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24e Congrès de pneumologie de langue franc ¸aise — Paris, 24—26 janvier 2020
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Méthodes Étude physiologique monocentrique incluant des patients transplantés bipulmonaires depuis plus de 6 mois et en état stable. La commande ventilatoire était évaluée en aveugle du diagnostic de rejet chronique. Elle était évaluée de manière non invasive par la réalisation d’une électromyographie de surface parasternale (EMGpara). Elle était réalisée en ventilation spontanée avant et après l’administration de -2-mimétiques de courte durée d’action. Étaient analysés : l’EMGpara, l’EMGpara %max correspondant au ratio entre l’EMGpara et l’EMGpara lors de manœuvres respiratoires maximales, l’index de commande ventilatoire (ICV) calculé en multipliant EMGpara %max par la fréquence respiratoire et l’efficience ventilatoire correspondant à l’EMGpara/volume courant. Le questionnaire de St-Georges évaluait la qualité de vie (SGRQ). Résultats Quarante patients ont été inclus dans l’étude. Leur âge moyen était de 52 ± 12 ans et leur délai depuis la transplantation était de 11,6 ± 8,3 ans. Dix-sept (43 %) étaient des hommes. Vingt et un (53 %) avaient un rejet chronique. Dans l’ensemble de la population, l’administration de bronchodilatateurs améliorait l’EMGpara %max : −1,8 [−2,8 à −0,8] (p < 0,001) sans différence significative entre ceux avec et sans rejet chronique. Les patients ayant un rejet chronique avec une utilisation de leurs muscles respiratoires significativement plus élevée que ceux n’en ayant pas : 13,4 % [11,7—20,2] vs 9,4 % [6,3—17,7] (p : 0,044). L’efficience ventilatoire était similaire entre les deux groupes. Au seuil d’EMGpara %max de 9 %, l’EMGpara %max avait une sensibilité, une spécificité, une valeur prédictive positive et une valeur prédictive négative de : 90 %, 48 %, 63 % et 36 % respectivement pour le diagnostic de rejet chronique (AUC : 0,692). Six patients sans rejet et sans obstruction avaient un EMGpara %max supérieur à 15 % habituellement rencontré chez les patients ayant une pathologie respiratoire sévère. L’EMGpara %max était corrélé à la qualité de vie des patients évaluée par le SGRQ : rho : 0,442 (p : 0,004). Conclusion La mesure de la commande ventilatoire permet de distinguer les patients avec et sans rejet. Des patients ayant une spirométrie normale ont des troubles importants de leur commande ventilatoire. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Impact du statut nutritionnel en transplantation pulmonaire G. Dauriat ∗ , J. Le Pavec , P. Pradere , O. Mercier , S. Feuillet , S. Dolidon , P. Gazengel , E. Fadel Hôpital Marie-Lannelongue, Le Plessis-Robinson, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (G. Dauriat) Introduction L’obésité et la dénutrition des patients en attente de greffe, définis par l’indice de masse corporelle (IMC), sont actuellement considérés comme des contre-indications relatives à la transplantation pulmonaire. L’albuminémie est un autre marqueur de dénutrition. L’objectif de l’étude est d’évaluer l’impact de l’état nutritionnel sur les résultats de la transplantation pulmonaire dans notre centre. Méthodes Nous avons évalué, de fac ¸on rétrospective, le résultat fonctionnel et la survie des patients adultes greffés pulmonaires et cardiopulmonaires à l’hôpital Marie-Lannelongue de juillet 2014 à juillet 2018. Les marqueurs nutritionnels utilisés sont l’IMC et l’albuminémie en pré-transplantation. Trois groupes de patients ont été identifiés : les patients « dénutris » (IMC < 18,5 kg/m2 ), les patients normaux ou en superpoids (18,5 < IMC < 29,9) et les patients obèses (IMC > 30). Résultats Au total, 218 patients ont été inclus dans l’étude, parmi lesquels 24 patients ont un IMC < 18,5 kg/m2 et 16 patients ont un IMC > 30 kg/m2 . Le taux médian d’albumine est de 36 g/L, sans différence entre les trois groupes de patients. Il n’y a aucune différence significative entre les 3 groupes concernant la survenue d’une dysfonction primaire du greffon, la survie, la durée d’hospitalisation, l’incidence de rejet cellulaire ou humoral ou la présence d’une dysfonction chronique du greffon à 1 an de la transplantation. Seule l’albuminémie est un facteur pronostique avec une surmortalité chez les patients ayant un taux d’albumine < 36 g/L (p < 0,01). Par ailleurs, les patients obèses ont une moins bonne fonction respiratoire, représentée par le meilleur VEMS dans la première année post-greffe (p = 0,05). Conclusion Cette étude montre que l’IMC n’est pas un bon facteur pronostique en transplantation pulmonaire. L’hypoalbuminémie est le seul facteur pronostique dans cette cohorte. Ces résultats méritent d’être complétés lors d’une étude prospective, incluant d’autres paramètres évaluant plus spécifiquement l’état général des patients en pré-greffe. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.rmra.2019.11.102 100
