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Communications orales / Revue du Rhumatisme 83S (2016) A81-A162
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Maladies systémiques et infections virales : étude de 95 observations S. Diallo* (1) ; M. Mbengue (2) ; R. Diallo (1) ; CAB. Diaw (1) ; M. Niasse (3) ; C. Diouf (1) (1) service de rhumatologie chu aristide le dantec, université cheikh anta diop, Dakar, Sénégal ; (2) Service de gstro-entérologie hoggy, Université Cheikh Anta Diop, Dakar, Sénégal ; (3) Service de rhumatologie, Cité Universitaire, Dakar, Sénégal *Auteur correspondant :
[email protected] (S. Diallo) Introduction. – Notre pays se caractérise d’une part par une endémicité pour l’infection par le virus de l’hépatite B (VHB), et dans une moindre mesure pour le virus de l’hépatite C (VHC), le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) ; d’autre part par une incidence croissante des maladies systémiques (MS) en raison de leur meilleure reconnaissance. L’objectif de ce travail était de déterminer le profil épidémiologique, diagnostique et thérapeutique des MS associées à des infections virales notamment par le VHB, le VHC, le VIH et le virus de la varicelle et du zona (VZV). Patients et Méthodes. – Étude rétrospective réalisée dans les services de Rhumatologie et de Médecine Interne du CHU Aristide Le Dantec entre Janvier 2000 et Juin 2016 où nous avons colligé les observations de MS et d’infections par le VHB, le VHC, le VIH et le VZV. Le diagnostic des MS a été retenu sur la confrontation d’arguments épidémiologiques, cliniques, paracliniques en accord avec leurs critères diagnostiques ou de classification usuels. Celui des infections virales avait reposé sur la sérologie. Pour chaque observation, avaient été analysées les données épidémiologiques, cliniques, paracliniques et évolutives sous traitement. L’analyse des données a été faite sur le logiciel SPSS version 20,0. Résultats. – Avaient été colligées 95 observations de MS associées à une infection virale. Les infections virales étaient dues : VHB (80 cas), VHC (3 cas), VIH (9 cas) et VZV (3 cas). L’infection par le VHB intéressait 63 femmes et 17 hommes d’âge moyen 46,8 ans (extrêmes : 20 ans et 96 ans). L’infection par le VHB était associée aux MS suivantes : connectivites 46 cas dont polyarthrite rhumatoïde (PR) : 22 cas, syndrome de Gougerot-Sjögren primitif (SGSP) : 12 cas, PR et SGS secondaire (SGSS) : 5 cas, périartérite noueuse (PAN) : 5 cas, polymyosite : 1 cas, sclérodermie et SGSS : 1 cas. L’infection par le VHC était associée à un pseudo-SGS dans tous les 3 cas : 2 femmes âgées respectivement de 54 ans et 65 ans et 1 homme âgé de 65 ans. Le diagnostic du pseudo-SGS était retenu sur l’association d’un syndrome sec, l’absence d’auto-Ac SSA ou SSB et une BGSA qui objectivait un grade II de Chisholm dans 2 cas et un grade III dans 1 cas). Un cancer primitif du foie était noté dans 1 cas (chez l’homme). L’infection par le