120 - Impact de la canicule 2003 sur l’activité d’un SMUR

120 - Impact de la canicule 2003 sur l’activité d’un SMUR

© JEUR, 2004, 17, 1S48-1S51 Masson, Paris, 2004 Evaluation SAMU-SMUR 118 QUID DES MAISONS MÉDICALES DE GARDE EN FRANCE ? E. Amadei, S. Gentile, A.C...

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JEUR, 2004, 17, 1S48-1S51

Masson, Paris, 2004

Evaluation SAMU-SMUR 118 QUID DES MAISONS MÉDICALES DE GARDE EN FRANCE ? E. Amadei, S. Gentile, A.C. Durand, B. Devictor, J. Bouvenot, R. Sambuc Laboratoire de Santé Publique, Faculté de médecine, Marseille. Introduction : Les maisons médicales de garde (MMG) constituent un nouveau dispositif d’offre de soins ambulatoire dont les missions premières sont d’assurer la continuité des soins et de structurer les conditions de garde des médecins de ville. Cependant, si elles partagent une appellation commune, leur fonctionnement et leur organisation diffèrent pour s’adapter aux différents bassins de vie qu’elles desservent. Matériel et méthode : Afin de recenser les différentes maisons médicales de garde en France, une enquête téléphonique auprès des Unions Régionales des Médecins Libéraux (URML), des Conseils Départementaux de l’Ordre des Médecins (CDOM) a été menée. Pour chaque MMG recensée un des médecins responsables des MMG a été interrogé à partir d’un questionnaire standardisé. Résultats : 97 MMG ont été recensées, 46 sont fonctionnelles et 51 sont en projet. L’Île de France est la région qui concentre le plus de MMG et de projets. La quasi-totalité des MMG ont été crées après 2000, la moitié se localise dans des centres de soins, l’autre moitié se divise entre celles proches et celles éloignées. Plus de la moitié des MMG n’ont aucun autre personnel que les médecins, le reste comprend des secrétaires, infirmières, assistantes sociales et autre. Plus de la moitié des médecins sont payés à l’acte et n’ont pas de plateau technique à disposition. Les MMG sont en général ouvertes la nuit en semaine et le week-end (la journée ou 24 h/24). Un tiers collabore avec le centre 15 et trois-quarts sont financés par le Fond d’Aide à la Qualité des Soins de Ville (FAQSV). Conclusion : Il semblerait souhaitable qu’une charte de fonctionnement soit établie afin de standardiser ce type de structures et d’anticiper une éventuelle nouvelle « désorganisation » de la permanence des soins dans le secteur ambulatoire. La répartition géographique des MMG recensées met, déjà, en évidence les conséquences de la non connaissance et, de fait, de la non planification de cette nouvelle offre de soins. Peu de MMG se sont installées dans les zones rurales pourtant plus touchées par la désertification des médecins alors que dans certaines régions, on constate une surabondance de ce type de dispositif. Dans une optique de rationalisation et d’efficience des fonds publics, le recensement régional des MMG serait un bon indicateur pour aider les décideurs dans leur choix à venir.

119 UNE PERMANENCE MÉDICALE D’UN GENRE NOUVEAU PROPOSÉE AUX MALADES COMME ALTERNATIVE AU SAU ; BILAN DE LA PREMIÈRE ANNÉE D’ACTIVITÉ J.F. Lamarchi (1), C. Poirel (1), B. Rousseau (2), G. Gambini (1), J. Rakotonirina (1), D. Zanini (1), P. Gerbeaux (1), P. Jean (1) (1) Service des urgences, Hôpital de la Conception, CHU Marseille, (2) Service des urgences, Hôpital Ambroise Paré, Marseille. Introduction : Les difficultés rencontrées pour pouvoir assurer aux malades une permanence de soins, et la saturation des services d’urgence hospitaliers motivent la création de maisons médicales. Une structure créée en Janvier 2003, innove par la présence simultanée de médecins urgentistes et d’infirmiers, par l’accès rapide aux examens

