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Abstract / La Revue de médecine interne 31S (2010) S84–S193
Patients et méthodes.– Nous rapportons trois cas de neuropathie périphérique associée à la MB, dont deux étaient révélateurs de l’affection. Observation.– Dans ces observations, associés au syndrome neurogène périphérique, tous les patients présentaient des manifestations cutanéomuqueuses à type d’aphtose bipolaire récidivante et de lésions de pseudofolliculite du tronc. L’un des deux avait, par ailleurs, une thrombophlébite cérébrale et du membre inférieur droit, et un autre une panuvéite bilatérale. L’électromyogramme objectivait dans les trois cas une polyneuropathie axonale et la biopsie neuromusculaire montrait un aspect de névrite chronique, avec lésions de vascularite et myosite interstitielle chez un seul patient. Nos trois malades ont été traités par colchicine, corticothérapie orale et bolus mensuels de cyclophosphamide, avec une bonne réponse clinique. Conclusion.– Nous insistons, à travers ces observations, sur la nécessité de rechercher systématiquement une MB devant une atteinte du système nerveux périphérique chez tout patient jeune originaire d’un pays à forte endémie de MB. doi:10.1016/j.revmed.2010.03.259 CA175
Infarctus rénal d’origine cardio-embolique inaugural d’une maladie de Behc¸et J. Connault , C. Durant , J. Graveleau , R. Clairand , B. Planchon , M. Hamidou Service de médecine interne, CHU, Nantes, France Introduction.– Le bilan étiologique d’embolies artérielles atypiques ou multiples doit parfois faire évoquer une maladie de Behc¸et (MB), notamment chez le sujet jeune. Patients et méthodes.– Un patient de 30 ans, sans antécédent, présente une douleur lombaire droite brutale faisant initialement évoquer une colique néphrétique, puis une pyélonéphrite en raison d’une fièvre apparue secondairement. L’absence d’amélioration sous traitement par anti-inflammatoire, puis antibiotique justifie la réalisation d’une échographie, puis d’un scanner qui constate un infarctus rénal supérieur droit. Le bilan étiologique de cette thrombose artérielle inexpliquée fera réaliser différentes explorations, menant au diagnostic de MB. Cas clinique.– Le patient décrit des douleurs thoraciques modérées précédant la douleur lombaire droite. L’électrocardiogramme, puis l’échocardiographie permettent de découvrir une akinésie apicolatérale et un thrombus de 26 mm à l’apex du ventricule gauche, confirmé par IRM. Le bilan d’extension ne retrouve aucune anomalie artérielle ou parenchymateuse cérébrale, périphérique ou coronarienne mais des embolies artérielles multiples (rénales bilatérales et mésentériques supérieures), expliquant les épisodes de douleurs et de fièvre. Le bilan étiologique ne constate aucune thrombophilie biologique, chez un patient sans facteur de risque vasculaire, ni antécédent familial ou personnel. L’interrogatoire retrouve, en revanche, une aphtose bipolaire, une pseudofolliculite et des épisodes d’uvéite antérieure modérée transitoire. Le diagnostic de MB est donc posé, sans typage HLA associé significativement à la MB. Sous traitement par antivitamine K et clopidogrel, puis aspirine, associé à un traitement du post-infarctus et à la colchicine, l’évolution est favorable, avec de rares poussées buccales, cutanées et articulaires, résolutives sous colchicine. Discussion.– Les embolies à point de départ cardiaque ne sont pas exceptionnelles lors de la MB, mais généralement associées à un anévrisme pariétal ou une fibrose endomyocardique responsable de thrombose intracavitaire [1]. La survenue brutale, multiple et sévère des embolies artérielles et le caractère inaugural sont atypiques lors des MB sans anévrisme. De même, le pronostic péjoratif de l’atteinte cardiaque [2] contraste avec la très bonne évolution sous traitement anticoagulant, puis antiagrégant plaquettaire, avec un parfait contrôle de la MB sous colchicine seule. Cette présentation rare doit donc être prise en compte lors du bilan de thromboses
