A240
Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33S (2014) A237–A242
Tableau 1
Consommation de paracétamol (n patients) Consommation de nalbuphine (n patients) Analgésie à domicile (n patients)
Groupe 1
Groupe 2
p
2
4
ns
0
0
ns
4
3
ns
Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.404
local (AL) dans ce groupe. Il pourrait s’agir de patients pour lesquels l’utilisation d’emblée d’un AL à plus faible concentration pourrait être proposée. Le faible effectif de cette étude n’a pas permis de mettre en évidence de facteur de risque d’HoTA sous APD permettant de cibler une population. Le traitement préopératoire par BB a été retrouvé comme protecteur de survenue des HoTA, ceci avait déjà été retrouvé en postopératoire de thoracotomie sous anesthésie générale et APD des patients sous métoprolol [3]. En conclusion, les HoTA postopératoires sous APD sont fréquentes et pourraient nécessiter une surveillance en USC. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Références [1] Br J Anaesth 2011;107(6):859–68. [2] Br J Surg 2007;94:665–73. [3] Acta Anaesthesiol Scand 1997;41:1324–30. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.405
R363
Incidence et facteurs de risque des hypotensions artérielles postopératoires sous analgésie péridurale après chirurgie digestive
T. Chardon ∗ , A. Bonnet , N. Steer , S. Duperret , F. Aubrun Service d’Anesthésie-Réanimation, Hôpital de la Croix-Rousse, Hospices Civils de Lyon, Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Introduction L’anesthésie péridurale (APD) permet un bon contrôle de la douleur et une diminution des complications postopératoires après chirurgie digestive et thoracique [1]. L’hypotension artérielle (HoTA), liée au bloc sympathique, est un effet indésirable potentiellement délétère en termes de perfusion d’organes. Son traitement par remplissage vasculaire et vasoconstricteurs peut comporter des complications propres. L’objectif de cette étude a été de colliger la survenue d’HoTA chez les patients ayant une APD et d’en identifier les facteurs de risque. Matériel et méthodes Étude prospective observationnelle, après accord du comité d’éthique, des patients porteurs d’APD après chirurgie abdominale ou thoracique, hospitalisés en unité de surveillance continue (USC). Les caractéristiques pré- et peropératoires, les données hémodynamiques postopératoires, les réglages, les modifications de l’APD et les actions correctrices mises en œuvre étaient recueillis pendant 48 heures. Pour l’analyse statistique, 2 groupes étaient constitués : absence ou survenue d’épisode d’HoTA (20 % de réduction de la PAM de base préopératoire au repos). Le logiciel MedCalc a été utilisé pour les tests t de Student, Mann Whitney et de normalité de Kolmogorov-Smirnov. Résultats Cinquante-huit patients ont été inclus dans l’étude. Quarante-trois (74 %) ont présenté au moins un épisode d’HoTA, conduisant à un remplissage vasculaire plus important (1151 vs 367 mL, p = 0,006). Il n’existait pas de différence concernant l’utilisation de vasoconstricteurs et les caractéristiques de l’APD. La douleur était significativement moins importante dans le groupe HoTA (p = 0,02), mais les scores étaient inférieurs à 3/10 dans les 2 groupes. L’incidence des complications postopératoires n’était pas différente entre les 2 groupes. Le protocole d’APD a dû être adapté chez 62 % des patients tous groupes confondus. En analyse multivariée, le traitement préopératoire par bêtabloquant (BB) était retrouvé comme protecteur de la survenue d’HoTA durant les premières 24 h (OR 0,077 [IC95 % 0,018–0,337]). Discussion La survenue d’HoTA dans cette étude était fréquente. Dans la littérature, son incidence varie entre 3 et 30 % et l’APD en est un facteur de risque avec un OR à 13,5 (4,0–57,7) [2]. Ceci soulève la question d’une surveillance en USC des patients sous APD, le diagnostic et le traitement des HoTA y étant plus rapide, tout comme la réactivité à l’adaptation du protocole d’APD. Les scores de douleur plus bas dans le groupe HoTA, sans effet négatif sur le contrôle de la douleur, évoquent un éventuel surdosage en anesthésique
R364
