Évolution de la sensibilité aux antibiotiques de Streptococcus pneumoniae de 1997 à 2004, à l'Hôtel-Dieu de France, centre hospitalier universitaire au Liban

Évolution de la sensibilité aux antibiotiques de Streptococcus pneumoniae de 1997 à 2004, à l'Hôtel-Dieu de France, centre hospitalier universitaire au Liban

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Pathologie Biologie 54 (2006) 591–595 http://france.elsevier.com/direct/PATBIO/

Évolution de la sensibilité aux antibiotiques de Streptococcus pneumoniae de 1997 à 2004, à l’Hôtel-Dieu de France, centre hospitalier universitaire au Liban Evolution of the antibiotic resistance of Streptococcus pneumoniae from 1997 to 2004 at Hôtel-Dieu de France, a university hospital in Lebanon D. Karam Sarkisa,b,*, A. Hajja, A. Adaiméa a

Faculté de pharmacie, université Saint-Joseph, Liban b Hôpital Hôtel-Dieu de France, Liban Disponible sur internet le 09 octobre 2006

Résumé Des taux variables de pneumocoque à sensibilité diminuée à la pénicilline (PSDP) sont reportés dans le monde, alors que la résistance de Streptococcus pneumoniae à la ceftriaxone et au céfotaxime semble en augmentation constante. Notre objectif est de décrire l’évolution de la résistance de S. pneumoniae dans notre hôpital, de janvier 1997 à décembre 2004. Cinq cent quatre-vingt-deux souches, isolées chez des patients hospitalisés ou non, atteints d’affections pulmonaires, otites, bactériémies ou méningites sont étudiées. Les CMI de la pénicilline G, l’ampicilline et la ceftriaxone ont été déterminées par E-test®. L’érythromycine, le cotrimoxazole, la tétracycline et la rifampicine étaient testés par diffusion en milieu gélosé, selon les recommandations du CA–SFM. Le pourcentage de PSDP variait entre 49,6 et 69,5 % ; la majorité des souches résistantes étaient isolées d’otites récidivantes. Les PSDP avaient des taux stables, alors que les souches totalement résistantes ont significativement diminué. La résistance à l’ampicilline a également conservé des taux stables avec une diminution des pneumocoques entièrement résistants. Les souches intermédiaires à la ceftriaxone ont baissé significativement, alors que celles entièrement résistantes n’ont pas été détectées, hormis une seule souche en 1999. La résistance (I + R) au cotrimoxazole et à la tétracycline était quasiment stable, mais celle à l’érythromycine a augmenté pour atteindre 43 % des souches isolées en 2004. Malgré leur usage limité au Liban, les résistances à la clindamycine et spiramycine ont nettement augmenté, surtout en 2003–2004. S. pneumoniae était toujours sensible à la rifampicine et la lévofloxacine, avec des taux de résistance inattendus (1 et 5 %) pour la rifampicine en 2002 et 2003. © 2006 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Abstract Various rates of Streptococcus pneumoniae with diminished susceptibility to Penicillin G (PNSP) are reported worldwide, while resistance to cefotaxime and ceftriaxone is actually increasing among S. pneumoniae. The aim of this survey was to determine the evolution of the susceptibility and resistance of S. pneumoniae at our hospital, throughout the years 1997-2004. 582 S. pneumoniae strains, isolated from different patients with pulmonary disease, otitis media, bacteremia and/or meningitis have been observed. MIC to benzylpenicillin (P), ampicillin (AMP) and ceftriaxone (CRO) were determined by E-TEST®. Susceptibility to erythromycin (ERY), cotrimoxazole (SXT), tetracycline (TE) and rifampicin (RA) were determined by agar diffusion. All tests were interpreted according to CA-SFM guidelines. The percentage of PNSP varied between 49.6 and 69%. S. pneumoniae with reduced susceptibility to benzylpenicillin had stable rates, while fully resistant S. pneumoniae decreased significantly. Resistance to ampicillin varied alongside with penicillin with a decrease of fully resistant S. pneumoniae. Strains intermediate to ceftriaxone also decreased significantly while those fully resistant were not detected, except for 1999 (1 strain). The resistance (I + R)

* Auteur

correspondant. Faculté de pharmacie, campus des sciences médicales, rue de Damas, BP 11-5076, 1107 2180 Riad-el-Solh, Beyrouth, Liban. Adresse e-mail : [email protected] (D. Karam Sarkis).

