Une mesure du plaisir alimentaire pour des personnes âgées en situation de dépendance culinaire

Une mesure du plaisir alimentaire pour des personnes âgées en situation de dépendance culinaire

276 Congrès / Nutrition clinique et métabolisme 32 (2018) 231–338 Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’inté...

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Congrès / Nutrition clinique et métabolisme 32 (2018) 231–338

Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Remerciements Cette étude a rec¸u le soutien de l’Inra. ANSSD2017. https://doi.org/10.1016/j.nupar.2018.09.094 P109

Une mesure du plaisir alimentaire pour des personnes âgées en situation de dépendance culinaire N. Bailly 1,∗ , V. Van Wylmelbeke 2 , C. Sulmont-Rossé 3 , I. Maître 4 1 Laboratoire EA 2114 : “Psychologie des Âges de la Vie”, université Franc¸ois-Rabelais, Tours 2 Recherche Pôle Personnes Âgées, CHU Dijon Bourgogne et CSGA, AgroSup, CNRS, Inra 3 Inra, CSGA, Dijon 4 École supérieure d’agricultures (ESA)-Inra, SFR 4207 QUASAV, USC 1422 GRAPPE, Angers, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Bailly) Introduction et but de l’étude Bien vieillir suppose que soit maintenue le plus longtemps possible une prise alimentaire qui réponde aux besoins nutritionnels du corps vieillissant sans pour autant oublier les besoins hédoniques des personnes. L’avancée en âge amène les personnes à déléguer tout ou une partie des activités culinaires à un tiers. Cette « dépossession » alimentaire rend plus difficile l’accès au plaisir alimentaire. Le but de notre étude est de proposer une mesure du plaisir alimentaire pour des personnes en situation de dépendance alimentaire et d’étudier les liens entre le plaisir alimentaire et des données nutritionnelles, psychologiques et sociologiques. Matériel et méthodes Cent-quatre-vingt-dix-neuf personnes âgées vivant à domicile (M = 83,70 ans ± 7,62 ; [65–100] ; 70,9 % de femmes) et dépendantes pour leur alimentation (aides pour les courses ou la préparation des repas, service de portage de repas) ont été recrutés dans le cadre de l’enquête Réussir écologiquement une nutrition équilibrée et sensoriellement adaptée pour senior (RENESSENS). L’échelle d’expérience temporelle du plaisir (Gard et al., 2006) comprenant deux types de plaisir (anticipatoire et consommatoire) a été adaptée au plaisir alimentaire pour mesurer la capacité hédonique des personnes. La version initiale du questionnaire comporte 16 items : 8 relatifs au plaisir anticipatoire et 8 relatifs au plaisir consommatoire. D’autre part, le statut nutritionnel (MNA), l’appétit (SNAQ), le besoin de contrôle sur son alimentation, les styles de mangeur (viande, dessert, légumes, poisson. . .), la solitude lors des repas et les symptômes dépressifs (GDS) des participants ont été évalués. Résultats et analyse statistique Une analyse factorielle exploratoire suivie d’une analyse factorielle confirmatoire ont permis de valider une échelle de plaisir constituée de deux dimensions : plaisir consommatoire (5 items) et plaisir anticipatoire (5 items) avec une consistance interne satisfaisante. Nos résultats indiquent une diminution de la capacité à prendre du plaisir à manger chez les personnes âgées. Les deux dimensions du plaisir alimentaire sont liées positivement au besoin de contrôler son alimentation et à l’appétit. Les personnes qui ont de forts scores de plaisir consommatoire sont celles qui ont le meilleur statut nutritionnel, le moins de symptômes dépressifs et qui ne sont pas seules lors des repas. Enfin, les personnes qui se définissent comme aimant les desserts, les douceurs, les viennoiseries et les fruits sont celles qui ont les plus forts scores de plaisir anticipatoire tandis que les personnes qui aiment le pain, le fromage et les plats élaborées sont celles qui ont le plus fort score de plaisir consommatoire. Conclusion Cette étude a permis de valider une échelle de plaisir liée à l’alimentation chez des personnes âgées dépendantes pour leur alimentation. Même si avec l’âge, il semble bien qu’il y ait une perte de la sensibilité à éprouver du plaisir à manger (anhédonie

alimentaire) pour autant, nos résultats démontrent que prendre plaisir à manger peut contribuer et encourager une bonne alimentation. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Pour en savoir plus Gard D.E., Gard M.G., Kring A.M., & John O.P. Anticipatory and consummatory components of the experience of pleasure: A scale development study. Journal of Research in Personality 2006; 40(6), 1086-1102. https://doi.org/10.1016/j.nupar.2018.09.095 P110

