22e congrès de pneumologie de langue franc ¸aise — Lyon, 26—28 janvier 2018 2
Service rhumatologie, CHU de Monastir, Monastir, Tunisie Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (R. Klii)
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Introduction Les connectivites représentent désormais la seconde cause d’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP), après la forme idiopathique. La sclérodermie systémique (Scs) est celle qui se complique le plus volontiers d’HTAP. Le but de notre travail est de déterminer les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques, évolutives et pronostiques des HTAP chez les patients atteints de Scs. Méthodes Il s’agissait d’une étude multicentrique rétrospective, réalisée dans 9 services de médecine interne en Tunisie, colligeant 152 patients. Le diagnostic de la Scs était retenu selon critères de l’American Rhumatismal Association. L’HTAP était retenue chez 27 patients (26 %), chaque fois que la PAP moyenne était supérieure ou égale à 25 mmHg. Nous avons comparé les patients ayant une Scs selon la présence (G1) et l’absence d’HTAP (G2). Résultats Il s’agissait de 26 femmes et 1 homme (sexratio = 0,03). L’âge moyen de survenu de HTAP était de 49,1 ans. Le délai du diagnostic de la Scs était de 5,5 ans en moyenne. La valeur médiane de la pression artérielle pulmonaire était 42 mmHg (extrêmes : 19—87). L’HTAP était isolée dans 3 cas et associée à une pneumopathie interstitielle diffuse dans 10 cas avec un aspect en rayons de miel chez 8 patients et un aspect en verre dépoli chez 6 autres. L’étude comparative concluait que : le délai diagnostic moyen de la maladie était plus long chez les patients ayant une HTAP (5,9 vs 3,8 ans) sans que la différence ne soit statistiquement significative (p = 0,07). L’atteinte pulmonaire, en particulier la PID était significativement plus fréquente dans le groupe ayant une HTAP (40 % vs 12,6 %) (p = 0,006). De même, au scanner thoracique, l’image en rayon de miel était significativement plus fréquente dans le premier groupe (30,8 % vs 4 %) (p = 0,001). Les méga capillaires à la capillaroscopie étaient significativement plus fréquents (63 % vs 49 %) (p = 0,04). Cependant, les manifestations articulaires étaient moins fréquentes (12,6 % vs 4 % et 83 % vs 63 %) avec une p = 0,03. Le traitement faisait appel à des anticoagulants oraux dans 11 cas, des vasodilatateurs à type de prostacycline chez 3 patients et aux inhibiteurs des récepteurs de l’endothéline dans 2 cas. Le pronostic était plus mauvais chez le G1 avec un taux de mortalité plus important (20 % vs 8,8 %). Conclusion Une meilleure compréhension de la pathogénie de la vasculopathie sclérodermique permettra peut-être un jour de dépister et de prendre en charge précocement et convenablement cette complication. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.rmr.2017.10.334 322
Traitement du syndrome de bronchiolite oblitérante en greffe pulmonaire par photophérèse extracorporelle : expérience monocentrique J. Leroux 1 , A. Schuller 1,∗ , T. Degot 1 , M. Porzio 1 , B. Renaud-Picard 1 , A. Bohbot 2 , R. Kessler 1 , S. Hirschi 1 1 Service de pneumologie, Strasbourg, France 2 Service d’hématologie, Strasbourg, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Schuller) Introduction La dysfonction chronique du greffon reste la principale cause de mortalité en transplantation pulmonaire, en particulier sa forme obstructive, le syndrome de bronchiolite oblitérante (BOS). La prise en charge thérapeutique de la BOS reste à définir. La place de la photophérèse extra-corporelle (ECP) semble
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intéressante d’après plusieurs études. Nous avons cherché à mesurer l’impact de l’ECP sur la fonction respiratoire de nos patients greffés pulmonaires en cas de BOS, au cours d’une étude monocentrique rétrospective. Méthodes Critères d’inclusion : tout patient greffé pulmonaire dans notre centre entre janvier 2005 et juin 2017 avec diagnostic de BOS, aggravation fonctionnelle malgré intervention thérapeutique (au minimum majoration de l’immunosuppression, traitement antiacide et azithromycine) et VEMS > 40 % du « meilleur » post greffe (moyenne des 2 meilleurs), ayant bénéficié de séances d’ECP (2 séances/15 jours durant 6 mois progressivement espacées/3—4 puis 6 semaines). Data : recueil des meilleures valeurs de VEMS à 12, 6 mois et juste avant le début de l’ECP, puis 3, 6, 12, 18, 24 mois ainsi que la dernière valeur sous ECP. Le critère d’évaluation principal était la variation du déclin annuel du VEMS entre l’année précédant la mise sous ECP et l’évolution sous ECP. Résultats Sur environ 400 patients greffés pulmonaires au CHU de Strasbourg, 10 ont rempli