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SÉLECTION DES ANALYSES DU CENTRE DE DOCUMENTATION DE LA SOFCOT
Dix personnes : quatre femmes et six hommes d’une trentaine d’années ayant des genoux normaux se sont prêtées à cette étude. L’examen s’est déroulé en position couchée sur le dos, le pied en appui sur une plaque donnant une force résultante constante de 13,6 kilos. Les images ont été obtenues dans cinq positions du genou fléchi entre -10 et 60 degrés de flexion. Les images ont ensuite été reconstruites en trois dimensions, normalisées et analysées. Les résultats sont très intéressants. La zone de contact fémoropatellaire augmente au fur et à mesure de la flexion. Elle passe de 200 millimètres carrés environ à zéro degré à plus de 560 millimètres carrés à 60 degrés de flexion. Le centre de la zone de contact se déplace en dedans et en arrière pour suivre la courbure condylienne. En toute logique, la flexion de la rotule suit la flexion du genou. En outre, la rotule s’incline vers l’intérieur au maximum de 4,2 degrés à 30 degrés de flexion pour revenir progressivement en position neutre à 60 degrés de flexion où elle se retrouve également en bascule inférieure de 35 degrés environ. Durant la flexion la rotule tourne également légèrement en dehors et se déplace vers le bas. Au cours de la flexion il se produit un léger mouvement de translation interne jusqu’à 30 degrés qui s’annule progressivement lorsque la flexion continue. Le commentaire des auteurs résume bien et explicite ces constatations : l’augmentation de la surface de contact en flexion diminue la pression unitaire, les différents mouvements de translation et de bascule rotulienne sont probablement dus aux variations de forme de la surface fémorale. Les mouvements rotuliens et les variations de surface d’appui lors du passage de l’extension à la flexion du genou expliquent parfaitement la douleur rotulienne à la descente des escaliers plutôt qu’à la montée où le genou passe de la flexion à l’extension avec une rotule bien à plat et une large surface d’appui. Ils mettent en garde contre les évaluations arthroscopiques réalisées le plus souvent en extension du genou : la bascule et la translation rotulienne étant physiologique dans cette position. Magnetic resonance imaging of patellofemoral kinematics with weight-bearing V.V. PATEL, K. HALL, M. RIES, C. LINDSEY, E. OZHINSKY, Y. LU, S. MAJUMDAR J Bone Joint Surg (Am), 2003, 85, 2419-2424.
Un inventaire des ménisques discoïdes : place de l’instabilité périphérique Après avoir rappelé les différentes classifications de cette malformation, les auteurs cherchent à déterminer la prévalence des instabilités périphériques de ces ménisques. Ils ont revu les 128 genoux des 112 patients qu’ils ont opérés entre 1993 et 2001 à un âge moyen de 10 ans (de 1 mois à 22 ans). Il y a 66 filles (56,9 %) et 46 garçons, 43 opérés du côté droit (49 %) et 65 à gauche, 16 opérés des 2 côtés (14,3 %). La morphologie du ménisque est documentée pour 87 des 128 ménisques discoïdes : 54 (62,1 %) sont des ménisques discoïdes complets et 33 sont incomplets. Une déchirure méniscale existe dans 89 des 128 ménisques. Une instabilité périphérique existe pour 36 (28,1 %) ménisques, 17 fois le long de l’attache du 1/3 antérieur, 4 fois à la
partie moyenne et 14 fois en arrière. Un seul cas a une désinsertion complète. Trente et un ménisques ont eu une refixation périphérique avec toutes sortes de techniques : 26 fois par arthroscopie et 5 par arthroscopie et mini ouverture. Cette instabilité périphérique est plus fréquents dans les ménisques complets (38,9 %) contre 18,2 % dans les formes incomplètes et un peu plus souvent chez les plus jeunes (moyenne d’âge 8,2 ans contre 10,7 ans). Les déchirures se voient à tout âge et sont aussi indépendantes du sexe. Les auteurs préconisent de classer les ménisques discoïdes en formes complètes et incomplètes, en formes stables et instables et en formes avec et sans déchirures. Un bilan précis impose de rechercher cette instabilité, en particulier chez les plus jeunes présentant un ménisque discoïde complet. Trente-deux références, dont une française. Discoid lateral meniscus: prevalence of peripheral rim instability K.E. KLINGELE, M.S. KOCHER, M.T. HRESKO, P. GERBINO, L.J. MICHELI J Pediat Orthop, 2004, 24, 79-82.
Prothèse totale du genou hémophilique : une intervention lourde mais bénéfique Les services d’orthopédie, de rhumatologie et d’hématologie du CHRU de Lille apportent conjointement les résultats de leur expérience des PTG dans l’arthropathie hémophilique. Si la durée de vie des hémophiles a augmenté grâce aux facteurs antihémophiliques (FAH), les détériorations articulaires par hémarthroses répétées se rencontrent plus souvent. Dix-sept PTG chez 12 patients ont été posées entre 1986 et 1996 et revues avec un recul moyen de 54 mois (8 à 132 mois : l1 ans). La moyenne d’âge était de 39 ans (22 à 51) à l’opération. Tous avaient un taux de FAH égal ou inférieur à 2 %. L’indication a été posée sur l’importance du retentissement fonctionnel en particulier sur la vie professionnelle. Les modalités de la prise en charge hématologique sont indiquées. L’intervention est compliquée par de fréquentes attitudes vicieuses avec flexum, valgus, rotation externe et parfois dislocations avec destructions articulaires plus importantes que les radios le laissaient prévoir. Une synovectomie aussi complète que possible a été pratiquée. Divers types de prothèses ont été utilisés, y compris une « Guépar ». La récupération fonctionnelle a été gênée par le mauvais état du quadriceps et 3 mobilisations sous AG furent nécessaires, dont 1 échec. Les complications furent surtout en rapport avec l’hémophilie. Il y eût 5 hémorragies dont 4 réopérées, 1 nécrose cutanée extensive guérie par oxygénothérapie hyperbare. Chez 2 opérés, l’apparition d’un anticoagulant circulant a obligé au recours à un centre spécialisé en cas d’hémorragies. Tous les opérés ont été convoqués en 1997 pour évaluation complète. Aucune P T n’avait été enlevée. Les hémarthroses avaient disparu pour 11 genoux opérés, étaient occasionnelles pour 3, fréquentes pour 2,1 et persistantes malgré une nouvelle synovectomie pour 1. Le score moyen de la Knee Society s’était amélioré de 37,61 points en préopératoire à 86 au dernier examen.