e380
Troubles ve´sicosphincte´riens (II) / Revue d’E´pide´miologie et de Sante´ Publique 55S (2012) e379–e386
Étude prospective incluant 15 patients hospitalisés dans la suite d’accidents vasculaires cérébraux. On procède à la réalisation par les soignants d’un catalogue mictionnel sur 72 heures sont étudiés. Les données du CM sont saisies et étudiées au moyen d’un logiciel SPSS 14.0. Une bonne reproductibilité concernant la fréquence mictionnelle et les volumes mictions minimums et maximums a été notée sans différence significative entre j1, j2, et j3. Cependant, le volume mictionnel moyen était plus important le deuxième jour comparativement au premier jour. En ce qui concerne le RPM moyen, minimum et maximum, aucune variation statistiquement significative n’a été notée durant les trois jours du CM. Le catalogue mictionnel représente un complément d’évaluation important des fonctions vésicosphinctériennes, dont la supériorité par rapport aux données de l’anamnèse est prouvée dans la littérature [3,4]. Cette étude souligne l’absence de variation significative pour la majorité des éléments fournis chez des patients ayant présenté un accident vasculaire cérébral. Cependant, un travail à plus grande échelle est nécessaire pour établir la reproductibilité de l’ensemble des données du catalogue mictionnel, dont la durée de réalisation est potentiellement à adapter en fonction des objectifs à étudier, de la population intéressée et de la fréquence des éventuelles troubles vésicosphinctériens évoqués. Références [1] Daviet JC, et al. Ann Readapt Med Phys 2004;47:531–6. [2] Edwards DF, et al. Post-stroke urinary loss, incontinence and life satisfaction: when does post-stroke urinary loss become incontinence? Neuro Urol Urodyn 2006;25:39–45. [3] Patel M, et al. Natural history and effects on 2-year outcomes of urinary incontinence after stroke. Stroke 2001;32:122–7. [4] Homma Y, et al. Voiding and Incontinence frequencies: variability of diary data and required diary length. Neuro Urol Urodyn 2002;21:204–9. http://dx.doi.org/10.1016/j.rehab.2012.07.966
CO15-004-f
E´valuation des troubles ve´sicosphincte´riens apre`s un accident vasculaire ce´re´bral en SSR ge´riatrique V. Cressot a,*, F. Baghailoo a, M. de Seze b, M. Rainfray a, N. Salles a, P. Dehail a a Centre Henri-Choussat, SSR2, CHU Bordeaux, avenue du Haut-Leveque, 33600 Pessac, France b Clinique Saint-Augustin, 114, avenue d’Are`s, 33074 Bordeaux, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected]. Mots cle´s : Sujet aˆge´ ; Accident vasculaire ce´re´bral ; Troubles ve´sicosphincte´riens Les troubles vésicosphinctériens après un accident vasculaire cérébral, sont un facteur prédictif de moins bon devenir fonctionnel. Ils restent peu étudiés dans la population des plus âgés. Objectifs.– Étudier la prévalence des différents types de troubles vésicosphinctériens, les facteurs associés à leur existence et à leur évolution, ainsi que les modalités de leur prise en charge chez des patients de plus de 75 ans hospitalisés en SSR dans les suites d’un AVC. Mate´riel et me´thode.– Étude rétrospective de 88 patients de plus de 75 ans hospitalisés en SSR Gériatrique au CHU de Bordeaux dans les suites d’un AVC entre le 01 janvier 2010 et le 31 décembre 2010. Les données analysées concernaient les comorbidités (CIRS-G), les traitements associés, la date, le type et la topographie de l’AVC, ainsi que la présentation clinique (scores NIHSS et Barthel, cognition, description des troubles vésicosphinctériens et de leur prise en charge). À un mois et deux mois post-AVC nous avons évalué la persistance ou non des troubles vésicosphinctériens et le type de prise en charge, le score de Barthel, la présence ou non d’une infection urinaire. Re´sultats.– L’âge moyen était de 84 ans. La prévalence des TVS à l’évaluation initiale était de 68,2 % dont 35,2 % de rétentions. L’incontinence situationnelle était la plus fréquente et augmentait à deux mois. L’existence des TVS était liée au score NIHSS, à l’aphasie, à un Barthel bas et à une infection urinaire. La progression du Barthel et l’existence d’une rétention prise en charge par hétérosondages intermittents étaient associés à une évolution plus favorable.
