Céphalées d’origine ORL

Céphalées d’origine ORL

Annales françaises d’oto-rhino-laryngologie et de pathologie cervico-faciale 133 (2016) 192–193 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedir...

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Annales françaises d’oto-rhino-laryngologie et de pathologie cervico-faciale 133 (2016) 192–193

Disponible en ligne sur

ScienceDirect www.sciencedirect.com

Quel est votre diagnostic ?

Céphalées d’origine ORL夽 D.T. Ginat a,∗ , S.-K. Lee b , F. Baroody c a

Department of Radiology, Pritzker School of Medicine, University of Chicago, 5841, South Maryland Avenue, Chicago 60637, IL, États-Unis Department of Radiology, Division of Interventional Neuroradiology, Pritzker School of Medicine, University of Chicago, 5841, South Maryland Avenue, Chicago 60637, IL, États-Unis c Department of Surgery, Division of Otolaryngology, Pritzker School of Medicine, University of Chicago, 5841, South Maryland Avenue, Chicago 60637, IL, États-Unis b

1. Description Il s’agit d’un homme de 50 ans avec des antécédents d’hypertension artérielle ayant présenté initialement une céphalée rétro-orbitaire d’installation progressive du côté gauche et traité en première intention par Imitrex® . Les céphalées se sont progressivement aggravées et un trismus, une fièvre à 39,3 ◦ C, un

œdème de l’hémiface gauche, un engourdissement de la lèvre supérieure gauche, une tachycardie et une leucocytose sont apparus. Le patient a déclaré n’avoir subi ni traumatisme facial ni soins dentaires récents. L’examen a révélé une sensibilité à la palpation de l’hémiface gauche mais pas d’écoulement purulent ni de caries. Un scanner du massif facial avec injection de produit de contraste a été réalisé (Fig. 1a et b).

Fig. 1. Tomodensitométrie des sinus en coupe axiale après injection de produit de contraste dans les fenêtres de tissus mous (A) et d’os (B). Les images montrent une opacification complète du sinus maxillaire gauche, un abcès avec rehaussement périphérique dans l’espace masticateur médial gauche (flèche), un œdème périphérique étendu et une lyse de la paroi postérieure du sinus maxillaire gauche (tête de flèche).

2. Question DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.anorl.2015.03.012. 夽 Ne pas utiliser pour citation la référence franc¸aise de cet article mais celle de l’article original paru dans European Annals of Otorhinolaryngology Head and Neck Diseases en utilisant le DOI ci-dessus. ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D.T. Ginat). http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2015.11.001 ´ ´ 1879-7261/© 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits reserv es.

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D.T. Ginat et al. / Annales françaises d’oto-rhino-laryngologie et de pathologie cervico-faciale 133 (2016) 192–193

3. Réponse Le patient avait une sinusite bactérienne aiguë avec lyse osseuse et abcès de l’espace masticateur médial sans signe de pathologie dentaire. Un drainage percutané a été réalisé suivi d’un débridement du sinus par chirurgie assistée par ordinateur associé à un drainage de l’abcès résiduel au niveau de l’espace masticateur gauche. En parallèle, le patient a rec¸u un traitement par vancomycine et Zosyn® et une amélioration des symptômes a été constatée. L’examen bactériologique direct avec coloration de Gram a révélé de nombreux cocci et bacilles Gram positifs et, après mise en culture, de Eikenella corrodens et des streptocoques alphahémolytiques ont été identifiés. Les abcès de l’espace masticateur sont peu fréquents et tendent à être d’origine dentaire, c’est la raison pour laquelle ils impliquent le plus souvent les muscles ptérygoïdiens médians et latéraux [1]. Dans le cas présent, il n’y avait aucun signe de pathologie dentaire bien que nous suspectons une érosion infra-clinique de la muqueuse buccale d’apparition antérieure ayant provoqué la dissémination de microorganismes de la cavité orale. L’imagerie a plusieurs objectifs dans l’évaluation des infections cervicales profondes. Elle sert notamment à confirmer le diagnostic évoqué à l’examen clinique, à faire le bilan d’extension locale

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de la maladie, à identifier les complications associées, à faire la distinction entre abcès collectés drainables et cellulite, et à surveiller l’évolution de l’infection [2–4]. La tomodensitométrie avec injection intraveineuse de produit de contraste est utile pour différencier l’abcès de la cellulite et peut révéler des lyses osseuses et une thrombophlébite associées [2]. L’IRM est particulièrement utile en cas de suspicion d’extension à la base du crâne et intracrânienne de l’infection [2]. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] Schuknecht B, Stergiou G, Graetz K. Masticator space abscess derived from odontogenic infection: imaging manifestation and pathways of extension depicted by CT and MR in 30 patients. Eur Radiol 2008;18:1972–9. [2] Maroldi R, Farina D, Ravanelli M, et al. Emergency imaging assessment of deep neck space infections. Semin Ultrasound CT MR 2012;33:432–42. [3] Wang B, Gao BL, Xu GP, et al. Images of deep neck space infection and the clinical significance. Acta Radiol 2014;55:945–51. [4] Hardin CW, Harnsberger HR, Osborn AG, et al. Infection and tumor of the masticator space: CT evaluation. Radiology 1985;157:413–7.