Profil étiologique des péricardites dans un service de médecine interne

Profil étiologique des péricardites dans un service de médecine interne

A152 74e Congrès franc¸ais de médecine interne – Deauville, 8 au 10 décembre 2016 / La Revue de médecine interne 37 (2016) A141–A267 morbi-mortalité...

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74e Congrès franc¸ais de médecine interne – Deauville, 8 au 10 décembre 2016 / La Revue de médecine interne 37 (2016) A141–A267

morbi-mortalité. Le but de notre étude était de préciser la prévalence des ETE au cours des MICI et de déterminer leurs particularités épidémiologiques, cliniques et évolutives. Patients et méthodes Nous avons mené une étude rétrospective colligeant tous les patients hospitalisés ou suivis à la consultation externe de notre service pour prise en charge de MICI, entre janvier 2014 et juin 2016 et qui ont présenté une complication thromboembolique confirmée par l’imagerie. Un bilan de thrombophilie incluant la recherche des anticorps anti-phopholipides, d’un déficit en protéine C, en protéine Sou en antithrombine III, d’un déficit de la résistance à la protéine C activée, d’une hyperhomocystéinémie et d’un syndrome myéloprolifératif a été réalisé pour tous les patients ayant présenté un ETE. Tous les patients ont été mis sous héparine à bas poids moléculaire à dose curative puis relais par les anti-vitamine K. Résultats Cent un patients ayant une MICI ont été diagnostiqués durant la période d’étude. Un ETE survenait chez 6 patients soit une prévalence de 5,9 %. Les patients avaient un âge moyen de 41 ans (25–74 ans), répartis en 4 femmes et 2 hommes. Cinq patients avaient une maladie de Crohn et un patient avait une recto-colite hémorragique. La MICI était en poussée chez tous les patients avec une colite aiguë grave dans 4 cas, une poussée sévère dans 1 cas et une poussée modérée dans 1 cas. Cinq patients étaient déjà hospitalisés et sous héparinothérapie à dose préventive, lors de la survenue de cet ETE. Dans l’autre cas, l’ETE survenait en ambulatoire chez un patient sous corticothérapie orale. Il s’agissait d’une thrombose veineuse profonde (TVP) des membres inférieurs dans 3 cas associée à une embolie pulmonaire dans 1 cas, d’une thrombose veineuse cérébrale dans 2 cas étendue à la veine jugulaire interne dans 1 cas et d’une embolie pulmonaire isolée dans 1 cas. Le bilan de thrombophilie était négatif chez tous les patients. L’évolution sous traitement médical était favorable chez 4 patients et fatale chez 2 patients suite à une embolie pulmonaire massive dans 1 cas et à une thrombophlébite cérébrale avec important œdème cérébral dans l’autre cas. Conclusion Dans notre étude, la prévalence des ETE chez les patients atteints de MICI était de 5,9 %. La thrombose survenait durant la phase active de la MICI dans tous les cas, malgré que la majorité des patients étaient sous héparinothérapie préventive. Une meilleure compréhension des mécanismes physiopathologiques des thromboses au cours des MICI ainsi que l’étude de l’efficacité de nouvelles molécules dans la prévention des ETE chez ces patients paraît nécessaire. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.10.159 CA025

Thromboses veineuses abdominales : à propos de 65 cas S. Mrabet 1,∗ , M.I. Ben 1 , A. Mzabi 2 , N. Elleuch 1 , H. Jaziri 1 , M. Ksiaa 1 , A. Braham 1 , S. Ajmi 1 , A. Benslama 1 , A. Jmaa 1 1 Gastroentérologie Sahloul, Khzema, Sousse, Tunisie 2 Médecine Interne, hôpital Sahloul, Sousse, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Mrabet) Introduction La thrombose veineuse abdominale (TVab) est une affection rare d’étiologies diverses dont le pronostic est dominé par le risque d’hémorragie digestive et d’embolie pulmonaire. Le but de notre travail est de décrire le profil épidémiologique et étiologique de la TVab. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective, descriptive de 65 dossiers de patients porteurs de thrombose veineuse abdominale, colligés au service de médecine interne et d’hépatogastro-entérologie du centre hôspitalo-universitaire (CHU) Sahloul. Résultats Il s’agissait de 44 hommes et 21 femmes. L’âge moyen était de 54,15 ans avec des extrêmes entre 19 et 82 ans. La

