Communications affichées / La Revue de médecine interne 30 (2009) S77–S151 renforce cette hypothèse diagnostique. La protéinurie est à 150 mg/24 h. Il n’y a pas de syndrome des antiphospholipides associés et pas de stigmates clinicobiologiques et anatomopathologiques de syndrome de Gougerot-Sjögren. Sur le plan morphologique, des hypersignaux sont décelés sur le tronccérabral et médullaire (dorsolombaire). La patiente est améliorée de fac¸on spectaculaire aprés 6 cures mensuelles de cyclphosphamide suivies de 3 cures de consolidation. Elle garde néanmoins des troubles cognitifs (concentration) et psychiques imposant une réduction rapide de la corticothérapie. Le relais par l’azathioprine est rapidemment suivie par l’apparition de lésions des mastites nécrotiques des deux seins avec quelques lésions similaires étendues dans le dos et le décolleté. Ces lésions sont associées à un prurit et une fièvre sans hyperéosinophilie ni perturbations des tests hépatiques. Les données histopathologiques concluent à une mastite nécrotique non spécifique. L’arrêt de la thérapeutique amende les lésions qui disparaissent en laissant des cicatrices inesthétiques sans rétractions ni fistules. Le bilan à la recherche d’une cause infectieuse (tuberculose, leishmaniose), néoplasique (sein), maladie de Wegener (TDM des sinus, des poumons, exploration reins, ANCA. . .) est négatif et renforce de ce fait la cause iatrogénique. Une pathomimie est aussi évoquée du fait du contexte mais semble peu plausible du fait de la disribution des lésions et à distance de la non récidive. L’azathioprine est substituée par du cellcept pour la suite du traitement. Conclusion.– Une mastite nécrotique est l’apanage d’un certain nombre d’affections infectieuses et systémiques (vascularites nécrosantes). Sa survenue au cours d’affections auto-immunes déja identifiées soulève plusieurs hypothèses diagnostiques : infections intercurrentes (induites par une immunodépression) ; génie évolutive de la maladie ou toxicité cutanée médicamenteuse (cette dernière imposant l’arrêt définitif du traitement). doi:10.1016/j.revmed.2009.03.269 CA136
Maladies inflammatoires cryptogéniques de l’intestin et pancréatite aiguë F. Ben Hriz a , H. Habbessi b , N. Maamouri b , N. Belkahla b , H. Ouerghi b , S. Chouaib b , H. Chaabouni b , N. Ben Mami b a Gastroentérologie, hôpital La Rabta, Tunis, Tunisie b Gastroentérologie-B, hôpital La Rabta, Tunis, Tunisie Introduction.– Une élévation des enzymes pancréatiques au cours des maladies inflammatoires cryptogéniques de l’intestin (MICI) est fréquemment observée. Toutefois, la survenue d’une pancréatite aiguë est rare, avec une prévalence ne dépassant pas 2 %. Les étiologies sont dans ce cas multiples, prédominées par les causes médicamenteuses. Le but de notre travail est d’étudier la prévalence et les étiologies des pancréatites aiguës au cours des MICI. Patients et méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective colligeant tous les patients suivis au service entre janvier 1996 et décembre 2008 pour une MICI. Tous les patients ayant présenté une pancréatite aiguë au cours du suivi ont été inclus dans cette étude. Le bilan étiologique consistait en une échographie et une tomodensitométrie abdominales, un bilan immunologique, un bilan infectieux et une étude de pharmacovigilance. Résultats.– Trois cents vingt-deux cas de MICI ont été colligés durant la période de l’étude. Il s’agissait de 171 femmes et de 151 hommes, dont l’âge moyen était de 34,2 ans (15–85). Cent trente-deux malades avaient une rectocolite hémorragique (RCH) et 190 une maladie de Crohn (MC). Cinq malades avaient présenté une pancréatite aiguë au cours du suivi de leur MICI (1,56 %). Il s’agissait de 3 femmes et de 2 hommes, dont l’âge moyen est de 37,3 ans (34–49). Quatre patients avaient une MC et un malade avait une rectocolite hémorragique. La pancréatite aiguë était dans tous les cas concomitante avec une poussée de la MICI. Elle était classée stade A dans un cas, stade B dans 3 cas et stade C dans un cas. Le diagnostic étiologique retenu était : une pancréatite auto-immune chez un patient (20 %), une pancréatite obstructive en rapport avec une atteinte inflammatoire duodénale et papillaire chez un malade (20 %) et l’origine médicamenteuse était retenue dans 3 cas (60 %) ; secondaire à la prise d’azathioprine dans 2 cas et de salazopyrine dans un cas. L’évolution était favorable chez les 5 malades, sous corticoïdes dans 2 cas et après l’arrêt du traitement responsable de la pancréatite dans les 3 autres cas. Aucune récidive n’a été notée au cours du suivi. Conclusion.– Les pancréatites aiguës sont rares dans notre série, notées chez 1,56 % des malades. C’est l’origine médicamenteuse qui représente la cause la