VIH, due au VIH 1 dans 8 cas et au VIH 2 dans 1 cas, était associée aux MS suivantes : connectivites 5 cas dont PR et SGSS (2 cas), DILS (syndrome d’infiltration lymphocytaire diffuses) (2 cas), DILS et SAPL (syndrome des antiphospholipides) : 1 cas ; maladies auto-inflammatoires 4 cas dont arthrites réactionnelles (AR) : 3 cas et syndrome d’activation macrophagique (SAM) : 1 cas. L’infection par le VZV intéressait 3 patients : 2 femmes et 1 homme âgés respectivement de 63 ans, 85 ans et 70 ans. Tous les 3 présentaient un SGSP avéré de diagnostic retenu devant association d’un syndrome sec, positivité des Ac anti-SSA et BGSA de grade IV de Chisholm, traité par association corticoïdes, hydroxychloroquine et méthotrexate. L’expression de l’infection par le VZV était un zona ophtalmique dans 1 cas et un zona intercostal dans 2 cas. Le traitement associait celui de l’infection virale et celui des MS. Pour le VHB, 12 patients avaient bénéficié d’un traitement préemptif par le Ténofovir. Pour le VHC, 2 patients avaient été traités par Ribavirine et interféron. Pour le VIH, 9 patients avaient été traités par antirétroviraux. Pour le VZV, l’Aciclovir avait été utilisé. L’évolution fût dramatique dans 3 cas (VHC : 1 cas, VIH : 2 cas). Conclusion. – L’association infection virale et MS est une éventualité relativement fréquente dans notre pratique. Cette association peut
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engager le pronostic vital (cas des infections par le VHB ou VHC compliquées d’hépatopathies ou de l’infection par le VIH compliquée de DILS, de SAM ou de spondyloarthrites) ou entraver le bonne marche du traitement (les infections par le VHB, le VHC et VIH peuvent être un frein à l’utilisation des immunosuppresseurs). Conflit d’intérêt. – aucun Bibliographie [1] Mouthon L et al. Presse Med 2009 ; 38 : 232-4. [2] Girish MM. Rev Rhum 2003 ; 70 : 132-6. [3] Granel F et al. RMI 1995 ; 16 : 792. O.142
Une nouvelle méthode pour le diagnostic rapide d’arthrite septique utilisant la spectroscopie infra rouge JD. Albert* (1) ; M. Le Corvec (2) ; H. Tariel (2) ; A. JolivetGougeon (3) ; G. Coiffier (4) ; A. Martin (5) ; X. Guenoc (5) ; S. Jousse Joulin (6) ; T. Marhadour (7) ; E. Hoppe (8) ; B. Le Goff (9) ; C. Darrieutort-Laffite (9) ; M. Ferreyra (4) ; C. Guedes (10) ; C. David (10) ; P. Guggenbuhl (4) ; A. Perdriger (4) ; O. Loreal (11) (1) Rhumatologie, Hôpital Sud – CHU de Rennes, Rennes ; (2) 80 avenue des buttes de coesmes, Diafir, Rennes ; (3) Microbiologie, C.H.U de Rennes, Rennes ; (4) Rhumatologie, Hôpital Sud, Rennes ; (5) Rhumatologie, C.H. Yves le Foll, Saint-Brieuc ; (6) Service de Rhumatologie, C.H.U. la Cavale Blanche, Brest ; (7) Rhumatologie, CHU Brest, Brest ; (8) Rhumatologie, Centre Hospitalier Universitaire d’Angers, Angers ; (9) Service de Rhumatologie, C.H.U. Hôtel Dieu, Nantes ; (10) Service de Rhumatologie, C.H. Bretagne Atlantique, Vannes ; (11) Umr 991, INSERM, Rennes *Auteur correspondant : albert.
