64e Congrès franc¸ais de médecine interne, Paris, 14, 15 et 16 décembre 2011 / La Revue de médecine interne 32S (2011) S313–S434
pénie et une hypogammaglobulinémie, responsable de la double réactivation virale. Conclusion.– La rétinite nécrosante est une forme de réactivation à VZV rare mais grave, avec un risque majeur de cécité, survenant chez des patients immunodéprimés. La fréquence et l’intérêt d’un traitement préventif des infections à herpes virus sont mal documentés chez les patients traités par immunosuppresseurs dans le cadre d’une maladie auto-immune et méritent d’être étudiés. doi:10.1016/j.revmed.2011.10.078 CA066
Fièvres prolongées inexpliquées : à propos de 62 cas A. Bouker , N. Benlasfar , M. Khelifa , N. Ghannouchi , A. Alaoua , F. Bahri , A. Letaief Médecine interne, CHU Farhat Hached, Sousse, Tunisie Introduction.– Le diagnostic des fièvres prolongées inexpliquées (FPI) reste, malgré les progrès des techniques diagnostiques un formidable challenge pour l’interniste. Les difficultés sont liées au fait que plus de 200 causes de FPI sont actuellement répertoriées et qu’il n’existe aucun algorithme ni aucune recommandation pour faciliter la démarche diagnostique. Patients et méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective et descriptive colligeant 62 dossiers des patients hospitalisés pour FPI au service de médecine interne du CHU F. Hached de Sousse durant la période allant de janvier 2006 au juin 2011).Tous les malades avaient une FPI selon la définition proposée par Durach et Street. Les patients neutropéniques ont été exclus, les sujets infectés par le VIH et les fièvres prolongées nosocomiales. Résultats.– Soixante-deux patients ont été recrutés répartis en 38 femmes et 34 hommes avec un âge moyen de 41 ans (extrêmes : 15–80 ans). Les causes infectieuses ont été notées chez 21 patients (33 %) : tuberculose (n = 9) ; CMV (n = 4) ; brucellose (n = 2), rickettsiose (n = 1) ; endocardite infectieuse (n = 3) ; parasitose intestinale (n = 1). Les maladies inflammatoires ont été notées chez 16 patients (25,8 %) à citer : la maladie de Still (n = 5) ; lupus érythémateux systémique (n = 4) ; maladie de Horton (n = 2) ; sarcoïdose : 1 ; périartérite noueuse (n = 1) ; rhumatisme articulaire aigu (n = 1) ; micro-angiopathie (n = 1) ; spondylo-arthropathie (n = 1). Les hémopathies ont été diagnostiquées chez 13 malades (20,9 %) dominées par les lymphomes B ou T et un cas de la maladie de Castelman. Les néoplasies solides étaient présentes dans 2 cas (ovaire, prostate). Dans 16 % des cas, les FPI sont restées sans diagnostics étiologiques malgré une étape clinique minutieuse et répétée et une batterie de tests plus ou moins lourde. Dans notre série, l’apport de l’histologie était décisif dans 37 % des cas par des biopsies cutanées, ganglionnaires, pleurales, ostéomédullaires, de l’artère temporale et une de la glande surrénale. Conclusion.– Les FPI restent un chapitre difficile de la médecine malgré l’énorme évolution de nos moyens diagnostiques. doi:10.1016/j.revmed.2011.10.079 CA067
Adéquation entre les prescriptions antibiotiques et les recommandations dans un service de médecine interne : une démarche d’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) C. Peix a , M.-A. Vandenhende b , F. Bonnet c , D. Lacoste c , N. Bernard c , J. Youssef c , M. Hessamfar c , J.-P. Pometan a , P. Morlat d a Pharmacie, groupe hospitalier Saint-André, Bordeaux, France b Service de médecine interne et maladies infectieuses, groupe hospitalier Saint-André, Bordeaux, France c Service de médecine mnterne et maladies infectieuses, hôpital Saint-André, Bordeaux, France
S345
d
