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lédipasvir aux autres molécules. La prise en compte des données de l’ensemble des sites hospitaliers de notre Corevih (environ 1000 patients) nous permettra d’approfondir cette analyse. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2017.03.175 HEP-03
Bénéfice des antiviraux à action directe chez les patients VHC mono-infectés ou co-infectés VIH-VHC ayant une cryoglobulinémie mixte M. Diakite , P. Miailhes , K. Hartig-lavie , P. Pradat , C. Chidiac , F. Zoulim , M. Sarda CHU de Lyon, Lyon, France Introduction Les cryoglobulinémies mixtes (CM) sont retrouvées chez 40 à 60 % des patients(pts) ayant une infection chronique par le virus de l’hépatite C (VHC). Les combinaisons d’antiviraux à action directe (AAD) permettent d’obtenir des taux de réponse virologique soutenue (RVS) > 90 %. La fréquence de clairance des cryoglobulines est rarement reportée sous AAD. L’objectif de cette étude était d’évaluer la clairance des cryoglobulines chez des pts infectés par le VHC traités par AAD. Matériels et méthodes Étude rétrospective réalisée chez des pts VHC monoinfectés ou co-infectés par le VIH, avec CM symptomatique ou non, traités par AAD, et suivis de septembre 2013 à juin 2016 à l’hôpital de la Croix-Rousse à Lyon. Résultats Quarante et un pts, dont 54 % d’hommes, d’âge médian 58 ans (étendue [35–83]) ont été étudiés. Trente et un étaient mono-infectés et 10 coinfectés VIH-VHC. Avant AAD, les pts VIH+ étaient tous sous combinaison d’ARV avec charge virale VIH < 40 copies/mL. La médiane des CD4 était de 473/mm3 [133–1119]. La CM était symptomatique chez 77,4 % des pts mono-infectés et 10 % des pts VIH-VHC. Les symptômes les plus fréquents étaient : arthralgie (27 %), asthénie (20 %) et polyneuropathie (15 %). Trois pts (7 %) avaient un purpura. Au total, 56 % des pts avaient une cryoglobulinémie de type 2, et 44 % de type 3, sans différence significative selon le statut VIH. Deux pts avaient une maladie de Waldenström (MW) et 2 une polyarthrite rhumatoïde (PR). Un antécédent de non-réponse à PEGIFN/Ribavirine (RBV) était noté chez 23 pts (56 %). Douze pts (29 %) étaient cirrhotiques. La RBV était associée aux AAD chez 10 patients (24 %). Un seul patient a eu une combinaison AAD + PEG/RBV. Les autres ont bénéficié d’une combinaison d’AAD sans IFN et sans RBV. La RVS12 était de 100 %. La concentration médiane des cryoglobulines a diminué de 51,8 mg/L avant AAD à 6,5 mg/L à la fin du traitement VHC. La clairance des cryoglobulines a été obtenue chez 66 % des pts : 90 % chez les pts VIH+ et 58 % chez les pts mono-infectés (p = 0,123). Six autres pts (15 %), ont eu une baisse de la concentration des cryoglobulines > 50 % sans négativation. Les cryoglobulines persistaient à la fois chez les 2 pts avec MW et les 2 avec PR. La valeur initiale des cryoglobulines ne semblait pas associée avec sa disparition sous AAD (p = 0,105). De même, ni le type (2 ou 3), la présence d’une CM symptomatique, le stade de fibrose ou le génotype VHC n’étaient associés à la clairance des cryoglobulines. Conclusion Une RVS sous AAD permet d’obtenir avec une grande fréquence la clairance des cryoglobulines chez les pts VHC mono-infectés et co-infectés VIH-VHC. La persistance des cryoglobulines semble associée à la présence d’une comorbidité comme une MW ou une PR. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2017.03.176 HEP-04
Analyse pharmacologique en RCP hépatite C : est-ce suffisant ? C. Niot , K. Waton , F. Moreau , P. Odou CHRU de Lille, France