thrombose touchait le tronc porte (40 cas), la veine splénique (10 cas), la veine mésentérique supérieure (5 cas), la veine mésentérique inférieure (4 cas), les veines sus-hépatiques (3 cas) et la veine cave inférieure (3 cas). Les signes cliniques révélateurs étaient les douleurs abdominales dans 43 cas, une hémorragie digestive par rupture des varices œsophagiennes dans 10 cas, un ictère cholestatique (3 cas), une altération de l’état général (3 cas). La découverte était fortuite chez le reste des patients (6 cas). La TVab était secondaire à un carcinome hépatocellulaire sur foie de cirrhose dans 19 cas, un syndrome des anticorps antiphospholipides (SAPL) dans 5 cas, un déficit en protéine C dans 2 cas, une leucémie lymphoïde chronique (LLC) dans 1 cas, un syndrome myéloprolifératif (1 cas), une maladie de Behc¸et (1 cas), une maladie cœliaque (1 cas), un cancer duodénal (1 cas), un cancer du pancréas (1 cas) et un cancer pulmonaire (1 cas). Le bilan étiologique était négatif chez les autres patients (32 cas ; 49 %). Le traitement était basé sur les anticoagulants dans 30 cas (46 %) avec un traitement symptomatique des complications de l’HTP dans 10 cas. Une corticothérapie était préconisée dans le cas de la maladie de Behc¸et. Une chimiothérapie anti-cancéreuse était indiquée dans 3 cas. Conclusion Le SAPL ainsi que les néoplasies étaient les causes les plus fréquentes dans notre série. Un traitement anticoagulant prolongé voire définitif était prescrit dans la majorité des cas. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.10.160 CA026

Profil étiologique des péricardites dans un service de médecine interne

W. Ben Yahia ∗ , A. Bouker , A. Atig , A. Guiga , N. Ghannouchi , F. Bahri Médecine interne, CHU Farhat Hached, Sousse, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (W. Ben Yahia) Introduction La péricardite est une manifestation fréquemment observée en médecine interne. Sa découverte pose un problème diagnostique plus que thérapeutique. À travers cette série hospitalière, on se propose de décrire les caractéristiques cliniques des péricardites et de déterminer les principales étiologies sousjacentes. Patients et méthodes Étude rétrospective des patients hospitalisés dans le service de médecine interne de l’hôpital Farhat Hached de Sousse entre les années 2009 et 2015 et qui présentaient une péricardite symptomatique ou de découverte fortuite. Résultats Il s’agit de 36 patients avec sex-ratio = 0,33. L’âge moyen était de 43 ans [23–89]. La péricardite se manifestait par une douleur thoracique dans 44 % des cas, une dyspnée dans 44 % des cas, une toux sèche dans 17 % des cas et des épigastralgies dans 5 % des cas. Les signes associés étaient une pleurésie dans 36 % des cas, une fièvre dans 31 % des cas, des arthralgies dans 28 % des cas et une altération de l’état général dans 9 % des cas. L’examen clinique révélait des signes d’insuffisance cardiaque droite dans 39 % des cas. L’échographie cardiaque transthoracique confirmait la présence de la péricardite dans tous les cas. La péricardite était de faible abondance dans 50 % des cas et de moyenne abondance non compressive dans 30 % des cas. Une tamponnade était diagnostiquée dans 20 % des cas. Le bilan étiologique révélait un lupus érythémateux systémique dans 41 % des cas. L’étiologie était néoplasique dans 17 % des cas [cancer du poumon (n = 1), cancer du sein (n = 1), cancer du rein (n = 1) et lymphomes non hodgkiniens (n = 3)]. La péricardite était idiopathique dans 15 %. Une vascularite était en cause dans 8 % dont un angio-Behc¸et (n = 2) et une granulomatose éosinophilique avec polyangéite (n = 1). Une infection virale était présente dans 8 % des cas. Une insuffisance cardiaque globale était retenue dans 2 cas dont un cas de cardiothyréose. Les autres étiologies rencontrées étaient une cause toxique et une maladie cœliaque chacune dans

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un cas. La biopsie péricardique était réalisée dans 15 % des cas et posait le diagnostic chez 3 patients ayant un lymphome. Le recours au drainage chirurgical de l’épanchement péricardique était pratiqué chez les 19 % des patients ayant la tamponnade. Un traitement médical seul était prescris chez les autres patients. Conclusion Le lupus érythémateux systémique était l’étiologie la plus fréquente des péricardites rencontrées (41 %), ce qui explique la prédominance de survenue chez les femmes et serait dû au biais de sélection des patients. Une enquête étiologique complète permet souvent une prise en charge thérapeutique précoce et adaptée. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.10.161 CA027

La colite à Clostridium difficile, facteur prédictif du décès des personnes âgées réadmis dans le mois suivant une hospitalisation en médecine