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plus fréquente, observée chez 60 % des patients de notre série. Toutefois, un bilan exhaustif est dans tous les cas indiqué afin d’éliminer les autres étiologies avant de retenir ce diagnostic. doi:10.1016/j.revmed.2009.03.270 CA137
Association entre cirrhose cryptogénétique et syndrome dysmétabolique S. Chouaib , A. Dachraoui , N. Maamouri , H. Ouerghi , F. Ben Hriz , N. Belkahla , H. Chaabouni , N. Ben Mami Gastro-entérologie B, hôpital la Rabta, Tunis, Tunisie Introduction.– Les cirrhoses cryptogénétiques sont des cirrhoses dont la cause reste indéterminée après l’exclusion des causes virales, auto-immunes, toxiques et métaboliques. Elles représentent 10 % des cirrhoses. Des données récentes suggèrent une relation entre la cirrhose cryptogénétique, le diabète de type 2 et l’obésité. Le but de cette étude était d’étudier le profil épidémiologique et clinicobiologique des cirrhoses cryptogénétiques et de rechercher les éléments du syndrome dysmétabolique associés à cette pathologie. Patients et méthodes.– Étude rétrospective des cirrhoses cryptogénétiques dans notre service entre 1997 et 2007 après exclusion de toutes les observations comportant des marqueurs viraux ou immunologiques positifs ou une surcharge en fer ou en cuivre ou un bilan étiologique incomplet. Résultats.– Dix cas de cirrhose cryptogénétique ont été colligés. Il s’agissait de 7 femmes et 3 hommes. L’âge médian était de 48 ans avec des extrêmes allant de 24 à 65 ans. Les circonstances de découverte étaient : un syndrome œdématoascitique (n = 3), des douleurs de l’hypochondre droit (n = 2), un syndrome de cholestase (n = 1), une hémorragie digestive (n = 1) et fortuite (n = 3). Un élément ou plus du syndrome dysmétabolique ont été retrouvé dans tous les cas : diabète type 2 (n = 4), hypertension artérielle (n = 3), dyslipémie (n = 4), surcharge pondérale (n = 6) et obésité (n = 4). Un syndrome dysmétabolique a été diagnostiqué chez 8 patients (soit 80 %). Un excès pondéral a été retrouvé chez les deux autres patients. Le bilan hépatique a montré une cytolyse minime (n = 7), une cholestase minime (n = 7), un TP < 75 % (n = 8) et une hypo-albuminémie (n = 8). L’échographie abdominale a objectivé un foie hyperéchogène (n = 6), homogène et à bords réguliers (n = 4). Les veines hépatiques étaient perméables (n = 10). Conclusion.– La cirrhose cryptogénétique et le syndrome dysmétabolique sont fortement associés (80 %). Cette association évoque un rôle pathogénique commun de l’insulinorésistance. La stéato-hépatite non alcoolique serait la principale cause des cirrhoses cryptogénétiques. doi:10.1016/j.revmed.2009.03.271 CA138
Dysphagie révélatrice d’une maladie de Forestier R. Tekaya a , M. Ridene a , C. Ben Haj Yahia a , L. Abdelmoula a , M. Mahfoudhi b , L. Chaabouni a , R. Zouari a a Rhumatologie, hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie b Médecine interne, hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie Introduction.– L’hyperostose vertébrale ankylosante (HVA) est un rhumatisme dégénératif bénin rarement responsable d’algies chroniques axiales et parfois périphériques. C’est une maladie qui peut dans certains cas se compliquer de syndromes compressifs mettant en jeu le pronostic vital. La dysphagie en rapport avec la compression extrinsèque de l’œsophage par une ostéophytose exubérante mérite d’être rapportée. Nous rapportons à ce propos trois observations. Matériels et méthodes.– Il s’agissait de deux hommes et d’une femme âgés respectivement de 48, 52 et 60 ans. Un des patients avait une dyslipémie et une hypertension artérielle, le deuxième un diabète, une obésité et une dyslipémie et le dernier n’avait pas d’antécédent notable. Résultats.– Deux patients présentaient un long passé de cervicalgies mécaniques avec radiculalgies bilatérales mal systématisées dans un cas, traitées symptomatiquement par antalgiques et AINS. L’interrogatoire a révélé chez les trois patients une dysphagie progressive aux solides. Cette dysphagie était modérément gênante dans deux cas et très symptomatique avec épisodes de fausse route