A108 dupilumab était bonne, sans évènement indésirable grave rapporté. Les principaux évènements indésirables étaient ophtalmologiques (52,2 %), principalement à type de conjonctivite (39 %). Le dupilumab n’a été arrêté que chez trois patients, dont une présentant un prurigo nodulaire (inefficacité), après 3,5 mois (2—5) de traitement en moyenne. Le SCORAD moyen à J0 était de 56,4 ± 23,7 et à M1—M3 de 28,1 ± 14,1; et le PGA moyen à J0 était de 3,6 ± 0,5 et à M1-M3 de 1,7 ± 0,7. Conclusion Seule la ciclosporine a l’AMM dans la DA sévère de l’enfant. En attendant les résultats de phase III chez l’enfant, le dupilumab semble être une bonne alternative en terme de rapport efficacité/tolérance hors AMM pour traiter les formes de DA résistantes à la ciclosporine, en alternative aux autres traitements hors AMM tels que méthotrexate ou azathioprine. Comme chez l’adulte, les complications ophtalmologiques sont au premier plan, mais restent bénignes. Mots clés Dermatite atopique ; Dupilumab ; Enfants Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.116 CO 105
Incidence et nature des complications oculaires associées au dupilumab chez les patients atteints de dermatite atopique: première étude prospective夽 A.T. Touhouche 1,∗ , M. Cassagne 2 , E. Berard 3 , M.C. Marguery 1 , P. Fournié 2 , F. Giordano-Labadie 1 , C. Paul 1 , M. Tauber 1 1 Dermatologie et allergologie, hôpital Larrey, CHU Toulouse 2 Ophtalmologie, hôpital Pierre-Paul Riquet, CHU Toulouse 3 Épidémiologie et santé publique, CHU Toulouse, Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Le dupilumab, anticorps monoclonal anti-IL4R␣, est indiqué dans la dermatite atopique (DA) modérée à sévère de l’adulte. Des effets indésirables ophtalmologiques (EIO) ont été rapportés au cours des essais de phase III. Les objectifs de cette étude étaient 1) de décrire l’incidence et les caractéristiques de ces EIO en vie réelle et 2) de déterminer les facteurs associés à leur survenue. Matériel et méthodes Une étude prospective monocentrique bidisciplinaire de soins courants était réalisée entre 2017 et 2019. Les patients étaient évalués tous les 4 mois par le SCOring Atopic Dermatitis (SCORAD), les échelles visuelles analogiques (EVA) de prurit et sommeil et le Dermatology Life Quality Index. Sur le plan ophtalmologique, les patients bénéficiaient d’un examen complet incluant la recherche d’un syndrome sec (break-up time, test de Schirmer, score d’Oxford de kératite ponctuée superficielle (KPS)), d’une conjonctivite et d’une blépharite. Résultats Cinquante-six patients ont été inclus et évalués au moins une fois sur le plan ophtalmologique et 47 (77 %) au moins 2 fois. La majorité des patients (66 %) a été examinée avant l’initiation du dupilumab. Les caractéristiques de la cohorte à l’inclusion sont présentées dans la Figure 1. Vingt-trois patients (41 %) ont présenté un EIO à type de syndrome sec patent (avec KPS) symptomatique, conjonctivite et/ou blépharite. Six cas (11 %) étaient considérés comme sévères et nécessitaient le recours à des collyres corticoïdes ou à la ciclosporine (Figure 2). Parmi les patients ayant présenté un EIO, 9 avaient un syndrome sec latent (sans KPS, n = 3) ou patent (n = 6) pauci-symptomatique à l’inclusion et 5 avaient un examen de la surface oculaire strictement normal (Figure 1). Un examen ophtalmologique normal à l’inclusion était associé à un risque significativement moins important d’EIO en comparaison à un examen anormal (syndrome sec objectif) (61 %, IC 95 % [44—75] versus 22 %, IC 95 % [10—42]). Il n’y avait pas d’association statistiquement significative entre la survenue d’un
JDP 2019 EIO et la sévérité initiale de la DA (mesurée par le SCORAD, l’EVA prurit et la quantité de dermocorticoïdes appliquée sur le dernier mois) ou la réponse thérapeutique au dupilumab mesurée par la baisse du SCORAD à 16 semaines. De même, un antécédent personnel de conjonctivite allergique, de rhinite allergique ou d’asthme n’était pas associé à la survenue d’un EIO. Discussion Ces données soulignent la fréquence élevée des EIO sous dupilumab, de sévérité légère à modérée le plus souvent. La présence d’un syndrome sec pourrait constituer un facteur prédictif de survenue d’EIO, possiblement secondaire au blocage de l’IL-13, limitant la production de mucus par les cellules caliciformes de la cornée chez des sujets prédisposés. Conclusion Un syndrome sec objectif à l’initiation du dupilumab devrait inciter à une surveillance ophtalmologique active. Mots clés Conjonctivite ; Dermatite atopique ; Dupilumab Annexe A Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible en ligne sur : https://doi.org/10.1016/ j.annder.2019.09.117. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder. 2019.09.117.