Bloc interscalenique continu : la position de l’extrémité du cathéter influence t elle les caractéristiques du bloc ? À propos de 60 cas
W. Trabelsi ∗ , C. Romdhani , M. Bensalah , M. Daiki , H. Gharsallah , M. Ferjani Anesthésie-réanimation, Hôpital militaire principal d’instruction de Tunis, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Introduction Le bloc interscalénique (BIS) est le bloc le plus proximal et céphalique du plexus brachial. Il a prouvé son efficacité en périopératoire des chirurgies de l’épaule [1]. La précision de l’approche et la visualisation de l’injection semblent autoriser la diminution de la dose d’AL et minimiser l’incidence de complications. Néanmoins, peu d’études se sont intéressé à rechercher le point exact d’injection de l’AL, et aucune, à notre connaissance, ne s’est intéressé à préciser l’emplacement du bout du cathéter interscalénique (KTIS). Le but de notre travail était de comparer deux emplacements différents du bout du KTIS en termes d’analgésie postopératoire. Matériel et méthodes Étude prospective randomisée en double aveugle. Critères d’inclusion : patients ASA I ou ASA II, âge ≥ 18 ans, proposés pour une chirurgie réglée de l’instabilité de l’épaule (technique de LATARJET). Critères de non-inclusion : ASA > II, allergie à l’un des médicaments utilisés dans cette étude, contre indication à la réalisation du BIS (infection au site de ponction, trouble de l’hémostase. . .), atteinte respiratoire sévère ou refus. Les patients étaient installés en décubitus dorsal, tête tournée du côté controlatéral au membre à anesthésier, bras le long du corps et avant bras reposant sur le thorax. Les patients inclus ont été randomisées en 2 groupes : Groupe 1 : cathéter entre les racines cervicales C5-C6 (Fig. 1) et Groupe 2 : cathéter entre les racines cervicales C6-C7 (Fig. 1) (bupivacaine 0,125 %, 2 mL/h) ; suivi d’une anesthésie générale avec intubation orotrachéale. p < à 0,05 a été considérée comme significative. Résultats Les patients inclus étaient comparables en termes de paramètres démographiques. Il n’existe pas de différence concernant la difficulté d’insertion du cathéter (p = 0,66) et la douleur à l’insertion (p = 0,17). Concernant les EVA spontanées, les deux groupes étaient comparables à h0 et à h1 ; tandis qu’il existait une différence significative à h3 (p < 0,001) en faveur du groupe 1. De même, Les EVA spontanées des deux groupes étaient comparables à h24 et à h48, tandis qu’il existait une différence statistiquement significative à h12 (p = 0,005) en faveur du groupe 1. Au
Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33S (2014) A237–A242
mouvement, l’analgésie était meilleure pour le groupe 1 à h12 et à h24, mais étaient comparables à h48. Les patients du groupe 1 ont présenté plus de faiblesse musculaire à h24 et à h48 (p < 0,001). Discussion Le BIS continu procure une excellente analgésie postopératoire pour la chirurgie de l’épaule quelle que soit la position du bout du cathéter, avec cependant une supériorité pour les cathéters placés entre les racines C5-C6 en matière de rééducation postopératoire active.
Fig. 1 Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Référence [1] Anesthesiology 2005;102:1001–7. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.406 R365
Faisabilité de la prise en charge ambulatoire de la ligamentoplastie arthroscopique du ligament croisé antérieur de type DIDT : à propos de 130 patients
C. Vovard ∗ , S. Pommier , E. Hofliger , M. Blay , M. Raucoules , E. Gaertner , C. Trojani , M. Carles Pôle Anesthésie-Réanimation, Centre Hospitalier Universitaire, Nice, France ∗ Auteur correspondant. Introduction la prise en charge ambulatoire du DIDT reste peu diffusée pour des raisons liées à la surveillance postopératoire immédiate du site opératoire ou à la prise en charge de la douleur. Matériel et méthodes Étude observationnelle de la prise en charge ambulatoire des patients successifs ayant une indication de DIDT. Les données ont été recueillies par les anesthésistes et les infirmières de l’unité de chirurgie ambulatoire et saisies dans le logiciel OrthoplusTM (base de données institutionnelle). La prise en charge anesthésique inclue un bloc fémoral avec pose d’un cathéter analgésique fémoral avec entretien post op. par pompe élastomérique ou électronique avec bolus. Une analgésie systématique postop. par paracétamol, AINS, néfopam et en recours tramadol voire morphine orale est prescrite lors de la consultation anesthésique préop. Le retour à domicile se fait avec une attelle type zimmer, sans anticoagulation systématique. Le suivi à domicile est effectué par une IDE
