Adénocarcinomes à cellules indépendantes nasosinusiens. À propos de 5 cas

Adénocarcinomes à cellules indépendantes nasosinusiens. À propos de 5 cas

Ann Pathol 2006 ; 26 : 1S135-1S164 Adénocarcinomes à cellules indépendantes nasosinusiens. À propos de 5 cas CASTILLO C (1), BUOB D (1), MORTUAIRE G ...

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Ann Pathol 2006 ; 26 : 1S135-1S164

Adénocarcinomes à cellules indépendantes nasosinusiens. À propos de 5 cas CASTILLO C (1), BUOB D (1), MORTUAIRE G (2), CHEVALIER D (2), AUBERT S (1), COPIN MC (1), LEROY X (1) (1) Service d’Anatomopathologie CHRU, Lille. (2) Service de Chirurgie ORL CHRU, Lille. Les adénocarcinomes nasosinusiens sont des tumeurs peu fréquentes (< 10 %) du tractus sinonasal. Elles sont subdivisées en 2 groupes : le type intestinal et le type non-intestinal. L’adénocarcinome à cellules indépendantes est une variante rare d’adénocarcinome nasosinusien de type intestinal. Dans la littérature, seuls des cas isolés ont été rapportés. Nous présentons une série de 5 cas avec étude immunohistochimique des gènes des mucines (MUC2, MUC 5A/C, MUC 5B et MUC6) et de marqueurs du cycle cellulaire (MIB-1 et P53). Nous avons sélectionné des tumeurs constituées d’au moins 90 % de cellules indépendantes. Les patients étaient des hommes âgés de 66 ans à 80 ans, tous travailleurs du bois. La circonstance de découverte était soit un épistaxis soit une obstruction nasale. Tous les patients étaient traités par exérèse chirurgicale et radiothérapie adjuvante. Le suivi s’échelonnait de 11 mois à 10 ans (moyenne 5,2 ans). Trois patients ont présenté une évolution défavorable (2 décès, 1 patient en diffusion métastatique). Un patient est décédé d’autre cause enfin le dernier malade est en vie sans récidive mais avec un court suivi. Histologiquement, les tumeurs étaient constituées de larges flaques de mucus dans lesquelles flottaient de nombreuses cellules tumorales en bague à chaton. Les tumeurs étaient agressives avec infiltration osseuse, nécrose, forte activité mitotique et des mitoses atypiques. L’étude immunohistochimique montrait une positivité des marquages réalisés avec les anticorps anti MUC2, MUC 5A/C et MUC5B sous la forme d’un marquage cytoplasmique intense ; une négativité pour le marquage avec l’anticorps anti MUC6. 80 % des cellules tumorales étaient immunomarquées avec l’anticorps anti P53 et 60 % des cellules avec l’anticorps anti-MIB-1. Le profil d’expression immunohistochimique concernant les mucines était similaire à celui observé pour les adénocarcinomes d’origine digestive et ne permettent pas de les différencier des adénocarcinomes nasosinusiens primitifs. Notre série montre que les adénocarcinomes à cellules indépendantes nasosinusiens sont des tumeurs agressives et de pronostic particulièrement péjoratif.

Virus d’Epstein Barr et cancers du nasopharynx au Cambodge MONCHY D (1), PETRELLA T (2) (1) Institut Pasteur du Cambodge, 5 Bld Monivong, Phnom Penh, Cambodge, (2) Centre de Pathologie, 33 rue N. Bornier, 21005 Dijon, France. État des connaissances : L’infection par le virus d’Epstein Barr (EBV) favorise la survenue de certains lymphomes et de carcinomes du nasopharynx. Ces derniers sont plus fréquents autour du bassin méditerranéen et dans les pays du sud de l’Asie. L’incidence des carcinomes nasopharyngés n’est pas connue au Cambodge où il n’existe pas de registre des cancers. Buts de l’étude : Évaluer la fréquence des carcinomes nasopharyngés au Cambodge et rechercher un lien entre ces cancers et EBV. Matériels et méthodes : Identification de carcinomes nasopharyngés au moyen de techniques histologiques conventionnelles parmi les biopsies et/ou les pièces opératoires reçues à l’Institut Pasteur du Cambodge de janvier 2002 à décembre 2004. Confirmation du diagnostic lésionnel au moyen de techniques immunohistochimiques et recherche dans le tissu tumoral de matériel génétique spécifique du virus par hybridation in situ. Résultats : 26 carcinomes nasopharyngés [10 femmes (âge moyen 42 ans), 16 hommes (âge moyen 43 ans)] ont été diagnostiqués sur du matériel biopsique. Il s’agissait majoritairement (87,5 %) de carcinomes indifférenciés (type III de l’OMS). Une extension ganglionnaire métastatique existait dans 80 % des cas au moment du diagnostic. Ces cancers constituent 2,5 % de l’ensemble des cas de cancers diagnostiqués dans notre laboratoire pendant la période considérée alors qu’ils représentent seulement 2 ‰ des cancers en France. L’hybridation in situ a montré la présence d’ARNm d’EBV dans la totalité du matériel testé. Commentaires : Ces résultats montrent à la fois la fréquence élevée des carcinomes indifférenciés du nasopharynx au Cambodge et le rôle d’EBV dans leur survenue. D’autres cofacteurs

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sont à déterminer, liés à l’environnement ou au terrain, d’ordre immunitaire et génétique. Leur connaissance permettrait de mieux identifier les populations à risque au Cambodge et de promouvoir la détection précoce de la maladie et sa prévention.

