S18
JDIP 2014
Les patients, dans leur immense majorité, recherchent un résultat naturel et personnalisé, lequel impose le respect des expressions faciales et du langage émotionnels du visage, par opposition à un aspect figé ou stéréotypé toujours redouté. Par ailleurs, la connaissance des expressions faciales émotionnelles permet de mieux identifier les expressions négatives liées au vieillissement (fatigue, tristesse, sévérité, etc.). Ces expressions sont identifiées et perc ¸ues émotionnellement comme négatives par les patients eux-mêmes et par l’entourage. Il se crée ainsi pour le patient un véritable décalage entre l’image et la personnalité, à l’origine d’une perte d’estime de soi et de qualité de vie. Ainsi, le rôle de l’expert dans la prise en charge du vieillissement facial est de faire le lien entre l’analyse séméiologique du vieillissement facial et l’identification des expressions négatives liées au vieillissement. La bonne compréhension par le patient de cette étape d’analyse est cruciale : elle permettra d’asseoir la stratégie thérapeutique et de proposer un plan de traitement global et personnalisé auquel il adhérera d’autant mieux qu’il en percevra la finalité. Il s’agit de prendre en compte une demande avant tout d’ordre émotionnel, de la traduire objectivement par une analyse séméiologique partagée, de proposer des actes techniques adaptés qui permettront d’obtenir un résultat dont la perception par le patient sera à nouveau d’ordre émotionnel. Cette séquence : demande d’ordre émotionnel/abord médico-technique/résultat d’ordre émotionnel positionne bien le rôle de l’expert dans la prise en charge de son patient (Fig. 1 et 2).
Figure 1.
Avant traitement.
Figure 2. Après traitement. Traitement global du visage par la toxine botulinique et les acides hyaluroniques avant et 15 jours après : on observe la correction des expressions négatives au repos et le maintien des expressions faciales émotionnelles avec le naturel du résultat (Coll. Thierry Michaud).
L’étude de la dynamique faciale est donc essentielle aujourd’hui pour permettre de respecter les expressions faciales émotionnelles et le langage émotionnel du visage, élément essentiel de la communication interpersonnelle. Elle permet aussi d’identifier et de corriger les expressions négatives liées au vieillissement, source d’une perte d’estime de soi et d’une altération de la qualité de vie. Elle répond ainsi à l’une des préoccupations majeures des patients : la recherche d’un résultat naturel et harmonieux. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.04.022
Formations Médicales Pratiques du gDEC 10 h 30—12 h 30 Cosmétologie, présent et futur FMP-GDEC04-1
L’accompagnement cosmétologique des actes esthétiques. La cosmétique : un allié précieux pour nos actes esthétiques A. Ehlinger-Martin Thionville, France Mots clés : Cosmétiques ; Actes esthétiques ; Gestion des suites La réalisation d’actes esthétiques est en constante augmentation et évolution. Les patients veulent des actes sûrs et des suites les plus simples possibles. Les cosmétiques peuvent nous aider en « pré-acte » et en « postacte ». Préparer sa peau avant un acte, en particulier peeling, laser, potentialise l’acte et favorise la cicatrisation, en qualité et en durée. La première consultation nous permet d’analyser la peau du patient et de prescrire un soin adapté durant une période minimum de 15 jours. En pré-peeling que ce soit un peeling à l’acide glycolique ou TCA (acide trichloracétique), une crème avec des acides de fruits sera appliquée de fac ¸on quotidienne. La concentration sera définie en fonction du type de peau. L’évolution actuelle montre une meilleure tolérance des AHA par leur adjonction de produits saponifiants. Les concentrations sont moins élevées mais aussi efficaces pour une meilleure tolérance, avec des véhicules qui permettent une meilleure pénétration en profondeur. Les peelings TCA peuvent être précédés de l’application d’une crème à base de vitamine A ou d’une crème à base de rétinol dont l’adjonction d’émollients de polarité spécifique permet de diminuer par deux les concentrations de rétinol et d’assurer une meilleure tolérance avec une même efficacité. Les soins post-actes permettent de donner un meilleur confort pour la patiente, et de diminuer les suites (Fig. 1 et 2). Toutes les enquêtes le montrent, l’importance des suites est un élément primordial dans la décision de faire un acte esthétique. Si les suites sont très importantes, les patients attendront beaucoup plus longtemps avant de renouveler un acte, même si le résultat est satisfaisant. Les suites importantes sont un véritable frein pour les patients. Les produits utilisés doivent avoir fait preuve de leur innocuité, ils sont appliqués sur une peau lésée, avec érythème et œdème. Afin de recommander un produit nous devons baser notre sélection des produits sur la présence d’études cliniques qui démontrent la tolérance et l’efficacité ces produits.
