SFE Poitiers 2017 / Annales d’Endocrinologie 78 (2017) 353–367
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tensifs sévères et de pré-éclampsie à l’origine de quatre avortements précoces et de deux accouchements prématurés par voie haute avec décès des prématurés. Devant la persistance dans le post-partum d’une HTA sévère associée à une triade de Ménard, une échographie abdominale ainsi qu’une tomodensitométrie abdominopelvienne sont réalisées et objectivent une masse surrénalienne gauche évoquant un phéochromocytome, confirmé par des normétanéphrines urinaires élevées. Une surrénalectomie est indiquée. Discussion Le phéochromocytome peut se manifester pour la première fois au cours de la grossesse. Toute HTA au cours de la grossesse n’est pas forcément une HTA gravidique. De plus l’association à la triade céphalées–sueurs–palpitations doit faire évoquer le diagnostic qui est confirmé par un bilan biologique simple et fiable à condition d’y penser qui consiste en un dosage des dérivés méthoxylés urinaires ou plasmatique. La masse est localisée par imagerie par résonance magnétique. Un traitement par un alpha bêtabloquant pendant la grossesse vise à empêcher une crise hypertensive, et en fonction du terme, on discutera la surrénalectomie avant ou après l’accouchement. Un diagnostic précoce et une prise en charge thérapeutique multidisciplinaire permet d’améliorer le pronostic maternel et fœtal de cette affection sévère parfois mortelle. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.473 P202
Les complications métaboliques du syndrome de Cushing : à propos de 29 cas
Dr M. Bennour ∗ , Dr I. Rojbi , Dr I. Rezgani , Dr I. Ben Nacef , Dr N. Mchirgui , Dr K. Khiari , Dr N. Ben Abdallah Unité d’endocrinologie, service de médecine interne A, hôpital Charles-Nicolles, faculté de médecine de Tunis, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Bennour) Introduction La mortalité accrue au cours du syndrome de Cushing (CS) est due aux complications cardiovasculaires induites par les changements métaboliques liés à l’excès de glucocorticoïdes. Méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective de 29 patients atteints du syndrome de Cushing endogène, suivi dans une unité d’endocrinologie dans un département de médecine interne entre 1983 et 2013. Nous avons étudié la prévalence des anomalies du métabolisme du glucose et la dyslipidémie chez ces patients. Résultats Les anomalies du métabolisme du glucose ont été observées chez 21 patients (79 %) : un diabète dans 58 % des cas et une intolérance au glucose dans 21 % des cas. Soixante-cinq pour cent de nos patients ont été traités uniquement avec des biguanides. La glycémie à jeun était significativement corrélée avec le cortisol plasmatique (p = 0,03). Mais, il n’y a pas de corrélation entre le début du diabète et la durée de l’évolution du syndrome de cushing. La dyslipidémie était présente dans 76 % des cas : une hypercholestérolémie pure dans 17 % des cas, une hypertriglycéridémie pure dans 15 % des cas et une dyslipidémie mixte dans 22 % des cas. L’élévation du LDLc a été trouvée dans 25 % et un faible taux de HDLc dans 22 % des cas. La dyslipidémie était significativement corrélée avec l’âge. Discussion et conclusion Certaines études montrent que le diabète sucré est plus fréquent que l’intolérance au glucose, mais d’autres montrent l’inverse. La dyslipidémie est une caractéristique fréquente du CS, nos résultats étaient comparables à la littérature. Cela s’explique par l’augmentation de la lipolyse, de la lipogenèse et de l’adipogenèse. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.474 P203
Insuffisance surrénale aiguë révélant un lymphome surrénalien bilatéral : à propos d’un cas
Dr W. Osman ∗ , Dr A. Labied , Pr H. Iraqi , Pr M.H. Gharbi Service d’endocrinologie, CHU Ibn Sina, Rabat, Maroc
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Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (W. Osman) Introduction L’atteinte lymphomateuse des surrénales est le plus souvent secondaire, dans le cadre d un lymphome non hodgkinien mais peut être exceptionnellement primitive. Le type histologique le plus fréquent est le lymphome B à grandes cellules. Le traitement conventionnel repose sur la chimiothérapie. Nous rapportons le cas d’un lymphome surrénalien bilatéral découvert dans le cadre d’une insuffisance surrénale aiguë. Observation Il s’agit d’une patiente de 60 ans, admise dans un tableau d’ISA rapidement jugulée et mise sous traitement substitutif. Une TDM surrénalienne révéla deux volumineuses masses surrénaliennes de taille supérieure à 5 cm. Apres élimination d’un phéochromocytome et réalisation d’un bilan a la recherche d’une néoplasie primitive, une biopsie scannoguidée posa le diagnostic d’un lymphome B diffus à grandes cellules. L’évolution fut marquée par le décès de la patiente deux mois après son admission avant la réalisation d’un PET-TDM et sa mise sous polychimiothérapie. Discussion/conclusion Le lymphome surrénalien est une pathologie rare. Il touche plus fréquemment les hommes avec un âge moyen de 62 ans au moment du diagnostic. Les signes cliniques retrouvés sont non spécifiques, essentiellement dus au syndrome tumoral. L’insuffisance surrénale est rapportée dans la moitié des cas. Le diagnostic est apporté grâce à la biopsie et le caractère primitif peut être retenu après bilan d’extension négatif. La polychimiothérapie est le traitement de choix devant le caractère agressif de la maladie. Le pronostic reste sombre. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. Pour en savoir plus Serrano S. Addisonian crisis as the presenting feature of bilateral primary adrenal lymphoma. Cancer 1993. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.475 P204
Les phéochromocytomes : à propos de 13 cas Dr K. Boujtat ∗ , Dr H. Aynaou , Pr H. Latrech CHU Mohammed VI, Oujda, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : khadija
[email protected] (K. Boujtat)
Objectif Le phéochromocytome est une tumeur médullosurrénalienne rare. L’objectif de notre travail est d’analyser le profil épidémiologique, diagnostique, thérapeutique et évolutif des phéochromocytomes. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude prospective menée au service d’endocrinologie-diabétologie du CHU Mohammed VI d’Oujda colligeant 13 cas de phéochromocytomes. Résultats Il s’agit de 10 femmes et 3 hommes avec un âge moyen de 42,3 ans. Les circonstances de découverte étaient dominées par l’exploration d’un incidentalome surrénalien dans 46,2 %. Les dérivés méthoxylés urinaires étaient positifs chez tous nos patients. Une tomodensitométrie surrénalienne a été réalisée dans tous les cas. La taille moyenne de la tumeur était de 4,7 cm. Dans un cas la masse était kystique. Ces phéochromocytomes étaient sporadiques dans 61 % des cas, s’intégrant dans le cadre de néoplasie endocrinienne multiple type 2A dans 31 % des cas et une maladie de von Hippel-Lindau chez une patiente. Tous nos patients ont bénéficié d’un traitement chirurgical. Les suites postopératoires étaient simples dans tous les cas. L’examen anatomopathologique a confirmé le diagnostic dans la totalité des cas. L’évolution a été marquée par la guérison de l’HTA chez 14,3 % des patients, une amélioration de l’équilibre glycémique chez 66,7 % des patients diabétiques. Discussion Dans notre série, la forme familiale était présente dans 39 % des cas comparativement aux données de la littérature [1]. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. Référence [1] Fishbein, et al. Comprehensive molecular characterization of pheochromocytoma and paraganglioma. Cancer Cell 2017;31:181–93. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.476