[email protected] (JD. Albert) Introduction. – L’objectif de cette étude était de confirmer la capacité de la spectroscopie infrarouge déportée à discriminer des échantillons de liquide synovial de patients atteints d’arthrite septique des autres causes d’épanchement articulaire. Patients et Méthodes. – Les liquides synoviaux de patients adressés dans pour une suspicion d’arthrite dans chacun des 6 centres hospitaliers participant à cette étude ont été recueillis, analysés et classés selon des procédures diagnostiques standard en arthrite septique ou non septique. Une analyse spectroscopique moyen infrarouge utilisant une fibre optique en verre de chalcogénure sur des échantillons de liquide synovial. Les spectres ont été normalisés et traités en dérivées secondes et les variables spectrales d’intérêt ont été sélectionnées pour construire un modèle discriminant permettant de classer les liquides en infecté ou non infecté. Résultats. – Nous avons recueilli 590 échantillons liquides synoviaux d’étiologies diverses dont 68 d’arthrites considérées comme septiques, 502 d’origine non septique (arthrites métaboliques, inflammatoires, arthropathie mécaniques) et 20 inclassés. 42 échantillons d’arthrites septiques documentées par l’examen bactériologique (culture ou PCR positive) et 487 échantillons de liquides non septiques ont été aléatoirement divisés en 2 lots : 2/3 ont été utilisés pour construire et calibrer un modèle discriminant, et 1/3 pour valider le modèle. Le modèle construit à partir de 355 échantillons dont 28 septiques permet d’obtenir une sensibilité de 96 %, une spécificité de 83 %, une aire sous la courbe ROC (AUROC) de 0,95. Seule une arthrite à Mycobacterium tuberculosis est mal classée. Sur un 2e groupe indépendant de 174 liquides synoviaux dont 14 septiques, le modèle permet d’obtenir une AUROC de 0,96, avec une sensibilité de 100 %, et une spécificité de 85 %. Discussion. – Le diagnostic d’arthrite septique constitue une urgence diagnostique et thérapeutique. Le diagnostic positif repose sur l’examen cytobactériologique du liquide articulaire. L’examen bactériologique direct est peu sensible, le résultat de la culture n’est obtenu qu’après plusieurs jours. Il y a un intérêt à porter un diagnostic positif d’infection articulaire avant le résultat de la culture afin d’orienter le
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patient vers un centre de soins spécialisé, mettre en œuvre un traitement et une surveillance adaptées ; il y a aussi un intérêt à écarter rapidement un diagnostic d’infection afin d’éviter une hospitalisation et un traitement inutile. La spectroscopie moyen infra-rouge déportée a été utilisée comme biomarqueur pour discriminer à partir d’échantillons biologiques des sujets pathologiques de sujets sains. Cette étude confirme à grande échelle que cette technique permet de distinguer avec une excellente spécificité et une bonne sensibilité les liquides synoviaux infectés des liquides synoviaux non-infectés, à l’exception d’une arthrite tuberculeuse. Cette technique pourrait permettre d’optimiser l’orientation immédiate des patients consultant pour une arthrite ; en cas d’infection l’examen bactériologique demeure indispensable pour identifier le germe et adapter l’antibiothérapie. Conclusion. – Cette étude confirme l’intérêt de la spectroscopie infrarouge déportée pour orienter le diagnostic d’une arthrite entre septique et non septique. Conflit d’intérêt. – HT, OL : intérèts dans l’entreprise DIAFIR ; MLC : employée par DIAFIR. O.143
Synovite à corps étranger : épidémiologie et principe de prise en charge M. Miladi (1) ; AA. Lahmar* (2) ; K. Habboubi (2) ; MA. Kedous (1) ; M. Abdelkafi (2) ; M. Mbarek (2) (1) Urgences, centre de traumatologie et des grands brulés de ben arous, ben arous, Tunisie ; (2) Orthopédie, centre de traumatologie et des grands brulés de ben arous, ben arous, Tunisie *Auteur correspondant :
[email protected] (AA. Lahmar) Introduction. – La survenue d’une arthrite ou d’une ténosynovite dans les suites d’une blessure par un végétal, d’un oursin ou une vive, ou encore une bavure métallique n’est pas un évènement exceptionnel. La notion d’une effraction cutanée évoque d’emblée une pathologie infectieuse. Une synovite a corps étranger ? Une mycobacte riose atypique ? Quelles mesures préventives préconiser face a ces différentes blessures ? La prise en charge de ces synovites d’inoculation est délicate du fait de la variété des pathogènes impliqués et du peu de spécificité des présentations cliniques. Matériel et Méthodes. – Il s’agit d’une étude rétrospective sur une dure e de 3 ans, nous avons recense les cas de suspicion d’arthrite septique des doigts pris en charges aux urgences du CTGB Ben Arous, et nous avons retenus les cas d’arthrite a piquant. Résultats. – Nous avons répertorié 50 cas d’arthrite sur plus de 200 consultants sur suspicion d’atteinte articulaire. Leur répartition en fonction de l’a ge fait apparaitre un pic de fréquence entre 22 et 29 ans. Il y a plus d’ atteinte du côté droit que gauche, L’articulation la plus atteinte est la métacarpo-phalangienne, vient ensuite l’inter-phalangienne proximale. Les étiologies étaient reparties comme suit 70 % épines végétales, 20 % bavures métalliques, 4 piqures par oursin et un cas de mycobactérie atypique. Parmi nos 50 patients : 40 ont présenté une arthrite aigue dans la première quinzaine et 10 ont présenté une synovite chronique froide. La prise en charge était dictée par l’évolution après traitement médical, pour les cas avec une évolution défavorable le traitement était chirurgical : synovectomie, lavage articulaire abondant, lavage de la gaine, prélèvements bactériologiques et anatomopathologiques.
