7 La synostose lunotriquétrale congénitale et le ressaut de la tête ulnaire

7 La synostose lunotriquétrale congénitale et le ressaut de la tête ulnaire

346 4 XXXVI' Congrès: posters Sarcome épithélioïde intraosseux au niveau de la main: tumeur rare posant un problème diagnotique dans cette localisa...

237KB Sizes 4 Downloads 121 Views

346

4

XXXVI' Congrès: posters

Sarcome épithélioïde intraosseux au niveau de la main: tumeur rare posant un problème diagnotique dans cette localisation particulière

P.A. Fouque, G. Raimbeau, Y. Saint Cast, B. Cesari, P. Cellier, A. Fondimare

(Angers) Monsieur X., 39 ans, psychologue, musicien, droitier, a consulté pour des douleurs métacarpophalangiennes de l'index de sa main gauche, évoluant depuis une dizaine d'années. Elles étaient de caractère mixte et calmées par l'aspirine. L'examen clinique était normal, il déclenchait uniquement une sensibilité à la pression de la région métacarpophalangienne de l'index. Le bilan radiographique standard montrait une image ostéolytique de la tête du 2' métacarpien, faisant discuter un chondrome d'aspect un peu inhabituel. Un bilan tomographique complémentaire confirmait l'effraction corticale dorsale. Une première intervention de biopsie - exérèse - greffe iliaque a été pratiquée devant un aspect macroscopique similaire au chondrome et d'aspect non inquiétant. Le prélèvement du contenu cavitaire et l'excision complémentaire du curetage analysés montraient une tumeur mesurant 9 x 5 mm de grand axe, elle avait un aspect histologique tout à fait particulier qui fera l'objet d'une relecture des lames; on confirmait le diagnostic de sarcome épithélioïde, ce d'autant qu'à l'étude immuno-histochimique, il existait une positivité pour la protéine SI 00. Une reprise chirurgicale carcinologique a été effectuée avec amputation du 2' rayon, il n'existait pas de lésion résiduelle à l'examen histologique, aucun traitement complémentaire, ni radiothérapique, ni chimiothérapique n'a été entrepris. L'évolution avec 8 années de recul reste simple aux examens de surveillance réguliers. Cette observation a un double intérêt: - elle pose le problème de cette tumeur maligne à évolution indécise et souvent longue, et dont le traitement n'est pas codifié; - par ailleurs, sa localisation intraosseuse pure à la main n'a jamais été décrite.

5

Reconstruction d'une pince pollicidigitale sans transfert libre après amputation pluridigitale

1.F. Goubau, B. Berghs (Bruges, Belgique) Nous rapportons un cas de reconstruction de pince pollicidigitale (pouce - auriculaire) après échec de replantation de plusieurs doigts. Il s'agissait d'une amputation transmétacarpienne du pouce, index et majeur, et trans-PI de l'annulaire. L'auriculaire avait pu être préservé moyennant une arthrodèse des interphalangiennes en position de fonction. Face au refus du patient d'un transfert d'orteil pour la reconstruction d'une pince digitale, nous avons été amenés à reconsidérer des options d'allongement et/ou de transfert vascularisé locaux. Dans un premier temps nous avons réalisé un allongement du premier métacarpien selon la technique décrite par Matev. Ainsi un allongement de 2,8 cm a pu être obtenu. La consolidation radiologique à été obtenue 3 mois et demi après le début de l'allongement sans nécessiter d'apport osseux supplémentaire. Dans un deuxième temps, un transfert vascularisé de l'articulation métacarpophalangienne du 4' doigt a été éffectuée. Ceci a nécessité un débranchement - rebranchement du collatéral radial de l'auriculaire ainsi que d'une microanastomose véneuse dorsale au niveau du site recepteur. Dans un même temps une ostéotomie de rotation de 45° au niveau de la base du 5' métacarpien à été réalisée afin de faciliter la pince

pollicidigitale en l'absence d'articulation autre que la trapézométacarpienne au niveau de la première colonne. Le résultat obtenu est très satisfaisant: 1 an post-trauma et 7 mois et demi après le début de la procédure de reconstruction le patient a retrouvé l'utilisation de sa main reconstruite pour les activités quotidiennes. Il parvient à écrire et obtient une force de pinch de 6 kg. Il a une sensibilité moyenne (Weber à moins de 12 mm) au niveau du transfert qui lui permet la préhension sensible de petits objets. Ce résultat, malgré une mutilation importante, le refus d'un transfert libre d'orteil, offre une option de reconstruction valable, sensible et plus durable que certaines autres alternatives (reconstruction ostéoplastique, prothèse etc.) dans les mutilations sévères de la main.