JDIP 2014
Figure 1. Photo Peeling TCA 18 %. Érythème post-traitement immédiat.
S19 Quelques schémas simples pour prescrire ces produits. La prescription doit être adaptée à la chronobiologie cutanée : — les mitoses épidermiques ont leur pic d’activité à 1 h du matin ; — le flux sanguin a son pic circadien entre 23 h et 4 h du matin ; — un pic d’absorption des substances vers 4 h du matin. Le matin, on hydrate et protège des agressions extérieures. Le soir, on « corrige », on « nourrit » la peau. L’évolution formulation de plus en plus stable permettant une meilleure pénétration. Les concentrations de produits actifs peuvent être moins importantes et donc moins irritantes avec une efficacité équivalente voire supérieure. Vingt à 35 ans : — matin, hydratation, écran solaire ; — soir AHA (alpha hydroxy acides) en cure de 6 mois. Trente-cinq à 45 ans : — hydratation, crème à la vitamine C le matin, protection solaire ; — retinaldehyde ; — retinol ; — AHA en cure de 6 mois. Plus de 45 ans : — hydratation, crème à la vitamine C le matin protection solaire ; — retinol 1re intention ; — retinaldehyde. L’avenir : la nanocosmétique, les nanoparticules ont déjà envahi nos écrans solaires. Un bémol : leur pénétration en profondeur et le risque cancérigène doivent être appréciés. L’acide hyaluronique est un de nos alliés le plus précieux dans nos actes esthétiques. Un acide hyaluronique réticulé et pénétrant dans le derme voici le constituant de nos prochaines crèmes. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.04.024
Formations Médicales Pratiques du Groupe Laser 10 h 30—12 h 30 Lasers ablatifs : du médical à l’esthétique FMP-LASER03 Figure 2. Photo 6 jours post-peeling.
Lasers ablatifs du médical à l’esthétique
http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.04.023
a
FMP-GDEC04-2
Pour une prescription cosmétique simple efficace dans la prise en charge du vieillissement cutané A. Ehlinger Thionville, France Mots clés : Vieillissement cutané ; Cosmétiques Le dermatologue est en première ligne dans le conseil antivieillissement ou anti-âge. Les patients sont perdus dans cette « jungle des cosmétiques » et requièrent notre expertise. C’est très souvent à la fin d’une consultation que le patient nous demande un conseil antiâge. Intérêts principaux des cosmétiques : — maintenir l’intégrité de la barrière cutanée modifiée tous les jours par l’environnement ; — induire une sensation de bien-être ; — améliorer la qualité de vie ; — prévention et réparation du vieillissement cutané. On peut parler d’évidence-based cosmétique. Les cosmétiques doivent prouver leur efficacité par des études cliniques.
S. Lafaye a , N. Gral b , B. Pusel c Plateforme laser, Paris, France b Centre dermatologique esthétique et laser, Grenoble, France c Plateforme laser, Saint-Paul-de-Vence, France
Mots clés : Laser CO2 ; Lasers ablatifs ; Lasers fractionnés Utilisés depuis le début des années 80 pour des traitements médicaux, les lasers ablatifs ont été appliqués en esthétique au relissage cutané. Lasers CO2 continus (longueur d’onde de 10 600 nm). Ils vaporisent avec effet de photocoagulation associé. Leur objectif : ablation progressive de l’épiderme et du derme aboutissant à une destruction de la lésion cutanée bénigne. Lasers Erbium : Yag (longueur d’onde de 2940 nm). Ils ont une affinité pour l’eau 10 fois supérieure aux lasers CO2, d’où un effet ablatif pur par vaporisation des tissus ne permettant pas ou peu de diffusion thermique périphérique. L’ablation est progressive et contrôlée couche par couche. Ils sont utilisés pour traiter les cicatrices (acné, brûlures, lésions cutanées bénignes, rhinophymas. . .) ou encore pour le nivellement des rides de certains relissages esthétiques. Lasers CO2 ultrapulsés et scanérisés. Utilisés pour le relissage cutané dès 1989, des lasers CO2 de nouvelle génération apparaissent au milieu des années 90 permettant une abrasion progressive et