artérielles du sujet jeune à bilan étiologique négatif et justifie une surveillance rapprochée et répétée, clinique et morphologique. Conclusion.– La survenue d’une thrombose artérielle inexpliquée fait rechercher une cause cardio-embolique qui peut être liée à une MB. La MB doit être évoquée chez les sujets jeunes à bilan étiologique négatif, lors de localisations emboliques atypiques ou multiples, avec de fortes implications thérapeutiques, mais aussi de pronostic et de suivi. Références [1] Wechsler B. Ann Med Interne 1999;150(7):542–54. [2] Helft G, et al. Arch Cardiovasc Dis 2008;101(5):375. doi:10.1016/j.revmed.2010.03.260 CA176
Atteinte de l’artère mésentérique supérieure au cours de la maladie de Takayasu : à propos de 8 cas M. Snoussi , M. Frigui , H. Haj Kacem , N. Abid , S. Marzouk , N. Kaddour , Z. Bahloul Service de médecine interne, CHU Hédi-Chaker, Sfax, Tunisie Objectif.– Le but de notre travail est de déterminer la fréquence de l’atteinte de l’artère mésentérique supérieure au cours de la maladie de Takayasu, d’étudier ses caractéristiques cliniques, morphologiques et d’en préciser les différents moyens thérapeutiques. Patients et méthodes.– Nous avons analysé rétrospectivement sur une période de 13 ans (1996–2008), 32 dossiers de patients atteints de la maladie de Takayasu suivis dans le service de médecine interne de CHU Hédi-Chaker de Sfax. Nous avons utilisé les critères diagnostiques de l’ACR (1990). Pour décrire le type de l’atteinte artérielle nous nous sommes basés sur la classification topographique d’Ueno modifiée par Lupi-Herrera et revue lors de la conférence de Tokyo en 1994.l’atteinte de l’artère mésentérique supérieure est retenue en présence d’une anomalie morphologique (sténose et/ou ectasie) à l’echodoppler et/ou à l’angiographie. Résultats.– Huit patients (7 femmes et 1 homme) ont présenté une atteinte de l’artère mésentérique supérieure, soit une fréquence de 25 %. L’âge moyen de nos patients était de 39 ans (extrêmes : 22–70 ans). Selon la classification topographique, la maladie était classée type V chez 6 malades et type I chez 2 patients. L’atteinte de l’artère mésentérique supérieure était présente au moment du diagnostic de la maladie chez 7 patients (87,5 %) alors qu’elle était survenue après 13 ans du début de l’artérite de Takayasu dans un cas. L’atteinte de l’artère mésentérique supérieure était silencieuse dans 6 cas (75 %) alors qu’elle était révélée par une douleur abdominale et un infarctus mésentérique dans un cas respectivement (12,5 %). Une atteinte de l’artère mésentérique inférieure associée était notée dans 1 cas. La lésion était sténosante chez tous les patients. Sur le plan thérapeutique, la corticothérapie était instaurée chez 5 patients, les antiagrégants plaquettaires chez tous les patients. Un geste de revascularisation chirurgicale a été pratiqué dans un cas. Une régression partielle de la sténose de l’artère mésentérique supérieure a été constatée chez un patient parmi 3 ayant bénéficié d’une artériographie de control. Conclusion.– L’artère mésentérique supérieure est une localisation non classique au cours de la maladie de Takayasu. Elle est souvent asymptomatique toutefois elle pourrait être responsable d’infarctus mésentérique grave et mortel d’ou l’intérêt du diagnostic précoce par les explorations d’imagerie. doi:10.1016/j.revmed.2010.03.261 CA177
Maladie de Takayasu révélée par une surdité de perception : 2 observations M. André a , G. Guettrot-Imbert a , C. Pourtier a , I. Delèvaux a , T. Mom b , S. Trouillier c , O. Aumaitre a a Service de médecine interne, hôpital Gabriel-Montpied, Clermont-Ferrand, France