SFD
un biomarqueur de l’insuffisance rénale terminale chez des sujets DT2. Sa pertinence pour ce qui concerne la mort toutes causes, n’a cependant pas été établie de manière concluante. Matériels et méthodes : Nous avons cherché à évaluer la valeur pronostique des concentrations sériques de TNFR1 vis-à-vis du risque de décès toutes causes chez des sujets DT2 atteints de maladie rénale chronique et suivis dans la cohorte SURDIAGENE. Résultats : Un total de 522 sujets atteint de DT2 compliqué d’une atteinte rénale (débit de filtration glomérulaire estimé, DFGe < 60 ml/min et/ou ratio Albumine/Créatinine urinaire, uACR > 30 mg/mmol) ont été analysés. Pendant le suivi (durée médiane de 48 mois), 196 décès ont été enregistrés dont 129 d’origine cardiovasculaire. La mortalité toutes causes (IC 95 %) augmentait en fonction des quartiles de concentrations de TNFR1 (1er quartile : 4,7 % patientannée (3,0 %-6,3 %) ; 2e quartile : 7,7 % (5,4 %-10,0 %) ; 3e quartile : 9,3 % (6,7 %-11,9 %) et 4e quartile : 15,9 % (12,2 %-19,5 %), Dans une analyse multivariée prenant en considération l’âge, la durée du diabète, l’HbA1c, l’uACR et le DFGe, les sujets du 4e quartile avaient un risque ajusté de décès toutes causes multiplié par 2,98 (IC 95 % : 1,70-5,23) comparativement à ceux du 1er quartile, L’index d’amélioration de la discrimination intégrée était statistiquement significatif lorsque l’on ajoutait les concentrations de TNFR1 dans l’équation de risque dérivée de l’UKPDS (p = 0,031). Conclusion : TNFR1 est un solide facteur de risque pour la mort toutes causes chez les sujets DT2 avec anomalie de la fonction rénale. Son utilité clinique peut être proposée en complément des facteurs de risque établis pour le décès toutes causes.
O39 Taux circulants d’adrénomédulline, risque coronarien et mortalité chez des sujets diabétiques de type 2 S. Ragot1, G. Velho2, P. Saulnier1, K. Mohammedi2, E. Gand1, F. Fumeron2, M. Marre2, P. Sosner1, R. Roussel3, S. Hadjadj1 1 2 3
CHU de Poitiers, Poitiers ; Inserm, Paris ; Inserm, Poitiers.
Introduction : L’adrénomédulline est un peptide ubiquitaire, qui semble être un médiateur multifonctionnel dans la prolifération cellulaire, l’angiogenèse, la perméabilité endothéliale et la régulation hormonale. L’adrénomédulline a un effet vasodilatateur et son expression est accrue lors de l’hypoxie. Nous avons évalué, dans deux cohortes prospectives de diabétiques de type 2, l’association entre MR-proADM à l’inclusion et le risque d’événements coronariens (infarctus du myocarde, revascularisation coronarienne, mort subite) et la mortalité totale, pendant le suivi. Patients et méthodes : MR-proADM plasmatique a été mesuré chez 2 962 sujets de la cohorte DIABHYCAR (âge 66 ± 8 ans, 2 170 hommes/792 femmes, suivi médian de 4,7 ans) et 1 351 sujets de la cohorte SURDIAGENE (âge : 65 ± 11 ans, 776 hommes/575 femmes, suivi médian de 5,3 ans). Résultats : Dans DIABHYCAR, la mortalité totale par terciles de MRproADM a été 10,6 % (T1), 14,1 % (T2) et 19,5 % (T3) : HR 1,6, 95 % C.I. 1,22,2 (p = 0,0002, T3 vs T1, ajusté sur l’âge et sexe) et dans SURDIAGENE, de 10,9 % (T1), 18,4 % (T2) et 41,5 % (T3) : HR 3,2, 95 % C.I. 2,3-4,5 (p < 0,0001, T3 vs T1, ajusté sur l’âge et sexe). L’ajustement sur le DFG n’a pas modifié la significativité statistique. Dans DIABHYCAR et SURDIAGENE, l’incidence d’événements coronariens pendant le suivi par terciles de MR-proADM était respectivement de 11,7 % et 8,7 % (T1), 15,0 % et 9,8 % (T2) et 17,5 % et 13,3 % (T3) : HR 1,5, 95 % C.I. 1,2-2,0 (p = 0,0003) et et 1,8, 95 % C.I. 1,2-2,9 (p = 0,0068), T3 vs T1, ajusté sur l’âge et sexe). Ces différences sont restées significatives après ajustement sur le DFG et l’hypertension artérielle à l’inclusion, dans DIABHYCAR mais s’effaçaient dans SURDIAGENE après ajustement sur le DFG. Conclusion : Nos données établissent que MR-proADM plasmatique est un facteur indépendant de décès chez les patients diabétiques de type 2.