d’imagerie et de biologie, et par son ouverture continue 7 j/7 de 7 heures à minuit. Elle est située en dehors de toute structure hospitalière à égale distance de deux SAU adultes et d’un SAU pédiatrique. Matériel et méthode : L’activité de la permanence a été étudiée sur 10 mois. Nous avons souhaité identifier les patients qui en l’absence de cette structure de proximité auraient logiquement eu recours au SAU. 6 131 patients au total soit 18,7/jour Consultations : 4 992 au total soit 81 % de l’activité globale répartie en 619 de nuit 1 194 en week-ends et 3 179 de jour dont 2 069 consultations simples : soit 70 % et 953 consultations avec examens paracliniques et/ou actes infirmiers : soit 30 % Traumatologie immobilisée : 228 de jour 72 de nuit 80 en week-ends soit 6,2 % Méchage sur épistaxis : 25 de jour 2 de nuit 3 de week-ends soit 0,5 % Sutures : 308 de jour 75 de nuit 99 de week-ends soit 7,5 % Autres actes de petite chirurgie : 202 soit 3,3 % Actes d’urgences sur détresse : 15 de jour 17 de nuit 17 en week-ends soit 0,8 % Au total 74 patients ont été hospitalisés soit 1,2 % Discussion : Les actes de petite chirurgie sont peu réalisés dans les cabinets et constituent un motif fréquent de consultation au SAU. La traumatologie nécessite souvent des examens radiologiques, de ce fait, les patients consultent spontanément au SAU. Les consultations médicales réalisées aux heures de fermeture des cabinets, ainsi que celles ayant nécessité des soins infirmiers ou des examens paracliniques ont trouvé une bonne réponse au sein de la structure. On estime que 72 % des patients reçus avaient des bons motifs de recours à la permanence, 26,8 % auraient du avoir recours à leur médecin traitant et 1,2 % auraient du se rendre au SAU en première intention. Conclusion : En dix mois, cette structure a permis d’éviter 4 000 recours non justifiés aux urgences hospitalières, sa fréquentation est en augmentation constante, l’objectif de départ semble atteint.

120 IMPACT DE LA CANICULE 2003 SUR L’ACTIVITÉ D’UN SMUR Y. Sergent, G. Boon, F. Clavié, M.L. Fievet-Brochot, C. Gherardi, J. Sicot, P. Ecollan SMUR Pitié SAMU 75, Département d’anesthésie Réanimation, Groupe hospitalier Pitié Salpêtrière, Paris. En 2003 la France métropolitaine a vécu une vague de chaleur d’une intensité et d’une durée sans précèdent. Elle s’est accompagnée d’une vague de surmortalité exceptionnelle. Selon l’INSERM, 127 % d’augmentation de la mortalité attendue à Paris. Nous avons étudié son impact au SMUR. Méthode : Etude rétrospective de l’activité du SMUR Pitié du 1 au 20 août. Les interventions sont classées en 4 catégories. Nous avons comparé nos données aux 3 années précédentes et aux caractéristiques épidémiologiques du rapport INSERM sur la surmortalité liée à la canicule. Résultats : 100 interventions dont 19 ont un lien direct avec la canicule (hyperthermie et/ou déshydratation), 8 fièvres, 10 ACR 2002 : 77 interventions, 2 fièvres, 3 ACR 2001 : 71 au total, 1 hyperthermie, 3 fièvres, 8 ACR 2000 : 100 au total, 5 fièvres, 7 ACR Les cas liés à la canicule représentent 19 % de l’activité totale du SMUR. L’âge moyen de ces patients est 71 ans, 68 ans pour les femmes, 60 ans pour les hommes.

ÉVALUATION SAMU-SMUR 9 des 10 ACR ont eu lieu entre le 7 et le 13, intervalle pendant lequel les températures maximales et minimales sont restées constamment élevées. Age moyen des ACR : 77 ans, 82 ans pour les femmes, 71 ans pour les hommes.

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patients nécessitant une hospitalisation avec d’une part, la mise en place d’une gestion en temps réel par le SAMU des lits d’hospitalisation au niveau départemental et d’autre part, la définition des modalités d’ouverture d’unités d’hospitalisations supplémentaires pour la prise en charge de pathologies spécifiques en précisant les modalités de rappel et de mutualisation des personnels volontaires à l’échelon départemental.

CANICULE AOUT 2003 122

12 10

sorties SMUR

8 6 4 2 0 1/8

2/8

3/8

4/8

5/8

6/8

7/8

8/8

9/8

10/8

11/8

12/8

13/8

14/8

15/8

16/8

17/8

18/8

19/8

20/8

date sans rapport

fièvre

ACR

lien direct

Fig. 1. Canicule août 2003. Conclusion : La canicule a entraîné un type d’activité exceptionnel au SMUR : Du 4 au 14 août, au moins 1 intervention sur 5. La relation entre les pathologies liées à la canicule et le degré d’élévation de la température corrobore les résultats du rapport de l’INSERM.

