Revue du rhumatisme 75 (2008) S20-S26
Tolérance des glucocorticoïdes dans la polyarthrite rhumatoïde : élaboration de recommandations pour la pratique clinique, à partir d’une analyse systématique de la littérature et de l’opinion d’experts. Tolerance of glucocorticoids in rheumatoid arthritis : recommendations for clinical practice based on data from the literature and experts opinion. Adeline Ruyssen-Witranda, Gaël Mouterdeb, Emmanuelle Dernisc, Philippe Gaudind, Daniel Wendlinge, Alain Cantagrelf, Pascal Claudepierreg, Bruno Fautrelh, Jean-Francis Mailleferti, Alain Sarauxj, Thierry Schaeverbekek, Jacques Tebibl, Thao Phamm, Xavier Le Loëtn,* a Service de Rhumatologie B, CHU Cochin, Paris, France ; bService d’Immuno-Rhumatologie, CHU Lapeyronie, Montpellier, France ; cService de Rhumatologie, Centre Hospitalier, Le Mans, France ; dClinique de Rhumatologie, CHU Grenoble Hôpital Sud, Echirolles, France ; eService de Rhumatologie, CHU Jean Minjoz, Besançon, France ; fService de Rhumatologie, CHU Rangueil, Toulouse, France ; gService de Rhumatologie, CHU Henri Mondor, Créteil, France ; hService de Rhumatologie, CHU Pitié-Salpêtrière, Paris, France ; iService de Rhumatologie, CHU, Dijon, France ; jService de Rhumatologie, CHU Cavale Blanche, Brest, France ; kService de rhumatologie, CHU Pellegrin, Bordeaux, France ; lService de Rhumatologie, CHU Lyon Sud, Pierre Bénite, France ; mService de Rhumatologie, CHU Conception, Marseille, France ; nService de Rhumatologie, CHU-Hôpitaux de Rouen, Rouen, France
Financement : Le projet a été financé par une subvention de Abbott France.
Résumé Objectif. – Proposer des recommandations françaises concernant la tolérance des glucocorticoïdes dans la polyarthrite rhumatoïde (PR) et leur surveillance clinique et paraclinique, en se fondant sur les données de la littérature et l’opinion d’experts en rhumatologie. Méthodes. – La procédure était la suivante : - sélection de 5 questions, ayant trait à la tolérance, par un comité scientifique selon la méthode Delphi ; - recherche bibliographique dans PUBMED, EMBASE, COCHRANE et communications des congrès de la Société Française de Rhumatologie (SFR), l’American College of Rheumatology (ACR), l’American Society for Bone and Mineral Research (ASBMR) et l’European League Against Rheumatism (EULAR). - élaboration et validation des recommandations par le groupe d’experts en précisant leur force, selon le niveau de preuve, puis le degré d’accord des experts pour chaque recommandation. Résultats. – La recherche bibliographique a permis de sélectionner 2877 articles. Après analyse, les résultats de 73 études ont été sélectionnés et présentés aux experts comme base de la discussion. A partir des cinq questions sélectionnées, les quatre recommandations proposées sont : 1) Au cours de la PR, pour limiter les risques cardiovasculaire et infectieux liés à une corticothérapie au long cours, il est important d’utiliser la dose minimale efficace et de tendre vers une posologie inférieure ou égale à 5 mg/j ; 2) Au cours de la PR, il est indispensable d’évaluer précocement le risque fracturaire (par exemple à l’aide d’index composites et/ou de la mesure de la densité minérale osseuse) chez tous les patients recevant une corticothérapie au long cours, quelle qu’en soit la posologie ; 3) Au cours de la PR, avant d’instaurer une corticothérapie à faible dose, il est indispensable d’effectuer une recherche de foyer infectieux, d’évaluer les risques fracturaire et cardiovasculaire. Les paramètres cliniques et paracliniques indispensables à recueillir avant instauration de la corticothérapie puis, régulièrement, pendant le suivi sont le poids, la taille, les comorbidités cardiovasculaires (pression artérielle, insuffisance cardiaque), les œdèmes, la glycémie, la kaliémie ; 4) Au cours de la PR, si l’on recourt à une corticothérapie à faible dose au long cours, il est nécessaire d’informer le patient des risques encourus.
