Ann Pathol 2004 ; 24 : 1S119-1S121
Lundi 15 novembre 2004
1S119
11 h 30 - 12 h 30 (Grand Amphithéâtre)
COMMUNICATIONS ORALES DU GPCM Établissement d’une classification moléculaire des lymphomes T périphériques par cDNA-array BALLESTER B, HOULGATTE R, DEVILARD E, LEROY K, BROUSSET P, BERGER F, BOUABDALLAH R, GISSELBRECHT C, GAULARD P, XERRI L, pour le GELA GELA, Hôpital Saint-Louis, Paris et Laboratoire TAGC, Marseille. Les lymphomes T périphériques (LTP) représentent environ 10 % des lymphomes non-Hodgkiniens et leur classification est toujours sujet à débat. De nombreux sous-types histologiques de LTP ont été décrits par le passé, mais en l’absence d’arguments solides, ils n’ont pas été reconnus comme de véritables entités clinico-pathologiques par la récente classification de l’OMS, qui les regroupe sous l’appellation « unspecified » (UNSP). En dehors de la catégorie UNSP, les seuls types de LTP reconnus sont les LTP angio-immunoblastiques (LAI), et les LTP anaplasiques (LAN) et quelques variétés rares comme les LTP gamma-delta (G/D) ou associés aux entéropathies. Dans le but d’identifier une classification cohérente des LTP, notamment pour la catégorie très hétérogène des « UNSP » nous avons testé 59 échantillons de LTP par la technique de c-DNA micro-array, qui permet d’analyser simultanément le niveau d’expression d’environ 10 000 gènes. Les profils d’expression obtenus étaient statistiquement corrélés aux lésions histopathologiques, permettant de séparer les LTP UNSP, les LAI et les LAN, Les 3 cas de LNH T lymphoblastiques montraient un profil moléculaire nettement distinct. Dans le groupe des UNSP, le dendrogramme permet d’identifier 3 groupes moléculaires distincts (UNSP1, UNSP2, UNSP3). Le groupe UNSP2 englobe les LTP dits de Lennert ainsi d’autres LTP assez riches en histiocytes. Les groupes UNSP1 et UNSP3 ne montraient de différences histologiques notables, mais présentaient des profils transcriptionnels distincts, qui suggèrent des différences physiopathologiques concernant notamment l’activation des interleukines et de la voie STAT. Les corrélations rétrospectives préliminaires avec les données cliniques semblent indiquer une association des UNSP1 avec un plus mauvais pronostic. Ces résultats suggèrent l’existence de sous-groupes moléculaires de LTP, dont certains semblent associés à un pronostic spécifique, ce qui pourrait permettre de rationaliser la classification des LTP sur des bases physiopathologiques, et d’améliorer la prise en charge thérapeutique des patients.
Analyse des gènes variables d’immunoglobulines dans une série de 49 lymphomes B de la zone marginale ganglionnaire et splénique TRAVERSE-GLEHEN A (1, 2), DAVI F (3), BEN SIMON E (1), CALLET-BAUCHU E (1, 2), FELMAN P (1, 2), BASEGGIO L (1, 2), THIEBLEMONT C (1, 2), CHARLOT C (1, 2), COIFFIER B (1, 2), BERGER F (1, 2), SALLES G (1, 2) (1) EA 3737 Pathologie des cellules lymphoïdes, Université Claude Bernard Lyon I, (2) Centre Hospitalier Lyon Sud, (3) Hôpital de la Pitié Salpétrière Paris. Les lymphomes B de la zone marginale, splénique et ganglionnaire, sont des entités récemment décrites dans les classifications de lymphomes (REAL/OMS) et qui sont encore mal caractérisées sur le plan moléculaire. La contrepartie cellulaire normale des cellules lymphomateuses et le rôle éventuel d’un antigène dans la sélection du clone tumoral sont peu connus. C’est pourquoi nous avons souhaité déterminer le profil des mutations somatiques des gènes des immunoglobulines dans ce type de lymphome, profil qui a permis récemment de clarifier certains points de l’ontogenèse d’autres syndromes lymphoprolifératifs. Pour établir ce profil, la région variable (VDJH) de la chaîne lourde des gènes d’immunoglobuline a été séquencée à partir des échantillons obtenus chez 49 patients atteints par ce lym-