0369-8114/$ - see front matter © 2006 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.patbio.2006.07.019

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to SXT and TE remained stable with small variations, but resistance to ERY increased up to 43% of isolated strains in 2004. Resistance to LVX and RA was absent, with unexpected levels for RA (1 and 5%) in 2002 and 2003. © 2006 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : PSDP ; Pénicilline G ; Résistance Keywords: PNSP; Benzylpenicillin; Resistance

1. Introduction La sensibilité des pneumocoques aux bêtalactamines a largement évolué durant ces dernières années. Actuellement, nous assistons à une augmentation du nombre de souches de Streptococcus pneumoniae de sensibilité diminuée à la pénicilline (PSDP), avec une émergence de souches résistantes aux pénicillines et aux céphalosporines de troisième génération. L’antibiothérapie non contrôlée et parfois abusive, notamment dans les infections respiratoires et les otites moyennes aiguës, serait la cause principale de la diminution de la sensibilité du pneumocoque à la pénicilline [1]. Cette évolution concerne non seulement les souches isolées chez les patients hospitalisés mais également celles isolées chez les patients ambulatoires et dans les infections communautaires, posant ainsi un vrai problème de santé publique [2]. L’objectif de cette étude est de décrire l’évolution de la résistance de S. pneumoniae dans un centre hospitalier universitaire libanais qui est l’Hôtel-Dieu de France, pendant la période de janvier 1997 à décembre 2004. 2. Matériel et méthodes Cette étude a porté sur huit ans, durant lesquels 582 souches de S. pneumoniae ont été isolées chez des patients hospitalisés atteints d’affections pulmonaires, otites moyennes aiguës, bactériémies et/ou méningites ainsi que chez des patients ambulatoires atteints d’affection pulmonaire ou d’otite moyenne aiguë. Les cultures étaient faites sur gélose trypcase soja ANC avec 5 % de sang de mouton, en anaérobie. L’identification était confirmée par la sensibilité à l’optochine, le Slidex PneumoKit® et les galeries API 20 Strep® de bioMérieux. Le sérotypage n’a pas été fait, suite à la non-disponibilité des sérums. La sensibilité aux différents antibiotiques a été déterminée dans un premier temps, après l’élimination des doublons, par un antibiogramme standard (technique de diffusion en milieu gélosé Mueller-Hinton additionné de 5 % de sang). Les antibiotiques testés étaient la benzylpénicilline (P), l’ampicilline (AMP), l’oxacilline 5 μg, la ceftriaxone (CRO), la kanamycine (1000), la streptomycine (SM 500), la gentamicine (GN 500), la vancomycine (VA), la tétracycline (TE), l’érythromycine (ERY), la clindamycine (CLI), la spiramycine (SP), le cotrimoxazole (SXT), la rifampicine (RA) et la lévofloxacine (LVX) [3–5]. Les diamètres d’inhibition sont interprétés selon les critères du Comité de l’antibiogramme de la Société française de microbiologie (CA–SFM).

Les CMI à la pénicilline, ampicilline, ceftriaxone et lévofloxacine ont été déterminées pour toutes les souches de pneumocoques même quand le diamètre d’inhibition à l’oxacilline était supérieur à 26 mm par la méthode E-Test (biodisques) afin d’avoir une idée des CMI des souches au Liban [6]. L’interprétation a été faite selon les recommandations du comité de l’antibiogramme de la Société française de microbiologie, soit : ● sensible : CMI inférieure ou égale à 0,06 pour la pénicilline et inférieure ou égale 0,5 pour ampicilline, ceftriaxone et inférieure ou égale 2 pour lévofloxacine ; ● PSDP : CMI comprise entre 0,12 et 1 pour la pénicilline ; ● résistant : CMI supérieure à 1 pour la pénicilline et supérieure à 2 pour ampicilline, ceftriaxone et lévofloxacine. La souche S. pneumoniae ATCC 49119 était utilisée pour le contrôle de qualité. 3. Résultats Nos résultats montrent d’abord une grande variabilité dans le nombre de souches de pneumocoques isolées à l’hôpital ; un pic est obtenu en 1999, par la suite le nombre a commencé à diminuer pour atteindre 38 souches en 2004. Le taux de PSPD est fluctuant, avec un pic à 59 % en 2002. Le taux de sensibilité diminuée à l’ampicilline a atteint un maximum de 20 % en 2001, accompagné du taux le plus élevé de sensibilité diminuée à la ceftriaxone et du taux le plus élevé de résistance à la pénicilline, avec deux autres pics en 1997 et 1999, accompagné à chaque fois d’un taux élevé de résistance à la pénicilline (Tableau 1). Le Tableau 2 montre l’évolution des taux de résistance des souches de pneumocoque aux différents antibiotiques testés ; une nette augmentation de la résistance aux macrolides : de 11,5 à 43 % en 2004. Une nette augmentation de la résistance Tableau 1 Pourcentages de résistance de S. pneumoniae Année 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Nombre de souches 52 79 102 94 91 59 67 38