les critères d’inclusion. Il s’agissait de 7H/3F, dont 5 greffés pour emphysème, 3 pour fibrose, 1 pour bronchectasies et 1 pour sarcoïdose. Sept étaient greffés bi-pulmonaire, 1 uni-pulmonaire et 1 cardiopulmonaire. Au début de l’ECP, l’âge moyen était de 57,5 ans (45—73) et le VEMS moyen à 59,7 % du « meilleur » post-greffe (44—76). Le délai moyen entre la greffe et l’initiation de l’ECP est de 64,9 mois (29—131). La durée moyenne du traitement par ECP est de 24 mois (7-60). Sept patients sont vivants, dont 6 toujours sous ECP au dernier suivi, avec une bonne tolérance, 3 sont décédés (1 décès inexpliqué 7 mois après début de l’ECP, 2 ont stoppé l’ECP pour complications de la greffe — LEMP et dialyse — puis sont décédés). La perte annuelle de VEMS dans l’année précédant l’ECP était en moyenne de 25,1 %/an (3 à 65 %/an) soit, 48 mL/mois. Après initiation de l’ECP, la variation annuelle du VEMS était un gain moyen de 4,65 %/an (−2 à +21 %/an) soit +1,9 mL/mois. Conclusion Note travail met en évidence un effet net de l’ECP sur le ralentissement du déclin annuel du VEMS en cas de BOS modérément sévère, avec une bonne tolérance. Déclaration de liens d’intérêts S. Hirschi : Invitation au congrès de l’ISHLT par Therakos. Les autres auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.rmr.2017.10.335 323
Angioscanner thoracique versus scintigraphie pulmonaire pour le diagnostic d’embolie pulmonaire pendant la grossesse ? C. Tromeur 1,∗ , L. Van Der Pol 2 , P.Y. Leroux 3 , P.Y. Salaun 3 , M. Huisman 2 , F. Couturaud 1 , C. Leroyer 4 , F. Klok 2 1 Département médecine interne, pneumologie et médecine vasculaire, Brest, France 2 Département médecine interne, Leiden, Pays-Bas 3 Département médecine nucléaire, Brest, France 4 Médecine vasculaire, Brest, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Tromeur) Introduction Le risque d’embolie pulmonaire (EP) est accru au cours de la grossesse. Du fait des changements physiologiques, des risques d’exposition aux radiations et du nombre d’examens non conclusifs au cours de la grossesse, le choix entre la scintigraphie pulmonaire et l’angioscanner thoracique en cas de suspicion d’EP fait actuellement débat dans ce contexte. Nos objectifs étaient de déterminer l’efficacité de la scintigraphie et de l’angioscanner thoracique pour diagnostiquer une EP au cours de la grossesse, de comparer le taux d’examens d’imagerie non interprétables et d’analyser le niveau d’exposition aux radiations. Méthodes Nous avons utilisé les bases de données PUBMED, EMBASE, Web of science et Cochrane pour sélectionner les articles
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publiés avant janvier 2017. La sélection des articles et l’extraction des données ont été réalisées par deux médecins indépendants via une méthodologie stricte grâce au logiciel informatique www.covidence.org. L’évaluation de la qualité des articles étaient basée sur les critères PRISMA [1]. Résultats Nous avons sélectionné 563 articles évaluant la scintigraphie pulmonaire et/ou l’angioscanner thoracique dont 277 dans PUBMED, 235 dans EMBASE, 2 dans Web of Science et 2 dans Cochrane. Devant l’hétérogénéité des études et des protocoles d’imagerie, nous n’avons pu réaliser de méta-analyse. Onze articles ont été sélectionnés pour l’analyse de l’efficacité de la scintigraphie et de l’angioTDM pour diagnostiquer l’EP au cours de la grossesse. La valeur prédictive négative de la scintigraphie et de l’angioTDM thoracique était de 100 %. Une seule EP a éte diagnostiquée dans les 3 mois suivant un angioTDM négatif. Vingt-quatre études ont été sélectionnées pour l’analyse du taux d’examens d’imagerie non interprétables. Les taux moyens d’examens non interprétables pour l’angioTDM et la scintigraphie pulmonaire étaient respectivement 21 % (min 0 %—max 35,7 %) et 18 % (min 3,3 %—max 40 %). Huit études ont été sélectionnées pour évaluer le niveau d’exposition aux radiations. Les niveaux de radiation relevés sont calculés et ne sont que des estimations. Ces résultats sont très hétérogènes et non interprétables. Conclusion La scintigraphie pulmonaire et l’angioTDM thoracique semblent avoir une efficacité similaire pour le diagnostic d’EP au cours de la grossesse. Toutefois ces deux techniques d’imagerie nécessitent une comparaison directe dans une grande étude randomisée prospective. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Référence [1] PRISMA. The PRISMA statement http://www.prisma-statement. org/statement.htm. [cited Aug, 2015)]. https://doi.org/10.1016/j.rmr.2017.10.336 324