*Auteur Correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
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Conclusion. – Quatre recommandations ont été élaborées et validées par des experts afin de guider la surveillance clinique et paraclinique de la tolérance des glucocorticoïdes dans la PR © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots-clés : Polyarthrite rhumatoïde ; Glucocorticoïdes ; Recommandations
1. Introduction
2.2. Définitions des questions au sein de chaque thème
Les glucocorticoïdes sont connus pour augmenter les risques cardio-vasculaires, infectieux et d’ostéoporose, ces risques étant dose dépendants [1-3]. La pathologie cardiovasculaire est la principale cause d’augmentation de la mortalité au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR) [4-6]. De même, la PR augmente le risque de développer des infections [7]. L’inflammation de la maladie est corrélée au risque cardiovasculaire [8]. Aussi les glucocorticoïdes pourraient-ils contrebalancer les effets néfastes de l’inflammation sur le risque cardio-vasculaire. L’objectif de ce travail est de proposer des recommandations pour une prise en charge harmonisée de la PR traitée par glucocorticoïdes, et de préciser les éléments cliniques et paracliniques utiles à recueillir en pratique quotidienne. Notre travail s’est focalisé sur les éléments à colliger pour évaluer la tolérance des glucocorticoïdes dans la PR, et non pas sur les éléments de mesure de l’activité de la maladie [8].
Les cinq questions suivantes, relatives au thème C, ont été sélectionnées par la méthode Delphi : 1. Quelle est la part de risque cardiovasculaire attribuable à une corticothérapie à faible dose, au long cours, dans la PR ? Conséquences pratiques ? 2. Quelle est la part de risque infectieux attribuable à l’utilisation d’une faible dose de glucocorticoïdes au long cours, dans la PR ? Conséquences pratiques ? 3. Quelles sont les modalités de prise en charge du risque d’ostéoporose induite par une corticothérapie au long cours dans la PR ? 4. Quels sont les éléments cliniques et paracliniques à recueillir avant d’instaurer une corticothérapie à faible dose, au long cours, dans la PR ? 5. Quels sont les éléments cliniques et paracliniques à recueillir pour évaluer la tolérance d’une corticothérapie à faible dose, au long cours, dans la PR ? Une faible dose de glucocorticoïdes a été définie a priori par le conseil scientifique comme une dose inférieure ou égale à 7,5 mg/j d’équivalent prednisone [11].
2. Méthode L’élaboration de ces recommandations a été réalisée en plusieurs étapes et a fait intervenir un comité scientifique composé de rhumatologues (TP, PG, DW, AC, PC, BF, JFM, AS, TS, JT, XLL), un groupe bibliographique (ARW, GM, ED) et 80 experts en rhumatologie ayant une activité hospitalière, libérale ou mixte. L’organisation générale de la procédure d’élaboration de ces recommandations a été décrite précédemment [8] et son déroulement est précisé par ailleurs [9]. 2.1. Définitions des 3 thèmes par le comité scientifique - Trois thèmes ont été sélectionnés par les membres du comité scientifique : - Thème A : Indication des glucocorticoïdes dans la polyarthrite débutante et la PR [9] ; - Thème B : Modalités pratiques d’utilisation des glucocorticoïdes [10] ; - Thème C : Tolérance des glucocorticoïdes dans la PR. Le présent article développe le thème C concernant la tolérance des glucocorticoïdes dans la PR.
