SFE Nancy 2018 / Annales d’Endocrinologie 79 (2018) 355–391 P373
L’hypothyroïdie : une cause rare d’ascite exsudative Dr I. Akkari a,∗ , Dr S. Mrabet a , Dr Y. Hasni b , Dr E. Ben Jazia a Gastroentérologie, CHU Farhat-Hached, Sousse, Tunisie b Endocrinologie, CHU Farhat-Hached, Sousse, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (I. Akkari)
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Introduction L’ascite est une manifestation rare de l’hypothyroïdie. Elle s’intègre habituellement dans le cadre d’un myxœdème. Les ascites isolées liées à une hypothyroïdie sont exceptionnelles puisqu’on retrouve moins de 20 cas décrits dans la littérature. Nous rapportons six observations d’ascite exsudative associée à une hypothyroïdie. Résultats Il s’agit de 6 patients (sex-ratio = 1) d’âge moyen de 57 ans (30–81 ans). L’anamnèse retrouvait une altération progressive de l’état général et une augmentation progressive du volume de l’abdomen. À l’examen, il y avait des conjonctives pâles, une loge thyroïdienne libre et une ascite de grande abondance. Le bilan biologique avait objectivé une anémie normocytaire et un bilan hépatique normal chez tous les malades. La ponction d’ascite ramenait un liquide lymphocytaire riche en protides stérile avec absence de cellules néoplasiques. La recherche de bacille de Koch dans le liquide d’ascite et les crachats était négative ainsi que l’intradermo-réaction à la tuberculine. L’échographie cardiaque montrait une fonction cardiaque normale et excluait un épanchement péricardique associé. L’échographie abdominale ainsi que la tomodensitométrie abdomino-pelvienne avaient montré une ascite de grande abondance isolée. Les dosages sériques des marqueurs tumoraux étaient normaux. Devant l’asthénie et l’anémie, un bilan thyroïdien a été réalisé montrant une hypothyroïdie d’origine périphérique. Les patients ont été mis sous traitement substitutif avec une bonne évolution. Conclusion Une ascite isolée, riche en protides, peut être révélatrice d’une hypothyroïdie même en l’absence de signes cliniques évocateurs de dysthyroïdie. D’où l’intérêt de réaliser un bilan thyroïdien devant toute ascite exsudative non expliquée. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
https://doi.org/10.1016/j.ando.2018.06.524 P374
Goitre ovarien malin : à propos de deux cas Dr H. Houari a,∗ , Dr N. Anoun a , Pr H. Salhi a , Pr H. El Ouahabi a , Pr N. Ismaili Alaoui b a Service d’endocrinologie, diabétologie et nutrition, CHU Hassan II, Fès, Tunisie b Service de médecine nucléaire, CHU Hassan II, Fès, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (H. Houari) Introduction Les goitres ovariens sont des tumeurs endocrines de l’ovaire, rares, représentant moins de 3 % des tératomes ovariens et constituées majoritairement de tissu thyroïdien. Souvent bénins, toutefois, une transformation maligne est possible mais reste exceptionnelle. Nous rapportons deux cas de goitres ovariens dégénérés en carcinome papillaire de la thyroïde, dont l’un est métastatique. L’objectif est de décrire les circonstances de découverte, le diagnostic positif et les modalités thérapeutiques des goitres ovariens malins (GOM). Observations Observation 1 : patiente de 37 ans, présentant depuis 3 ans des douleurs pelviennes aggravées par l’installation de douleurs osseuses et d’une tuméfaction de la hanche droite. Une échographie pelvienne complétée par une TDM/IRM ont révélé la présence d’un processus tissulaire abdominopelvien gauche, associé à deux masses, au niveau sacrum, et de l’aile iliaque droite évoquant des métastases. Une annexectomie gauche est réalisée, l’étude anatomopathologique révèle un tératome ovarien, dont la composante thyroïdienne est dégénérée en un carcinome papillaire. Observation 2 : patiente de 60 ans, présentant depuis 4 mois des douleurs pelviennes diffuses ayant fait l’objet d’une exploration radiologique objectivant la présence d’une masse ovarienne droite d’allure suspecte. Une hystérectomie
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totale avec annexectomie bilatérale est indiquée. L’étude anatomopathologique conclut à un goitre ovarien dégénéré en carcinome papillaire. Dans les deux cas, la TSH était normale la thyroglobuline était élevée. Une thyroïdectomie totale suivie d’une irathérapie forte dose furent réalisées. L’histologie est revenue bénigne éliminant une néoplasie thyroïdienne primitive. Discussion Les cas de GOM sont rares, les métastases sont exceptionnelles. Le diagnostic est anatomopathologique. L’attitude thérapeutique est calquée sur celle du cancer thyroïdien. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
https://doi.org/10.1016/j.ando.2018.06.525 P375
Association des atteintes cutanées auto-immunes et thyroïdite d’Hashimoto : à propos de 15 cas
Dr M. Imaouen ∗ , Dr N. Boufaida , Pr H. Salhi , Pr H. El Ouahabi Service d’endocrinologie, diabétologie et nutrition CHU Hassan II, Fès, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Imaouen) Introduction et objectif La thyroïdite d’Hashimoto est une maladie chronique auto-immune. Elle est caractérisée par des associations privilégiées avec de nombreuses maladies à déterminisme auto-immun, notamment les pathologies dermatologiques. Le but de notre travail est d’illustrer cette association et étudier sa fréquence. Matériels et méthodes Étude rétrospective descriptive intéressant tous les patients suivis pour une thyroïdite d’Hashimoto colligés sur une période allant de 2009 à 2017 suivis au service d’endocrinologie CHU Hassan II de Fès, et dont une atteinte cutanée auto-immune a été diagnostiquée. Résultats Parmi 74 cas de thyroïdite d’Hashimoto, une dermopathie autoimmune était associée chez 15 patients, soit 20,7 % des cas. Notre population était de sexe féminin exclusivement, avec un âge moyen de 37,6 ans et des extrémités allant de 17 à 58 ans. L’atteinte dermatologique constituait le mode de révélation dans tous les cas, le diagnostic de l’atteinte thyroïdienne était porté a posteriori par le dépistage systématique grâce au dosage des anticorps antithyroperoxydase revenant positif, avec un taux moyen de 276,9 U/L (± 582,64). Le vitiligo était l’atteinte cutanée auto-immune la plus fréquemment observée (53,3 %) avec une association statiquement significative (p < 0,05). Les autres atteintes étaient variables, réparties entre pelade (26,7 %), urticaire chronique (13,3 %) et psoriasis (6,7 %). Quarante pour cent de nos patientes étaient en euthyroïdie, alors que 60 % avaient nécessité un traitement hormonal substitutif à faible dose, de 0,84 g/kg/j en moyenne. Discussion La thyroïdite d’Hashimoto peut être associée à une pathologie cutanée auto-immune. Parmi elles, c’est l’association avec le vitiligo qui est la plus forte. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
https://doi.org/10.1016/j.ando.2018.06.526 P376
Histiocytose mixte associée à un cancer thyroïdien papillaire Pr F. Archambeaud a,∗ , P. Vital a , Dr I. Pommepuy b , Dr G. Russ c , Dr J.C. Bourras d , S. Parreau a a Service de médecine interne B, endocrinologie, hôpital du Cluzeau, Limoges, France b Service d’anatomopathologie CHU Dupuytren, Limoges, France c Centre de pathologie et d’imagerie, CHU La Pitié-Salpêtrière, Paris, France d Centre d’imagerie médicale, Limoges, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (F. Archambeaud)