Mesure de la commande ventilatoire chez les patients transplantés pulmonaires avec ou sans rejet chronique M. Patout 1,∗ , G. Kaltaskas 2 , G. Arbane 2 , N. Shah 2 , S. Soresi 3 , N. Hart 2 , P. Marino 2 , A. Simon 3 , A. Reed 3 , M. Carbin 3 , P.B. Murphy 2 , E. L’Huillier 1 1 Service de pneumologie, oncologie thoracique et soins intensifs respiratoires, Bois-Guillaume, France 2 Lane Fox Respiratory unit, London, Royaume Uni 3 Heart and Lung Transplantation, Harefield Hospital, London, Royaume Uni ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Patout) Introduction La dysfonction chronique du greffon est une source importante de morbi-mortalité chez les patients transplantés pulmonaires. L’objectif de notre étude était d’évaluer l’intérêt de mesures physiologiques non spirométriques pour le diagnostic de dysfonction chronique du greffon.
https://doi.org/10.1016/j.rmra.2019.11.103 101
Transplantation pulmonaire pour sarcoïdose P. Gazengel 1,∗ , J. Lepavec 2 , O. Mercier 3 , D. Fabre 3 , S. Mussot 3 , M. Humbert 4 , P.Y. Brillet 5 , D. Valeyre 5 , E. Fadel 3 1 Service de chirurgie thoracique et transplantation, Le Plessis-Robinson, France 2 Hôpital Marie-Lannelongue, Le Plessis-Robinson, France 3 Hôpital Marie-Lannelongue, Robinson, France 4 Hôpital Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, France 5 Hôpital Avicennes, Bobigny, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Gazengel) Introduction La sarcoïdose est une pathologie inflammatoire systémique fréquente. Dix à 30 % de ses patients vont développer une fibrose pulmonaire, ou une hypertension pulmonaire aboutissant au décès pour 5 % d’entre eux. Le dernier recours reste alors la transplantation pulmonaire. Il n’existe pas à ce jour de critère d’inscription en transplantation spécifique de cette maladie. Les patients greffés pulmonaire pour sarcoïdose semblent avoir une survie similaire aux autres indications de transplantation pulmonaire. Notre étude a pour objectif de définir le phénotype des patients atteints de sarcoïdose les conduisant à la transplantation pulmonaire, évaluer la survie de ses patients et identifier des facteurs pronostics dans cette population. Méthodes Il s’agit d’une étude de cohorte observationnelle, rétrospective. Elle inclue les patients transplantés pulmonaire pour
Affiches discussion
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sarcoïdose dans 17 centres de transplantation pulmonaire européens, sur une période allant du 01/01/1990 à 01/07/19. Le diagnostic de sarcoïdose est affirmé par des données cliniques radiologiques et une preuve histologique sur l’explant pulmonaire. Le recueil de donnée est effectué à partir des dossiers médicaux de manière rétrospective. Nous recueillons les données des TDM thoraciques pré-greffe avec une relecture à l’aide d’une grille de lecture standardisée. Résultats Au total, 123 patients sont inclus dans l’étude le 08/09/19. Soixante-trois patients présentaient une HTAP sévère au moment du bilan pré-greffe et 60 n’en présentaient pas. S’il n’y avait pas de différence significative en termes de survie entre ses deux groupes. Une dysfonction primaire du greffon survenait chez 23(21 %) d’entre eux. Une récidive de sarcoïdose sur le greffon prouvée histologiquement était observé chez 9(10 %) des patients, le CLAD était observé chez 39(33 %) d’entre eux au cours du suivi. Le taux de survie de la population générale est de 79 % et 55 % à 1 et 5 ans respectivement (Fig. 1). La survie était significativement meilleure pour les patients présentant pour les sujets de moins de 50 ans (p = 0,01), en l’absence de mismatch CMV (p < 0,01), en cas de transplantation bipulmonaire (p < 0,01), ou lorsque la greffe était réalisée après 2008 (p < 0,01) (Fig. 1). Conclusion Il s’agit de la plus importante cohorte de transplantés pour sarcoïdose. La survie de cette population est similaire à d’autres indications de transplantation pulmonaire comme la fibrose pulmonaire idiopathique. Des analyses complémentaires sont en cours pour définir des facteurs de risque de mortalité.