2.3. Revue systématique de la littérature L’analyse systématique de la littérature a été réalisée selon la méthode précédemment décrite [8,9]. Pour chaque question, la revue systématique a été réalisée à partir des sources suivantes : Medline, Embase, Cochrane, en anglais, français ou espagnol, sans limite de date, études limitées au genre humain et à l’adulte. Les abstracts des congrès 2006 et 2007 du collège américain de rhumatologie (ACR), de la ligue européenne contre les rhumatismes (EULAR), de la société américaine du métabolisme osseux (ASBMR) et de la société française de rhumatologie (SFR) ont été revus. La recherche a été arrêtée au 02 avril 2008. De plus, la liste des références des articles sélectionnés a été manuellement revue et les recommandations déjà existantes sur ce thème ont été relues. Concernant la question 1, les mots-clés sur Medline étaient : (« Arthritis, Rheumatoid/epidemiology » [Mesh : NoExp] OR « Arthritis, Rheumatoid/ultrasonography » [Mesh : NoExp] OR « Arthritis, Rheumatoid/complications » [Mesh : NoExp] OR « Arthritis, Rheumatoid/drug therapy » [Mesh : NoExp] OR
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« Arthritis, Rheumatoid/mortality » [Mesh : NoExp]) AND (« Cardiovascular Diseases » [Mesh : NoExp] OR « Heart Diseases » [Mesh : NoExp] OR « Cardiomegaly » [Mesh] OR « Cardiomyopathies » [Mesh] OR « Heart Arrest » [Mesh] OR « Heart Failure » [Mesh] OR « Myocardial Ischemia » [Mesh] OR « Ventricular Dysfunction » [Mesh] OR « Cardiac Output, Low » [Mesh] OR « Vascular Diseases » [Mesh : NoExp] OR « Aneurysm » [Mesh] OR « Aortic Diseases » [Mesh : NoExp] OR « Aortic Aneurysm » [Mesh] OR « Aortic Arch Syndromes » [Mesh] OR « Arterial Occlusive Diseases » [Mesh] OR « Cerebrovascular Disorders » [Mesh] OR « Diabetic Angiopathies » [Mesh] OR « Embolism and Thrombosis » [Mesh] OR « Hypertension » [Mesh] OR « Ischemia » [Mesh] OR « Peripheral Vascular Diseases » [Mesh] OR « Diabetes Mellitus » [Mesh]) NOT « Case Reports » [ptyp]. Les mots-clés utilisés pour la recherche sur Embase et Cochrane étaient « Cardiovascular + rheumatoid arthritis ». En ce qui concerne la question 2, les mots-clés utilisés pour la recherche Medline étaient : (« Arthritis, Rheumatoid/ complications » [Mesh : NoExp] OR « Arthritis, Rheumatoid/ drug therapy » [Mesh : NoExp]) AND (« Bacterial Infections and Mycoses » [Mesh] OR « Virus Diseases » [Mesh] OR « Parasitic Diseases » [Mesh]) NOT « Case Reports » [ptyp]. Les mots-clés utilisés pour la recherche sur Embase et Cochrane étaient les suivant : « Arthritis rheumatoid + infection ». Pour la question 3, les mots-clés utilisés sur Medline étaient : (« Arthritis, Rheumatoid » [Mesh : NoExp] AND « osteoporosis » [Mesh] NOT « Case reports » [ptyp] ) OR (« Osteoporosis » [Mesh] AND « Adrenal Cortex Hormones » [Mesh] NOT « Case reports » [ptyp]) avec pour limites suivantes : Clinical Trial, Meta-Analysis, Practice Guideline, Randomized Controlled Trial, Classical Article, Clinical Trial, Phase I, Clinical Trial, Phase II, Clinical Trial, Phase III, Clinical Trial, Phase IV, Comparative Study, Controlled Clinical Trial, Evaluation Studies, Guideline, Multicenter Study, English, French, German, Spanish, All Adult : 19+ years. La recherche sur Embase et Cochrane a utilisé les mots-clés suivants : « Corticosteroids + Osteoporosis ». 682 articles ont ainsi été sélectionnés. Après lecture des titres et résumés, 102 articles ont été retenus. Seules les études ayant le plus haut niveau de preuves (essais contrôlés) ont été retenues. Pour les questions 4 et 5, les données de la littérature utilisées étaient celles extraites pour les trois questions précédentes ainsi que les recommandations déjà existantes sur le sujet. Les résultats de cette recherche de la littérature ont été présentés à plusieurs reprises aux membres du comité scientifique qui les ont validés. 2.4. Avis d’experts Le processus de sélection des experts a été exposé dans l’article de Pham et al [8] et détaillé dans l’article de Mouterde et al [9]. La revue systématique de la littérature pour chacune des questions posées a été réalisée par ARW et présentée dans