Service de médecine interne, groupe hospitalier Saint-André, Bordeaux, France Introduction.– Ce travail correspond à la première évaluation de pratiques professionnelles (EPP) d’antibiothérapie réalisée dans notre service de médecine interne (53 lits) dont la moitié environ du recrutement se situe en aval des urgences. Patients et méthodes.– Ont été recueillis pour chaque antibiothérapie prescrite entre décembre 2010 et mai 2011 le site et le caractère communautaire ou nosocomial de l’infection. Les prescriptions ont été comparées aux recommandations de la commission des anti-infectieux du CHU selon 4 critères : molécule, dose, durée de traitement et voie d’administration, puis classées en 3 catégories : schéma totalement respecté (STR), schéma partiellement respecté (SPR) (1 critère non conforme) et schéma différent (SD) (> 1 critère non conforme). Résultats.– Deux cent vingt-sept infections ont été notées (16 % nosocomiales) chez 225 patients : 59 % bronchopulmonaires (IBP), 22 % urinaires (IU), 9 % intra-abdominales (IA), 5 % cutanées (IC) et 5 % autres. Les STR représentent 57 % des prescriptions : 40 % dans les IBP, 88 % les IU, 70 % les IA et 73 % les IC. Les SPR et SD concernent respectivement 46 et 15 % des IBP, 18 et 9 % des IC, 20 et 10 % des IA et 10 et 2 % des IU. Les principales discordances concernant les IBP sont : – formes avec facteur(s) de risque mais sans signe de gravité : ceftriaxone à la place de l’amoxicilline/acide clavulanique ; – formes avec facteur(s) de risque et signe(s) de gravité : rajout aux bêta-lactamines de spiramycine plutôt que lévofloxacine ; – pneumonie mal identifiée : absence d’ajout aux bêta-lactamines d’antibiotique dirigé contre les germes atypiques. Les 2 premières discordances sont, cependant, conformes aux recommandations nationales (Afssaps 2010) qui offrent des perspectives de choix plus larges. Si l’on ne retient pas comme discordants ces 2 types de prescription, les SPR et SD ne représentent plus que 18 % des prescriptions pour les IBP. Pour les autres infections, les discordances (également 18 % des prescriptions) concernent principalement la prise en charge des pyélonéphrites (durée trop courte, posologie trop élevée), de l’érysipèle (spectre antibiotique trop large) et des infections intra-abdominales (traitement plus complexe). Les discordances traduisent à part sensiblement égale une prescription jugée insuffisante (spectre anti-infectieux, durée de traitement, posologie) ou excessive (spectre, durée). Elles sont dues à une méconnaissance des recommandations par une partie des prescripteurs ou à une adaptation (majoritairement légitime) à la situation individuelle des patients. Conclusion.– Ce type d’enquête est utile pour améliorer la pratique et la diffusion des recommandations au sein des services cliniques. L’absence de similitude complète entre les recommandations locales et nationales doit être prise en compte pour l’interprétation des résultats. Cette démarche anticipe les dispositions d’EPP qui seront nécessaires pour l’accréditation des établissements. doi:10.1016/j.revmed.2011.10.080
Posters éléctroniques : médecine interne et maladies vasculaires CA068
Profil étiologique des syndromes caves dans un service de médecine interne. À propos de 44 cas N. Bel Feki , M. Lamloum , I. Ben Ghorbel , A. Hamzaoui , M. Khanfir , M.H. Houman Service de médecine interne, hôpital La Rabta, Tunis, Tunisie
S346
64e Congrès franc¸ais de médecine interne, Paris, 14, 15 et 16 décembre 2011 / La Revue de médecine interne 32S (2011) S313–S434
