Transfusion Clinique et Biologique 17 (2010) 223–231
Article original
Caractéristiques des patients transfusés au CHU de Bordeaux : étude descriptive à l’aide des données du PMSI et du système d’hémovigilance Characteristics of transfusion recipients in Bordeaux University Hospital. A descriptive study using hospital claims and haemovigilance system databases M. de Pommerol a,∗ , V. Gilleron a , A. Kostrzewa a , I. Roger b , J.-M. Boiron c , L.-R. Salmi a,d b
a Service d’information médicale, CHU de Bordeaux, place Amélie-Raba-Léon, 33076 Bordeaux, France Unité de sécurité transfusionnelle et d’hémovigilance, CHU de Bordeaux, place Amélie-Raba-Léon, 33076 Bordeaux, France c EFS Aquitaine-Limousin, place Amélie-Raba-Léon, 33076 Bordeaux, France d Institut de santé publique, d’épidémiologie et de développement, université Victor-Segalen Bordeaux 2, 146, rue Léo-Saignat, 33076 Bordeaux, France
Disponible sur Internet le 20 octobre 2010
Résumé Objectif. – L’augmentation des besoins en sang depuis 2001 justifie la mise en place d’une étude du profil clinique des receveurs de produits sanguins labiles (PSL). L’objectif était de décrire les patients transfusés en 2006 au CHU de Bordeaux et d’identifier les diagnostics traceurs de la transfusion, à l’aide du Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI). Méthode. – Le croisement des données d’hémovigilance et du PMSI a permis de décrire les patients transfusés en 2006. Pour cibler les affections en lien avec une transfusion, une liste de diagnostics potentiellement traceurs de la transfusion a été constituée, puis validée par des cliniciens de services prescripteurs. Résultats. – Parmi les 100 004 patients hospitalisés en 2006, 6275 (6,3 %) ont rec¸u des PSL ; 46 727 PSL ont été transfusés, dont 67 % de concentrés de globules rouges (CGR), 13 % de concentrés plaquettaires (CP) et 20 % de plasma frais congelé (PFC) ; 69 % des PSL ont été prescrits en service de médecine, 30 % en chirurgie, 1 % en gynécologie-obstétrique. Les principaux diagnostics associés à une transfusion étaient les complications circulatoires après chirurgie cardiaque (80 % des patients présentant ce diagnostic ont été transfusés), les aplasies médullaires (76 % des patients), les anémies (55 %), les hémorragies digestives (48 %). La majorité des unités de CGR, CP et PFC a été transfusée aux patients présentant un diagnostic de choc, d’anémie, d’hémopathie ou de troubles de la coagulation. Conclusion. – Ce travail fournit une description du profil des patients transfusés et pourrait contribuer à la planification de la collecte en sang et à l’élaboration des objectifs et moyens des établissements de santé. © 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Transfusion ; Besoins transfusionnels ; Produits sanguins labiles ; Receveurs ; PMSI
Abstract Objective. – The steady increase of the blood demand since 2001 requires to study the clinical characteristics of blood components recipients. The objective was to describe patients transfused in 2006 in Bordeaux University Hospital, and to identify the diseases which justified the transfusion practice, using French hospital claims database. Study design. – Data from haemovigilance system were linked to hospital claims databases in order to describe patients transfused in 2006. To target diseases related to transfusion, a list of diagnoses considered as markers for transfusion was drawn up, and validated by physicians prescribing blood components.
∗
Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. de Pommerol).