Expression du C-KIT dans les carcinomes nasopharyngés en Afrique du Nord : corrélation avec l’âge et les métastases CHARFI S, KHABIR A, MSEDDI M, SELLAMIBOUDAWARA T, Groupe d’étude des carcinomes nasopharyngés du Sud tunisien Laboratoire d’Anatomie et de Cytologie Pathologiques CHU Habib Bourguiba, Sfax, Tunisie. Introduction : Les carcinomes nasopharyngés sont fréquents en Afrique du Nord et notamment en Tunisie. Ils sont caractérisés par une distribution bimodale avec un pic entre 10 et 20 ans (forme juvénile) et un pic autour de la cinquantaine (forme adulte). Notre objectif à travers cette étude est d’évaluer par une méthode semi-quantitative l’expression de C-Kit (CD117) et d’étudier la corrélation de son expression avec les différents paramètres cliniques. Patients et méthodes : L’étude a porté sur 99 patients traités et suivis pour carcinome nasopharyngé entre 1997 et 2002. L’âge des patients variait entre 6 et 84 ans (moyenne d’age de 43 ans). Le sexe ratio était de 1,67. À l’étude histologique, il s’agissait d’un carcinome épidermoïde kératinisant dans 4 % des cas, d’un carcinome épidermoïde non kératinisant dans 69 % des cas et d’un carcinome indifférencié dans 27 % des cas. Le stade clinique était précisé selon la classification TNM de AJCC/UICC (1997). Une étude immunohistochimique, avant tout traitement, était réalisée sur des coupes en paraffine et après usage du four à micro-ondes pour C-Kit. Le score de l’immunomarquage était déterminé par le pourcentage de cellules tumorales marquées et par l’intensité d’immunomarquage. Une étude de corrélation entre le pourcentage d’expression de C-Kit, le sexe, l’âge, le type histologique, le stade TNM et l’évolution des patients était réalisée en se basant sur une analyse statistique utilisant les tests de Chi2 et de Student. Résultats : L’expression de C-Kit était retrouvée dans 62,62 % des cas (62/99). L’expression est plus élevée dans la forme juvénile (< 30 ans) que dans la forme adulte (78,57 % contre 56.33 % ; p = 0.03). L’hyperexpression de C-Kit était significativement corrélée à la présence de métastases ganglionnaires (p = 0,01) et de métastase à distance (p = 0,0005) et avec la survenue de rechutes locales et à distances (p = 0,0032). Il n’y avait pas de corrélation significative avec le sexe, le type histologique et le stade tumoral. Conclusion : La discordance d’expression de C-Kit entre la forme juvénile et la forme adulte plaiderait en faveur d’un mécanisme d’oncogenèse distinct entre ces deux formes. L’hyperexpression de C-Kit est corrélée à un haut pouvoir métastatique ganglionnaire et à distance de la tumeur. La possibilité d’un traitement par le GLIVEC® est à discuter.

Étude immunohistochimique de l’expression de CERBB-2, EGFR et C-KIT dans les mélanomes naso-sinusiens BARNOUD R (1), MÉJEAN-LEBRETON F (1), MERROT O (2), ALLIAS F (1), SALIN AB (1), DEVOUASSOUX-SHISHEBORAN M (1) (1) Service de Pathologie, (2) Service de Chirurgie ORL, Hôpital de la Croix-Rousse, CHU de Lyon. CerbB-2, EGFR et C-KIT sont trois récepteurs à activité tyrosine kinase importants dans la compréhension des mécanismes de tumorigenèse. Le but de notre étude est d’étudier l’immunoexpression de ces trois protéines dans une série de 17 mélanomes naso-sinusiens. Matériel et méthode : De 1992 à avril 2006, 17 observations de mélanomes localisés aux fosses nasales et/ou aux cavités sinusiennes sont répertoriées. Il s’agit de 10 femmes et de 7 hommes avec un âge médian de 67 ans. Une deuxième lecture de chaque prélèvement est effectuée, complétée si besoin par une étude immunohistochimique (PS100, HMB45, MélanA) afin de confirmer le diagnostic. Notre étude est faite avec les anticorps monoclonaux anti-CerbB-2 (Dako, 1/2000), anti-EGFR (Ventana Médical Systems) et anti-C-KIT

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