6

Reconstructions digitales temporaires en urgence des pertes de substance osseuse totale et subtotale des phalanges par ciment acrylique

P. Guidicelli, O. Idoux, B. Martin, C. Labadie, R. Gomis

(Nîmes) Objectif: Nous rapportons trois cas de reconstruction digitale par ciment acrylique armé sur broche axiale. Il s'agit dans les trois cas de traumatismes à haute énergie largement souillés et ouverts associant perte de substance osseuse phalangienne totale ou subtotale et lésion cutanéotendineuse dorsale complexe. Dans 2 cas le traumatisme porte sur le cinquième doigt au niveau de la première et deuxième phalange. Dans 1 cas sur la première phalange du pouce. Résultat: La mise en place d'un spacer de ciment aux antibiotiques moulé autour de la broche axiale va permettre dans les 3 cas de reconstruire le volume et la longueur de la phalange manquante. La réparation tendineuse et la couverture cutanée se réalisent alors dans de meilleures conditions. Dans 2 cas la fermeture cutanée est réalisée par un lambeau homodigital dorsal, dans 1 cas par un lambeau abdominal pédiculé de MacGregor. Le spacer au ciment armé et confectionné sur mesure a pour avantage sa facilité de réalisation, notamment dans les traumatismes complexes de la main, qui nécessitent souvent plusieurs gestes d'ostéosynthèse et de couverture sur les autres doigts. Nous avons aussi été surpris par la rapidité de la cicatrisation et la bonne tolérance du ciment. L'effet thermique et antibiotique du ciment semble être à l'origine de sa bonne assimilation. Conclusion: Cette technique de mise en « veille» permet ensuite de réaliser dans des conditions optimales, la greffe osseuse définitive associée ou non à un transfert composite si cela est nécessaire.

7

La synostose lunotriquétrale congénitale et le ressaut de la tête ulnaire

1. Gondrand, P. Troilloud, P.I. Regnard (Dijon) L'objectif de ce papier est la signification fonctionnelle de cette variation anatomique. Spécialisation de la main: solution de stabilisation du bord cubital de la main, témoin de la persistance d'une adaptation à l'appui sur la paume de la main ? Les premières descriptions remontent vers 1893 avec Paterson. Le mécanisme de cette fusion serait un défaut de séparation ou de fragmentation des os du carpe selon Oberiin, lors du développement embryonnaire. Les synostoses lunotriquétrales sont classées en IV types selon Minnaar: type 1 (fusion incomplète ressemblant à une pseudarthrose radiographique), type II (fusion avec persistance d'un sillon variable à la

XXXVI' Congrès: posters

séparation habituelle des deux os), type III (fusion complète isolée), type IV (fusion complète associée à d'autres anomalies du carpe). Les auteurs présentent à partir d'un cas clinique une étude biomécanique du retentissement de cette synostose sur le carpe entier, aidés de clichés radiographiques standard, dynamiques et scannographiques. Il s'agit d'un homme de 31 ans, originaire de Martinique qui présente une synostose lunotriquétrale bilatérale et isolée (type 1 à droite, type III à gauche), de découverte fortuite après un traumatisme bénin du poignet gauche. La seule particularité clinique relevée est l'existence d'un ressaut bilatéral de la tête cubitale lors de l'inclinaison cubitale. L'analyse comparative des deux types de synostose et du ressaut de la tête cubitale dans les postions de pronation, supination et position neutre sont étudiés. Cette observation est argumentée par une étude anatomique comparée.

8

Luxation bipolaire de l'avant-bras avec fracture des deux os de l'avant-bras

J.M. Cognet, E. Masmejean, J.Y. Alnot

(Paris) Introduction: Les luxations bipolaires du membre supérieur sont particulièrement rares dans la littérature. Les auteurs rapportent un cas exceptionnel de luxation bipolaire de l'avant-bras avec luxation postérieure du coude et syndrome de Fanton, associée à une fracture des deux os de l'avant-bras. Cas clinique: Un travailleur manuel de 29 ans, droitier, a été pris en charge pour une lésion étagée du membre supérieur gauche. Il présentait une luxation postérolatérale non compliquée du coude, une fracture fermée des deux os de l'avant-bras et une luxation transradio-scaphocapitale rétrolunaire du carpe à type de syndrome de Fanton. En urgence, il a été réalisé une réduction du coude, ostéosynthèse par plaque des 2 os de l'avant-bras et réduction et ostéosynthèse du carpe par une double voie d'abord postérieure puis antérieure. Les gestes au niveau du poignet ont associé une ostéosynthèse de la styloïde radiale, du scaphoïde, du capitatum et un brochage provisoire scapholunaire, triquétrolunaire, scaphocapital et radiolunaire. Résultat: Au 6' mois postopératoire, le patient ne se plaint plus que de quelques douleurs. La reprise de travail a eu lieu au 4' mois. Les mobilités du coude sont complètes. Au niveau du poignet, la flexion est de 45°, extension 45°. Radiologiquement, le scaphoïde et le capitatum sont consolidés et l'angle scapholunaire est normal. Discussion et conclusion: D'une façon générale, les luxations bipolaires d'un segment de membre sont particulièrement rares. Sur le plan étiopathogénique, le mécanisme est complexe et de toute évidence à haute énergie. L'ordre de prise en charge des lésions est discuté mais nous recommandons dans les cas de luxation bipolaire de l'avant bras une prise en charge de proximal à distal. Au niveau du poignet, l'abord postérieur est essentiel dans le cadre d'un syndrome de Fanton. Dans ce traumatisme à haute énergie avec œdème majeur, un abord complémentaire antérieur est nécessaire pour ouvrir le canal carpien. Il permet égaIement de contrôler la réduction du scaphoïde.