A. Turcu ∗ , N. Vernier , H. Devilliers , P. Bielefeld , G. Muller , J.F. Besancenot Médecine interne et maladies systémiques, CHU Franc¸ois-Mitterrand, Dijon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Turcu) Introduction Les hospitalisations des personnes âgées en médecine ont augmenté régulièrement ces dernières décennies en raison du vieillissement de la population franc¸aise. Il s’agit pour la plupart de patients âgés polypathologiques avec un niveau important de fragilité physique (dénutrition, difficultés de mobilisation) et psychologique (troubles cognitifs). Cette fragilité explique la survenue d’une cascade pathologique responsable de réadmissions précoces après une première hospitalisation. Dans une série récente, le taux des réhospitalisations de ce type était de 16,3 % et surtout peu de facteurs prédictifs d’une nouvelle admission précoce ont été retrouvés : la présence d’une confusion et au moins deux hospitalisations dans l’année [1]. Dans ce contexte, nous avons voulu étudier les facteurs associés au décès des patients survenu pendant ces réhospitalisations. Patients et méthodes Nous avons réalisé une étude rétrospective des réhospitalisations dans les 30 jours des patients âgés de plus de 75 ans admis une première fois dans notre service de médecine interne entre le 01/01/2016 et le 31/03/2016, avec un recueil des données concernant les pathologies retrouvées chez les patients décédés lors du deuxième séjour. Résultats Deux cent trente patients de plus de 75 ans ont été admis dans cette période dont 57 patients entre 75 et 80 ans et 173 patients de plus de 80 ans. Le taux de réhospitalisation figure dans le Tableau 1. Un nombre de 40 patients ont été réhospitalisés dans le mois suivant leur première admission en médecine. Onze des patients ont été écartés car ils ont été réadmis pour la réalisation d’examens complémentaires ce qui conduit à un chiffre de 29 réhospitalisations non programmées (12,6 %). Cinq (17,2 %) de ces 29 patients sont décédés lors de la deuxième hospitalisation dont 3 (10,3 %) avaient développé, dans un contexte polypathologique associé, une colite à Clostridium difficile diagnostiquée par l’association d’une diarrhée, d’un syndrome infectieux biologique et la détection de la toxine spécifique dans les selles. Aucun des patients non décédés n’a présenté de colite à Clostridium lors de la réhospitalisation. Conclusion La colite par C. difficile semble représenter un risque majeur de mortalité lors d’une réhospitalisation précoce chez les patients âgés de plus de 75 ans. Des études plus larges pourraient permettre de préciser l’ampleur de ce phénomène pour envisager une stratégie de prise en charge. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

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Tableau 1 Âge Patients hospitalisés entre le 01/01/2016-31/03/2016 Patients non réhospitalisés dans les 30 jours Réhospitalisation à moins de 14 jours Réhospitalisation entre 14–21 jours Réhospitalisation entre 21–30 jours

75–80 ans 57 (100 %)

> 80 ans 173 (100 %)

44 (77,2 %)

146 (84,4 %)

8 (14 %)

19 (11 %)

2 (3,5 %)

5 (2,9 %)

3 (5,3 %)

3 (1,70 %)

Référence [1] Gauthier J, Kisterman JP, Chapalain F, Texier A, Manckoundia P. Réhospitalisation précoce des personnes âgées d’au moins 75 ans dans un service de médecine polyvalente post-urgence : taux et facteurs prédictifs. Rev Med Interne 2016;37(8):521–8. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.10.162 CA028

Impact limité des prélèvements microbiologiques sur la prise en charge hospitalière des pneumonies aiguës du sujet âgé A. Putot 1,∗ , J. Tetu 2 , S. Putot 1 , H. Bailly 1 , L. Piroth 3 , P. Chavanet 3 , B. Bonnotte 4 , J.F. Besancenot 5 , H. Guépet 1 , P. Manckoundia 1 1 Médecine gériatrique, CHU de Dijon, Dijon, France 2 Laboratoire de microbiologie, CHU de Dijon, Dijon, France 3 Maladies infectieuses et tropicales, CHU de Dijon, Dijon, France 4 Médecine interne et immunologie clinique, CHU de Dijon, Dijon, France 5 Médecine interne et maladies systémiques, CHU de Dijon, Dijon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Putot) Introduction La pneumonie aiguë est la principale cause infectieuse d’hospitalisation et de décès du sujet âgé. Des prélèvements microbiologiques (PM) systématiques sont actuellement recommandés. Nous étudions les taux de positivité et de détection de pathogènes non couverts et l’impact thérapeutique des PM dans les pneumonies aiguës communautaires (PAC), acquises en institution (PAI) et à l’hôpital (PAH). Patients et méthodes Les patients âgés de 75 ans et plus, hospitalisés pour pneumonie aiguë entre le 1er janvier et le 30 juin 2013 dans cinq services de médecine et un de réanimation de notre hôpital universitaire, ont été rétrospectivement inclus. Résultats Parmi les 217 patients inclus, il y avait 138 PAC, 56 PAI et 23 PAH. Des PM étaient réalisés pour 89,9 % des PAC, 91,1 % des PAI et 95,6 % des PAH. Un diagnostic microbiologique était fait pour 29 % des PAC, 11,8 % des PAI et 27,3 % des PAH ayant fait l’objet de PM (p = 0,05). Des pathogènes non couverts par le traitement probabiliste étaient mis en évidence dans 8 % des PAC, 2 % des PAI et 13,6 % des PAH (p = 0,1). Les PM les plus réalisés étaient les hémocultures (90,8 %) suivis des antigénuries légionelle (60,4 %) et pneumocoque (58,1 %). Leurs taux de positivité respectifs étaient de 7,9 %, 3,1 % et 8,7 %, sans différence significative entre les différents lieux d’acquisition. Le spectre antibiotique était modifié ou majoré dans 47,8 % des cas avec PM positif contre 35,9 % des cas avec PM négatifs (p = 0,1). Le spectre antibiotique était réduit dans 46,7 % des cas avec PM positif contre 10,8 % des cas avec PM négatifs (p < 0,001). Conclusion Ces résultats montrent une faible rentabilité diagnostique et un impact thérapeutique limité des PM dans la prise en