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19e Congrès de pneumologie de langue franc ¸aise — Lille, 30 janvier—1er février 2015
de débats. Nous proposons une étude rétrospective étalée sur cinq ans, comparant le profil de l’asthme de 250 sujets suivis à la consultation d’allergologie du CHU Ibn Rochd de Casablanca, répartis en deux groupes. Le groupe 1 comprend 122 sujets allaités exclusivement au sein, et le groupe 2 comprend 128 asthmatiques ayant bénéficié d’un allaitement mixte ou artificiel. La moyenne d’âge était de 34,9 ans dans le groupe 1 vs 33,7 ans dans le groupe 2, avec une prédominance féminine dans les deux groupes. L’asthme était associé à la rhinite allergique dans 91 cas du groupe 1 vs 110 cas du groupe 2 (p ≤ 0,05), à la conjonctivite dans 73 cas du groupe 1 vs 97 cas du groupe 2 (p ≤ 0,01) et à l’eczéma et la dermatite atopique dans 21 cas du groupe 1 vs 33 cas du groupe 2. L’allergie alimentaire était notée dans 28 cas du groupe 1 vs 16 cas du groupe 2 (p ≤ 0,05) et l’allergie médicamenteuse dans 16 cas du groupe 1 vs 14 cas du groupe 2. L’asthme était persistant modéré à sévère dans 64 cas du groupe 1 vs 85 cas du groupe 2 (p ≤ 0,05), persistant léger dans 23 cas du groupe 1 vs 26 cas du groupe 2 et intermittent dans 35 cas du groupe 1 vs 17 cas du groupe 2 (p ≤ 0,01). La maladie asthmatique était non contrôlée dans 17 cas du groupe 1 vs 11 cas du groupe 2. À la lumière de cette étude, les asthmatiques nourris exclusivement au sein auraient moins d’allergies associées, excepté celle alimentaire, et un profil moins sévère de leur asthme. L’allaitement maternel ne semble pas influencer le contrôle de la maladie asthmatique. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.10.048 102
La sophrologie dans les toux chroniques réfractaires de l’adulte : à propos de 28 cas S. Lepage , D. Brouquières , A. Didier , R. Escamilla CHU Larrey, Toulouse, France Introduction La toux chronique peut être réfractaire à tous les traitements médicamenteux et altérer fortement la qualité de vie du patient. C’est dans ce cadre que nous avons voulu évaluer les effets de l’hypnose et de la sophrologie. Matériel et méthodes Vingt-huit patients avec une toux chronique, ont bénéficié de techniques psychocognitives et corporelles : sophrologie et hypnose. Il s’agissait de 22 femmes et 6 hommes, âgés de 23 à 77 ans avec une toux évoluant depuis plus de 2 ans. Vingt patients ont eu 4 séances de sophrologie travaillant sur la composante comportementale, et 6 ont eu 4 séances d’hypnose travaillant sur la composante psychoémotionnelle. Les résultats ont été évalués à l’aide de l’auto-questionnaire d’anxiété de Spielberger et par une Echelle Visuelle Analogique de l’anxiété. Résultats L’évaluation initiale a retrouvé une anxiété de personnalité chez 20 patients avec une anxiété réactionnelle à la toux pour 90 % d’entre eux. La sophrologie a apporté un bénéfice sur le caractère invalidant de la toux chez 25 patients : 20 dorment mieux, 23 se sentent moins fatigués, 22 sont moins stressés, 15 sont moins douloureux, 22 ont acquis un outil de contrôle. Au total, la qualité de vie a été améliorée chez ces 25 patients. Discussion Chez les patients avec une toux réfractaire, la sophrologie a permis de diminuer les manifestations anxieuses et douloureuses optimisant le contrôle de la toux. L’apprentissage de techniques simples permet d’améliorer la qualité de vie des patients. Devant l’échec des traitements conventionnels, la sophrologie doit être envisagée rapidement pour ces patients avec une qualité de vie très altérée. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.10.049
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Asthme sévère non contrôlé et syndrome d’apnée obstructive du sommeil SAOS : quel rapport ? R. Kalai , S. Daboussi , A. Sallemi , S. Mhamdi , R. Bey , Z. Moatamri , C. Aichaouia , M. Khadhraoui , R. Cheikh Hôpital militaire de Tunis, Tunis, Tunisie Introduction L’asthme et le SAOS sont deux pathologies fréquentes. Le diagnostic d’asthme est clinique et évident, cependant le SAOS demeure une pathologie sous diagnostiquée surtout lorsqu’elle s’associe à une autre pathologie respiratoire. Matériels et méthodes Il s’agit d’une étude prospective incluant 60 patients asthmatiques sévères non contrôlés (ACT < 20) ayant eu une polygraphie de ventilation. Le diagnostic de SAOS a été retenu devant un index d’apnée-hypopnée (IAH) superieur à 