74e Congrès franc¸ais de médecine interne – Deauville, 8 au 10 décembre 2016 / La Revue de médecine interne 37 (2016) A62–A140
et 6 autres rhumatismes inflammatoires (4 polyarthrites rhumatoïdes, 2 rhumatismes inflammatoires inclassés) ; pour 16 patients, aucun diagnostic n’avait été porté avec une amélioration spontanée des symptômes. La relecture des BAT a montré un infiltrat (péri-)adventitiel isolé observé par ≥ 1 anatomopathologiste pour 31 patients, dont 2 ACG, 5 PPR et 24 autres diagnostics. Une ILA, une VVV ou une VVE étaient retrouvées pour 12, 7 et 29 patients par ≥ 1 anatomopathologiste, et pour 6, 1 et 9 patients par les 2 anatomopathologistes. Les VPP de l’ILA, VVV et VVE vus par ≥ 1 ou par les 2 anatomopathologistes pour le diagnostic d’ACG étaient de 17 %, 0 % et 7 %, et 17 %, 0 % et 11 %, respectivement. Les VPP correspondantes pour le diagnostic d’ACG ou PPR étaient de 33 %, 0 % et 24 %, et de 17 %, 0 % et 44 %, respectivement. La concordance entre les 2 anatomopathologistes était bonne pour l’ILA (kappa = 0,63) et faible pour la VVV (kappa = 0,21) et la VVE (kappa = 0,28). Conclusion Les infiltrats (péri)adventitiels retrouvés de manière isolée dans une BAT ont une faible valeur diagnostique pour l’ACG et ne devraient pas être considérés comme critère histologique distinctif. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] Cavazza A, Muratore F, Boiardi L, Restuccia G, Pipitone N, Pazzola G, et al. Inflamed temporal artery: histologic findings in 354 biopsies, with clinical correlations. Am J Surg Pathol 2014;38(10):1360–70. [2] Hernández-Rodríguez J, Murgia G, Villar I, Campo E, Mackie SL, Chakrabarty A, et al. Description and validation of histological patterns and proposal of a dynamic model of inflammatory infiltration in giant cell arteritis. Medicine (Baltimore) 2016;95(8):e2368. [3] Disdier P, Pellissier JF, Harle JR, Figarella-Branger D, Bolla G, Weiller PJ. Significance of isolated vasculitis of the vasa vasorum on temporal artery biopsy. J Rheumatol 1994;21(2):258–60. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.10.026
Recherche translationnelle en médecine interne CO019
BAT3-soluble : un nouveau biomarqueur au cours du syndrome des antisynthétases B. Hervier 1,∗ , S. Ouaras 2 , L. Gilardin 3 , H. Ouakrim 4 , D. Amelin 5 , F. Cohen Aubart 6 , Y. Uzunhan 7 , Y. Allenbach 8 , A. Bourgarit-Durand 9 , O. Benveniste 10 , V. Vieillard 2 1 Médecine interne et immunologie clinique 1, CIMI-Paris, Inserm 1135, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris 2 Upmc, CIMI-Paris, Inserm U 1135, Paris 3 Département de médecine interne et d’immunologie clinique, groupe hospitalier La Pitié-Salpêtrière–Charles-Foix, Paris 4 Anatomopathologie, hôpital Cochin, AP–HP, centre de recherche des Cordeliers, Inserm U 1138, Paris 5 Upmc, Inserm U 974, Paris 6 Médecine interne, institut E3M, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris 7 Pneumologie, hôpital Avicenne, 125, rue de Stalingrad, Bobigny 8 Département de neuropathologie, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris 9 Médecine interne, hôpital Jean-Verdier, Bondy 10 Médecine interne et immunologie clinique 1, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (B. Hervier) Introduction Le syndrome des antisynthétases (SAS) est une myopathie inflammatoire (MI) fréquemment associée à une
A73