L’hétérosondage intermittent était un facteur prédictif indépendant d’évolution favorable des troubles vésicosphinctériens. Discussion.– Nos résultats confirment l’intérêt des techniques d’hétérosondage intermittent même dans cette population et le lien entre l’amélioration fonctionnelle et l’évolution favorable des troubles vésicosphinctériens. Une attention particulière à l’incontinence situationnelle doit être portée chez ces patients âgés. http://dx.doi.org/10.1016/j.rehab.2012.07.967
CO15-005-f
Effet du test a` l’eau glace´e sur la premie`re sensation de besoin d’uriner : e´tude re´trospective de 165 cas M. Jousse *, T. Thubert, M. Brondel, L. Borrini, A. Guinet-Lacoste, G. Amarenco Service de neuro-urologie et explorations pe´rine´ales, hoˆpital Tenon, AP–HP, groupe de recherche clinique en neuro-urologie GREEN, UPMC, 4, rue de la Chine, 75970 Paris cedex 20, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected]. Mots cle´s : Sensation de besoin ; Test a` l’eau glace´e ; Cystomanome´trie Objectifs de l’e´tude.– La sensation de besoin d’uriner et la perception du froid intravésical semblent être médiées par des voies afférentes différentes, respectivement A delta (méchanorécepteurs) et C (thermorécepteurs [TRPM8]) [1]. Existe-t-il une interaction entre ces modalités sensitives ? L’objectif est d’étudier l’effet du test à l’eau glacée [2] (TEG) sur la première sensation de besoin d’uriner (PSB). Mate´riel et me´thodes.– Les patients ayant eu dans le service en 2010 une cystomanométrie à 100 mL/mn à température ambiante (CTA) puis à 4 8C (TEG) à la recherche d’une hyperactivité détrusorienne ont été inclus rétrospectivement. Si aucun besoin n’était signalé lors d’une des cystomanométries, le patient était exclu. Les volumes d’apparition des PSB ont été comparés selon un test de Student apparié. Re´sultats.– Cent soixante-cinq patients ont été inclus, (83 femmes, 82 hommes, âge moyen 49,9 ans), (sd 14,2 min 16 max 81) dont 102 avec une maladie neurologique connue. Vingt-huit patients présentaient une hyperactivité détrusorienne au cours de la CTA et 42 sur le TEG. La capacité cystomanométrique moyenne était de 433,4 ml (sd 107,3 min 91max 831) pour la CTA et à 379,9 ml (sd 104,4 min 78 max 865) pour le TEG. (p = 2,17E-10). Le volume moyen de la PSB était à 275,9 mL (sd 117,4 min 16 max 690), pour la CTA contre 219,5 mL (sd 117,2 min 29 max 635) pour le TEG (p = 6,9E-10). Commentaires.– L’apparition de la PSB plus précoce lors du TEG évoque soit une sensibilisation directe au niveau urothélial, soit une modulation du signal sensitif A delta au niveau spinal par les fibres C plus rapides, ou une modification de l’intégration corticale de la sensation de besoin. Conclusion.– La perfusion d’eau froide intravésicale semble rendre la sensation de besoin d’uriner plus précoce qu’à température ambiante témoignant d’interactions entres ces deux voies sensitives. Références [1] Peier AM, et al. A TRP chanel that senses cold stimuli and menthol. Cell 2002;108:75. [2] Bors E, et al. Spinal reflex activity from the vesical mucosa in paraplegic patients. Arch Neurol Psychiatry 1957;78:339. http://dx.doi.org/10.1016/j.rehab.2012.07.968
CO15-006-f
Troubles urinaires dans la paralysie ce´re´brales : enqu^ete e´pide´miologique P. Gallien a,*, B. Nicolas b, A. Durufle b, A. Colin a, S. Achille a, F. Dauvergne a a Re´seau breizhPC, 54, rue Saint-He´lier, 35000 Rennes, France b Pole MPR Saint-He´lier, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected].