3 ateliers d’experts animés respectivement par 3 modérateurs : TP, PG et DW. 2.5. Élaboration des recommandations L’élaboration et le processus d’évaluation des recommandations ont été détaillés dans l’article de Pham et al. [8]. La force de chaque recommandation a été évaluée de A à D selon le niveau de preuve des études de la littérature [9] et en prenant en compte leur applicabilité à la population cible. 3. Résultats 3.1. Résultats de l’analyse systématique de la littérature Pour la question 1, la recherche bibliographique a recensé 957 références, 263 résumés ont été extraits et lus in extenso. Parmi ces 263 résumés, 31 ont été sélectionnés [12-43] ; 3 résumés de congrès internationaux ont été ajoutés [44-46]. Pour la question 2, 1238 articles ont été sélectionnés. Après lecture des titres et résumés, 92 articles ont été sélectionnés puis lus en totalité. Seuls 16 d’entre eux ont été retenus [41,47-61] ; un résumé de congrès a été ajouté [45]. Pour la question 3, après lecture in extenso, 21 études ont été finalement sélectionnées [62-83] auxquelles ont été ajoutés un résumé de congrès [84], les recommandations de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSAPS) 2003 et de la Haute Autorité de Santé (HAS) 2007 [85,86]. Quatre recommandations concernant la surveillance de la tolérance de la corticothérapie orale ont été établies. Ces recommandations sont présentées ainsi que leur grade et le degré d’accord des experts dans le tableau 1. • Recommandation 1 : Au cours de la polyarthrite rhumatoïde, pour limiter les risques cardiovasculaire et infectieux liés à une corticothérapie au long cours, il est important d’utiliser la dose minimale efficace et de tendre vers une posologie inférieure ou égale à 5 mg/j. La force de cette recommandation est de grade B, issue d’études expérimentales de niveau 2b. Le niveau d’accord des experts rhumatologues participants (n = 80) concernant cette recommandation était de 8,6/10. Cinquante études ont été analysées pour établir cette recommandation [12-61]. Concernant le risque cardio-vasculaire, les études montrent que pour une dose de glucocorticoïdes inférieure à 10 mg/j, le profil lipidique n’est pas modifié [15,17,26,27,36,42,43] ; il ne semble pas y avoir d’augmentation du risque d’hypertension artérielle [26,34,41], pas plus que d’augmentation des plaques d’athérome carotidiennes mesurées par échographie [19,21,22,24,26,28,29,33,35]. Les évènements cardiovasculaires majeurs tels l’insuffisance cardiaque, les accidents vasculaires
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Tableau 1 Liste des recommandations relatives à l’évaluation de la tolérance des glucocorticoïdes dans la PR lors des Cinquièmes Rencontres d’Experts en Rhumatologie 2008. Recommandation
Grade
Niveau d’accord
Au cours de la polyarthrite rhumatoïde, pour limiter les risques cardiovasculaire et infectieux liés à une corticothérapie au long cours, il est important d’utiliser la dose minimale efficace et de tendre vers une posologie inférieure ou égale à 5 mg/j.
B
8.6
Au cours de la polyarthrite rhumatoïde, il est indispensable d’évaluer précocement le risque fracturaire* chez tous les patients recevant une corticothérapie au long cours, quelle qu’en soit la posologie. *par exemple à l’aide d’index composites et/ou de la mesure de la densité minérale osseuse
D
8.4
Au cours de la polyarthrite rhumatoïde, avant d’instaurer une corticothérapie à faible dose, il est indispensable d’effectuer une recherche de foyer infectieux, d’évaluer les risques fracturaire et cardiovasculaire. Les paramètres cliniques et paracliniques indispensables à recueillir avant instauration de la corticothérapie puis, régulièrement pendant le suivi, sont : - poids - taille - comorbidités cardiovasculaires (pression artérielle, insuffisance cardiaque) - œdèmes - glycémie - kaliémie
D
6.9
Au cours de la polyarthrite rhumatoïde, si l’on recourt à une corticothérapie à faible dose au long cours, il est nécessaire d’informer le patient des risques encourus
D
7.6
cérébraux, le risque d’infarctus du myocarde ne semblent pas être augmentés à ces posologies [18,30,39]. De même, à propos de la mortalité cardio-vasculaire, del Rincon et al. [44] montrent que le seuil au delà duquel le risque de mortalité cardio-vasculaire ajusté sur l’activité de la maladie augmente est de 10 mg/j. Ce risque est à la limite de la significativité pour des doses comprises entre 5 et 9 mg/j. Par ailleurs, il montre que chaque augmentation de 1 mg de prednisone augmente le risque de mortalité cardio-vasculaire de 9 % (RR = 1,09 [95 % IC : 1,04-1,15]). L’analyse de la littérature montre par contre une augmentation de l’insulino-résistance même pour des doses de 5 mg/j [20,29,46] et des résultats contradictoires pour les mesures indirectes de l’artériosclérose par Pulse Wave Velocimetry [14,31,40]. En ce qui concerne le risque infectieux, la majorité des articles ne montrent pas d’augmentation du risque d’infection aux posologies inférieures à 10 mg/j [47-61], et notamment pas de risque d’infection postopératoire [51,54,55]. Quatre études montrent une augmentation du risque d’infection de tous types [53,56,58,61] ou d’infections bactériennes même pour des posologies de prednisone inférieures à 5 mg/j. Une étude montre que la durée d’exposition à la corticothérapie augmente le risque d’infection de tous types [50]. • Recommandation 2 : Au cours de la polyarthrite rhumatoïde, il est indispensable d’évaluer précocement le risque fracturaire* chez tous les patients recevant une corticothérapie au long cours, quelle qu’en soit la posologie. *par exemple à l’aide d’index composites et/ou de la mesure de la densité minérale osseuse
