Association mélanome et vitiligo : quelle relation ?

Association mélanome et vitiligo : quelle relation ?

A72 CC et qui ont présenté au moins un CBC confirmé histologiquement (depuis la 1re consultation jusqu’à décembre 2017). Résultats Nous avons colligé 1...

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A72 CC et qui ont présenté au moins un CBC confirmé histologiquement (depuis la 1re consultation jusqu’à décembre 2017). Résultats Nous avons colligé 164 cas (134 hommes et 30 femmes) d’âge moyen 54,6 ans. L’âge au moment de l’apparition des CBC variait de 20 à 80 ans. L’âge moyen lors de l’irradiation était 9,7 ans. Le délai moyen entre la RHT et l’apparition du CBC était de 44 ans. Les CBC étaient au nombre de 268 (118 cas avaient un seul CBC et 46 avaient des CBC multiples : 2 [22 cas], 3 [10 cas], 4 [7 cas], 5 [3 cas], 6 [1 cas], 8 [2 cas] et 11 CBC [1 cas]). Les tumeurs siégeaient surtout dans la région occipitale (35,4 %) et temporale (26,5 %). La taille moyenne était de 1,3 cm. Ces CBC étaient de type nodulaire (49,3 %), maculopapuleux (34 %), un ulcus rodans (11,6 %), végétant (3,3 %) et atrophique (1,8 %). Ils étaient pigmentés dans 42,2 % des cas. À l’histologie, l’aspect nodulaire était prédominant (74 %). Il était associé à un aspect ulcéré (15,6 %), pseudokystique (7,6 %), adénoïde (5,5 %), infiltrant (1 %) et à une différenciation pilaire (1,5 %) et kératinisante (1 %). Les autres formes retrouvées étaient : adénoïde (13,8 %), ulcérée (5,2 %), ulcérée adénoïde (2,6 %), pagétoïde (2,2 %) et métatypique (2,2 %). Une pigmentation était notée dans 25 % des cas. Discussion Notre série partage avec celles de la littérature des particularités épidémio-cliniques et histologiques du CBC radioinduit : le jeune âge au moment de l’irradiation (augmente le risque de survenue de CBC), l’âge moyen d’apparition du CBC (33 à 60 ans), la prédominance masculine (l’exposition solaire plus importante le plus souvent d’origine professionnelle et le taux de scolarité plus élevé chez les garc ¸ons dans les années 1960), la prédominance de l’aspect clinique et histologique nodulaire, des localisations occipitales et pariétales (la technique de la RHT à visée épilatoire) et le nombre moyen de CBC par malade. Cependant l’aspect pigmenté des lésions (42,2 %) et la présence de CBC multiples sont plus fréquents dans notre série. Conclusion La RHT reste un antécédent à chercher chez des malades consultant pour des CBC du CC, surtout s’ils sont multiples ou se déclarent précocement. Une surveillance clinique prolongée est nécessaire pour ces patients vu le risque d’apparition de nouveaux CBC et de récidive. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.03.130 P101

La dirofilariose sous-cutanée : une parasitose rare. À propos d’un cas S. Idoudi ∗ , M. Youssef , I. Lahouel , Y. Soua , A. Achour , H. Belhadj Ali , H. Babba , J. Zili Hôpital Charles Nicolle, Rades, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Idoudi) Introduction La dirofilariose est une zoonose, du chien et des chats, touchant accidentellement l’homme. Elle est causée par un nématode du genre Dirofilaria transmis par la piqûre de Culicidés. Dans notre pays, la dirofilariose est rare, nous décrivons à notre connaissance le 7e cas en Tunisie depuis 1990 et le premier cas décrit dans la région de Monastir. But Décrire la particularité clinique d’une dirofilariose souscutanée à travers une observation. Résultats Une patiente âgée de 19 ans sans ATCD pathologique notable nous consultait au mois d’octobre 2017 pour nodule souscutanée asymptomatique en regard de la crête iliaque évoluant depuis 2 mois découvert fortuitement. L’examen dermatologique montrait un nodule de 1 cm de diamètre, mobile à la palpation profonde et siégeant en regard de la crête iliaque externe droite. La peau en regard était saine. Le reste d’examen était sans anomalies, particulièrement pas d’ADP palpable et pas de fièvre. À ce stade on suspectait une tumeur bénigne tel qu’un lipome ou histiocytofi-