Introduction Les nouveaux antiviraux à action directe anti-hépatite C (AAD) sont responsables de nombreuses interactions médicamenteuses. Leur passage en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) permet une analyse pharmacologique. L’objectif est de vérifier l’adéquation des traitements déclarés en RCP et ceux pris à l’instant de la dispensation en rétrocession. Matériels et méthodes Pendant trois semaines, des entretiens individuels avec les patients en rétrocession ont été réalisés. Les traitements pris par le patient, prescrit ou en automédication ont été relevés et analysés pour rechercher des éventuelles interactions. Des conseils associés à la prise ont été préconisés. Résultats Parmi les 21 patients, 12 ont rec¸u un traitement nécessitant une RCP. Dix d’entre-eux ont déclaré un traitement différent de celui analysé lors de la RCP. Pour six patients, ce sont des traitements non déclarés au médecin prescripteur et/ou des médicaments d’automédication. Pour 4 autres ce sont seulement des traitements d’automédication. Des interactions médicamenteuses ont été constatées chez 3 des 10 patients soit dans 30 % des cas : – une interaction entre l’atorvastatine 40 mg et elbasvir/grazoprévir a nécessité un appel au médecin prescripteur pour diminuer la posologie à 20 mg en raison d’un risque de rhabdomyolyse ; – une autre entre la diosmectite et lédipasvir/sofosbuvir entraînant un décalage de la prise de deux heures pour éviter la non-absorption du traitement AAD ; – une avec l’ésoméprazole nécessitant de prendre ce traitement en même temps que lédipasvir/sofosbuvir pour éviter une perte d’efficacité du lédipasvir. Neuf patients ont rec¸u des traitements ayant un accès universel. Parmi eux : – trois patients ont déclarés l’ensemble de leurs traitements au prescripteur ; – trois patients ont des traitements d’automédication non déclarés ; – trois patients ont des médicaments déclarés au prescripteur et des traitements d’automédication non déclarés. Deux patients sur les 9 ont une interaction médicamenteuse. La première entre elbasvir/grazoprévir et le sodium alginate/bicarbonate de sodium nécessitant de décaler la prise de ce dernier par rapport à l’AAD. La deuxième entre elbasvir/grazoprévir et le jus de pamplemousse préconisant l’arrêt de ce dernier. Au total sur l’ensemble de la population, 5 patients ont une interaction médicamenteuse avec l’AAD non connue du prescripteur. Conclusion Des interactions avec les AAD sont fréquentes et peuvent engendrer un échec du traitement contre le virus de l’hépatite C ou une augmentation du risque d’effets indésirables. Malgré la RCP, un entretien avec le patient reste nécessaire au moment de la dispensation pour connaître l’ensemble des traitements et permettre d’éviter une interaction non connue. D’autant plus que certains AAD bénéficient depuis récemment d’un accès universel. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2017.03.177 HEP-05
Caractéristiques des patients en échecs de traitement par antiviraux à action directe (AAD) chez les patients infectés par le VHC, dans une cohorte de vraie-vie J. Chas 1 , A. Adda 1 , M.G. Lebrette 1 , L. Lassel 1 , A. Canestri 1 , S. Allaf 1 , C. Amiel 1 , S. Chevaliez 2 , G. Peytavin 3 , G. Pialoux 1 1 CHU de Tenon, Paris, France 2 CHU Henri-Mondor, Créteil, France 3 CHU Bichat, Paris, France Introduction Le taux d’efficacité virologique des traitements (trt) par AADs est supérieur à 90 %. Les rares échecs aux AAD peuvent conduire à l’émergence de mutations de résistance pouvant altérer les chances de succès d’un retraitement. Il est alors important de pouvoir documenter les caractéristiques de ces échecs, notamment virologiques et pharmacologiques, afin de mettre en évidence des facteurs prédictifs d’échecs. Matériels et méthodes C’est une analyse descriptive des caractéristiques des patients (pts) en échec virologique ayant initié un trt par AAD dans un service de maladies infectieuses depuis mars 2014. Les échecs sont définis comme : (i) échappement virologique si réapparition de l’ARN du VHC au cours de trt après négativation, (ii) rechute si réapparition de l’ARN du VHC après avoir été indétectable en fin de trt, (iii) décès sous trt. Un génotype de résistance du VHC est effectué au temps de l’échec. Un monitoring est effectué par dosage