Valeur diagnostique du score de Genève révisé dans l’embolie pulmonaire. À propos de 91 cas B. Daher ∗ , K. Marc , J. Bourkadi Service de pneumologie, Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (B. Daher) Introduction Le diagnostic de l’embolie pulmonaire repose sur une stratégie diagnostique et non sur un test unique. L’étape initiale après identification des patients suspects d’embolie pulmonaire est l’établissement de la probabilité clinique pré-test. L’objectif de notre étude est d’évaluer la valeur diagnostique du score de Genève révisé dans l’établissement de la probabilité clinique de l’embolie pulmonaire. Méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique qui concerne les patients hospitalisés pour EP au service de pneumologie de l’hôpital Moulay Youssef à Rabat entre janvier 2015 et mai 2017. L’analyse statistique a été effectuée par le logiciel SPSS 13, ainsi que l’étude de la sensibilité, la spécificité, la VPP et la VPN est réalisée par les courbes ROC. Résultats Il s’agit de 91 patients avec un âge moyen de 57 ± 15 ans ; le sexe ratio est de 2F/1H (68 % femmes et 32 % hommes) ; Les facteurs de risque sont dominés par les affections cardiopulmonaires chroniques connu (51 %), l’obésité (40 %), l’alitement (39 %), les cancers (25 %) et la tuberculose (22 %) ; la symptomatologie clinique est représentée essentiellement par la dyspnée (85 %), l’évaluation du score de Genève a montré que 16 % des patients ont un risque faible d’embolie pulmonaire, 69 % ont un risque intermédiaire et 14 % ont un risque fort. Le seuil diagnostique du score de Genève dans l’embolie pulmonaire référé à l’angioscanner est
de 4 avec une sensibilité à 26 % et une spécificité à 93 %, une VPP à 89 % et une VPN 39 %. Alors que le seuil diagnostique du score de Genève dans l’embolie pulmonaire référé à la scintigraphie est de 6 avec une sensibilité à 43 % et une spécificité à 92 %, une VPP à 97 % et une VPN 19 %. Conclusion Le score de Genève permet d’établir une probabilité clinique avec une bonne spécificité et une meilleur VPP ; par conséquent, il permet de mieux poser l’indication des examens complémentaires de référence. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.rmr.2017.10.337 325
Évolution de la chirurgie thoracique ambulatoire sur une période de 10 ans : apports de la réhabilitation précoce R. Zaimi ∗ , P. Bagan Chirurgie thoracique, Argenteuil, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (R. Zaimi) Introduction Les objectifs de la chirurgie ambulatoire sont de réduire les risques liés à l’hospitalisation, et d’optimiser le contact avec la médecine extrahospitalière [1]. L’objectif de ce travail est de présenter l’évolution, les résultats et les limites des indications de la chirurgie ambulatoire pour le diagnostic et le traitement de pathologies thoraciques sur une période de 10 ans, grâce notamment à la réhabilitation précoce postopératoire. Méthodes L’indication opératoire était portée après avoir vérifié les critères anesthésiques et chirurgicaux d’une chirurgie ambulatoire. Une réhabilitation précoce et améliorée avec alimentation orale, lever et kinésithérapie motrice et respiratoire, retrait de perfusion, drain et Redon à partir de la 3e heure a été préconisée pour tous les patients à partir de 2012. Nous avons séparé la période en deux pour comparer l’évolution des indications et des interventions, du taux réel d’ambulatoire et de réadmission. Résultats De janvier 2005 à septembre 2015, 222 patients ont été opérés de pathologies pleuropulmonaires diverses en chirurgie ambulatoire : entre 2005 et 2009, ont été réalisées 107 médiastinoscopies et 9 sympathectomies (n = 116) ; entre 2010 et 2015, ont été réalisées 78 médiastinoscopies, 11 sympathectomies, 10 résections pulmonaires atypiques, 4 biopsies pleurales, 2 pneumothorax et une segmentectomie (n = 106). Deux patients (0,9 %) ont été gardés en hospitalisation : le premier suite à une inhalation après médiastinoscopie, le second suite à un surdosage en morphiniques après segmentectomie. Un patient (0,45 %) a été réhospitalisé dans le mois après une biopsie pleurale pour récidive de l’épanchement. Aucun décès n’a été observé. Conclusion La chirurgie ambulatoire vise à assurer un confort et une autonomie rapide au patient [2]. La suppression de l’alitement est un facteur prédominant dans la réduction de la morbidité postopératoire. Grâce à un protocole de réhabilitation précoce inscrit dans un chemin clinique bien établi, nous avons étendu les indications des interventions ambulatoires, initialement réservées à la médiastinoscopie et à la chirurgie pleurale, aux résections de nodules pulmonaires par thoracoscopie en toute sécurité chez des patients sélectionnés et informés. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] Coudane H, et al. La chirurgie ambulatoire : réglementation et état des lieux. Rev Chir Orthop 2005;91:409—13.