- Email: [email protected]
2 Malade jusqu’au bout des ongles
2
Malade jusqu’au bout des ongles
Une femme fit à l’âge de 62 ans un arrêt cardio-circulatoire sur une tachycardie ventriculaire. Elle fut réanimée avec succès dans des délais très brefs et put regagner son domicile quelques semaines plus tard. Dans l’année qui suivit, l’entourage nota chez la patiente des troubles de la mémoire antérograde, une perte totale d’élan vital, un besoin constant d’être stimulée pour accomplir les tâches de la vie quotidienne. Bien que le moral fût préservé, un traitement antidépresseur par fluoxétine, puis sertraline fut essayé, sans grand succès. Ce n’est qu’un an après l’accident cardiaque qu’elle vit un neurologue. À l’examen le langage spontané était pauvre, les réponses aux questions adaptées, quoique
3
laconiques. Les troubles de la mémoire étaient dus à des difficultés de consolidation. L’examen somatique était normal hormis l’état des ongles des deux pouces de la patiente (figure), qui se révélait être dû à des mouvements compulsifs de
Q : Quel est votre diagnostic ? Quelles structures cérébrales ont été touchées chez cette patiente ?
Une moitié plus grande que l’autre Une patiente de 22 ans, droitière, aux antécédents d’épilepsie partielle, fit un état de mal épileptique partiel rapidement régressif sous carbamazépine et lévétiracétam. Dans les jours suivant celui-ci, alors que les EEG étaient redevenus normaux, elle se plaignit que tous les gens
F 222
grattage d’un pouce par l’autre, existant depuis un an.
qu’elle voyait étaient difformes et laids. Elle trouvait en particulier que leur hémiface droite (donc celle située à sa gauche) était « disproportionnée, avec des yeux trop écartés » (figures). Parfois elle avait le sentiment que leurs membres droits étaient également plus gros.
Revue Neurologique FMC
Malade jusqu’au bout des ongles
Une femme fit à l’âge de 62 ans un arrêt cardio-circulatoire sur une tachycardie ventriculaire. Elle fut réanimée avec succès dans des délais très brefs et put regagner son domicile quelques semaines plus tard. Dans l’année qui suivit, l’entourage nota chez la patiente des troubles de la mémoire antérograde, une perte totale d’élan vital, un besoin constant d’être stimulée pour accomplir les tâches de la vie quotidienne. Bien que le moral fût préservé, un traitement antidépresseur par fluoxétine, puis sertraline fut essayé, sans grand succès. Ce n’est qu’un an après l’accident cardiaque qu’elle vit un neurologue. À l’examen le langage spontané était pauvre, les réponses aux questions adaptées, quoique
3
laconiques. Les troubles de la mémoire étaient dus à des difficultés de consolidation. L’examen somatique était normal hormis l’état des ongles des deux pouces de la patiente (figure), qui se révélait être dû à des mouvements compulsifs de
Q : Quel est votre diagnostic ? Quelles structures cérébrales ont été touchées chez cette patiente ?
Une moitié plus grande que l’autre Une patiente de 22 ans, droitière, aux antécédents d’épilepsie partielle, fit un état de mal épileptique partiel rapidement régressif sous carbamazépine et lévétiracétam. Dans les jours suivant celui-ci, alors que les EEG étaient redevenus normaux, elle se plaignit que tous les gens
F 222
grattage d’un pouce par l’autre, existant depuis un an.
qu’elle voyait étaient difformes et laids. Elle trouvait en particulier que leur hémiface droite (donc celle située à sa gauche) était « disproportionnée, avec des yeux trop écartés » (figures). Parfois elle avait le sentiment que leurs membres droits étaient également plus gros.
Revue Neurologique FMC