Cette recommandation est de grade D fondée sur l’opinion des experts. Le niveau d’accord des experts participants (n=75) obtenu pour cette recommandation a été de 8,4/10. Avant l’élaboration de cette recommandation, 22 études (61-83) ont été présentées aux experts sur la prise en charge de l’ostéoporose cortisonique dont 6 méta-analyses et 16 essais randomisés portant sur l’efficacité de la vitamine D, des bisphosphonates, du tériparatide, de la calcitonine et du fluor. Les recommandations de l’HAS 2007 (85) ont également été présentées aux experts. • Recommandation 3 : Au cours de la polyarthrite rhumatoïde, avant d’instaurer une corticothérapie à faible dose, il est indispensable d’effectuer une recherche de foyer infectieux, d’évaluer les risques fracturaire et cardiovasculaire. Les paramètres cliniques et paracliniques indispensables à recueillir avant instauration de la corticothérapie puis, régulièrement pendant le suivi, sont : • poids • taille • comorbidités cardiovasculaires (pression artérielle, insuffisance cardiaque) • œdèmes • glycémie • kaliémie Cette recommandation est de grade D se fondant sur l’avis des experts. Le niveau d’accord des experts participants (n = 77) obtenu pour cette recommandation a été de 6,9/10. Cette recommandation se fonde en partie sur les paramètres de suivi proposés dans les recommandations de l’EULAR
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[87] et celles des Rencontres d’Experts en Rhumatologie 2006 sur le risque cardio-vasculaire [88]. L’analyse de la littérature a montré l’absence de modification du profil lipidique [15,17,26,27,36,42,43] voire une amélioration de celui-ci par les glucocorticoïdes à faible dose : la surveillance des lipides n’a donc pas été retenue par les experts. En revanche, l’insulino-résistance provoquée par les glucocorticoïdes quelle que soit la dose utilisée [19,28,45] implique une surveillance de la seule glycémie, les index d’insulino-résistance (HOMA-IR et QUICKI) n’étant pas disponibles en pratique quotidienne. • Recommandation 4 : Au cours de la polyarthrite rhumatoïde, si l’on recourt à une corticothérapie à faible dose au long cours, il est nécessaire d’informer le patient des risques encourus. Cette recommandation a été établie en se fondant sur l’opinion d’experts. La force de cette recommandation est de grade D. Le niveau d’accord des experts participants (n=78) de cette recommandation a été de 7,6/10. 4. Discussion Fondées sur les données de la littérature et l’opinion d’experts en rhumatologie, ces recommandations soulignent la nécessité d’utiliser une posologie de glucocorticoïdes la plus faible possible, avec pour objectif un seuil inférieur ou égal à 5 mg/j pour limiter les risques cardiovasculaires et infectieux. De même, la prescription de glucocorticoïdes au long cours doit s’accompagner d’une évaluation du risque fracturaire et du recueil de certains paramètres cliniques, paracliniques, simples et peu coûteux que sont le poids, la taille, la pression artérielle, les signes d’insuffisance cardiaque, les œdèmes, les antécédents cardio-vasculaires, la glycémie et la kaliémie. Les experts ont décidé de ne pas émettre de recommandations plus directives concernant la prise en charge de l’ostéoporose cortisonique, afin de ne pas interférer avec les recommandations de la HAS 2007 [85]. A chaque recommandation a été attribuée une force, fondée sur les niveaux de preuve des données de la littérature [9], et un degré d’accord voté par le comité d’experts. Les forces de 3 de ces recommandations sont faibles (grade D), du fait de l’absence de données publiées à propos des questions posées. L’opinion d’experts et les degrés d’accord sont alors essentiels à considérer. Ces derniers sont relativement élevés (6,9 à 8,6). Ces recommandations seront par la suite diffusées et évaluées en pratique quotidienne par des rhumatologues français n’ayant pas participé aux Rencontres d’Experts en Rhumatologie 2008. Elles devraient permettre de faciliter la diffusion des connaissances sur la tolérance des glucocorticoïdes à faible dose, d’améliorer la surveillance de la tolérance de la corticothérapie dans la PR et d’homogénéiser les pratiques médicales.