P PSPD 42 56 55 54 47 59 53 50

R 7,6 13 8,8 2,1 16 3 2 0

PSD 13,4 29 21 10,6 20 16 26 13

AMP R 3,8 1,2 1 1,1 1,1 1,6 0 0

PSD 5,7 25 2,9 2,1 5,8 1,6 0 0

CRO R 0 0 0,9 0 0 0 0 0

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Tableau 2 Pourcentages de résistance de S. pneumoniae Année

Nombre de souches

1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

52 79 102 94 91 59 67 38

ERY I+R 11,5 16 10 18 18 24 39 43

SXT I+R 53 74 44 46 61 67 67 61

TE I+R 26 25 20 10 12 31 12 19

RA I+R 0 0 0 0 0 1 5 0

LVX – – – – 0 0 0 0 0

CLI – – – – 20 16 24 35 37

SP – – – – 24 19 27 47 43

Tableau 3 Pourcentages de résistance de S. pneumoniae Année 1997 1998 1999 2000

Nombre de souches 52 79 102 94

S 1,6 4 6 5,5

TE I+R 35,4 50 59 55

S 4,7 4 4,5 4,2

ERY I+R 16 50 63 60

S 14,2 33 40 42

SXT I+R 80 94 93 91

à la clindamycine et à la spiramycine, alors que toutes les souches sont restées sensibles à la lévofloxacine. La résistance au cotrimoxazole et à la tétracycline est variable et ne présente pas une variabilité régulière. Il est à noter que la résistance des pneumocoques aux macrolides, cotrimoxazole et tétracyclines est de loin plus importante chez les souches de sensibilité diminuée et les souches résistantes que chez les souches normalement sensibles à la pénicilline. Le Tableau 3 montre clairement sur quatre ans, la différence de sensibilité des souches de pneumocoque péni S et PSPD vis-à-vis des autres antibiotiques comme l’érythromycine, la tétracycline et le cotrimoxazole. Les résultats présentés dans les Figs. 1, 2 et 3, montrent une diminution nette du nombre de souches résistantes à la pénicilline, intermédiaires à l’ampicilline et à la ceftriaxone, ce qui peut être dû à la mise en place de protocoles d’antibiothérapie stricts en ce qui concerne les infections à pneumocoques surtout lorsqu’il s’agit du traitement des otites moyennes récidivantes qui représentent un fort pourcentage d’infections à PSPD. Les Figs. 4 et 5 montrent l’évolution de la résistance de S. pneumoniae vis-à-vis du cotrimoxazole, la tétracycline, la rifampicine, l’érythromycine, la clindamycine et la spiramycine, avec une nette augmentation de la résistance pour ces trois dernières molécules. Pour ce qui est de la variabilité de la résistance entre les souches isolées chez les hommes et celles isolées chez les femmes, sur quatre ans, il ne semble pas y avoir une relation entre le sexe et la résistance des souches isolées, comme le montrent les Figs. 6 et 7, en revanche, le nombre de souches isolées chez les hommes (146 souches) est plus important que celui isolées chez les femmes (90 souches). Pour ce qui est de l’âge, le nombre de souches isolées chez les enfants est de 173, alors que uniquement 63 souches ont été isolées chez les adultes.

Fig. 1. Évolution de la résistance de S. pneumoniae à la pénicilline G.

Fig. 2. Évolution de la résistance de S. pneumoniae à l’ampicilline.

Fig. 3. Évolution de la résistance de S. pneumoniae à la ceftriaxone.

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Fig. 4. Évolution de la résistance de S. pneumoniae.

Fig. 5. Évolution de la résistance de S. pneumoniae.

Fig. 8. Évolution de la sensibilité du pneumocoque chez les enfants. Fig. 6. Évolution de la sensibilité du pneumocoque chez les hommes.

Fig. 9. Évolution de la sensibilité du pneumocoque chez les adultes.

Fig. 7. Évolution de la sensibilité du pneumocoque chez les femmes.

Les souches isolées chez les adultes et chez les enfants (Figs. 8 et 9) montrent une légère différence quant au nombre de souches résistantes qui reste plus important chez les enfants que chez les adultes.

