Mise en évidence expérimentale de lésions discales lors de contraintes répétées

Mise en évidence expérimentale de lésions discales lors de contraintes répétées

Revue de presse Actus kiné Le laser de basse intensité efficace sur les cervicalgies chroniques ? C ela fait maintenant plus de trente ans que le ...

122KB Sizes 0 Downloads 21 Views

Revue de presse

Actus kiné

Le laser de basse intensité efficace sur les cervicalgies chroniques ?

C

ela fait maintenant plus de trente ans que le laser de basse intensité a été évalué dans le traitement des troubles musculo-squelettiques, sans qu’il devienne pour autant une option thérapeutique reconnue : son efficacité avait été jugée par Gross similaire à l’effet placebo dans les cervicalgies1, mais cette auteure est revenue depuis sur son jugement en lui accordant des effets thérapeutiques sur les court et moyen termes2. Dans d’autres régions ou pathologies, les Cochrane Reviews ne se prononcent toujours pas quant à son utilité dans le traitement de la lombalgie (2007) 1. Aker PD, Gross AR, Goldsmith CH, Peloso P. Conservative management of mechanical neck pain: systematic overview and meta-analysis. BMJ 1996;313:1291-6. Accessible en ligne.

Kinésithérapie

la revue

Brève

2. Gross AR, Goldsmith C, Hoving JL, Haines T, Peloso P, Aker P, Santaguida P, Myers C; Cervical Overview Group. Conservative management of mechanical neck disorders: a systematic review. The Journal of rheumatology 2007;34:1083-102.

14

ou de la polyarthrite rhumatoïde (2005). Une revue systématique a permis de réaliser une méta-analyse sur son usage dans le traitement de la cervicalgie. Parmi 38 études contrôlées randomisées, 16 études ont été retenues par les auteurs. Elles concernaient 820 patients cervicalgiques. 2 études portant sur la cervicalgie aiguë ont montré une amélioration de la douleur, avec un risque relatif de 1,69 IC95 % (1,22-2,33) comparativement à un placebo. 5 études concernant des cervicalgies chroniques montrent une amélioration plus importante, avec un risque relatif de 4,05 IC 95 % (2,74-5,98) concernant l’amélioration de la douleur. Dans 11 études, la diminution de la douleur à l’EVA est de 19,86 mm, IC95 % (10,04-29,68). 7 études assurent un suivi des patients entre

Mise en évidence expérimentale de lésions discales lors de contraintes répétées Des rachis cervicaux de porc ont été testés selon quatre protocoles de sollicitations expérimentales répétées (flexion-extension isolées, rotation axiale isolée, flexion-extension suivie de rotation axiale, rotation axiale suivie de flexion-extension). Radiographies avec produit de contraste et IRM ont été réalisées à intervalles réguliers jusqu’à dissection finale. 67,5 % des spécimens voient une séparation circonférentielle au sein de l’anneau fibreux à la suite de l’association de rotation couplée à la flexion-extension, quel que soit l’ordre des mouvements imposés. La flexion répétitive isolée provoque un déplacement postéro-latéral du noyau pulpeux à travers l’anneau fibreux au bout de 6 000 cycles. La rotation axiale isolée n’est pas à même de provoquer une hernie discale, même au bout de 4 000 cycles de contrainte. La radiographie avec produit de contraste comme l’IRM ne sont pas suffisantes pour mettre en évidence les séparations circonférentielles observées lors de la dissection. O

JLE RÉFÉRENCE

Marshall LW, McGill SM. The role of axial torque in disc herniation. Clin Biomech 2010;25:6-9.

1 et 22 semaines après arrêt du traitement, avec une diminution de la douleur comparable : 22,07 mm, IC95 % (17,42-26,72). Les effets secondaires du laser de basse intensité sont légers et non différents de ceux procurés par les traitements placebo. Les auteurs concluent que le laser de basse intensité a un effet antalgique sur le court terme (immédiatement après le traitement) et jusqu’à 22 semaines après la fin du traitement pour les cervicalgiques chroniques. Les auteurs invoquent la qualité de l’émission infrarouge (la longueur d’onde « thérapeutique » se situerait entre 780 et 904 nm) pour expliquer les conclusions contradictoires entre études anciennes et récentes. La posologie retrouvée dans les études montrant une amélioration significative des douleurs est de l’ordre de 2 joules par point traité, chaque point étant irradié durant 200 secondes. Le fait de ne publier que les études concluant à un effet positif, en « oubliant » les autres, est un biais classique, à la portée aujourd’hui diminuée par l’obligation d’une inscription préalable et d’une publication obligatoire si les auteurs souhaitent être édités par des revues de portée internationale. Les 16 études utilisées pour la revue systématique (publiées entre 1989 et 2007) ne se sont sans doute pas toutes prêtées à cette obligation et les résultats de la revue systématique de Chow peuvent être favorablement influencés par ce fait. Ce biais est évoqué dans la discussion, mais réfuté par les auteurs. Les auteurs utilisent l’EVA pour juger du résultat, le risque relatif (et non l’odds ratio) pour juger de la force de l’association entre le traitement et le résultat. Ils considèrent les différentes études suffisamment homogènes pour cumuler leurs résultats. Une amélioration de 20 mm sur l’EVA est unanimement considérée comme cliniquement importante, notamment si cet effet thérapeutique persiste plusieurs semaines après

Kinesither Rev 2010;(101):4-18