavage des mains (figure 3). À l’aide d’une pince, on introduit dans la mousse l’extrémité d’une sonde d’aspiration bronchique (figure 4). L’ensemble est recouvert par un champ collant stérile (figure 5). Le dispositif est relié à un bocal d’aspiration branché sur le vide. Des variantes sont possibles : plusieurs mousses peuvent être assemblées bout à bout selon la configuration de la plaie.

Figure 2 : Mise en place du matériel sur un pied diabétique.

Figure 1 : Matériel nécessaire : le prix de revient est de l’ordre de

Figure 3 : La mousse est récupérée après séparation de

4 euros.

l’éponge stérile.

J Chir 2008,145, N°2 • © 2008. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

J Chir 2008,145, N°2 • © 2008. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

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Figure 4 : Introduction de la sonde d’aspiration bronchique

Figure 5 : Exemple d’utilisation sur une plaie chronique de la

dans la mousse.

fosse iliaque gauche.

Il faut insister sur deux points : la protection des viscères par un film plastique multiperforé stérile (qui peut être récupéré sur divers emballages stériles), une dépression limitée à -150 cm H2O, ce qui contre-indique l’emploi d’un flacon de Redon (-950 cm H2O). Le principe très efficace du VAC peut être transposé à moindre coût par notre montage pour une utilisation en situation précaire (opération extérieure, mission humanitaire). En effet, son prix de revient est de l’ordre de 4 euros contre plus de 100 euros pour un matériel dédié auquel il faut ajouter la location de la pompe.

Références 1. Durmishi Y, Gervaz P, Bühler L et al. Le Vacuum Assisted Closure : utilité dans le traitement des plaies abdomino-périnéales complexes. J Chir 2007;144:209-213. 2. Barker DE, Kaufman HJ, Smith LA, Cirauloo DL, Richart CL, Burns RP. Vacuum pack technique of temporary abdominal closure: a 7-year experience with 112 patients. J Trauma 2000;48: 201-206. 3. Barker DE, Green JM, Maxwell RA et al. Experience with VacuumPack Temporary Abdominal Wound Closure in 258 Trauma and General and Vascular Surgical Patients. J Am Coll Surg 2007; 204:784-793.

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Une hémorragie digestive d’étiologie particulière… K. Abboud 1, J. Dubois 1, J. Forest 2, J. Porcheron 1 1. Service de chirurgie viscérale, digestive et thoracique, Centre hospitalier Saint-Étienne. 2. Service de radiologie, Centre hospitalier Saint-Étienne. Correspondance : K. Abboud, service de chirurgie digestive et thoracique, Pavillon 2, hôpital Bellevue, 55 Boulevard Pasteur, F 42055 Saint-Étienne Cedex 02. e-mail : [email protected]

Monsieur le Rédacteur, Une femme de 85 ans, aux antécédents d’accidents vasculaires cérébraux, a été adressée aux urgences pour malaise avec perte de connaissance lors d’une consultation chez son médecin traitant pour des dorsalgies, ne cédant pas aux anti-inflammatoires. Aux urgences, elle présentait rapidement une héma-

témèse, des rectorragies, une hypotension à 5 mm Hg, un score de Glasgow à 3 avec mydriase bilatérale nécessitant son intubation. Devant l’état de choc hémorragique une laparotomie a été décidée. L’intervention a débuté par une gastrotomie qui ne retrouvait aucun site hémorragique dans l’estomac. Nous avons alors fait une duodénotomie de D1 puis de D2, qui

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