pneumopathie infiltrante diffuse (PID) et différents auto-anticorps anti-ARNt-synthétases. Les mécanismes auto-immuns concourant au SAS sont actuellement mal compris. Récemment, l’infiltration des tissus cibles par des cellules natural killer (NK) a été rapportée. De plus, une diminution spécifique du nombre de cellules NK circulantes exprimant le récepteur activateur NCR3/NKp30 a été mise en évidence chez les patients actifs : elle se traduit par une baisse de fonctionnalité des cellules NK. Ceci suggère donc leur implication dans la pathogénicité du SAS. Chez certains patients atteints de néoplasie, une diminution de NCR3/NKp30 a également été rapportée et corrélée avec une expression anormale des ligands de ce récepteur, dénommés B7-H6 et BAT3. Ces deux molécules de stress sont également exprimés et/ou sécrétées par les monocytes/macrophages. Dans la présente étude, nous avons évalué l’impact possible des formes solubles de B7-H6 et BAT3 au cours du SAS. Patients et méthodes De 2013 à 2016, 53 patients recevant ou non un traitement spécifique ont été inclus (15 hommes = 28 % ; âge médian 48 ans, extrêmes 18–77 ; dont 40 présentant un anticorps anti-Jo-1 = 75 %) et regroupés selon caractère actif (n = 27, 51 %) ou inactif (n = 26, 49 %) de la maladie. Ces patients ont été comparés à 17 sujets sains (2 hommes = 12 % ; âge médian 29, extrêmes 22-44) et 20 patients présentant une MI active mais non associée à des anticorps anti-ARNt-synthétases. (8 hommes = 40 % ; âge médian 48, extrêmes 25–78 ; incluant 12 dermatomyosites = 60 %, 7 myopathies nécrosantes auto-immunes = 35 % et 1 MI de chevauchement = 5 %). Les taux sériques d’interleukine (IL)-2 & IL-15 ont été quantifiés par test Elisa (R&D systems) tout comme les taux solubles de BAT3 (sBAT3) et B7-H6 (EIAab & Cusabio, respectivement). Les tests statistiques appropriés étaient considérés comme significatifs lorsque p < 0,05. Résultats Alors que la concentration sérique médiane de sB7H6 était similaire chez les patients et les contrôles, les titres de sBAT3 étaient significativement augmentés chez les patients avec SAS (250 vs. 134 pg/mL, p = 0,0002). De plus, sBAT3 corrélait avec l’activité du SAS : la concentration médiane de sBAT3 atteignant 340 pg/mL chez les patients actifs vs. 160 pg/mL chez les inactifs (p < 0,0001). Par ailleurs, pour les patients actifs bénéficiant d’un second dosage longitudinal, une diminution de sBAT3 était constatée sous traitement (de 472 à 259 pg/mL, p = 0,06) était constatée 5/6 fois (83 %). L’augmentation de sBAT3 était très spécifique du SAS, puisque retrouvée supérieure à deux fois la norme seulement chez 1/20 patients (5 %) avec MI active non associée aux anti-ARNtsynthétases (concentration médiane = 178 pg/mL, p < 0,0001). Les mécanismes résultant en une augmentation de sBAT3 restent inconnus mais sBAT3 ne corrélait pas avec les concentrations sériques des cytokines pro-inflammatoires IL2 et IL15. Conclusion L’augmentation significative et spécifique de sBAT3 chez les patients avec SAS actif et sa diminution sous traitement suggèrent que cette molécule de stress soit impliquée dans la pathogénicité du SAS et puisse être considérée comme un biomarqueur de la maladie. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.10.027 CO020
L’activation in vitro de la voie interféron de type I reproduit les lésions caractéristiques observées chez les patients atteints de dermatomyosite S. Toquet 1,∗ , L. Ladislau 2 , X. Suárez-Calvet 3 , F. Rozenberg 4 , W. Stenzel 5 , C. Benjamin 6 , V. Mouly 1 , G. Butler-Browne 1 , O. Benveniste 7 , Y. Allenbach 8 1 Institut de myologie, université Pierre-et-Marie-Curie, Paris