Douleurs, 2007, 8, Hors série 1
Gériatrie
1S85
TO41 DOULEUR, ANTALGIQUES ET FIN DE VIE CHEZ LES PATIENTS PORTEURS D’ESCARRES
TO40 ÉVALUATION
DES PRATIQUES D’UTILISATION DES MÉDICAMENTS ANTALGIQUES DE PALIER III DANS UN SERVICE DE GÉRIATRIE
G. Abitbol, F. Bloch, V. Gautier, S. Haulon, L. Joffredo, T. Joucdar, N. Charasz Hôpital Broca (AP-HP), Paris, France. Contexte : La douleur du sujet âgé est une priorité de santé publique, qui, selon le dernier plan gouvernemental de lutte contre la douleur, doit être améliorée. Il existe, d’ailleurs, depuis peu, des recommandations. Méthode : Étude rétrospective sur l’usage des antalgiques de palier III dans un service de gériatrie sur une année. Résultats : Cent huit patients ont reçu un ou plusieurs antalgiques de palier III. Cette population avait pour 71 % des troubles cognitifs, 51 % des troubles de la communication, 46 % des troubles de la déglutition et 87 % une insuffisance rénale. La morphine ou ses dérivés étaient utilisés dans 4 pathologies douloureuses : ostéo-articulaire (37 %) cancers (26,8 %), neurologie (22,2 %), abdominal aigu (2,8 %). Il existait également 4 contextes potentiellement douloureux : fin de vie (62 %), soins d’hygiène (61 %), soins cutanés (43,5 %), période post opératoire (17,6 %). Les recommandations de bonnes pratiques étaient bien respectées : la prescription faisait suite à un traitement de palier II (60 %), la voie orale était privilégiée (60 %) lors de l’initiation du traitement. Par contre les règles d’équianalgésie n’étaient respectées que dans 58 % des cas. Les posologies utilisées restaient peu élevées, avec en moyenne et en équivalent morphine orale 48 mg pour les formes à libération prolongée et 7,7 mg pour les formes d’action immédiate en inter dose (accès ou soins douloureux). En fin de vie il n’y avait pas d’augmentation inconsidérée des doses, celle-ci se faisant par palier de 25 à 50 %, respectant les recommandations. Les effets secondaires étaient correctement prévenus, l’association à des co-antalgiques était fréquente avec une prédominance de médicaments psychotropes et la prise en charge non médicamenteuse restait importante : kinésithérapeute, ergothérapeute, psychologue, psychomotricien ou médecin de la douleur. Par contre, si 73 % des patients avaient eu au moins une évaluation, seuls 18,5 % l’avaient eu à l’introduction de la morphine, et 34 % lors des changements de doses. Conclusion : Malgré un respect des recommandations, Il reste à améliorer le repérage et l’évaluation de la douleur à l’aide d’outils existant et validés pour les personnes âgées non communicantes, ce qui est proposé dans le dernier plan gouvernemental de lutte contre la douleur.
S. Haulon, V. Gautier, G. Abitbol, F. Bloch, L. Joffredo, T. Joucdar, C. Avogadri, N. Charasz Hôpital Broca (AP-HP), Paris, France. Introduction : Les patients porteurs d’escarre sont le plus souvent douloureux, poly-pathologiques et en fin de vie. Objectif : Ce travail a pour but d’évaluer la prise en charge de la douleur chez les patients âgés porteurs d’escarre. Méthode : Chez les patients qui développaient une escarre ou qui entraient avec une escarre, nous avons colligé la prescription d’antalgique, évalué la douleur au moyen de l’échelle ECPA, et suivi leur devenir à 2 ans. Résultats : Cette population composée de 31 patients présentait en moyenne un âge de 85 ± 7 ans, un stade des escarres selon la classification NPUAP à 2,39 ± 1,02 et une valeur de l’ECPA à 5,39 ± 5,9. La majorité des escarres se développaient parallèlement à une pathologie neurologique. Dix-huit sujets (58,1 %) avaient un traitement antalgique. Ces patients avec un traitement antalgique étaient plus douloureux avant les soins que ceux sans traitement (2,06 vs 0,85 ; p < 0,01) ; leur stade d’escarre était plus élevé (2,72 vs 1,92 ; p < 0,001). L’ECPA totale des patients avec une escarre de stade 3 ou 4 était également plus élevée que ceux avec une escarre de stade 1 ou 2 (9,16 vs 3,47 ; p < 0,05). À 2 ans, 15 patients (48,4 %) étaient décédés. L’ECPA de ces sujets était plus élevée (8,4 vs 3,13 ; p < 0,05) et parmi ces derniers 80 % avait été traités par antalgique contre 37,5 % chez les patients encore en vie (p < 0,05). Ils présentaient également des escarres de stade plus élevé (p < 0,05). Conclusion : Les patients qui bénéficient d’un antalgique, présentent des escarres avec un stade plus élevé et restent plus douloureux que ceux qui n’en ont pas. Les patients en fin de vie, restent les plus douloureux même s’ils bénéficient plus souvent de traitements antalgiques. La douleur est insuffisamment prise en charge chez les patients porteurs d’escarre et surtout chez ceux en fin de vie.
TO42 DOULEURS NEUROPATHIQUES EN GÉRIATRIE : 1 334 CONSULTATIONS DE LA DOULEUR CHEZ 483 MALADES DE PLUS DE 60 ANS J.M. Gomas, F. Knorreck, D. Tribout, M. Denis, A. Petrognani, E. Sales Hôpital Sainte Perine, Paris, France. Introduction : Les douleurs neuropathiques sont négligées et sous-traitées en gériatrie, comme le confirme une expérience de 10 ans d’une consultation spécialisée. Résultats : Analyse rétrospective de 1 334 consultations consécutives chez 483 patients de plus de 60 ans, ambulatoires et relativement peu déficitaires (78 % ont MMS > 25). Les douleurs