Dans les 40 cas aigues le corps étranger était retrouve et le germe retrouve était le streptocoque (40 %) et Staphylocoque aureus (30 %), les 30 % restant avaient le plus souvent une culture poly microbienne. Les suites étaient favorables sous traitement par amoxicilline-acide clavulanique. Dans les 10 cas de synovite chronique froide, le corps étranger n’était pas retrouvé dans un cas sur deux, dans un cas nous avons retrouvé une mycobactérie atypique avec une évolution favorable sous clarithromycine et rifampicine. Conclusion. – Si la prise en charge d’une synovite d’inoculation demeure délicate du fait de la multiplicité des étiologies potentielles et du caractère aspécifique et souvent banal de la présentation clinique, l’application de quelques règles simples, sous formes d’organigrammes décisionnels permet d’éviter les principaux écueils Conflit d’intérêt. – aucun O.144
Rhumatisme post-streptococcique de l’adulte en milieu militaire : à propos de 65 cas A. Kherrab* (1) ; M. Ghazi (1) ; Y. Gamrani (1) ; H. Sahraoui (1) ; R. Niamane (1) (1) Service de rhumatologie, Hôpital Militaire Avicenne, Marrakech, Maroc *Auteur correspondant :
[email protected] (A. Kherrab) Introduction. – La prévalence du rhumatisme post-streptococcique a considérablement diminué dans les pays développés, mais cette pathologie sévit encore au Maroc malgré les efforts déployés par le ministère de la santé publique. La promiscuité, en particulier en milieu militaire, favorise l’émergence de cette affection chez le jeune adulte. Le but de ce travail est d’étudier les particularités du RPS chez l’adulte en milieu militaire marocain. Matériel et Méthodes. – C’est une étude rétrospective de 65 dossiers de rhumatisme post-streptococcique sur une période de 29 ans, au sein des services de Rhumatologie, de Médecine Interne et de Cardiologie de l’Hôpital Militaire Avicenne de Marrakech. Résultats. – L’âge moyen de nos patients était de 29,5 ans avec une nette prédominance masculine (92 %). Une infection pharyngée a précédée la symptomatologie chez 45 % des malades. L’atteinte articulaire était souvent sous la forme d’une polyarthrite (73 %) aigue (78 %). Le caractère fugace et mobile était noté respectivement dans 63 % et 54 % des cas. L’électrocardiogramme a révélé une anomalie du segment PR chez 5 malades. L’échocardiographie réalisée pour 78 % de nos patients a objectivé une valvulopathie chez 57 % des malades. Le syndrome inflammatoire biologique était souvent présent et les Anti-StreptoLysines O supérieurs à 400 UI/ml chez 56 % de nos malades. Tous nos patients ont été traités par pénicilline et la corticothérapie a été prescrite chez 79 % des patients. La chimioprophylaxie a été systématique. L’évolution a été souvent favorable, 4 cas de rechute ont été notés. Conclusion. – Le rhumatisme post-streptococcique continu d’être fréquent au Maroc. Son diagnostic est difficile en absence de critères diagnostiques spécifiques et pourrait être posé par excès. Il pose un problème de diagnostic différentiel surtout avec les arthrites réactionnelles et les spondyloarthrites et doit rester un diagnostic d’exclusion malgré le contexte épidémiologique. L’atteinte cardiaque, rare au cours du RPS de l’adulte, ne l’est pas dans notre série. La chimioprophylaxie doit rester systématique pour éviter les rechutes. Conflit d’intérêt. – aucun