121 CANICULE ET ADAPTATION DES PLANS BLANCS, RETOUR D’EXPÉRIENCE DU SAMU 36 A. Charaa (1), F. Eldalati (1), C. Almaaz (1), C. Lamrani (1), A. Jacquet (1), L. Martino (1), M. Rocco (2), L. Soulat (1) (1) SAMU SMUR SAU, Centre Hospitalier, Châteauroux, (2) DDASS de l’Indre, Châteauroux. Avec une surmortalité de plus de 80 % en août 2003 comparée à la même période de l’année précédente, l’Indre a été l’un des départements Français les plus touchés par la canicule. Le dispositif mis en place par le SAMU 36 pour faire face à l’augmentation d’activité reposait sur 3 niveaux : 1 – Réouverture dés le 7 août des lits des services de Médecine des 4 centres hospitaliers du département habituellement fermés en période de congés annuels. 2 – Mise en place d’une cellule départementale, sous l’autorité de la DDASS et coordonnée par le SAMU, intégrant l’ensemble des centres hospitaliers, hôpitaux locaux et établissements disposant de services de longs et moyens séjours. Cette cellule avait pour missions la gestion quotidienne des lits disponibles au niveau du département, une simplification des procédures d’admission en soins de suite et longs séjours, un recensement quotidien des patients médicalisés en maisons de retraite et susceptibles d’être hospitalisés. 3 – Elaboration d’une procédure pour l’ouverture d’une unité spécifique dédiée à la prise en charge des hyperthermies du sujet âgé, avec constitution d’une équipe par rappel de personnels volontaires, jeunes retraités, étudiants de l’IFSI et mutualisation de ce personnel à l’échelon départemental. Les services d’Urgences et la régulation du SAMU ont connu une augmentation d’activité de plus de 40 % sur 2 périodes bien définies : du 6 au 13 août et le week-end du 15 août. La gestion départementale en temps réel des lits d’hospitalisation a permis une meilleure répartition de l’activité, d’éviter l’engorgement en aval des services d’accueil et surtout d’anticiper la deuxième vague d’hospitalisation à partir des maisons de retraite du fait d’une présence médicale moindre pendant le week-end prolongé. Le 3e niveau n’a pas été activé mais la mobilisation de personnels volontaires a montré ses limites en période de congés annuels. Une révision des plans blancs doit aujourd’hui prendre en compte des situations de crise sanitaire prolongée pour s’adapter aux flux de

DÉTERMINATION D’UN MARQUEUR PERMETTANT DE DONNER L’ALERTE DANS UN SAMU-CENTRE 15 EN CAS D’ÉVÉNEMENT SANITAIRE. L’EXEMPLE DE LA CANICULE D’AOÛT 2003 C. Lapandry, M. Fleury, M. Carré, M. Chaffai, V. Fauconnier, F. Adnet, C. Cupa, F. Lapostolle SAMU 93, Hôpital Avicenne, Bobigny. Introduction : La canicule d’août 2003 a généré des interrogations sur les dispositifs d’alerte sanitaire. Objectif : Déterminer, a posteriori, les indicateurs les plus sensibles pour détecter un évènement sanitaire au sein d’un Samu-Centre 15 recevant toutes les sollicitations à caractère médical d’un département, y compris les appels concernant la médecine libérale. Méthodes : Six paramètres, pérennes et accessibles ont été retenus pour cette étude : nombre d’affaires médicales traitées au Samu-Centre 15, d’envois d’un Smur, d’un moyen non médicalisé, d’un médecin urgentiste libéral, de demandes de certificats de décès et de décès constatés par les Smur. Référentiel quotidien établi à partir des mêmes paramètres sur les 5 années précédentes et comparé au résultat d’août 2003. Résultats : Le nombre de décisions d’envois d’un moyen non médicalisé, d’envois d’un médecin urgentiste libéral et de demandes de certificat de décès n’a pas varié significativement pendant la canicule. Le nombre de décès constatés par les Smur a augmenté le 08/08 (5 décès vs 1,7). Le nombre d’envois d’un Smur a augmenté le 07/08 (+ 64 %). Le nombre d’affaires traitées par le Samu-Centre 15 (Figure) a augmenté à partir du 06/08 [+ de 25 %] (351 vs 299) ; 07/08 [+ 42 %] (369 vs 290). Conclusion : Le suivi de l’ensemble des sollicitations à caractère médical reçues dans un Samu-Centre 15 a été le marqueur le plus sensible et le plus précoce d’un événement sanitaire.

123 SUITE A LA CANICULE, LES CRRA POURRAIENT ILS À L’AVENIR ÊTRE DES ACTEURS DE LA VEILLE SANITAIRE ? D. Arcuset, M. Plique, S. Koita, P. Jauffres, L. Bertrand, P. Mardegan Pôle départemental des Urgences de Tarn et Garonne, CHG Montauban. Introduction : Les personnes âgées furent victimes de la canicule sans qu’aucune alerte ne soit déclenchée par le réseau de veille sanitaire. Or, durant cette période, les CRRA durent répondre à un afflux d’appels sans précédent. Parmi les données simples et polyvalentes recueillies par les CRRA, en existe-t-il qui auraient pu permettre de constater à H24 une anomalie, voire ce phénomène ? Nous prendrons pour exemple le CRRA, 25 000 appels par an, d’un petit département du sud-ouest relativement peu touché par les conséquences de la canicule. Méthode : Recueil prospectif des données habituelles d’un CRRA, analyse comparative par rapport à juillet 2003 et à l’été 2002 (année de plus forte activité jusque là). Résultats : Par rapport aux 15 jours précédant la canicule, augmentation de 21 % d’activité le 2 août et de 43 % le 3 août, maintenue en plateau avec quelques fluctuations jusqu’au 17 (augmentation moyenne de 43 % par rapport à la même période de 2002). Cette suractivité concerne essentiellement les « 15-45 » ans mais ce sont les « plus de 75 ans » qui ont subi la plus forte augmentation dès le 2 août (figure 1) pour finalement être de 67 % par rapport aux mêmes 15 jours de 2002.