Troubles ve´sicosphincte´riens (II) / Revue d’E´pide´miologie et de Sante´ Publique 55S (2012) e379–e386 Mots cle´s : Paralysie ce´re´brale ; Troubles urinaires Dans le cadre du réseau BreizhPC un questionnaire portant sur les troubles urinaires et leurs suivis a été envoyé aux usagers du réseau dans le but d’avoir des données épidémiologiques chez l’adulte atteint de paralysie cérébrale. Re´sultats.– Cent quatre-vingt deux réponses, sur les 600 courriers envoyés, ont été obtenues. La population se compose de 92 hommes et 90 femmes d’un âge moyen de 38,2 12 ans. Cinquante-huit vivent à leur domicile dont 17 en couple, 36 au domicile des parents, 86 en établissement. Quatre-vingt treize personnes disent souffrir de troubles urinaires, alors qu’une incontinence urinaire est rapportée par 102. . . En dehors des fuites la plainte principale est l’urgenturie (89 personnes), 29 patients ont présentés des infections urinaires fébriles. Les troubles urinaires sont aussi fréquents dans les deux sexes, en revanche les fuites et les infections urinaires sont statistiquement plus présentes chez la femme. Une grande majorité a consulté pour ces troubles, mais seuls 29 disent avoir bénéficié d’un traitement, alors que 77 portent des protections. Discussion.– Les données de la littérature sur les troubles urinaires chez les sujets adultes atteints la paralysie cérébrale sont rares, concernant de petites populations. Les résultats de cette étude montre une fréquence importante de ces troubles, qui au vu du nombre de traitement proposés, semblent sous évalués et banalisés, notamment l’incontinence, avec peu de réponses thérapeutiques adaptés. Conclusion.– Un dépistage systématique des troubles urinaires est nécessaire chez l’adulte atteint de paralysie cérébrale pour améliorer son confort et limiter les risques de complications.
English version CO15-001-e
Management of neurogenic anorectal disorders G. Gourcerol Service physiologie digestive, hoˆpital Charles-Nicolle, 1, rue de Germont, 76031 Rouen, France E-mail address:
[email protected]. The anorectal disorders are common in patients with neurological disease, a condition they can also reveal. Difficulties with evacuation may be secondary to a disorder of the anorectal sensation, double-sphincter dyssynergia, rectal paralysis. These defaectory disorders can also be superimposed on a slow transit constipation often observed in the neurological patient. Anal incontinence can be secondary to a sensory awareness disorder, or lack of voluntary control perineal. Knowledge of the pathophysiologic mechanism responsible for anal incontinence and/or defaectory disorders will guide treatment. Nevertheless, the first step in the management of anal incontinence is to find and treat an associated transit disorder (constipation, diarrhea). http://dx.doi.org/10.1016/j.rehab.2012.07.971
CO15-002-e
http://dx.doi.org/10.1016/j.rehab.2012.07.969
Comparative sexual potential of women and men with spinal cord injury
CO15-007-f
F. Courtois Universite´ du Que´bec a` Montre´al, CP 8888 succursale centre ville, H3C3P8 Montre´al, Canada E-mail address:
[email protected].