5. Résultats Tous les patients étaient obèses avec un IMC supérieur à 30. Un SAOS a était retrouvé chez 62 % des patients avec un IAH moyen à 20,7 dans le groupe SAOS (29 % léger, 48 % modéré, 21 % sévère) vs 2,19 dans le groupe non-SAOS. Les patients SAOS étaient plus âgés (54 ans vs 48 ans). La symptomatologie était commune dominée par le ronflement nocturne dans 100 % des cas, avec une fréquence accrue d’apnée nocturne dans le groupe SAOS (83 % vs 37,5 %). Les scores d’Epworth et du contrôle de l’asthme (ACT) étaient comparables (respectivement 12,72 vs 11,5 et 13,48 vs 11,5). Les patients SAOS avaient moins de RGO (13 % vs 21 %) et de rhinite allergique (24 % vs 39 %). Une HTA a été plus retrouvée chez les SAOS (54 % vs 21 %). La spirométrie a mis en évidence un trouble ventilatoire obstructif réversible (8,5 % vs 8 %), une atteinte des petites voies aériennes réversible (29 % vs 47 %). Un traitement par pression positive continue a été indiqué chez les SAOS sévères (13 %). Conclusion Il ressort de cette étude que le chevauchement asthme et SAOS est assez fréquent, d’où l’intérêt de pratiquer une polygraphie ou idéalement une polysomnographie chez tout asthmatique non contrôlé symptomatique de SAOS. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.10.050 104
Profil étiologique des troubles respiratoires paroxystiques en milieu scolaire à Douala, Cameroun B.-H. Mbatchou Ngahane 1 , D. Feze Foko 2 , C. Kuaban 3 Unité de pneumologie, hôpital général de Douala, Douala, Cameroun 2 Faculté de médecine, université de Douala, Douala, Cameroun 3 Faculty of health sciences, university of Bamenda, Bamenda, Cameroun
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Résumé La gêne respiratoire est un symptôme fréquent chez les adolescents. Elle est retrouvée aussi bien dans l’asthme qu’au cours de troubles respiratoires somatoformes tels que le syndrome d’attaque de panique et le syndrome d’hyperventilation. L’objectif de cette étude était de déterminer les prévalences de l’asthme, du syndrome d’hyperventilation et de l’attaque de panique chez les élèves présentant des troubles respiratoires paroxystiques. Il s’agit d’une étude transversale descriptive réalisée du 1er février 2014 au 30 avril 2014 dans 22 établissements scolaires à Douala. Les élèves présentant une gêne respiratoire paroxystique étaient invités à participer à l’étude. Les sujets présentant une cardiopathie étaient exclus. Le diagnostic de l’asthme était basé sur les critères de l’étude ISAAC, celui du syndrome d’hyperventilation grâce au questionnaire de SHAPE et celui de l’attaque de panique sur les critères
19e Congrès de pneumologie de langue franc ¸aise — Lille, 30 janvier—1er février 2015 du DSM-IV. Parmi les 365 élèves inclus, 332 (91 %) étaient des filles. L’âge moyen des participants était de 16 ± 2,2 ans. Les symptômes d’asthme étaient retrouvés chez 184 participants (50,4 %). Parmi ceux-ci, le syndrome d’hyperventilation était présent chez 123 (66,8 %). L’attaque de panique était présente chez 294 élèves (80,5 %) et le syndrome d’hyperventilation chez 247 (67,7 %). Le syndrome d’hyperventilation était associé à l’attaque de panique chez 219 élèves (60 %). Le syndrome d’hyperventilation et l’attaque de panique doivent être recherchés chez les élèves présentant une gêne respiratoire paroxystique dans le but d’en assurer une prise en charge adéquate. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.10.051
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Prévalence des troubles ventilatoires obstructifs chez des adultes du nord de la France issus de l’enquête ELISABET 2011—2013 A. Quach 1 , J. Giovannelli 1 , R. Matran 2 , A. Ciuchete 3 , G. Clement 3 , P. Amouyel 1 , J.-L. Edme 2 , L. Dauchet 1 1 Service d’épidémiologie, CHRU de Lille, Lille, France 2 Physiologie respiratoire, CHRU de Lille, Lille, France 3 Institut Pasteur de Lille, Lille, France Introduction Les estimations de la prévalence des troubles ventilatoires obstructifs (TVO) sont hétérogènes et peu de données sont disponibles en France. Les objectifs de notre étude étaient de calculer la prévalence des TVO chez des adultes du Nord, rechercher les facteurs de risque associés et évaluer leur sous-diagnostic. Méthode Élisabet est une étude transversale sur échantillon représentatif de 3276 adultes de 40 à 64 ans issus de 2 communautés urbaines du Nord, entre 2011 et 2013. Les sujets ont répondu à un questionnaire et