A241
libérale pendant 48 h (réseau ambulatoire mis en place par le pôle d’anesthésie réanimation), jusqu’au retrait du cathéter fémoral. Résultats Cent trente patients ont été inclus, d’âge moyen 31 ± 11 ans, sex ratio 2,25, IMC 24 ± 4 kg/m2 , ASA 1 89 % – ASA2 11 %. La durée opératoire moyenne est de 61 ± 17 minutes, sous anesthésie générale/sédation dans 77 % des cas et rachianesthésie dans 23 % des cas. Tous les patients ont bénéficié d’un cathéter fémoral entretenu par une perfusion périnerveuse de ropivacaïne 2 mg/ml par le biais d’une pompe élastomérique (débit fixe 5 mL/h) pour 30 % des patients et d’une pompe électronique avec débit de base de 5 mL/h et bolus de 5 mL avec période d’interdiction de 30 minutes pour 70 % des patients, après un bolus initial de ropivacaïne 5 mg/mL de 20 mL. La durée de séjour à l’UCA après la chirurgie est de 6,4 ± 1,6 heures [min 3,5-max 9]. L’hospitalisation d’emblée (sortie non possible) a été nécessaire pour 12 patients soit 9 % en raison de la douleur n = 6, de vertiges/NVPO n = 5, et d’une gêne à la déambulation n = 1, avec sortie à j1 pour 12 patients et à j2 pour le dernier. Deux patients ayant quitté l’UCA a nécessité une réhospitalisation transitoire à j2 pour l’un pour chute à domicile, l’autre pour phlébite. La qualité de la prise en charge de la douleur a été évaluée par les valeurs d’échelles de douleur (ENS) à j1 et j2 (sur une échelle numérique de 0 = aucune douleur à 10 = douleur intolérable), respectivement 2,8 ± 1,8 et 2,1 ± 2,2, avec 2 % patients ayant une ENS > 6. La qualité du sommeil post op. a été évaluée par un score (ENS de 0 = insomnie complète à 10 = sommeil profond sans interruption) de 7 ± 2 à j1 et de 8 ± 3 à j2. La satifsfaction des patients (ENS de 0 = très mécontent à 10 = très satisfait) est de 9,5 ± 1,8 [0-10] et à la question souhaiteriez-vous la même prise en charge lors d’une prochaine intervention 94 % des patients répondent par l’affirmative. Discussion la prise en charge ambulatoire du DIDT ne présente pas un taux de complication supérieur à ce qui est décrit pour les actes marqueurs en chirurgie ambulatoire. Le contrôle de la douleur et le vécu des patients valident ce type de prise en charge. Nos résultats suggèrent que le DIDT ne justifie plus une hospitalisation conventionnelle systématique. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.407 R366
Évaluation de la qualité de vie à 3 mois postopératoires d’une chirurgie carcinologique du sein avec curage axillaire : intérêt du bloc paravertébral sur une cohorte prospective C. Bouisse 1,∗ , A. Bonnet 1 , D. Maucort-Boulch 2 , M. Schoeffler 1 , F. Aubrun 1 1 Anesthésie - hôpital Croix-Rousse 2 Biostatistiques, HCL, Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Le curage axillaire (CA) induit un lymphœdème, des troubles fonctionnels et une réduction de la qualité de vie (QDV) [1]. Le bloc paravertébral (BPV) permet de diminuer la douleur aiguë et chronique postopératoire en chirurgie majeure du sein [2,3]. Notre hypothèse est que le BPV améliore la récupération fonctionnelle et la QDV à 3 mois postopératoires du CA. Matériel et méthodes Étude observationnelle prospective monocentrique, approuvée par le comité d’éthique. Toutes les patientes avaient une anesthésie générale pour la chirurgie de CA. Certaines recevaient un BPV en préopératoire, selon le type de chirurgie associée et le choix de la patiente. Une évaluation postopératoire était réalisée à 7, 21 jours et 3 mois. Au cours de chaque évaluation, le paramètre recueilli était un score de QDV axé sur les troubles fonctionnels du membre supérieur (QuickDash). En postopératoire précoce, la consommation de morphine, la douleur et les