Analyse quantitative et qualitative de la stéatose hépatique par microspectroscopie infrarouge

S130 CO11 Implications des lymphocytes T Th17 et des cellules dendritiques plasmacytoïdes dans la réaction du greffon contre l’hôte intestinale après allogreffe de moelle osseuse C. Bossard a,b , F. Malard a,c , P. Chevallier c , T. Guillaume c , J. Delaunay c , J.-F. Mosnier b , M. Mohty a,c,d a Inserm CRNCA UMR892, 44000 Nantes, France b Laboratoire d’anatomie et cytologie pathologique, centre hospitalier et universitaire (CHU) de Nantes, Nantes, France c Service d’hématologie clinique, CHU de Nantes, Nantes, France d Centre d’investigation clinique en cancerologie (CI2 C), France La réaction du greffon contre l’hôte (GVH, Graft versus Host disease) après l’allogreffe de moelle osseuse est le résultat d’une réponse immunitaire exagérée médiée par les lymphocytes T du donneur et dirigée contre des allo-antigènes. Sa physiopathologie reste incomplètement élucidée, mais les lymphocytes T de type Th1 sont connus pour y jouer un rôle important. L’implication des lymphocytes T de type Th17, étudiée principalement dans des modèles murins reste controversée. Leur rôle dans la GVH digestive n’a pas été abordé chez l’homme. Les cellules dendritiques plasmacytoïdes (pDC) sont connues pour jouer un rôle majeur dans certaines pathologies auto-immunes et sont capables d’induire une différentiation des lymphocytes T naïfs en lymphocytes T Th17. Leur implication dans la physiopathologie de la GVH reste inconnue. Le but de ce travail a été d’analyser dans des lésions de GVH intestinale de patients allogreffés pour différentes hémopathies la densité des lymphocytes T Th17 et des pDC, de corréler la densité des lymphocytes à celle des pDC, et à la sévérité histologique des lésions de GVH intestinale. Les biopsies intestinales de 22 patients allogreffés pour une pathologie hématologique entre 2006 et 2008, et ayant développé des lésions de GVH aiguë digestive ont été analysées par immunohistochimie avec les anticorps anti-CD123, CCR6, CD161 et ROR␥. Ces biopsies ont été réalisées avant traitement corticoïde. Des biopsies intestinales de patients allogreffés (n = 5) n’ayant pas développé de GVH ont servi de contrôle. Le nombre de pDC CD123+ et de lymphocytes T Th17 CCR6+, CD161+ et ROR␥+ par champ au grossissement 200 était évalué sur coupes sériées. Ces immunomarquages étaient corrélés entre eux et avec la sévérité des lésions intestinales, classées morphologiquement en 4 grades. Un patient présentait des lésions de GVH intestinale de grade 1, 6 de grade 2, 8 de grade 3 et 7 de grade 4. La densité des lymphocytes CD161+, CCR6+ et ROR␥+ était significativement plus élevée dans les lésions de GVH que dans la muqueuse intestinale des patients contrôles (p = 0,03, 0,04 et 0,01). Parallèlement, la densité des pDC CD123+ était significativement plus élevée dans les lésions de GVH que dans la muqueuse intestinale des patients contrôles (p = 0,001). Les lymphocytes T Th17 et les pDC étaient présents essentiellement dans la lamina propria, et préférentiellement au voisinage immédiat des lésions épithéliales. Cette étude suggère que les lymphocytes T Th17 et les pDC jouent un rôle dans la GVH aiguë digestive, les pDC recrutées dans la muqueuse intestinale pouvant induire une réponse

Communications orales Th17. Ces résultats pourraient permettre d’envisager des approches thérapeutiques nouvelles dans le traitement ou la prophylaxie de la GVH aiguë digestive, ciblant les pDC et la réponse Th17. doi:10.1016/j.annpat.2011.09.018

CO12 Analyse quantitative et qualitative de la stéatose hépatique par microspectroscopie infrarouge F. Le Naour a , I. Yousef b , M. Danulot a , M. Wavelet c , C. Sandt b , D. Samuel a , P. Dumas b , C. Guettier a,c a Faculté de médecine Paris-Sud, Inserm U785, université Paris-XI, 94807 Villejuif cedex, France b SOLEIL synchrotron, 91192 Gif sur Yvette cedex, France c Service d’anatomie pathologique, hôpital Paul-Brousse/Bicêtre, AP—HP, 94807 Villejuif cedex 5, France La stéatose est une lésion centrale dans de nombreuses maladies du foie, alcool, stéatopathies dysmétaboliques, hépatite C. Elle est un élément essentiel de la sélection des greffons hépatiques. L’examen anatomopathologique standard en fournit une évaluation peu reproductible et globale, justifiant l’intérêt d’un outil de quantification et d’analyse qualitative. Matériel et méthodes.— L’étude a porté sur des prélèvements de pièces opératoires incluant 10 foies normaux et 25 foies stéatosiques Des coupes congelées HES ont été réalisées pour l’évaluation anatomopathologique. La stéatose s’échelonnait de 5 % à 60 %. Des coupes adjacentes non colorées ont été déposées sur lames recouvertes d’or pour microspectroscopie infrarouge (IR). Les acquisitions ont été réalisées par pas de 50 microns × 50 microns. La quantification des lipides a été obtenue par la moyenne des ratios des pics lipides/protéines dans les spectres IR de chaque pixel. Le reste de chaque prélèvement a fait l’objet d’une analyse lipidomique dosant les triglycérides, les lipides saturés et insaturés. Résultats.— Le coefficient de corrélation entre les résultats anatomopathologiques et le taux de triglycérides qui représentent l’espèce lipidique majoritaire est médiocre (0,54). Les spectres IR obtenus sur coupes tissulaires montrent une augmentation des lipides insaturés et des esters en fonction du degré de stéatose, en accord avec les dosages lipidomiques. Le coefficient de corrélation entre la quantification des lipides par microspectroscopie IR et le taux de triglycérides est excellent (0,92). Conclusion.— La microspectroscopie IR permet la quantification et l’analyse qualitative de la stéatose sur coupe tissulaire. Cette approche, implantable en milieu hospitalier, ouvre des perspectives d’application clinique. doi:10.1016/j.annpat.2011.09.019