4. Discussion Les souches de pneumocoque isolées à l’Hôtel-Dieu de France à Beyrouth ressemblent du point de vue épidémiologie et sensibilité aux souches isolées dans beaucoup d’autres pays où la tendance actuelle est l’émergence de souches de sensibilité diminuée à la pénicilline, voire des souches résistantes [1,

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6–8]. Cela est probablement dû à l’usage abusif des antibiotiques et le Liban ne fait pas exception quant à l’abus dans la prescription et à l’usage. Le pourcentage de PSDP variait entre 49,6 et 69,5 %, alors que la majorité des souches résistantes étaient isolées d’otites moyennes aiguës récidivantes. S. pneumoniae à sensibilité diminuée à la pénicilline G avait des taux stables, comparé aux souches résistantes qui ont diminué significativement excepté un pic de souches résistantes en 2001. Les souches intermédiaires ou de sensibilité diminuée à l’ampicilline ont également conservé des taux stables comme la pénicilline, avec une diminution des pneumocoques résistants [2]. Les souches intermédiaires à la ceftriaxone ont elles aussi baissé significativement, alors que celles entièrement résistantes n’ont pas été mises en évidence, hormis une seule souche en 1999. La résistance (I + R) au cotrimoxazole et à la tétracycline est demeurée stable avec des variations minimes. Par ailleurs, la résistance à l’érythromycine a augmenté pour atteindre 43 % des souches isolées en 2004. Malgré leur usage limité au Liban, la résistance à la clindamycine et spiramycine a nettement augmenté, surtout en 2003– 2004 [6]. S. pneumoniae était toujours sensible à la rifampicine, mais avait des taux de résistance inattendus (1 et 5 %) en 2002 et 2003. La résistance à la lévofloxacine n’a pas été mise en évidence. 5. Conclusion Ces résultats justifient l’usage de l’ampicilline et/ou l’amoxicilline et la ceftriaxone (avec des doses plus élevées pour les souches intermédiaires) dans le traitement des infections dues à des PSDP [8,9]. Ces résultats illustrent aussi les avantages d’un dialogue constant (nouveau protocole de traitement établi en 2001)

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entre microbiologistes et cliniciens, menant ainsi à des approches thérapeutiques continuellement adaptées et améliorées pour le traitement des infections à pneumocoque ou à autre agent infectieux. Références [1] Pérez-Trallero E, Fernández-Mazarrasa C, García-Rey C, Bouza C, Aguilar L, García-de-Lomas J, et al. Antimicrobial Susceptibilities of 1,684 Streptococcus pneumoniae and 2,039 Streptococcus pyogenes Isolates and Their Ecological Relationships: Results of a 1-Year (1998–1999) Multicenter Surveillance Study in Spain. Antimicrob Agents Chemother 2001;45:3334–40. [2] Corrihons V, Abinars A, Arminaud du Chatelet A, Barbeau P, Bezian MC, Boineau F, et al. Enquête épidémiologique régionale sur la résistance aux antibiotiques de Streptococcus pneumoniae : résultats de l’observatoire pneumocoque région Aquitaine. Med Mal Infect 1997;27 (Spécial):16–23. [3] May C, Bellon O, Lagier E, Lefrand H, Brisou P, Michel Nguyen A, et al. Observatoire régional du pneumocoque. Bilan 1995 de la région provençale. Méd Mal Infect 1997;27(Spécial):24–30. [4] Weber M, Roussel-Delvallez M, Lauran G, Fosse T, Dupont MJ, Perez R, et al. Enquêtes épidémiologiques régionales sur la résistance aux antibiotiques de S. pneumoniae : résultats préliminaires de six observatoires régionaux. Méd Mal Infect 1997;27(Spécial):7–15. [5] Aucher P, Piron C, Laland C, Fauchère JL. Enquête épidémiologique sur la résistance de Streptococcus pneumoniae aux antibiotiques en région Poitou-Charentes. Med Mal Infect 1997;27(Spécial):31–7. [6] Uwaydah M, Mokhbat JE, Karam-Sarkis D, Baroud-Nassif R, Rohban T. Penicillin-resistant Streptococcus pneumoniae in Lebanon: the first nationwide study. Int J Antimicrob Agents 2006;27(3):242–6. [7] Bedran MB, Camargos PA, Leocadio Filho G, Bedran RM, Najar HC. Susceptibility of Streptococcus pneumoniae to penicillin in the state of Minas Gerais, Brazil from 1997–2004. Braz J Infect Dis 2005;9(5):390– 7. [8] Lynch 3rd JP, Zhanel GG. Escalation of antimicrobial resistance among Streptococcus pneumoniae: implications for therapy. Semin Respir Crit Care Med 2005;26(6):575–616. [9] Demachy MC, Vernet-Garnier V, Cottin J, Cattier B, Chardon H, Chomarat M, et al. Antimicrobial resistance data on 16,756 Streptococcus pneumoniae isolates in 1999: a Pan-Regional Multicenter Surveillance Study in France. Microb Drug Resist 2005;11(4):323–9.