ADF 2018 brome. Une échographie des parties molles montrait une formation fusiforme du tissu cellulograisseux sous-cutané renfermant un corps étranger sous forme de filament hypoéchogène mobile. Une exérèse chirurgical était réalisée. L’examen direct avait montré une structure filamenteuse blanchâtre pelotonnée mobile dont l’examen parasitologique a conclu à un nématode de genre Dirofilaria repens la reprise de l’interrogatoire avait révèle l’origine rurale de la malade et la notion de contact avec les chiens. Par ailleurs, il n’y avait pas d’autres plaintes fonctionnelles tel que des troubles visuels. La malade avait bénéficié d’un suivi de 4 mois avec une évolution favorable, sans récidive locale ou à distance. Conclusion La dirofilariose sous-cutanée est une zoonose due à D. repens, ayant pour réservoir le chien et la région méditerranéenne comme foyer. En Tunisie, la dirofilariose est une parasitose rare. Six cas ont été décrite depuis 1990. Sa fréquence peut être sous-estimée, du fait d’une symptomatologie discrète et non spécifique et l’évolution spontanée de cette parasitose vers la guérison spontanée. Sur le plan clinique, la dirofilariose sous-cutanée est polymorphe. Elle se présente souvent sous la forme de nodules indurés peu ou pas douloureux, comme c’était le cas chez notre malade simulant un kyste ou une tumeur bénigne. Elle se manifeste parfois sous forme de plaques érythémateuses inflammatoires posant ainsi un problème de diagnostic différentiel avec plusieurs dermatoses. La dirofilariose cutanée est une affection ubiquitaire, elle touche toutes les localisations anatomiques selon la zone de piqûre de moustique. Le traitement est chirurgical se résumant en cas de nodule à son exérèse permettant alors un diagnostic histoparasitologique. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.03.131 P102

Association mélanome et vitiligo : quelle relation ? B. Baghad ∗ , S. Belanouane , F.Z. Elfatoiki , K. Baline , F. Hali , S. Chiheb Service de dermatologie de Casablanca, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (B. Baghad) Introduction Le vitiligo est une achromie acquise liée à une destruction auto-immune des mélanocytes. Un de ses aspects mystérieux est sa relation avec le mélanome. Nous rapportons une série de 5 patients porteurs de vitiligo et de mélanome. Observations Cas 1 : un patient de 76 ans présentait depuis deux mois une lésion nodulaire indolore interfessière. L’examen clinique retrouvait une macule achromique limitée mesurant 17 cm, surmontée de multiples macules noires infiltrées avec un nodule pigmenté de 1 cm/1,5 cm en périanale, ferme et indolore. L’histologie de la lésion nodulaire retrouvait un mélanome à extension superficielle avec un Breslow à 2,5 mm et présence d’ulcération et de mitoses. Cas 2 : un patient de 57 ans présentait depuis 4 mois une lésion pigmentée du talon droit dont l’étude histologique retrouvait un mélanome malin avec un Breslow à 13 mm. Le bilan d’extension retrouvait des métastases ganglionnaires et une carcinose péritonéale. Le patient a présenté à la suite du traitement par interféron des lésions achromiques étendues et asymétriques du visage. Cas 3 : un patient de 69 ans présentait depuis 20 ans une macule noire plantaire suivie par l’apparition d’un vitiligo diffus à tout le corps. L’histologie de la macule noire révélait un mélanome acrolentigineux intraépidermique. Le bilan d’extension révélait des métastases ganglionnaires et abdomino-pelviennes. Cas 4 : un patient de 70 ans consultait pour deux nodules évoluant depuis deux mois au niveau du dos et du sein droit associés à une dysurie. Le patient présentait des achromies au niveau du tronc, du visage, du cuir chevelu et des jambes droites, concomitantes aux

ADF 2018 nodules cutanés. L’histologie des biopsies des nodules cutanés et de la prostate était en faveur d’un mélanome métastatique. Cas 5 : une patiente de 64 ans présentait une lésion pigmentée plantaire mesurant 5 cm précédée de 4 mois par un vitiligo du visage et du tronc. L’histologie de la lésion du pied était en faveur d’un mélanome acrolentigineux avec un Breslow à 1,5 mm. Le bilan d’extension a révélé des métastases ganglionnaires unguinales. Discussion Notre série illustre des situations différentes où le vitiligo est lié au mélanome. Le vitiligo peut précéder de plusieurs années le mélanome ou être concomitant aux métastases. Dans notre série, trois patients porteurs de vitiligo étaient déjà au stade métastatique de leur mélanome dont un avec un foyer primaire non connu. La pathogénie de cette association peut être le résultat d’une réponse immune dirigée contre les antigènes associés au mélanome exprimés par les mélanocytes sains. Vu les similitudes cliniques et immuno-histologiques de ces achromies avec le vitiligo classique, les patients porteurs de vitiligo doivent être surveillés avec attention afin de détecter un potentiel mélanome associé. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.03.132 P103