5. Remerciements Nous remercions le laboratoire Abbott pour son soutien ainsi que les 80 experts dont la participation a été fondamentale dans l’élaboration de ces recommandations : Stanley Ackah-Miezan (Reims) ; Catherine Beauvais (Vincennes) ; Jacques Bernard (Toulouse) ; Gérard Besson (Montélimar) ; Marc Blanc (Grenoble) ; Philippe Breuillard (Gonesse) ; Pascal Brochot (Reims) ; Sylviane Campana (Cannes) ; Hasna Chami-Stemmann (Nice) ; Emmanuel Chatelus (Strasbourg) ; Anne Cherasse (Mâcon) ; Pierre-Yves Chouc (Marseille) ; Natacha Courvoisier (Paris) ; Philippe Crozes (Lyon) ; Alain Daumont (Vienne) ; Sophie Detemple (Rennes) ; Frédérick Détrée (Reims) ; Brigitte Fajadet (Toulouse) ; Talal Fakih (Verdun) ; René-Marc Flipo (Lille) ; Pascale Fromont (Troyes) ; Vincent Gardin (Bonneville) ; Dana Georgescu (Echirolles) ; Anne Gerber (Saint-Denis-de-la-Réunion) ; Marie-Christine Goutet-Postel (Beauvais) ; Djamel Hadjoudj (Fontainebleau) ; Hassan Jouneh (Grenoble) ; Robert Juignet (Fontainebleau) ; Modeste Koumouvi (Carcassonne) ; Sylvain Lanot (Alençon) ; Sylvie Le Seaux (Draguignan) ; France Lecoq d’André (Paris) ; Pierre Légeron (Aubagne) ; Alain Lejeune (Roubaix) ; Xavier Lelieur (Dunkerque) ; Laurence Lequen (Pau) ; Catherine Leromain-Gaillard (Mulhouse) ; Florence Levy-Weil (Argenteuil) ; Sylvie Marchou-Lopez (Crolles) ; Laurent Marguerie (Berck-sur-Mer) ; André Marini-Portugal (Créteil) ; Claude Marrequeste (Saint-Gaudens) ; Antoine Martin (Saint-Brieuc) ; Sylvie Melac-Ducamp (Nevers) ; Hervé Melquiond (Toulon) ; Isabelle Mennecier (Clermont) ; Edward Metzger (Saint-Avold) ; Bertrand Moura (Paris) ; Mireille Nang (Paris) ; Henri Nataf (Mantes-la-Jolie) ; Dominique Ollivier (Caen) ; Jean Ouaniche (Toulon) ; Béatrice Pallot-Prades (Saint-Etienne) ; Eric Pansard (Castelnau-le-Lez) ; Anne Peiffer (Compiègne) ; Patrice Péré (Vandœuvre-lès-Nancy) ; Monique Petit-Perrin (Dijon) ; Peggy Philippe (Lille) ; Michèle PoulainTellier (Poissy) ; Saad Rouaghe (Maisons-Laffitte) ; Antoinette Sacchi (Mantes-la-Jolie) ; Isabelle Samjee (Rennes) ; Philippe Tauveron (Tours) ; Armand Tchalim (Narbonne) ; Huyen Tran-Lambert (Cagnes-sur-Mer) ; Marie-Jeanne Tricard (Limoges) ; Jean-Louis Ulmann (Marseille) ; Eve Van Der Schueren (Nice) ; Anne Walliser-Lohse (Belfort) ; Claude Werlé (Haguenau). 6. Références [1] Doran MF, Crowson CS, Pond GR, et al. Predictors of infection in rheumatoid arthritis. Arthritis Rheum 2002;46:2294-300. [2] Souverein PC, Berard A, Van Staa TP, et al. Use of oral glucocorticoids and risk of cardiovascular and cerebrovascular disease in a population based case-control study. Heart 2004;90:859-65. [3] Steinbuch M, Youket TE, Cohen S. Oral glucocorticoid use is associated with an increased risk of fracture. Osteoporos Int 2004;15:323-8. [4] Kumar N, Marshall NJ, Hammal DM, et al. Causes of death in patients with rheumatoid arthritis: comparison with siblings and matched osteoarthritis controls. J Rheumatol 2007;34:1695-8. [5] Maradit-Kremers H, Nicola PJ, Crowson CS, et al. Cardiovascular death in rheumatoid arthritis: a population-based study. Arthritis
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