Uvéites
753 Syndrome de Vogt-Koyanagi-Harada chez un patient présentant une hépatite C chronique traitée par interféron alpha. Vogt-Koyanagi-Harada disease occurring during interferon alpha therapy for chronic hepatitis C. ZOUARI K*, CHEBIL A, KORT F, BOURAOUI R, BEN YOUSSEF N, EL MATRI L (Tunis, Tunisie)
Introduction : Nous rapportons un cas de maladie de Vogt-Koyanagi-Harada (VKH) chez un patient suivi pour hépatite C chronique survenant trois mois après sa mise sous interféron alpha 2a. Matériels et Méthodes. Observation : Nous rapportons l’observation d’un patient âgé de 35 ans suivi pour hépatite C chronique sous interféron alpha 2a depuis 3 mois qui consulte pour flou visuel bilatéral dans un contexte de méningisme. L’examen ophtalmologique retrouve une acuité visuelle à 5/10 au niveau de l’œil droit et 7/10 au niveau de l’œil gauche, une panuvéite bilatérale granulomateuse avec au fond d’œil une hyperhémie papillaire, des décollements sous rétiniens multifocaux avec des plis choroïdiens. L’angiographie fluorescéinique met en évidence aux temps précoces des zones focales de retard de perfusion choroïdienne, des pin-points et un remplissage progressif du décollement séreux rétinien. L’angiographie au vert d’infracyanine confirme le défaut de perfusion choroïdienne. Aucune manifestation auditive ou cutanée au cours de ce premier examen n’a été constatée. L’évolution a été favorable sous corticothérapie systémique. Discussion : L’auto-immunité à médiation cellulaire joue un rôle capital dans la pathogénie du syndrome de VKH. L’interféron alpha induit la production d’autoanticorps responsables de diverses maladies auto-immunes telles que le vitiligo et le syndrome de VKH. L’hépatite C chronique a été aussi incriminée dans de nombreuses manifestations auto-immunes mais son rôle dans la pathogénie du VKH reste encore incertain. L’apparition de VKH chez les patients suivis pour hépatite C chronique sous interféron alpha 2a a été rapportée mais d’autres études à plus grandes échelles sont nécessaires. Conclusion : Le syndrome de VKH est une maladie grave qui engage le pronostic visuel d’où l’importance de la surveillance ophtalmologique des patients présentant une hépatite C chronique sous interféron.
754 Complication exceptionnelle de l’épithéliopathie rétinienne diffuse. Exceptional complication of Diffuse retinal pigment epitheliopathy. EL KHOLTI Y*, KHOUMIRI R, SAYOUTI A, MOUSSAOUI K, BAHA ALI T, MOUTAOUAKIL A (Marrakech, Maroc)
Introduction : L’épithéliopathie rétinienne diffuse se traduit par une altération diffuse de l’épithélium pigmentaire associée à la présence de points de diffusion sous-rétiniens uniques ou multiples et chroniques. Dans quelques cas rares, l’évolution de la maladie se complique d’un œdème maculaire cystoïde, Cependant, la néovascularisation rétro-fovéolaire compliquant une épithéliopathie rétinienne diffuse reste inhabituelle. À travers une observation, nous allons présenter un cas d’épithéliopathie rétinienne diffuse compliquée de néovaisseaux rétro-fovéolaires. Matériels et Méthodes : Un homme âgé de 45 ans, sans antécédents pathologiques particuliers notamment pas de prise de corticoïdes, a présenté une baisse de l’acuité visuelle bilatérale rapidement progressive évoluant depuis 6 mois surtout à droite. À l’admission, l’acuité visuelle corrigée était de voire bouger les mains à droite et 6/10e à gauche. L’examen biomicroscopique du segment antérieur était normal. Au fond œil, on notait des altérations de l’épithélium pigmentaire aux deux yeux associée à une dépigmentation du pôle postérieur du fond d’œil. De même, on notait une bulle de décollement séreux rétinien (DSR) maculaire à l’œil gauche. L’angiographie à la fluorescéine mettait en évidence à droite la présence, au sein des altérations de l’épithélium pigmentaire, d’une image de membrane néovasculaire. L’OCT a confirmé la présence de cette membrane rétrofovéolaires au niveau de l’œil droit, et un volumineux DEP avec lame de DSR à gauche. Le malade a reçu trois injections de Bevacizumab à droite. L’évolution a été marquée par la régression de la néovascularisation à droite, à gauche la symptomatologie s’est compliquée de l’apparition d’une membrane néovasculaire.
Discussion : La néovascularisation compliquant une épithéliopathie rétinienne diffuse reste peu fréquente dans la pratique courante. Son éthiopathogénie reste obscure. Néanmoins, l’altération de l’épithélium pigmentaire semble jouer un rôle important. Conclusion : Toute épithéliopathie rétinienne diffuse doit être surveillée de près notamment par un test d’Amsler pour dépister cette complication redoutable.