But.– Étudier le profil étiologique des syndromes caves supérieures et inférieures dans un service de médecine interne et comparer nos résultats avec ceux de la littérature. Patients et méthodes.– Analyse des données épidémiologiques, cliniques, paracliniques de 44 patients atteints d’un syndrome cave supérieure et/ou inférieure et hospitalisés dans le service de médecine interne de l’hôpital La Rabta de Tunis durant la période allant de janvier 2000 à décembre 2010. Les données ont été recueillies rétrospectivement à partir des dossiers médicaux. Dans tous les cas, le diagnostic positif a été confirmé par l’imagerie. Résultats.– Quarante-quatre ont été recensés repartis en 18 cas de syndrome cave supérieur (SCS), 22 cas de syndrome cave inférieur (SCI) et 4 cas associant un SCS et un SCI. L’âge moyen était de 39 ans avec des extrêmes allant de 16 à 84 ans. Le sex-ratio (H/F) était de 2,6. Le SCS et le SCI ont été révélateurs de la maladie causale rétrospectivement dans 66,5 et 61,5 % des cas. La dyspnée (59 %), les douleurs thoraciques (45,5 %) et les céphalées (36,5 %) ont été les symptômes les plus fréquents du SCS. La circulation collatérale thoracique (81 %), l’œdème en pèlerine (73 %) et la distension des veines jugulaires (45,5 %) ont dominé le tableau clinique du SCS. Les manifestations cliniques du SCI ont été dominées par la triade : œdèmes des membres inférieurs (92,3 %), les douleurs abdominopelviennes (70 %) et la circulation collatérale abdominale (61,5 %). Sur le plan étiologique, les maladies systémiques étaient les plus rencontrées, dans notre série, avec une fréquence de 52,5 %. Dans notre série, la maladie de Behc¸et représentait l’étiologie la plus fréquente ou elle a été observée dans 20 cas (45 des cas). Trois autres maladies systémiques ont été retrouvées : le lupus érythémateux systémique (1 cas), l’amylose (1 cas) et la sclérodermie systémique (1 cas). Les néoplasies étaient présentes dans 6 cas de SCS (2 cas de cancers pulmonaires, 1 cas de carcinome thyroïdien, 1 cas de maladie de Hodgkin, 1 cas de lymphome non hodgkinien et 1 cas de métastases médiastinales). Les tumeurs malignes étaient notées dans 3 cas de SCI (1 cas de séminome rétropéritonéal primitif, 1 cas de léiomyosarcome de la veine cave inférieure et un cas de carcinome utérin). Les tumeurs bénignes concernaient 2 cas de SCS correspondant à un cas de goitre plongeant et à un cas de lipome intracardiaque droit. Celles du SCI ont été notées dans 3 cas. Il s’agissait rétrospectivement d’un anévrisme de l’aorte abdominale, d’un kyste hydatique du foie et d’un gros rein polykystique. Un déficit en antithrombine et un déficit en proteïnes C et S étaient en cause dans 2 cas de thrombose cave inférieure. Dans 3 cas, la thrombose cave inférieure était idiopathique. Conclusion.– Le diagnostic positif des syndromes caves ne constitue pas un problème en raison de l’évolution des moyens d’investigations radiologiques. L’enquête étiologique est obligatoire. La maladie de Behc¸et doit être recherchée systématiquement chez tout patient présentant un syndrome cave après avoir éliminer une cause tumorale. doi:10.1016/j.revmed.2011.10.081 CA069
Thrombose de la veine cave inférieure et de l’oreillette droite : une complication rare d’un abcès amibien du foie P.-S. Toure Médecine interne, centre hospitalier national de Pikine, Dakar, Sénégal Introduction.– L’atteinte hépatique est la localisation extraintestinale la plus fréquente de l’amibiase. Elle peut se compliquer de rupture ou migration vers les organes voisins ; plus rarement de thrombose vasculaire. Patients et méthodes.– Nous décrivons un cas d’abcès amibien du foie, qui s’est compliqué d’une thrombose de la veine cave inferieure et de l’oreillette droite, et d’une probable embolie pulmonaire.
Cas clinique.– Un homme de 52 ans est hospitalisé pour des douleurs de l’hypochondre droit, associées à une toux productive. Il est éthylique et tabagique, sans antécédents personnels ou familiaux de maladie thromboembolique. Sa symptomatologie clinique évoluait depuis deux mois dans un contexte de fièvre et d’amaigrissement. Il n’y avait pas de notion de diarrhée ni de vomissements ni de contage tuberculeux. L’examen clinique retrouvait une hépatomégalie douloureuse ferme et un syndrome de condensation pulmonaire bilatérale asymétrique. Le cliché thoracique montrait des opacités pulmonaires denses bilatérales systématisées avec un début d’excavation à gauche. À la biologie, on notait une anémie microcytaire à 5,1 g/dl, une hyperleucocytose avec polynucléose neutrophile à 14 800/mm3 , une CRP à 192 mg/l, une VS à 132 mm à la première heure, une cytolyse avec des ASAT à 2,3 N et ALAT à 1,6 N et une absence de cholestase. La bacilloscopie des expectorations, les hémocultures, la goutte épaisse, les sérologies HIV 1 et 2, VHB et VHC étaient négatives. L’échographie abdominale montrait un abcès du foie gauche de 100 mm avec un thrombus non obstructif de la veine cave inferieure se prolongeant dans l’oreillette droite. La ponction exploratrice ramenait du pus brunâtre dont la culture était stérile. L’échocardiographie montrait une dilatation du ventricule droit et confirmait la présence d’un thrombus intra auriculaire droit et une HTAP à 65 mmHg. Un angioscanner n’a pas pu être réalisé afin d’affirmer avec certitude l’existence d’une embolie pulmonaire. Le traitement comprenait du métronidazole, une association amoxicilline-acide clavulanique et une heparinotherapie curative. Un drainage de l’abcès était effectué. La sérologie amibienne revenue plus tard, était fortement positive = 1050 (N < 80). Le taux d’alpha fœtoprotéine était normal. L’évolution était favorable avec une résolution progressive des signes cliniques et biologiques. Avec un recul de 20 mois, on notait une disparition complète du thrombus de la veine cave inferieure et de l’oreillette droite. Discussion.– L’amibiase hépatique se complique rarement de thrombose vasculaire. Celle-ci est surtout décrite dans des séries autopsiques. Seuls 6 cas prospectifs ont été rapportés dans la littérature à notre connaissance. La question du rapport bénéfice–risque du traitement anticoagulant au cours des thromboses veineuses septiques se pose différemment en fonction de la situation clinique. Dans les observations rapportées d’abcès amibiens du foie associés des thromboses de la veine cave inferieure et de l’oreillette droite, diverses options ont été décrites : héparithérapie à dose isocoagulante ou curative, thrombolyse, voire thrombectomie chirurgicale. Compte tenu de la coexistence d’une probable embolie pulmonaire, une héparinothérapie à dose curative a logiquement été instaurée chez notre patient. La survenue de thromboses peut être la conséquence de la contiguïté de l’abcès et des structures veineuses. Ce qui favorise l’activation continue et prolongée des cellules endothéliales par les molécules produites par l’amibe et les cytokines. Conclusion.– Les thromboses veineuses septiques sont des complications rares d’un abcès amibien hépatique, dont le pronostic peut être redoutable en raison du risque d’embolie pulmonaire massive ; d’où la nécessite de leur recherche systématique. doi:10.1016/j.revmed.2011.10.082
CA070
Un syndrome cave supérieur révélant une fibrose cervicomédiatisnale. À propos d’une observation I. Ben Ghorbel a , R. Hajji a , S. Mezrioui a , I. Chelly b , A. Hamzaoui a , M. Lamloum a , M. Khanfir a , N. Ben Romdhane a , M.H. Houman a a Service de médecine interne, CHU La Rabta, Tunis, Tunisie b Service d’anatomopathologie, CHU La Rabta, Tunis, Tunisie Introduction.– La fibrose cervicomédiastinale (FCM) est une affection bénigne, lentement progressive. Elle est caractérisée par une