4 Les soins institutionnels : réalité ou utopie ?

4 Les soins institutionnels : réalité ou utopie ?

A10 NPG Neurologie – Psychiatrie – Gériatrie (2008) Hors-série 2 LE TRAVAIL D’ÉQUIPE AU DOMICILE ET À L’HÔPITAL JEUDI 18, 16 H 30 4 Les soins inst...

45KB Sizes 0 Downloads 63 Views

A10

NPG Neurologie – Psychiatrie – Gériatrie (2008) Hors-série 2

LE TRAVAIL D’ÉQUIPE AU DOMICILE ET À L’HÔPITAL JEUDI 18, 16 H 30

4

Les soins institutionnels : réalité ou utopie ? V. Chavane Pôle de gérontopsychiatrie, Centre hospitalier Saint-Jean-de-Dieu, 290, route de Vienne, 69373 Lyon cedex 08.

Les soins institutionnels constituent un ensemble pratique et théorique cherchant à rendre soignant tout milieu institutionnel. Élaborés à l’origine autour des psychoses et de leurs lieux de soin, ils peuvent s’appliquer à toutes les pathologies de démantèlement du moi, comme la démence ou les pathologies du narcissisme qui sont notre clinique quotidienne en gérontopsychiatrie. Le soin le plus pertinent nous paraît être celui qui relève d’une démarche clinique collective dans laquelle le patient est pris en compte dans son ensemble par un ensemble constitué d’une équipe interdisciplinaire. Si le fonctionnement psychique de nos patients s’apparente à un moi fragmenté et projeté à l’extérieur, il faudra penser les modalités de re-liaison et de pare-excitation en instituant des temps de prise en charge groupale (groupes à médiation, réunions soignants/soignés…). Ces soins institutionnels dépendent essentiellement de ceux qui les portent, c’est-à-dire des membres de l’équipe. En conséquence, tout renforcement individuel et collectif du « moi soignant » améliorera leur qualité. Pour cela, rappelons l’importance de tous les temps de supervision, analyse de la pratique et autres groupes de parole ainsi que la démarche active de formation continue. On considèrera aussi avec beaucoup d’attention ce qui se passe dans des moments informels, non institués, appelés espaces interstitiels par Roussillon. Afin que ce type de soins ne devienne pas utopique, nous devons rester vigilants, face aux exigences de rentabilité envahissant le champ de la psychiatrie, à maintenir tous ces espaces de pensée et de parole qui soutiennent notre pratique.

métiers exercés. Il subsiste toujours une coupure profonde entre les « soignants sanitaires », qui restent dans le soin de façon assez stricte, et les professionnels de l’accompagnement social, qui sont plus dans le prendre-soin, peut-être aussi en raison d’un certain manque de formation, donc de déformation… qui ne se traduit pas forcément par un manque de compétence comme on le prétend un peu rapidement. Il y a notamment de grosses divergences autour de la notion de liberté de prise de risque et d’autonomie de la personne accompagnée ; dans l’accompagnement des personnes très âgées - plus de 80-85 ans -, cette coupure entre le sanitaire et le social se redouble d’une diversité dans les représentations et dans les paradigmes de la vieillesse, liée à l’appartenance culturelle et au parcours de vie personnel des professionnels. Pour certains, la vieillesse est une catastrophe ; pour d’autres, c’est un accomplissement, ce qui va induire des comportements professionnels très contrastés, voire opposés ; dernières difficultés apparues récemment (depuis une dizaine d’années) et non des moindres (!), la dérive gestionnaire des directions de service sous la pression des tutelles diverses (conseil général, sécurité sociale) et le poids des certifications et accréditations en tous genres qui contraignent les structures sanitaires, sociales et médico-sociales à devenir des entreprises rentables sans trop d’égard pour les personnes à aider. L’impératif de rentabilité et la technicisation forcenée de certaines pratiques démotivent et démolissent complètement les équipes, alors que justement on aurait besoin de plus de temps de réflexion avec ces équipes pour amener une meilleure collaboration et une meilleure coopération étymologiquement parlant. Pour essayer de progresser néanmoins, nous échangeons le plus souvent possible, au sein du service et au dehors, à partir des situations concrètes les plus diverses, sur nos accords et surtout sur nos désaccords. Il semble en effet que le « travail ensemble » ne puisse s’élaborer qu’à partir du constat clair de ces désaccords et sur leur raison d’être.

. .

6

Texte non parvenu

7 5

Le travail d’équipe dans un service polyvalent d’aide et de soins à domicile B. Ennuyer Action Paris 17, Les Amis, 7, rue du Général-Henrys, Esc. 5, 75017 Paris.

Directeur depuis plus de trente ans d’un service d’aide et de soins à domicile accompagnant principalement dans leur souhait de rester chez elles des personnes de plus de 80 ans, le « travail ensemble » de professionnels différents (aides à domicile, infirmières, aides soignants, encadrants, etc.) autour d’une même personne, me paraît toujours aussi difficile. J’en donnerai trois raisons principales : une culture de l’accompagnement très différente suivant les parcours de formation, les cursus professionnels et les

.

Une équipe mobile psychogérontologique à domicile

Visite infirmière à domicile en gérontopsychiatrie : de l’évaluation à la relation de confiance E. Bonnard1, B. Quinkal2 1IDE, Centre médicopsychologique pour personnes âgées, Centre hospitalier Le Vinatier, 95, bd Pinel, 69677 Bron cedex. 2Centre de soins ambulatoires gérontopsychiatriques, Consultation de psychiatrie de la personne âgée du secteur G16, Centre hospitalier Saint-Jean-de-Dieu, 290, route de Vienne, 69373 Lyon, cedex 08.

La visite infirmière à domicile est une pratique traditionnelle de la psychiatrie de secteur. Auprès des personnes âgées, elle est couramment indiquée, prescrite et réalisée. Son mode opératoire et ses fonctions dépendent de la nature du domicile (historique ou institutionnelle), du sujet lui-même mais aussi de son environnement relationnel.