effectué un examen spirométrique à domicile. Les spirométries ont suivi une procédure de validation standardisée selon les critères ATS. Les prévalences des TVO étaient calculées suivant 2 définitions : 1) VEMS/CVF < 70 % ; 2) VEMS/CVF < limite inférieure de la normale (LLN) définie par les équations du GLI 2012. Les facteurs de risques étaient recherchés par un modèle de régression logistique multivarié. La proportion de sujets ayant une bronchite chronique, un emphysème ou un asthme parmi ceux présentant un TVO était calculée pour évaluer le sous-diagnostic. Résultats La prévalence des TVO s’élevait à 14,8 % [13,4 ;16,1] pour VEMS/CVF < 70 % et 10,5 % [9,3 ;11,7] pour VEMS/CVF < LLN. La présence d’un TVO était associée à l’âge (OR = 1,18 [1,08 ;1,28] pour 5 ans), au sexe masculin (OR = 1,37 [1,07 ;1,75]), et à une consommation tabagique de plus de 20 paquets-années (OR = 2,23 [1,48 ;3,32]). L’obésité était protectrice (OR = 0,56 [0,40 ;0,77]). Le taux de sous-diagnostic était de 76 %. Conclusion La prévalence des TVO s’élève entre 10,5 et 14,8 % dans notre population. Le sous-diagnostic des pathologies responsables est élevé. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.10.052
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Comparaison des méthodes de calcul du déclin du VEMS dans la BPCO F. Mohamed 1 , B. Ait Ilalne 1 , J.-F. Mornex 2 , C. Pison 3 , A. Cuvelier 4 , M. Balduyck 5 , M.-C. Pujazon 6 , G. Thabut 1 1 U1152, Bichat, Paris, France 2 Hospices civils de Lyon, Lyon, France 3 CHU de Grenoble, Grenoble, France 4 CHU de Rouen, Rouen, France 5 CHRU de Lille, Lille, France 6 CHU Toulouse, Toulouse, France La BPCO se caractérise par un déclin accéléré du VEMS. Celui-ci peut être mesuré selon plusieurs méthodes. L’impact de la méthode de mesure du déclin sur les résultats n’est pas connu. Les objectifs de cette étude étaient (1) recenser les méthodes utilisées dans la littérature pour mesurer le déclin du VEMS chez les patients BPCO ; (2) Évaluer l’impact de ces méthodes sur l’évaluation du déclin du VEMS, à partir d’une cohorte de patients BPCO. Nous avons effectué une revue systématique des études publiées évaluant le déclin du VEMS à partir de la base de données MEDLINE (années 2010—2014), et avons extrait les méthodes utilisées. Ces méthodes ont été appliquées à l’analyse du déclin du VEMS de 212 patients BPCO déficitaires en ␣-1 antitrypsine et ayant un suivi moyen de 30,9 mois. Trois méthodes différentes ont été identifiées : méthode naïve (rapport de la différence et du premier et du dernier VEMS enregistrés sur le temps écoulé entre les 2 mesures), régression linéaire simple et modèles à effets aléatoires. Les conditions de mesure du VEMS (pré- ou post-bronchodilatateur), l’unité utilisée (mL ou % théorique) et l’ajustement ou non sur le VEMS mesuré à l’inclusion différaient d’une étude à l’autre. Le déclin du VEMS de l’ensemble de la cohorte variait de 33,5 mL (DS :11,1) à 46,6 mL (7,3) suivant la méthode utilisée. Les pentes individuelles mesurées par les différentes méthodes n’étaient que faiblement corrélées (coefficient de corrélations = 0,5). En conclusion, plusieurs méthodes sont utilisées dans la littérature pour évaluer l’évolution du VEMS au cours du temps. Elles aboutissent à des résultats différents qui peuvent modifier l’interprétation de ces études. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.10.053 107
Évaluation des paramètres cardio-respiratoires pendant le test de montée d’escalier et le test de marche de 6 min E. Villiot-Danger 1 , G. Reychler 2 , J.-C. Villiot-Danger 3 , H. Razzouk 1 1 Centre des maladies respiratoires les acacias, Brianc ¸on, France 2 Cliniques universitaires Saint-Luc, Bruxelles, Belgique 3 Cabinet de kinésithérapie, Brianc ¸on, France Introduction Le test d’escalier (TE) pourrait être utilisé en alternative au test de marche de 6 min (TM6) pour évaluer la tolérance à l’effort des patients atteints de BPCO. Objectif Comparer l’évolution de la fréquence cardiaque, de la saturation en oxygène et de la dyspnée au cours du TE et du TM6. Matériel et méthode Un TE de 2 min et un TM6 ont été réalisé chez 36 patients atteints de BPCO en état stable (Âge = 65,1 ± 12,7 ans ; VEMS = 54 ± 17,5 % val pred. ; IMC = 25,3 ± 4,3 kg.m−2 ), sans encouragement. La saturation en oxygène (SpO2 ), la fréquence cardiaque (FC) ainsi que la dyspnée (EVA) étaient mesurées avant, pendant et immédiatement après