https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.117 CO 106
Traitement par dupilumab et complications oculaires chez les patients atteints de dermatite atopique夽 J. Barbé 1,∗ , C. Poreaux 1 , T. Remen 2 , A. Schoeffler 3 , V. Cloché 4 , J.-L. Schmutz 1 , A.-C. Bursztejn 1 1 Dermatologie, CHRU Nancy 2 Unité de méthodologie, Data-management et statistiques, CHRU de Nancy, Vandœuvre-lès-Nancy 3 Dermatologie, CHR Metz-Thionville, Thionville 4 Ophtalmologie, CHRU Nancy, Vandœuvre-lès-Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Les formes modérées à sévères de dermatite atopique (DA) concernent 20 % des patients et peuvent être désormais traitées par dupilumab en cas d’échec ou de contre-indication à la ciclosporine. Des effets secondaires oculaires tels que des conjonctivites allergiques sévères (CAS) et kératoconjonctivites ont été rapportés par 5 à 37 % des patients traités par dupilumab. Le but de notre étude était de comparer, chez les patients atteints de DA modérée à sévère, la prévalence des complications oculaires en fonction du traitement par dupilumab. L’objectif secondaire était de définir un profil de patients susceptibles de développer ces complications oculaires chez les patients traités par dupilumab. Matériel et méthodes Nous avons réalisé une étude de cohorte exposés-non exposés incluant des adultes atteints de DA modérée à sévère traités par dupilumab ou un autre systémique, vus au CHU de Nancy et au CHR de Metz-Thionville. Le critère de jugement principal était la survenue d’une complication oculaire évaluée à 4 mois après la date de référence chez tous les sujets de l’étude. Une analyse statistique par le test du Chi2 ou de Fischer a été réalisée pour les variables qualitatives et un test de Wilcoxon pour les variables quantitatives. Résultats Cent patients ont été inclus (50 par groupe). La fréquence des complications oculaires était de 36 % dans le groupe dupilumab et 10 % dans l’autre groupe (p = 0,002). Les blépharites et CAS étaient plus fréquentes dans le groupe dupilumab (22 et 30 % respectivement contre 2 et 4 %, p = 0,0038 et p = 0,0009). Elles se
Communications orales développaient en moyenne après 10 semaines de traitement. Six patients (33 %) ont interrompu le traitement en raison d’une gêne insupportable sans volonté de le reprendre. Le nombre de tubes de dermocorticoides utilisés avant le début du dupilumab était associé à la survenue de complications oculaires chez les patients traités par dupilumab avec un OR de 1,1 [IC 95 % 1,0—1,1], reflétant la sévérité de la DA à l’inclusion, avec un SCORAD > 50 chez 13/18 patients avec complications oculaires. Discussion Cette cohorte régionale confirme les résultats des études préliminaires en rapportant 36 % de complications oculaires sous dupilumab ayant motivé l’arrêt du traitement chez 1/3 patient. Il s’agit d’un élément à ne pas négliger dans le suivi de ce traitement efficace dans la DA. Leur prise en charge est de plus en plus codifiée, une collaboration étroite avec un ophtalmologue est recommandée. Il est parfois nécessaire d’arrêter, voire d’espacer le traitement. Conclusion Notre étude en vie réelle confirme l’augmentation du risque de conjonctivite sous dupilumab chez les patients traités pour une DA, en particulier en cas de DA sévère. Il semble difficile d’identifier d’autres facteurs de risque précis associés à ces complications. Mots clés Complications oculaires ; Dermatite atopique ; Dupilumab Annexe A Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible en ligne sur : https://doi.org/10.1016/ j.annder.2019.09.118. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽
Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder. 2019.09.118. https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.118 CO 107