O40 Obésité sans anomalie cardiométabolique et risques de diabète de type 2 et maladies cardiovasculaires dans la cohorte Whitehall II G. Hinnouho1, S. Czernichow1, A. Dugravot1, H. Nabi1, E. Brunner2, M. Kivimaki2, A. Singh-Manoux1 1 2
Inserm U1018 CESP, Villejuif ; UCL, Londres, Royaume-Uni.
Objectif : Le phénotype « obèses métaboliquement sains » désigne les sujets obèses ayant un profil métabolique favorable. Nous avons examiné l’association entre ce phénotype et la survenue d’un diabète de type 2 (DT2) d’une part, et d’un événement cardiovasculaire (ECV) d’autre part. Matériels et méthodes : L’indice de masse corporelle (IMC) et le statut métabolique défini en utilisant le critère de l’ATP-III ont été mesurés chez 7 122 participants (69,7 % d’hommes) de la cohorte Whitehall II, entre 1991 et 1993. En croisant l’IMC (poids normal, surpoids, obésité) et le statut métabolique (sain/ anormal), six groupes ont été créés. Leur association avec la survenue d’un DT2
A10
© 2014. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
ou d’un ECV incident, chez des sujets indemnes à l’inclusion a été mesurée jusqu’en 2009 et analysée par des modèles de Cox (HR, IC 95 %). Résultats : Au total, 657 participants (9,2 %) étaient obèses et parmi eux 42,5 % étaient métaboliquement sains. Durant le suivi, 828 cas d’ECV et 798 DT2 ont été dénombrés. En comparaison aux individus métaboliquement sains de poids normal, les obèses métaboliquement sains avaient un risque élevé d’ECV : 1,97 (1,38-2,80) et de DT2 : 3,25 (2,32-4,54). En comparant les sujets obèses avec anomalies métaboliques aux sujets obèses métaboliquement sains, seul le risque de DT2 était augmenté : 1,98 (1,39-2,83). Conclusion : Pour les événements de santé tels que le DT2, le phénotype obèse métaboliquement sain est associé à un risque moindre comparé aux obèses avec anomalies métaboliques. En revanche, aucune différence n’était observée entre les deux groupes pour la survenue d’un événement cardiovasculaire après 17 ans de suivi.