être la solution de dernier recours, mais cette intervention est limitée par le nombre de greffons disponibles. Une solution alternative récemment mis en œuvre à l’hôpital Marie-Lannelongue est d’effectuer une transplantation bipulmonaire suivie d’une correction percutanée de la CIA, à distance de la greffe. Nous comparons dans cette étude les résultats obtenus après TCPet ceux après TBP avec correction secondaire endovasculaire de la CIA, chez des patients présentant une HTAP + CIA. Méthodes Il s’agit d’une étude monocentrique rétrospective. Elle inclue les patients TBP et TCP pour CIA compliquée d’HTAP, depuis le début du programme de transplantation pulmonaire, à partir du 08/03/1989 jusqu’au 17/07/19. On excluait les patients ayant bénéficié d’une correction chirurgicale de la CIA effective avant la greffe pulmonaire. Résultats Au total 15 patients ont bénéficié d’une TCP et 6 d’une TBP. Treize (35 %) de patients étaient greffés pour une CIA isolée, le reste pour des cardiopathies congénitales complexes. La durée de séjour moyenne en réanimation était de 17 jours. Une dysfonction primaire du greffon pulmonaire de grade III (DPG) était présente chez 7 (35 %) des patients. Cinq (25 %) vont nécessiter une reprise chirurgicale pour hémothorax, 6 (30 %) ont bénéficié d’une dialyse en réanimation, 5 (25 %) ont été trachéotomisés. Une dysfonction chronique du greffon (CLAD) est survenue chez 2 (11 %) des patients. En analyse univariée, Les patients TBP ont plus souvent bénéficié d’une ECMO postopératoire que les patients TCP, respectivement 5 (83 %) versus 2 (14 %), p < 0,01. Il n’existait pas de différence entre les deux groupes en termes de DPG de grade III, d’hémothorax, de durée de ventilation en réanimation, et de CLAD. La survie posttransplantation à 1 an et 4 ans était respectivement de 77 et 57 %, et il n’y avait pas de différence significative de survie entre les deux groupes (Tableau 1). Conclusion La transplantation bipulmonaire suivie d’une correction percutanée, lorsqu’elle est anatomiquement possible, est une alternative viable de la transplantation cardiopulmonaire chez les patients atteints du syndrome d’Eisenmenger. Tableau 1
Fig. 1 Déclaration de liens d’intérêts de liens d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir
https://doi.org/10.1016/j.rmra.2019.11.104 102
Transplantation bipulmonaire combinée à la fermeture percutanée de communication interauriculaire dans le cadre du syndrome d’Eisenmenger P. Gazengel 1,∗ , J. Lepavec 1 , O. Mercier 1 , D. Fabre 1 , S. Mussot 1 , M. Humbert 2 , S. Feuillet 1 , E. Fadel 1 , S. Hascoet 1 1 Hôpital Marie-Lannelongue, Le Plessis-Robinson, France 2 Hôpital Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Gazengel) Introduction L’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) est une complication rare mais sévère des communications interauriculaires (CIA), s’inscrivant dans le cadre du syndrome d’Eisenmenger. Chez les patients présentant une CIA, une HTAP et une dysfonction ventriculaire droite, une transplantation cardiopulmonaire (TCP) semble
Déclaration de liens d’intérêts de liens d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir
https://doi.org/10.1016/j.rmra.2019.11.105