Étude de phase 2b sur némolizumab chez des patients adultes présentant une dermatite atopique modérée à sévère associée à un prurit sévère J.-D. Bouaziz 1,∗ , J. Silverberg 2 , A. Pinter 3 , G. Pulka 4 , Y. Poulin 5 , A. Wollenberg 6 , D. Murrel 7 , A. Alexis 8 , L. Lindsey 9 , F. Ahmad 9 , C. Piketty 10 , A. Clucas 11 1 Service dermatologie, Hôpital Saint Louis, Paris, France 2 Northwern University, Chicago, États-Unis 3 Goethe-Universität, Munich, Allemagne 4 Jagiellonian University, Cracovie, Pologne 5 Université de Laval, Quebec, Canada 6 Ludwig-Maximilians-Universität, Munich, Allemagne 7 University of New South Wales, Sydney, Australie 8 Icahn School of Medicine, New York 9 Galderma Laboratories, Fort Worth, États-Unis 10 Galderma R&D, Lausanne, Suisse 11 Sophia Antipolis, Provence-Alpes-Côte d’Azur, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Le némolizumab est un anticorps monoclonal humanisé ciblant la sous-unité alpha du récepteur de l’interleukine 31 (IL-31RA), un médiateur essentiel de la pathogenèse de la dermatite atopique (DA). Matériel et méthodes Étude multicentrique, randomisée, en double aveugle de 24 semaines évaluant némolizumab (10, 30 ou 90 mg en injection sous-cutanée toutes les quatre semaines [Q4S] avec une dose de charge de 20 mg et 60 mg pour les doses de 10 mg et 30 mg) vs placebo, ajouté à des corticostéroïdes topiques de classe 3—4 chez des patients adultes présentant une DA modérée à sévère, un prurit sévère et un contrôle inadéquat avec le traitement topique
A109 (n = 226). Les évaluations d’efficacité comprenaient le score EASI, le score d’évaluation numérique (numeric rating score, NRS) du prurit maximal, l’évaluation globale de l’investigateur (Investigator’s Global Assessment, IGA), et la réponse sur le NRS (réduction d’au moins 4 points). Les évaluations standard de la sécurité d’emploi et de la tolérance ont été réalisées. Résultats Toutes les doses de némolizumab ont amélioré de manière significative l’EASI, l’IGA et/ou le NRS-prurit, bien que la dose de 30 mg ait été la plus efficace. Le némolizumab 30 mg a réduit l’EASI vs placebo à la semaine (S) 24 (−68,8 % vs −52,1 % ; p = 0,016) La proportion de patients ayant un score IGA0/1 était significativement plus élevée avec le némolizumab 30 mg vs placebo à la S16 (33,3 % vs 12,3 % ; p = 0,008), mais pas à la S24, à cause de l’effet croissant du placebo/corticostéroïdes topiques (36,8 % vs 21,1 % ; p = 0,06) ; avec une amélioration significative à S4 au plus tôt (p = 0,028). Le NRS du prurit maximal a été amélioré avec le némolizumab 30 mg vs placebo à S16 (−68,6 % vs −34,3 % ; p < 0,0001) et à S24 (−67,3 % vs −35,8 % ; p < 0,0001), avec une amélioration significative à S1 (p < 0,001). Les taux de réponse sur le NRS (≥ 4 points) ont été supérieurs avec le némolizumab 30 mg vs placebo à S16 (p ≤ 0,001) et à S24 (p ≤ 0,01). Le némolizumab a été bien toléré. Les événements indésirables les plus fréquents ont été : rhino-pharyngite et infection des voies respiratoires supérieures. Discussion Le némolizumab a entraîné des améliorations rapides et prolongées de l’inflammation et du prurit dans la DA, avec une efficacité maximale observée avec la dose de 30 mg. Conclusion Le némolizumab présente un profil de tolérance et de sécurité d’emploi acceptable. Mots clés Dermatite atopique ; Némolizumab ; prurit Déclaration de liens d’intérêts J.-D. Bouaziz a un conflit d’intérêt avec Gladerma, J. Silverberg a un conflit d’intérêt avec Galderma, A. Pinter a un conflit d’intérêt avec Gladerma, Y. Poulin a rec ¸u une subvention de la part de Galderma, A. Wollenberg a rec ¸u une subvention de la part de Galderma, est consultant pour Galderma, D. Murrel a rec ¸u une subvention de la part de Galderma, est consultant pour Galderma, A. Alexis est consultant pour Galderma, L. Lindsey est employé de Galderma, F. Ahmad est employé de Galderma, C. Piketty est employé de Galderma, A. Clucas est employé de Galderma. Les autres auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.119 CO 108
Efficacité et tolérance du baricitinib dans la dermatite atopique modérée à sévère: résultats de deux études de phase 3 en monothérapie sur 16 semaines, randomisées, en double-aveugle, contrôlées versus placebo (BREEZE-AD1 et BREEZE AD-2) E.L. Simpson 1 , J.P. Lacour 2,3,∗ , L. Spelman 4 , R. Galimberti 5 , L.F. Eichenfield 6,7 , R. Bissonnette 8 , B. King 9 , J.P. Thyssen 10,11 , J.I. Silverberg 12 , T. Bieber 13 , K. Kabashima 14 , Y. Tsunemi 15 , A. Costanzo 16 , E. Guttman-Yassky 17 , J.M. Janes 18 , A.M. DeLozier 18 , M. Gamalo 18 , T. Cardillo 18 , F.P. Nunes 18 , A.S. Paller 12 , A. Wollenberg 19 , K. Reich 20,21 1 Oregon Health and Science University, Portland, États-Unis 2 Centre Hospitalier Universitaire Nice, Service de Dermatologie, Hospital Archet-2 3 Université Nice Côte d’Azur, Nice, France 4 Veracity Clinical Research, Brisbane, Australie 5 Hospital Italiano de Buenos Aires, Buenos Aires, Argentine 6 Rady Children’s Hospital 7 University of California, San Diego, États-Unis 8 Innovaderm Research Inc., Montreal, Canada