O41 Évaluation du risque de survenue d’un diabète en fonction du niveau glycémique et du degré de précarité : la cohorte IPC (Investigations Préventives et Cliniques) F. Thomas1, C. Jaffiol2, B. Pannier1, D. Vannereau3, S. Passeron4, N. Danchin1 1
Centre IPC, Paris ; Académie nationale de médecine, Paris ; Diabétologue, Montpellier ; 4 Association PRESPODIA, Montpellier. 2 3
Objectif : Évaluer le risque de survenue d’un diabète selon le degré de précarité chez des sujets non diabétiques. Matériels et méthodes : 12 991 sujets [7 441 non précaires (NP) et 5 550 précaires (P)] ayant eu au moins deux bilans de santé entre janvier 2003 et décembreþ2010. Les NP et P ont un âge moyen respectivement de 46,3 ± 12,1 et 42,2 ± 13,3 ans ; le délai moyen entre les deux visites (V1 et V2) est de 4,94 ± 1,76 (NP) et 3,09 ± 2,0 ans (P). Les précaires ont un score EPICES ≥ 30. Le diabète a été défini par : glycémie à jeun ≥ 1,26 g/l ou un traitement antidiabétique. Trois groupes ont été constitués en fonction de la glycémie à jeun : < 1 g/l, entre 1 et 1,25 g/l et ≥ 1,26 g/l. Les diabétiques à V1 ont été exclus de l’analyse. Les risques de diabète entre NP et P ont été évalués à partir d’analyses de variance et de régressions logistiques incluant âge, sexe, BMI, activité physique, tabac, corpulence (BMI), pression artérielle, glycémie à V1, cholestérol, gamma-Gt, état psychologique et le délai entre V1 et V2. Résultats : Après ajustement, le risque de diabète à V2 chez les P est plus élevé que chez les NP [OR (95 % IC) : 1,89 (1,30-2,74) ; p < 0,0001)]. Chez les sujets ayant une glycémie à V1 < 1 g/l, le risque de diabète ou de glycémie intermédiaire à V2 est identique chez les P et NP. En revanche, le risque de diabète à V2 augmente chez les sujets précaires [1,62 (1,06-2,47) ; p < 0,03)] en cas de glycémie intermédiaire à V1 Conclusion : Après un suivi moyen de 4 ans, le risque de devenir diabétique augmente chez les P par rapport aux NP indépendamment des différences entre les deux groupes. Les sujets précaires avec une glycémie intermédiaire doivent faire l’objet d’une surveillance et de conseils hygiéno-diététiques ciblés.
O42 Déséquilibre acidobasique dans l’alimentation et risque de diabète de type 2 dans la cohorte E3N G. Fagherazzi1, A. Vilier2, F. Bonnet3, M. Lajous4, B. Balkau5, F. ClavelChapelon2 1
Inserm UMR-S 1018, Équipe 9 « Nutrition, Hormones et Santé des femmes », Villejuif ; Inserm UMR-S 1018, Équipe 9, Villejuif ; CHU de Rennes, Rennes ; 4 INSP, Mexico, Mexique ; 5 Inserm UMR-S 1018, Villejuif. 2 3
Introduction : Un déséquilibre acidobasique chronique pourrait favoriser l’insulino-résistance. Mais, à l’heure actuelle, aucune étude prospective n’a évalué le risque de diabète de type 2 associé à une charge acide élevée dans l’alimentation. Matériels et méthodes : À partir de 1993, 66 485 femmes de la cohorte E3NEPIC ont été suivies pendant 14 ans. Les scores PRAL (potential renal acid load) et NEAP (net endogenous acid production), reflétant la charge acide de l’alimentation ont été calculés à partir de l’apport en certains nutriments. Un score PRAL positif reflète une charge acide de l’alimentation, un score négatif reflétant une charge basique. Des modèles de Cox multiajustés ont ensuite permis d’estimer des risques relatifs (RR) associés aux quartiles des scores PRAL et NEAP. Résultats : Pendant le suivi, 1,372 cas de diabète de type 2 incidents ont été identifiés. Dans la population générale, les femmes ayant le PRAL le plus élevé (PRAL ≥ 7 mEq/jr) étaient à risque accru de diabète (RR = 1,56 [1,29-1,90]), par rapport aux femmes ayant des valeurs faibles (PRAL < – 14mEq/jr). Cette association était plus forte chez les femmes de corpulence normale (IMC < 25 kg/m², RR = 1,96 [1,43-2,69]) que pour les femmes en surpoids (IMC ≥ 25 kg/m², RR = 1,28 [1,00-1,64]. Les résultats pour le score NEAP était similaires.