Création et validation d’équations prédictives de mesure de la taille à partir de la hauteur talon-genou pour les personnes âgées d’Afrique Centrale P. Jésus 1,2,3,∗ , B. Marin 1,2 , S. Pilleron 1,2 , P. Fayemendy 1,2,3 , B. Ndamba-Bandzouzi 1,2,4 , P. Mbelesso 1,2,5 , P.M. Preux 1,2 , M. Guerchet 1,2 , J.C. Desport 1,2,3 1 Institut de neuroépidémiologie et neurologie tropicale, CNRS FR 3503 GEIST, université de Limoges 2 Inserm UMR1094, neuroépidemiologie tropicale, faculté de médecine 3 Unité de nutrition, CHU Limoges, Limoges, France 4 Service de neurologie, CHU de Brazzaville, Congo 5 Service de neurologie, hôpital Amitié, Bangui, République centrafricaine ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Jésus) Introduction et but de l’étude Nous avons retrouvé précédemment que la formule de Chumlea pour les noirs américains, validée pour la prédiction de la taille à partir de la hauteur talon-genou (HTG), ne fournit une bonne prédiction (± 5 cm) de la taille que dans 67 % des cas chez les personnes âgées (PA) d’Afrique Centrale (AC). Aucune formule n’est validée pour cette population. Le but de ce travail était de créer et valider une formule prédictive de la taille utilisant la HTG dans une population de PA d’AC. Matériel et méthodes L’étude EPIDEMCA, a été réalisée chez des 1754 PA de plus de 65 ans au Congo et en République Centrafricaine. Les PA incluses ont bénéficié d’une évaluation nutritionnelle avec mesure de la taille (cm) et de la HTG (cm). Les formules prédictives ont été créées à la suite d’une régression linéaire multiple selon le sexe, l’âge (ans) et la HTG à partir d’un sous-échantillon randomisé (n = 877). La précision de cette nouvelle formule a été testée sur l’autre moitié (n = 877). Des tests de corrélation intraclasse et le pourcentage de bonne prédiction ± 5 cm par rapport à la taille mesurée étaient calculés. Résultats et analyse statistique L’âge moyen était de 72,9 ± 6,5 ans et la taille moyenne de 157,4 ± 9,2 cm. La sex-ratio H/F était de 0,6 dans les deux pays. Une formule ajustée sur le sexe (FAS) a été créée : taille (cm) = 72,75 + (1,86 × HTG)–(0,13 × âge) + 3,41 [si homme] ainsi que deux formules stratifiées sur le sexe (FSS), pour les hommes : taille (cm) = 82,77 + (1,76 × HTG)–(0,14 * âge [ans]) ; pour les femmes : taille (cm) = 74,09 + (1,78 × HTG)–(0,09 × âge). Le pourcentage de prédiction et le coefficient de corrélation intraclasse des deux formules dans la population test sont présentés dans le Tableau 1. Le pourcentage de bonne prédiction ± 5 cm était de 71,3 % et de 70,9 % pour les formules FAS et FSS, respectivement. Le pourcentage de bonne prédiction était significativement meilleur avec les formules FAS et FSS par rapport à la formule CPNA (p = 0,008 et p = 0,01, respectivement). L’indice de masse corporelle et le statut nutritionnel n’étaient significativement pas différents que ce soit en utilisant la taille mesurée ou les tailles prédites (Tableau 1). Conclusion Les formules créées semblent applicables pour l’évaluation de la taille par la HTG chez les PA d’AC dans environ