755 Épithéliopathie en plaque et choroïdite serpigineuse : étude comparative clinique, angiographique et évolutive (à propos de 2 observations). Acute posterior multifocal placoid pigment epitheliopathy and serpiginous choroiditis: Clinical, angiographic and evolutional comparative study (about 2 observations). LOUDGHIRI MA*, BENCHEKROUN N, ZEKRAOUI Y, ALLOUSSI T, KHARBOUCH H, HLIMI R, BELMEKKI M, BERRAHO A (Rabat, Maroc)
Introduction : L’épithéliopathie en plaque (EPP) et la choroïdite serpigineuse (CS) sont des affections inflammatoires, caractérisées par de multiples lésions blanchâtres du fond d’œil posant souvent des difficultés diagnostiques. Matériels et Méthodes : Observation1 : patient de 23 ans sans antécédents notables qui rapporte une BAV subaigüe bilatérale à 1/20 OD et 1/10 OG et dont l’examen trouve une hyalite et de nombreux foyers périphériques jaunâtres et cicatriciels d’allure placoïde ainsi qu’un soulèvement de la région maculaire en OD. L’AF montre des lésions hypofluorescentes précoces qui deviennent hyperfluorescentes aux temps tardifs. L’OCT confirme le DSR. Un bilan étiologique complet est négatif et le diagnostic d’EPP a été retenu. Le patient a bénéficié d’un traitement corticoïdes et l’évolution a été favorable avec une récupération fonctionnelle à 6/1O ODG. Observation2 : patient de 32 ans sans antécédents notables qui rapporte une BAV subaigüe unilatérale à 1/10 OG, dont l’examen trouve des lésions jaunâtres confluentes autour de la papille. L’AF met en évidence des lésions hypofluorescentes précoces qui deviennent hyperfluorescentes aux temps tardifs. Le bilan étiologique est négatif et le diagnostic de CS a été retenu. L’évolution est médiocre. Discussion : Le principal diagnostic différentiel de l’EPP est la CS qui présente à la phase aigüe des lésions rétiniennes semblables en particulier lorsque certaines plaques sont situées autour de la papille. L’âge de survenue de la CS est plus avancé que celui de l’EPP. Plusieurs lésions oculaires peuvent être associées à l’EPP : épisclérite, tyndall de CA, hyalite (patient 1), DSR (patient 1), vascularite et papillite. Lors de la phase active l’AF de l’EPP montre des lésions hypofluorescentes précoces qui s’imprègnent de manière diffuse contrairement à la CS où l’imprégnation débute par les bords lésionnels pour s’étendre par la suite. La choroïdite serpigineuse est une affection de mauvais pronostic, laissant des cicatrices plus profondes que dans l’EPP. Le pronostic visuel de l’EPP est excellent en dehors d’une atteinte maculaire (patient 1). Conclusion : L’EPP et la choroïdite serpigineuse sont 2 affections choriorétiniennes qui, bien que semblables, diffèrent par leur mode topographique lésionnel, leur aspect angiographique et leur potentiel évolutif.
756 Uvéite postérieure d’origine syphilitique compliquée d’une occlusion de la veine centrale de la rétine chez un patient infecté par le VIH. Syphilitic posterior uveitis associated with central vein occlusion in an HIV infected patient.
COMMUNICATIONS AFFICHÉES
Discussion : Les lésions pigmentées au cours de la phase chronique de la maladie de VKH sont fréquentes. Le mécanisme pathogénique possible serait une hyperplasie des cellules de l’épithélium pigmentaire réactionnelle à la choroïdite de la phase aiguë de la maladie. Conclusion : Les différentes lésions pigmentées décrites au cours des phases chroniques de la maladie de VKH pourraient aider au diagnostic rétrospectif de cette affection. Cependant d’autres études seraient nécessaires pour déterminer la sensibilité et la spécificité de ces lésions.
HAJOULI N*, LEQUEUX L, COUZINET A, MAHIEU L, PAGOT-MATHIS V, MATHIS A (Toulouse)
Introduction : Les manifestations oculaires de la syphilis chez les patients VIH sont fréquentes, sévères et variées : uvéite, papillite, neuropathie optique, vascularite. Matériels et Méthodes : Nous présentons chez un patient coinfecté VIH-syphillis le cas original d’une uvéite postérieure unilatérale compliquée d’une occlusion de la veine centrale de la rétine. Observation : Monsieur B, 37 ans, séropositif pour le VIH, consulte pour baisse d’acuité visuelle de l’œil droit depuis un mois. Il présente une acuité visuelle limitée à voit bouger la main. Le fond d’œil retrouve un foyer choriorétinien blanchâtre localisé au pôle postérieur et un œdème papillaire associé à des hémorragies diffuses et une dilatation veineuse. L’angiographie montre une diffusion au niveau du foyer choriorétinien et une diffusion papillaire confirmant le diagnostic de papillite compliquée d’OVCR. Des sérologies sanguines (notamment toxoplasmose, syphilis, maladie de Lyme) sont réalisées. Seule la sérologie syphilitique est positive. L’analyse du liquide céphalorachidien est normale. Le patient est traité par céphalosporine 3e génération intraveineuse 2 g par jour pendant 10 jours et corticoïdes per os 40 mg par jour. L’examen de contrôle à 1 mois montre la bonne évolution sous traitement avec résorption totale de l’œdème papillaire, des hémorragies et aspect cicatriciel pigmenté du foyer choriorétinien. 1S223
Vol. 32, Hors Série 1, 2009
115 e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie