Surpression pulmonaire avec embolie gazeuse cérébrale chez une enfant de douze ans

Surpression pulmonaire avec embolie gazeuse cérébrale chez une enfant de douze ans

© JEUR, 2004, 17, 171-172 Masson, Paris, 2004 Lettre à la rédaction Surpression pulmonaire avec embolie gazeuse cérébrale chez une enfant de douze...

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JEUR, 2004, 17, 171-172

Masson, Paris, 2004

Lettre à la rédaction

Surpression pulmonaire avec embolie gazeuse cérébrale chez une enfant de douze ans 3XOPRQDU\RYHUSUHVVXUHDQGFHUHEUDOJDVHPEROLVPLQDWZHOYH\HDUROGFKLOG G. GARCIA-MAJOUFRE (1, 2), E. BERGMANN (1), M. BROQUIER (2), C. MASSON (2), O. SEGUIN (2) (1) Service de Médecine Hyperbare, Centre Hospitalier Général Font-Pré, 1208, avenue Colonel-Picot, BP 1412, 83056 Toulon Cedex. (2) Service des Urgences, Centre Hospitalier Général Marie-José-Treffot, rue Maréchal-Juin, BP 82, 83407 Hyères.

La surpression pulmonaire est l’accident barotraumatique le plus grave pouvant survenir en plongée sous-marine. L’embolie gazeuse cérébrale est une de ses complications majeures [1]. OBSERVATION Nous rapportons ici le cas d’une enfant de 12 ans qui était adressée, le 13 août 2003, vers 23 heures, aux urgences de l’hôpital Font-Pré de Toulon. Elle présentait une somnolence et une monoparésie du membre inférieur gauche. Dans l’après-midi, vers 16 h 30, elle avait effectué une plongée (sa deuxième en 48 heures, le baptême s’étant déroulé sans anomalie), qui était écourtée en raison d’otalgies bilatérales gênant la descente. L’état général de l’enfant avant la plongée ne montrait pas de signe de fatigue, d’épisode infectieux ou d’élément pouvant contre-indiquer la plongée [2]. La durée totale de la plongée devait être de 4 minutes, avec une première descente à – 3,40 m, une remontée, puis une nouvelle tentative de descente à – 2 m. Le moniteur était seul avec l’enfant. La fillette disait avoir bloqué sa respiration lors de la remontée afin de vider son mas-

Tirés à part : G. Garcia-Majoufre, Résidence “Les Trois Cigales”, Bât. C2, 45, chemin du Haut-Vallon, 83190 Ollioules. E-mail : [email protected]

que et avoir ressenti, à ce moment, une brève douleur thoracique qu’elle n’avait pas signalée au moniteur. Deux heures après sa sortie de l’eau, vers 18 h 30, elle présentait des paresthésies de la main droite, une asthénie intense se majorant au fil du temps et une monoparésie du membre inférieur gauche. Vers 21 h, elle consultait un médecin généraliste qui nous l’adressait après mise sous oxygénothérapie aux lunettes. À son arrivée aux urgences, dans l’hypothèse d’un accident de plongée, l’enfant était placée sous oxygénothérapie normobare au masque à haute concentration et, après avis pédiatrique, une tomodensitométrie cérébrale était effectuée afin d’éliminer une pathologie cérébrale hémorragique ou tumorale (la notion de blocage respiratoire n’était pas encore révélée, à ce moment-là). La normalité du scanner, l’anamnèse et l’amélioration de l’état de la patiente sous oxygène à FiO2, proche de 1, faisait poser l’hypothèse d’une embolie cérébrale, secondaire à une surpression pulmonaire. Devant la persistance de la monoparésie du membre inférieur gauche (la somnolence s’étant quasiment amandée) et en l’absence de signe thoraco-médiastinal, l’enfant était traitée par oxygénothérapie hyperbare (OHB). Une recompression thérapeutique à 4 ATA, suivie d’une table suroxygénée, permettait une régression complète de la symptomatologie. Il persistait secondairement des hémotympans, responsables d’une hypoacousie de transmission bilatérale.

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G. GARCIA-MAJOUFRE ET COLLABORATEURS

COMMENTAIRES Cette observation est l’occasion de rappeler qu’il faut toujours penser à ce type d’accident, même pour des plongées à priori banales, voire anodines (à faible profondeur et de courte durée), et avec une symptomatologie survenant plus ou moins à distance [3]. Une oxygénothérapie au masque à haute concentration à 15 l/min, et non aux lunettes (qui permet uniquement d’atténuer la symptomatologie), et un avis spécialisé auprès d’un médecin hyperbariste le plus rapidement possible sont de règle. Ce dernier décidera de la nécessité d’une re-compression thérapeutique secondai-

re, le pronostic de l’accident étant corrélé à un délai de mise en œuvre de l’OHB le plus court possible. RÉFÉRENCES [1] BARTHÉLÉMY A, BERGMANN E, SAINTY JM. La surpression pulmonaire. In : WATTEL F, MATHIEU D, eds. Traité de médecine hyperbare. Paris : Ellipses, 2002 : 168-71. [2] FLEZ JF, IDÉE S, BOIVIN J. La plongée subaquatique et l’enfant. Interspécialité Pédiatrie 1999, 8 p. [3] BONNIN JP, GRIMAUD C, HAPPEY JC, STRUB JM. La plongée sous-marine sportive. Paris : Masson, 1992.