9

Utilisation d'un greffon vascularisé de diaphyse du deuxième métacarpien

P. Voche

(Meylan) Matériel et méthode: À 4 mois d'un traumatisme balistique chez un homme de 57 ans, il est effectué un allongement du 1" métacarpien

347

gauche en 2 temps selon Matev à l'aide d'un fixateur OrhofixTM. En 6 semaines un allongement de 2,5 cm est obtenu, accompagné d'une rétraction de la 1" commissure. La reconstruction osseuse utilise comme greffon la partie distale du 2' métacarpien vascularisée sur la 1re artère intermétacarpienne dorsale superficielle et ses anastomoses avec son homologue profonde. Le greffon est prélevé en bloc sur 2,4 cm de long avec une large bande aponévrotique, musculaire et périostée. Au lâcher de garrot le greffon saigne parfaitement sur ses 2 tranches de section. Dans le même temps il est réalisé une ouverture de la 1re commissure par plastie en Z et transposition proximale de l'adducteur. Le 2' métacarpien est régularisé obliquement à sa base. L'ostéosynthèse est réalisée par une broche axiale et le fixateur mis en compression.

Résultats: Le fixateur et la broche sont ôtés à 2 mois. À 4 mois le greffon est parfaitement intégré radiologiquement. Cliniquement, la pince pouce - 3' doigt est de bonne qualité avec un pinch latéral mesuré à 6 kg pour JO kg à droite. La force globale de serrage de la main gauche est mesurée à 25 kg au dynamomètre de Jamar pour 50 kg à droite. Le patient a repris son activité professionnelle avec aménagements. Conclusion: En 1992, Brunelli et Mathoulin décrivaient l'utilisation d'un greffon osseux vascularisé prélevé au niveau de la tête du deuxième métacarpien pour le traitement des pseudarthroses du scaphoïde carpien. Sur les mêmes bases vasculaires, nous avons prélevé et utilisé avec succès un greffon métaphysodiaphysaire distal de plus de 2 cm de long.

10 Thrombose traumatique de l'artère cubitale: Hammer syndrome. À propos de 3 cas B.E. Elias, C. Hampel, Y. Tropet

(Besançon) Introduction: Parmi les lésions de la main par microtraumatismes qui sont généralement d'origine professionnel, une lésion grave fait partie des manifestations «angioneurotiques»: l'oblitération chronique de l'artère cubitopalmaire après des microtraumatismes répétés de la main. Ce syndrome grave est connu dans la littérature sous le nom de Hammer syndrome car souvent les patients utilisent l'éminence hypothénar comme un marteau. Matériel et méthode: Les auteurs présentent 3 observations qui ont été opérées dans le service. Les 3 patients, âgés de 34, 38, et 46 ans, droitiers, étaient des travailleurs manuels utilisant l'éminence hypothénar du poignet droit en tant que marteau, avec des microtraumatismes à répétition. Ils ont présenté une ischémie aiguë: le premier au niveau du 4' doigt, le deuxième au niveau du 5' doigt, le troisième au niveau des 3 derniers doigts. L'examen artériographique a montré une interruption et une thrombose de l'artère cubitale à l'entrée du canal de Guyon et au niveau de pisiforme. La fibrinolyse locale durant la réalisation de l'examen radiographique n'a pas réussi à rétablir la bonne revascularisation. Le traitement a consisté en une résection de l'artère cubitale jusqu'en zone saine associée à un greffon veineux suturé sous microscope au fil PDS 9/0. Les suites opératoires ont été simples. L'artériographie postopératoire de l'artère cubitale réséquée a confirmé les constatations opératoires avec la présence d'une fibrose intimale et des caillots mixtes, oblitérants et organisés. Conclusion: Ces observations nous paraissent bien entrer dans le cadre des lésions induites à la main par des microtraumatismes lors de maladies dites professionnelles. Les altérations vasomotrices de la main atteignant un stade d'ischémie aiguë restent des signes d'alerte pour évoquer ce diagnostic. L'artériographie confirme la présence d'un thrombus de l'artère cubitale. L'évolution des techniques de microchirurgie permet actuellement d'avoir un résultat très satisfaisant après résection et greffon veineux. Une revue de la littérature est présentée.