18es Journées nationales d’infectiologie / Médecine et maladies infectieuses 47S (2017) S71–S74 pharmacologique des antirétroviraux (ARV) VIH à baseline et S4 de trt, et des AAD à S4 de trt, afin de mettre en évidence d’éventuelles interactions médicamenteuses pouvant diminuer l’efficacité des AAD. Résultats Parmi les 267 pts ayant initié un trt par AAD, 15 échecs (5,6 %) sont identifiés : 13 rechutes, 1 échappement virologique et 1 décès sous trt avec les traitements suivants : sofosbuvir (SOF) + ledipasvir ± ribavirine (RBV) chez 5 pts, SOF + RBV chez 4 pts, SOF + daclatasvir chez 3 pts, ombitasvir + paritaprevir + ritonavir + RBV chez 2 pts et SOF + simeprevir chez 1 pts. La principale durée de trt est de 12 semaines (9 pts, 60 %) ; 12 pts (80 %) sont co-infectés VIH/VHC, tous sous ARV VIH avec une charge virale VIH indétectable (< 50 copies/ml) à l’initiation du trt par AAD ; 8 pts (53,3 %) ont une antériorité de trt antiVHC ; les génotypes (GT) VHC sont 6 GT1, 2 GT2, 3 GT3 et 4 GT4 ; 7 pts (46,7 %) sont cirrhotiques. Les génotypes de résistance effectués au moment de l’échec sont actuellement disponibles chez 10 pts avec la détection de variants résistants chez 6 pts, 3 sont en cours d’analyse, 1 génotype de résistance est non amplifiable, et celui du décès n’a pas été techniqué. Les données des dosages pharmacologiques des ARV et AAD sont toutes disponibles. Conclusion Dans cette analyse de cohorte de vraie-vie de 267 patients infectés par le VHC traités par AAD, le taux d’échec est de 5,6 %, principalement dus à des rechutes (86,7 %). La documentation des caractéristiques de ces échecs, notamment des données des génotypes des résistance et des dosages pharmacologiques des ARV et AAD, est importante afin d’implémenter les mesures de prévention des échecs et ainsi exceller les taux actuels d’efficacité virologique des AAD déjà très élevés. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2017.03.178 HEP-06
Parcours des patients détenus présentant une hépatite C chronique G. Mellon 1 , L. Hermet 1 , M. Bouteille Gaillet 1 , A. Bachelard 2 , J. Duclos Vallée 3 , T. Antonini 3 , A. Dulioust 1 1 EPSNF, Fresnes, France 2 Henri-Mondor, Créteil, France 3 Paul-Brousse, Villejuif, France Introduction La prévalence de l’hépatite C reste élevée en milieu carcéral avec près de 5 % des détenus concernés. Une recommandation ministérielle récente invite à traiter tout les patients infectés par le virus de l’hépatite C (VHC) en détention. Nous rapportons ici l’expérience de notre centre. Matériels et méthodes Le dépistage du VHC est systématique à l’arrivée en détention. Les patients ainsi dépistés, sont orientés dans un parcours de soins diagnostic et thérapeutique spécialisé. Ainsi, nous avons effectué une étude rétrospective de l’ensemble des patients pris en charge pour une hépatite C chronique au sein de notre établissement, entre le 1er juillet 2014 et 31 janvier 2017. Résultats Sur la période étudiée, 219 patients ont été pris en charge pour une hépatite C. L’âge moyen était de 42,8 ans [24 ; 61] et le sex-ratio (H/F) de 11. Cent quatre vingt huit (85,8 %) patients avaient un antécédent de toxicomanie intraveineuse. Le score de fibrose hépatique se répartissait entre F0-F2 (n = 13160 %), F3 (n = 42 – 19 %) et F4 (n = 46 – 21 %). Quatre patients présentaient des signes extra hépatique (1 lymphome indolent, 3 cryoglobulinémies). Les génotypes du VHC étaient 1 (115 – 53 %), 2 (20 – 9 %), 3 (53 – 24 %) et 4 (20 – 9 %). Un traitement a été proposé chez 114 patients (52 %), parmi lesquels 33 (28 %) n’ont pas été traités car la durée de leur peine n’était pas suffisamment longue et 2 patients ont refusé le traitement. Les traitements proposés étaient : sofosbuvir (SBV)/NS5A = 52 (64 %), SBV/NS5A + ribavirine (RBV) = 15 (19 %), SBV + RBV = 6 (7,5 %), SBV/NS3/4A = 4 (5 %), SBV + RBV + interferon pegylé = 2 (2,5 %). Soixante-dix-neuf patients ont été traités, permettant 29 guérisons (37 %), 13 traitements terminés étaient en attente de la PCR S12 (16 %), 23 traitements sont en cours (29 %). On note deux non-réponses et un suicide avant SVRS12. Aucun effet secondaire n’a été rapporté. Depuis septembre 2016, 23 patients bénéficient d’une prise en charge individuelle avec accompagnement social et médical dans le cadre du projet « Parcours de santé VHC en Ile de France ». Ainsi, ce dispositif permet d’augmenter le nombre de patient pouvant bénéficier d’un traitement.
