Thromboprophylaxie après prothèse de hanche ou de genou – la France en avance ou en retard ?

Thromboprophylaxie après prothèse de hanche ou de genou – la France en avance ou en retard ?

S268 89e réunion annuel de la Société franc¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 100...

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S268 89e réunion annuel de la Société franc¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 100S (2014) S211–S324

de 12,5 en préopératoire à 15,5 à la révision (p < 0,001). Toutes les tiges étaient bien ostéointégrées d’après les critères d’Engh et Massin, avec 100 % d’ostéointégration distale et 74 % d’ostéointégration proximale. Nous avons observé un excellent comblement des granulomes et une bonne reconstruction corticale. Les taux de survie, pour toutes causes confondues de reprise fémorale, étaient de 89 % (IC 95 %, 80 % à 94 %) et de 96,2 % (87,0 % à 98,0 %) pour les échecs mécaniques. Dix neuf (43 %) tiges s’étaient enfoncées, toutes dans la première année, 3 ont dû être changées et 16 étaient bien intégrées secondairement avec un raccourcissement de 2 à 5 mm (12 cas) ou de 5 à 10 mm (4 cas). Discussion Cette étude rapporte de bons résultats cliniques et radiologiques à long terme avec une survie très satisfaisante et confirme l’intérêt, dans les reprises, d’une tige longue anatomique en titane totalement recouverte d’hydroxyapatite, monobloc, permettant un pressfit distal en os sain. L’imprécision de la planification sur radiographie standard peut expliquer un défaut de tenue primaire et le raccourcissement du fait d’implants sous dimensionnés, auquel il n’était pas possible de pallier par un verrouillage ou une modularité. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2014.09.139 181

Reprise fémorale de prothèse de hanche par tige de première intention sans ciment

Olivier Gastaud ∗ , Pierre-Marie Cambas , Jacques Tabutin 15, avenue des Broussailles, service orthopédie traumatologie, 06400 Cannes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (O. Gastaud) Introduction les reprises de prothèses totales de hanche représentent environ 12 % de leur nombre total. Le choix de l’implant fémoral doit tenir compte des éventuelles reprises ultérieures et des risques d’escalade prothétique hypothéquant l’avenir. L’hypothèse de l’étude était que la reprise fémorale par tige de première intention anatomique non scellée permet une bonne fixation de l’implant et donne des résultats cliniques et radiographiques satisfaisants. Matériels Il s’agit d’une étude rétrospective sur une série continue de 44 implants et 44 patients entre 1994 et 2012, âgés de 66 ans (37–90), avec un recul minimal de 12 mois. Les causes de la reprise étaient des descellements aseptiques (27 cas) ou septiques (6 cas), 7 cas de malposition d’implant et 4 cas de fracture péri-prothétique. Méthodes Le suivi clinique comportait les scores de Harris et de Postel-Merle d’Aubigné (PMA), l’analyse radiographique évaluait la repousse osseuse et la stabilité de l’implant (selon Loudon). Résultats Tous les implants ont été changés par voie postérolatérale, sans fémorotomie. Dans quatre cas, une désescalade a été réalisée changeant une tige de reprise pour une tige standard. Aucune fracture peropératoire ni fausse route n’est survenue. Au recul moyen de 43 mois (14–134), aucune infection postopératoire n’est apparue, y compris pour les 6 patients opérés pour descellement septique. Le score PMA moyen est passé de 10 (5–15) à 16 (11–18), et le score Harris de 58 (20–80) à 85 (66–96). Radiologiquement, aucun liseré étendu ni enfoncement secondaire ne sont apparus. Nous déplorons une instabilité récidivante chez une patiente obèse avec troubles psychiatriques et un épisode d’instabilité à 1 mois postopératoire sans récidive. Discussion La littérature est pauvre sur le sujet (7 séries), traduisant la réticence des opérateurs. La mise en place d’une pièce fémorale de première intention nécessite une bonne qua-

lité osseuse métaphysaire, afin d’obtenir une stabilité primaire de l’implant, indispensable à l’ostéointégration de la tige. L’indication est donc limitée aux descellements de stade SOFCOT 1 et 2. L’autre condition est l’explantation par voie endofémorale. Conclusion La reprise fémorale par tige de première intention nécessite une bonne planification préopératoire, une connaissance de l’implant enlevé, ainsi qu’un implant de révision disponible en salle. Dans ces conditions, les résultats cliniques et radiographiques sont satisfaisants, et offrent une solution élégante permettant une économie osseuse et une désescalade lorsque cela est possible. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2014.09.140 182

Thromboprophylaxie après prothèse de hanche ou de genou – la France en avance ou en retard ?

Jean-Yves Jenny ∗ , Yann Diesinger , Pierre Diemunsch CCOM, 10, avenue Baumann, 67400 Illkirch-Graffenstaden, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-Y. Jenny) Introduction La thromboprophylaxie après prothèse de hanche ou de genou, selon les recommandations de la SFRA, comporte comme mesure principale la prescription d’héparine de bas poids moléculaire (ou de molécules assimilées) (HBPM) ou depuis peu des nouveaux anticoagulants oraux ne nécessitant pas de surveillance biologique. Dans d’autres pays notamment anglophones, des mesures alternatives sont autorisées, et il se produit un regain d’intérêt pour la simple aspirine. L’objectif de ce travail était de faire le point sur la littérature récente concernant la thromboprophylaxie par aspirine en comparaison des HBPM – recommandations des sociétés savantes, efficacité et innocuité (taux de thrombose veineuse profonde, taux d’embolie pulmonaire mortelle ou non, taux de décès postopératoire précoce, taux de complications hémorragiques). Matériel et méthodes Une recherche informatisée sur la base de données PubMed a été réalisée avec les mots-clés suivants – thromboprophylaxis, low molecular weight heparine, aspirine, total knee replacement, total hip replacement. Les résumés des études sélectionnés par la base de données ont été lus et sélectionnés s’ils permettaient de répondre à tout ou partie de la question posée. Résultats Les études portant sur la thromboprophylaxie par aspirine sont peu nombreuses en comparaison de celle portant sur le HBPM. Mais les effectifs apparaissent suffisants pour tirer des conclusions valides. Les HBPM font partie des recommandations universelles. L’aspirine n’est acceptée que dans les pays anglosaxons. Récemment, les recommandations américaines ont été unifiées en ce sens. Les études comparatives tendent à montrer que l’efficacité de l’aspirine est similaire à celle des HBPM, avec dans les deux cas une incidence très faible. Mais le risque de complications hémorragiques est nettement diminué par l’aspirine. Discussion L’absence de différence dans l’efficacité des deux produits pourrait être liée aux protocoles de rééducation plus rapides que dans le passé. La diminution du risque hémorragique pourrait être bénéfique dans la recherche d’une diminution des durées d’hospitalisation et du taux de réadmission. Conclusion La thromboprophylaxie par aspirine pourrait retrouver droit de cité en France, mais cette molécule est sans doute handicapée par son absence des recommandations officielles franc¸aises. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2014.09.141