Association de lichen scléreux et sarcoïdose M. Ben Hamouda ∗ , M. Youssef , I. Lahouel , Y. Soua , H. Belhadjali , J. Zili Service de dermatologie, CHU Fattouma Bourguiba, Monastir, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Ben Hamouda) Introduction Le lichen scléreux est une dermatose chronique fibrosante d’étiologie. La sarcoïdose cutanée est une dermatose granulomateuse. Nous rapportons un cas d’association de ces deux dermatoses de mécanismes physiopathologiques différents. Observation Il s’agit d’une patiente âgée de 70 ans, suivie depuis 2012 pour des lésions blanchâtres, scléreuses et atrophiques siégeant au niveau du décolleté, seins, cuisses avec une atrophie des petites lèvres. L’examen anatomopathologique a montré un aspect en faveur du lichen scléreux. La patiente était mise sous dermocorticoïdes avec une stabilisation des lésions. Cinq ans après, elle a présenté des lésions maculo-papuleuses, érythémateuses, squameuses par endroit au niveau des membres supérieurs et inférieurs. La biopsie cutanée a objectivé une dermite granulomateuse non nécrosante orientant vers une sarcoïdose. Le bilan biologique était correct, notamment le bilan phosphocalcique. L’exploration radiologique a montré la présence d’adénopathies médiastinales et l’examen ophtalmologique n’a pas montré des lésions en faveur de localisation oculaire de sarcoïdose. La conduite était de mettre la patiente sous corticoïdes topiques. Discussion Le lichen scléreux est une dermatose inflammatoire dont la physiopathologie ferait intervenir plusieurs facteurs : hormonaux, génétiques, infectieux ou traumatiques par phénomène de Köebner. Cliniquement, les lésions se présentent sous forme de plaques blanchâtres, atrophiques, intéressant surtout les muqueuses génitales, et peuvent se voir au niveau du tronc. La sarcoïdose est une affection granulomateuse multisystémique d’étiologie inconnue. Elle serait une réponse immunitaire incontrôlée à des antigènes non encore identifiés sur un terrain génétique prédisposant aboutissant à la formation des granulomes. Elle présente un grand polymorphisme clinique. Emmerson et al. ont rapporté le cas d’une patiente atteinte de lésions de lichen scléreux au niveau du dos sur lesquelles des lésions de sarcoïdose viennent se greffer, quelques années après. Ils ont expliqué cette cœxistence par le fait que le tissu atteint du lichen scléreux est considéré comme cicatriciel.

A73 Notre observation diffère par l’existence de ces deux dermatoses dans deux territoires cutanées différents. Nous rapportons le premier cas d’association de lichen scléreux et de sarcoïdose cutanée évoluant de fac ¸on indépendante. La cœxistence de ces deux dermatoses de mécanismes physiopathologiques différents peut être fortuite. Une meilleure connaissance des mécanismes physiopathologiques impliqués pourrait fournir des pistes pour la compréhension de cette association. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.03.133 P104

Pityriasis rosé de Gibert inversé : forme déroutante à ne pas méconnaître H. Drissi ∗ , N. Litaiem , M. Jones , O. Midassi , N. Ezzine , F. Zeglaoui Service de dermatologie, hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (H. Drissi) Introduction Le pityriasis rosé de Gibert (PRG) est une dermatose aiguë bénigne auto-résolutive en 3 à 8 semaines. Il s’agit d’une éruption paravirale probablement associée aux virus du groupe herpès touchant essentiellement l’enfant et l’adulte jeune, sans prédominance de sexe. Typiquement, il se présente comme une éruption érythémato-squameuse du tronc et de la partie proximale des membres, faite d’un médaillon central suivi de lésions secondaires à type de petits médaillons ou de maculo-papules non squameuses. Les formes atypiques sont fréquentes. But Rapporter une observation de PRG atypique par sa distribution topographique et rappeler les arguments permettant de retenir le diagnostic. Résultats Un adolescent âgé de 16 ans, aux antécédents d’allergie alimentaire (sésame, noisettes), de rhinite allergique et d’urticaire chronique, consulte pour une éruption cutanée légèrement prurigineuse évoluant depuis 10 jours. À l’interrogatoire, il n’y avait pas de notion d’infection récente ni de prodromes à type de malaise, arthralgies, ou céphalées. L’examen avait montré de multiples macules érythémateuses entourées d’une fine collerette desquamative disposées selon les lignes de moindre tension cutanée au niveau des plis axillaires et du pli abdominal. La plaque initiale érythémato-squameuse annulaire était localisée en regard de la ligne axillaire antérieure droite faisant 4 cm de grand axe comportant une fine desquamation furfuracée périphérique. Le reste de l’examen somatique était sans particularités. Devant le terrain (sujet jeune atopique), l’existence d’un médaillon principal, l’aspect des lésions et la durée d’évolution, le diagnostic de PRG dans sa forme inversée a été retenu. Un traitement dermocorticoïde (désonide) a été prescrit. L’évolution était marquée par une régression des lésions au bout de 2 semaines laissant une hyperpigmentation post-inflammatoire. Conclusions Une classification simple des formes atypiques du PRG a été élaborée par Chuh et al. [1]. Celle-ci distingue les atypies de morphologie, de taille, de nombre, de siège, et de distribution et les rash toxidermiques PRG-like. Notre observation est particulière par la distribution des lésions. En revanche, l’aspect des lésions et la mise en évidence du médaillon principal avaient permis de retenir le diagnostic et d’éviter le recours à la biopsie cutanée. La reconnaissance de ces formes atypiques permet de rassurer les patients quand à la bénignité et au caractère auto-résolutif de la maladie. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.