phome. Sur les 35 formes spléniques, 11 cas étaient non mutés alors que 2 cas ganglionnaires seulement étaient non mutés sur 14 cas. Chez 3 patients, une diversité intra-clonale a été mise en évidence, suggérant que la cellule à l’origine du lymphome puisse subir de nouvelles mutations somatiques après l’apparition du processus oncogénique. Un biais d’utilisation des segments VH a été retrouvé avec une surreprésentation de la famille VH1, en particulier VH1-2 04 dans les formes spléniques (8/35), et VH4, en particulier VH4-34 dans les formes ganglionnaires (7/14). Cinq cas (4 spléniques et 1 ganglionnaire) ont présenté la même utilisation (avec un profil de mutation différent) de VH1-2 04, DH3-3 et JH4, avec peu ou pas de mutations (96 à 100 % d’homologie). Ces résultats indiquent la présence d’une sélection par l’antigène des clones de cellules B à l’origine de la tumeur et font suspecter l’existence d’antigènes communs. Cependant la mise en évidence d’une empreinte de maturation d’affinité par sélection antigénique du clone tumoral a été observée dans seulement 9 cas, suggérant une sélection par des antigènes T-indépendants. Aucune corrélation significative n’a été retrouvée entre l’utilisation des segments, le niveau de mutations et les données cliniques ou morphologiques à l’exception d’une association entre un profil non muté et la présence d’une t (11 ; 14) d’une part et la perte allélique de TP53 d’autre part. La relation entre l’absence de mutation et la délétion homozygote de p53 suggère que ces patients constituent un groupe particulier. Cependant aucun lien entre l’activité biologique de p53 et le mécanisme des mutations somatiques n’a été mis en évidence. Aucune association avec le virus de l’hépatite C (1 cas) et en particulier l’utilisation des VH n’a été retrouvée. Ces résultats confirment l’hétérogénéité moléculaire et probablement cellulaire de cette pathologie qui est reflétée par l’hétérogénéité clinique et morphologique décrite dans ce type de lymphome.
Caractérisation des altérations génomiques des carcinomes infiltrants du col utérin ROSTY C (1), PIERRON G (2), PETER M (1), DORIDOT V (3), RADVANYI F (4), LIVA S (5), BARILLOT E (5), AURIAS A (6), DELATTRE O (6), SASTRE-GARAU X (1) (1) Service de Pathologie, (2) Unité de Génétique Somatique, (3) Service de Chirurgie, (4) UMR 144 CNRS, (5) Service de Bio-informatique, (6) INSERM U509, Institut Curie, 75005 Paris. Le cancer du col utérin est le deuxième cancer le plus fréquent chez la femme dans le monde. Les carcinomes infiltrants s’accompagnent d’une intégration génomique cellulaire d’ADN de papillomavirus humain (PVH), en particulier les PVH à haut risque de type 16 et 18. L’oncogenèse du col utérin nécessite la présence des oncoprotéines E6 et E7 du PVH qui induit la prolifération cellulaire par dégradation des protéines TP53 et pRB. Il s’ensuit une instabilité génétique, nécessaire à la transformation maligne. Les conséquences moléculaires de cette instabilité génétique ont été peu caractérisées jusqu’à présent. La technique de puce génome (CGH array, Comparative Genomic Hybridization array) permet de caractériser les altérations du nombre de copies d’ADN d’un prélèvement tumoral. Le principe consiste en une hybridation génomique comparative d’un mélange d’ADN tumoral et d’ADN normal sur de multiples sondes génomiques représentatives de l’ensemble des locus chromosomiques. Nous avons utilisé cette méthodologie pour 37 prélèvements de carcinome du col utérin : 8 lignées cellulaires et 29 carcinomes primitifs infiltrants. Après coupure enzymatique, l’ADN tumoral a été marqué par un fluorochrome (cyanine 5) et l’ADN normal par un autre fluorochrome (cyanine 3). Les deux ADN ont hybridé de façon compétitive sur la puce génome, sur laquelle ont été placés 3 500 clones de BAC (Bacterial Artificial Chromosome). Les niveaux d’intensité de chaque fluorochrome ont été mesurés pour chaque clone. Les pertes et gains d’ADN tumoral ont été déduits du rapport d’intensité des 2 fluorochromes. Les pertes chromosomiques les plus fréquentes
© Masson, Paris, 2004