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Abstracts / Néphrologie & Thérapeutique 14 (2018) 335–402
rénale d’origine génétique et héréditaire, notamment dans le travail psychothérapeutique, et, pourquoi pas, dans un travail d’éducation thérapeutique. Chez l’adolescent, le jeune adulte, il est très important de pouvoir travailler les questions des transmissions : comment faire porter cette maladie et son terrain génétique et héréditaire à un autre conjoint, à un autre enfant, héritiers de tant de potentiels. . . Déclaration de liens d’intérêts L’auteur n’a pas précisé ses éventuels liens d’intérêts. Pour en savoir plus Lévy M. L’angoisse de recevoir et de transmettre une maladie rénale génétique. In : Psychologie en néphrologie. EDK, Groupe EDP Sciences ; 2002. pp. 73–96. Jean-Dit-Pannel R. Le « travail de l’hypocondrie » chez le sujet malade somatiquement, chroniquement et héréditairement. Exemple du sujet en insuffisance rénale chronique génétique héréditaire et hémodialysé - À propos de cinq cas cliniques (Doctoral dissertation, Paris 10). 2015. https://doi.org/10.1016/j.nephro.2018.07.211 PN21
Atteinte rénale au cours de la fièvre méditerranéenne familiale
Z. Benjelloun ∗ , Z. Benlachhab , Y. Borgi , N. Kabbali , T. Sqalli Houssaini Chu Hassan II, Fès, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (Z. Benjelloun) Introduction La fièvre méditerranéenne familiale ou maladie périodique est une maladie auto-inflammatoire plus fréquente chez les sujets originaires du pourtour méditerranéen. La transmission est autosomique récessive. L’étude génétique se base sur la recherche de mutations du gène MEFV qui commande la production d’une protéine, appelée Marenostrine, qui a un rôle dans la régulation de l’inflammation. Le traitement se base essentiellement sur la colchicine. Patients/matériels et méthodes Nous avons réalisé une étude rétrospective sur une période allant de 2012 à 2017 incluant les malades, tout âge confondu, chez qui le diagnostic de maladie périodique a été suspecté devant des signes cliniques évocateurs, et pour lesquels l’étude génétique à la recherche de mutation a été réalisée. Résultats Quarante-sept patients ont été retenus. L’âge moyen était de 20 ± 13 ans avec des extrêmes de 3 à 60 ans. Dix-sept patients étaient âgés de moins de 16 ans. Nous avons noté une légère prédominance masculine, 25 hommes versus 22 femmes, soit un sex-ratio H/F de 1,14. Pratiquement la moitié de nos patients étaient originaires de la ville de Fès, les autres origines notées étaient Taounante (n = 4), Taza (n = 4), Missour (n = 3), Meknès (n = 2), Immouzer (n = 1), Nador (n = 1), Séfrou (n = 1), et Ouazzane (n = 1). Une histoire familiale était rapportée chez 14 % des patients. La fièvre constituait le premier motif de consultation, elle était présente chez tous nos malades. Des myalgies étaient notées chez 88 %, des arthralgies chez 14 %, et des douleurs abdominales chez 20 %. Sur le plan biologique, le syndrome inflammatoire était présent chez 11 % des patients au moment du diagnostic. L’atteinte rénale était présente dans 20,5 % des cas, il s’agissait d’une amylose confirmée histologiquement par ponction biopsie rénale. La mutation génétique était retrouvée chez 38,2 % des cas, la plus fréquente était C2082GA M694I à l’état homozygote sur l’exon 10 du gène MEFV. Le diagnostic de FMF a été retenu chez 26,4 % des enfants selon les critères pédiatriques de Yalcinkaya. Chez les adultes, le diagnostic a été retenu selon les critères de Tel Hashomer chez 11,7 %, et selon les critères simplifiés de Livneh chez 67 %. Conclusion L’amylose est une complication rare mais grave de la FMF. Elle survient souvent à cause d’un diagnostic retardé de FMF ou d’un contrôle imparfait du syndrome inflammatoire biologique
en cas de FMF connue. La prévention reste essentielle par une bonne observance thérapeutique, un suivi et un dépistage réguliers. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nephro.2018.07.212 PN22
Mutation intronique possiblement associée à une néphronophtise : intérêt du séquenc¸age génome entier P. Chamley 1,∗ , N. Pottier 2 , V. Gnemmi 3 , P. Mathurin 4 , F. Provot 1 , A. Lionet 1 , F. Broly 2 , F. Glowacki 1 1 CHRU de Lille, service de néphrologie, 59000, France 2 CHRU de Lille, centre de biologie et pathologie, service de génopathie, 59000, France 3 CHRU de Lille, centre de biologie et pathologie, service d’anatomopathologie, 59000, France 4 CHRU de Lille, service d’hépatologie, 59000, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Chamley) Introduction Avec plus d’une vingtaine de gènes impliqués, la néphronophtise est une pathologie hautement polymorphe tant par son phénotype que son génotype. L’observation familiale que nous rapportons illustre (i) l’intérêt diagnostique de l’analyse du génome entier au cours de tableaux phénotypiques complexes évocateur de néphronophtise et (ii) l’impact probable d’une mutation intronique dans la genèse de cette pathologie. Observation Un patient actuellement âgé de 29 ans développe dès l’âge d’un an une insuffisance rénale chronique, de profil tubulo-interstitiel, qui devient terminale dès 10 ans. Après échec d’une première greffe, il est repris en charge en dialyse à 20 ans. Des drusens rétiniens étaient mis en évidence dès l’âge de 10 ans. Il développe un tableau de cholestase anictérique, connu depuis l’enfance. À 27 ans, la cholestase s’aggrave de manière brutale. Le bilan étiologique hépatique est négatif. Devant la cholestase réfractaire persistante, une transplantation combinée foie + rein est réalisée. La pièce d’hépatectomie retrouve des aspects compatibles avec une fibrose hépatique congénitale. Sa sœur cadette, actuellement âgée de 20 ans, présentait dès 5 ans des reins hyperéchogènes, non kystiques, et une protéinurie tubululaire. Progressivement apparaît une insuffisance rénale chronique terminale. Une transplantation préemptive est réalisée à 12 ans. Des drusens rétiniens sont observés dès 5 ans. Aucune anomalie hépatique n’est observée. Leur frère aîné est indemne de toute pathologie. Discussion L’analyse du génome entier de l’ensemble de la fratrie, et de leurs parents, met en évidence, pour le frère et la sœur atteints, une hétérozygotie composite touchant le gène NPHP3 (codant pour la néphrocystine-3) avec un variant paternel c.520-1G > T, et un second variant maternel c.671-996C > G. Le variant paternel (non décrit jusqu’à présent) affecte un site d’excision épissage de l’intron 2 du gène. Le variant maternel (également non rapporté), affecte l’intron 3 et entraîne l’insertion d’un exon cryptique de 163pb issu de l’intron 3. Le séquenc¸age de l’ADN complémentaire confirme les modifications de séquences attribuables à ces variants. Aucune autre mutation affectant des gènes impliqués dans la néphronophtise n’est mis en évidence. Conclusion Cette observation confirme la complexité phénotypique et génotypique de la néphronophtise. Elle suggère également le caractère directement délétère d’une mutation intronique qui ne peut être mise en évidence par une analyse de l’exome, mais uniquement par des analyses du génome dans sa globalité. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nephro.2018.07.213