Troubles ve´sicosphincte´riens et complications urinaires ´ tude des patients adultes ayant une paralysie ce´re´brale. E a` partir d’une cohorte de 71 patients V. Lambert *, E. Braley-Berthoumieux, V. Bourg, X. Game´, X. de Boissezon, P. Rischmann, P. Marque, E. Castel-Lacanal CHU Rangueil, 1, avenue J.-Poulhes, 31000 Toulouse, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected]. Mots cle´s : Paralysie ce´re´brale ; Insuffisance re´nale ; Troubles ve´sicosphincte´riens ; Incontinence ; Infection urinaire Introduction.– Les patients paralysés cérébraux (PC) peuvent présenter des troubles vésicosphinctériens (TVS) responsables de complications urinaires potentiellement sévères. Cependant l’incidence et les tableaux neurourologiques sont mal connus, la prise en charge reste imprécise et difficile. Les patients PC sont suivis en MPR pour différents motifs, et les TVS sont peu évoqués. Mate´riel et me´thode.– Dans cette étude observationnelle rétrospective, les dossiers de patients PC adultes pris en charge entre 2008 et 2011 dans notre service de MPR ont été repris. Les éléments étudiés étaient les données épidémiologiques, la présence de TVS, et de complications urinaires. Re´sultats.– Soixante et onze patients ont été suivis dans notre service (âge moyen 28 ans 11). Les TVS ont été explorés chez 24 patients. Du point de vue clinique, on rapporte 13 symptômes de la phase de remplissage et 15 symptômes de la phase mictionnelle. Des complications ont été retrouvées chez six patients sur le bas appareil urinaire, et 11 patients sur le haut appareil urinaire. Nous avons mis en évidence une insuffisance rénale mesurée à partir de la clairance de la créatinine sur 24 heures chez huit patients. Parmi les 47 autres patients, neuf avaient une symptomatologie urinaire à type d’incontinence ou rétention ou infection, mais non explorée. Conclusion.– Les TVS chez les patients adultes PC ne sont pas rares, ils peuvent être responsables de complications graves. L’insuffisance rénale est à rechercher car elle implique une adaptation des posologies médicamenteuse et si besoin une prise en charge spécifique. Il semble licite de mieux explorer ces TVS, d’autant plus si le patient est symptomatique. http://dx.doi.org/10.1016/j.rehab.2012.07.970
e381
Keywords: Orgasm; Vibrostimulation; Sexual rehabilitation; Spinal cord injury The literature on spinal cord injury (SCI) tends to investigate men or women, but rarely compares both sexes together. Clinical management similarly tends to differ among sexes, women with SCI being less exposed to various stimulation modalities than men with SCI in the hospital setting. After adapting our management to offer similar exposure, we compared the sexual capacity and perceived sensations of women and men with SCI. Sexual capacity during vibrostimulaiton showed that 77% of women with SCI obtained orgasm against 92% of men with SCI obtaining ejaculations. Blood pressure variations in women varied from 102/65 mmHg to 147/84 mmHg at orgasm, and in men from 113/72 mmHg to 142/90 mmHg at ejaculation. Sexual stimulation alone showed variations from 114/71 mmHg to 116/ 73 mmHg in women with SCI and 113/68 mmHg to 118/69 mmHg in men with SCI. Sensations perceived at climax showed 7.2 cardiovascular responses in women at orgasm against 6.4 in men at ejaculation; 10.3 contractions ou pulsations in women at orgasm and 10.3 in men at ejaculation; 7.6 autonomic responses in women at orgasm and 7.5 in men at ejaculation; 1.9 autonomic dysreflexia in women at orgasm against 5.2 in men at ejaculation. These findings show an improvement in the sexual capacity of women with SCI compared to the literature showing 50% of women with SCI capable of orgasm when no particular clinical management is offered. Blood pressure changes, while slightly lower in women at rest, is similar than men at climax, and the perceived sensations similar in both sexes. These findings support the neurophysiological model which we proposed on orgasm (supported by GENULF). Further reading Courtois F, et al. Sexual function and autonomic dysreflexia in men with spinal cord injuries: how to treat. Spinal Cord. En révision. Courtois F, et al. Assessing and conceptualizing orgasm following spinal cord injury. BJU 2011:DOI.10.11-j-1464. Courtois F, et al. Perceived physiological and orgasmic sensations at ejaculation in spinal cord injured men. JSM 2008;5(10):2419. Sipski LM, et al. Sexual arousal and orgasm in women: effects of spinal cord injury. Ann Neurol 2001;49:35.