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Conclusion La prise en charge du VHC en détention est l’opportunité de toucher une population précaire souvent difficile à traiter dans les circuits classiques. Les nouvelles recommandations ministérielles facilitent ainsi la prescription des nouveaux anti-viraux d’action directe, permettant de traiter efficacement un nombre important de détenus. Certains patients n’ont pu être traité à cause d’une impossibilité de suivi et de prise en charge à la libération, justifiant la mise en place d’un dispositif dédié assurant la jonction lors de la sortie de détention. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
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http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2017.03.179 HEP-07
Éradication de l’hépatite C chronique active en pratique : bilan à 12 mois H. Laroche 1 , C. Lions 1 , C. Solas 2 , P. Carrieri 3 , O. Zaegel 1 , S. Bregigeon 1 , C. Tamalet 4 , E. Ressiot 1 , V. Obry 1 , I. Poizot-martin 1 1 Aix-Marseille université, AP–HM Sainte-Marguerite, service d’immuno-hématologie clinique, Marseille, France 2 AP–HM Timone, laboratoire de pharmacocinétique et toxicologie, Inserm, UMR 911 (CRO2), Marseille, France 3 Inserm U912 (SESSTIM), IRD, UMR-S912, Aix-Marseille université, ORS Alpes-Côte d’Azur, Marseille, France 4 AP–HM Timone, fédération de microbiologie hospitalière, IHU Méditerranée infection, URMITE UM63 CNRS 7278 IRD 198 Inserm U1905, Marseille, France Introduction L’éradication de la co-infection VIH-VHC apparaît comme un objectif réalisable en pratique. Nous présentons le bilan à 12 mois d’un programme visant à réduire la prévalence de l’hépatite C au sein d’une file active de personnes vivant avec le VIH. Matériels et méthodes Programme en soin courant initié en février 2016 dont les modalités ont été définies selon les recommandations nationales avec : (i) une sérologie VHC pour les patients avec une sérologie inconnue ou négative depuis plus de 12 mois ou depuis plus de 6 mois en cas de facteur de risque (ii) une quantification de l’ARN-VHC pour les patients avec un ARN-VHC indétectable spontanément ou après traitement depuis plus de 12 mois (iii) l’instauration d’un traitement défini en réunion de concertation pluridisciplinaire avec séance d’éducation thérapeutique et évaluation de la tolérance et de l’observance par auto-questionnaires. Résultats À l’initiation du programme, la cohorte comprenait 622 patients infectés par le VIH et 276 co-infectés VIH-VHC dont 116 avec un ARN-VHC détectable (83 jamais traités), 140 avec un ARN-VHC indétectable (37 % (101) après traitement) et 20 sous traitement anti-VHC. À ce jour, la sérologie VHC a été contrôlée chez 89 % (481) des patients avec deux cas d’hépatite C aiguë diagnostiqués, l’ARN -VHC chez 58 %, sans aucun cas de ré-infection et 25 patients sont perdus de vue. Un traitement (majoritairement par sofosbuvir/ledipasvir pour une durée de 12 semaines) a été initié chez 54 patients (70 % (26) d’hommes, génotype VHC 1/3/4 n = 34/13/7, F0-F1/F2/F3-F4 n = 35/7/12), planifié chez 8, récusé chez 10 (charge virale VIH non contrôlée : n = 4, observance : n = 4 ; cancer : n = 2) et refusé par 7 patients. Parmi les 30 patients ayant terminé le traitement depuis au moins 3 mois, le taux de RVS est de 96 % (1 échappement et 1 rechute chez 2 patients naïfs). Les questionnaires de tolérance remplis par 37 patients montrent la présence d’au moins un effet secondaire à S2 chez 64 % (18) (>10 % : asthénie, prurit, sècheresse cutanéomuqueuse, toux, constipation, dyspnée, hypersomnie, insomnie), à S4 chez 76 % (26), à S8 chez 81 % (21) et à S12 chez 68 % (17) mais sans aucun arrêt de traitement. Conclusion Après 12 mois, ce programme a permis le dépistage de deux cas d’hépatite C aiguë asymptomatique et l’initiation d’un traitement chez 46 % des patients. L’obtention d’une réduction rapide de la prévalence de l’hépatite C reste un objectif difficile à atteindre en pratique quotidienne. Déclaration de liens d’intérêts I. Poizot-Martin : co-investigateur pour essai clinique avec partenariats industriels : Viiv Healthcare, Gilead, Abbvie, MSD, Pfizer, BMS, Janssen Projet réalisé avec le soutien financier du laboratoire Gilead. http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2017.03.180