1246-7820/$ – see front matter © 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.tracli.2010.07.001
224
M. de Pommerol et al. / Transfusion Clinique et Biologique 17 (2010) 223–231
Results. – Among the 100 004 patients admitted to hospital in 2006, 6275 (6.3%) received blood components; 46 727 blood units were transfused to these patients, including 67% of red blood cell, 13% of platelet concentrates and 20% of fresh-frozen plasma; 69% of blood units were prescribed in medical wards, 30% in surgery wards and 1% in gynaecology and obstetrics. The main diagnoses associated with blood transfusion were circulatory complications after cardiac surgery (80% of patients with this diagnosis were transfused), bone marrow aplasia (76% of patients), anaemia (55%), and gastro-intestinal bleeding (48%). The highest numbers of blood units were transfused to patients with hypovolemic, traumatic or postoperative shock, anaemia, hemopathy, or coagulation disorders. Conclusion. – This study provided a clinical profile of the transfused patients. Data collected could be used to plan blood collection and to define objectives and resources of healthcare establishments. © 2010 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Keywords: Blood transfusion; Transfusion needs; Blood components; Blood recipients; Hospital databases
1. Introduction
2. Patients et méthodes
Après plusieurs années de baisse constante, on observe en France une nette augmentation de la consommation de produits sanguins labiles (PSL) depuis le début des années 2000 [1]. Cette évolution peut s’expliquer par l’allongement de l’espérance de vie entraînant une augmentation du nombre de malades, par l’utilisation de nouveaux traitements antinéoplasiques fortement consommateurs de PSL, mais également par la réduction importante des risques transfusionnels. La description de l’activité transfusionnelle des établissements de santé permettrait de mieux évaluer les besoins en sang et de planifier l’organisation de la collecte. Il est possible, pour cela, de s’appuyer sur les données du système d’hémovigilance. Instauré en 1993, ce dispositif assure, entre autres, un recueil de données exhaustif sur les types et les quantités de PSL délivrés dans les établissements de santé [2,3]. En revanche, il ne renseigne pas de données médicales sur les patients transfusés et les problèmes de santé qui ont motivé la transfusion. Seules trois études franc¸aises se sont intéressées au profil clinique des patients transfusés et aux caractéristiques des produits rec¸us [4–6]. Ces travaux ont nécessité la mise en place d’un recueil d’informations spécifique auprès des services cliniques pour identifier l’indication de la transfusion. La base de données hospitalière du Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) repose sur un recueil systématique, standardisé et obligatoire de données administratives et médicales pour les hospitalisations dans un service de court séjour [7,8]. L’ensemble des diagnostics présentés par le patient au cours de son séjour est ainsi renseigné dans le PMSI. Bien que le motif exact du geste transfusionnel ne soit pas précisé, cette source d’information pourrait s’avérer intéressante dans l’étude des caractéristiques des receveurs de PSL, en permettant de cibler les diagnostics en lien avec la transfusion. Cet article rapporte la première étape de description de la population de patients transfusés. L’objectif était de décrire les caractéristiques des patients transfusés et les produits rec¸us en 2006 au CHU de Bordeaux et d’identifier les diagnostics associés à une forte consommation de PSL à l’aide des données du PMSI. Cette étude a été conduite par le service d’information médicale du CHU de Bordeaux, en collaboration avec les cliniciens et l’unité de sécurité transfusionnelle et d’hémovigilance.
2.1. Population d’étude La population d’étude était constituée de l’ensemble des séjours des patients hospitalisés au CHU de Bordeaux au cours de l’année 2006. 2.2. Sources de données Dans le PMSI, les affections prises en charge au cours du séjour sont codées à l’aide de la classification internationale des maladies dixième version (CIM-10) [9]. La CIM-10 est divisée en 21 chapitres correspondant aux différents appareils fonctionnels (système nerveux, appareil circulatoire, etc.) ou aux grandes causes de morbidité ou de mortalité (tumeurs, traumatismes, etc.). Chaque chapitre est lui-même divisé en plusieurs catégories diagnostiques. Les informations relatives à la transfusion, comme les quantités et les types de produits transfusés (concentrés de globules rouges [CGR], concentrés plaquettaires [CP] ou plasma frais congelé [PFC]), ont été renseignées à partir du dispositif d’hémovigilance. Ces données ont été croisées avec la base du PMSI à partir d’un numéro d’identifiant unique, propre à chaque patient. Cette démarche a permis d’identifier les patients transfusés parmi l’ensemble des patients hospitalisés en 2006 au CHU de Bordeaux. 2.3. Sélection de diagnostics potentiellement traceurs de consommation de produits sanguins labiles Pour cibler les affections en lien avec une transfusion parmi l’ensemble des diagnostics renseignés dans le PMSI, une liste de diagnostics considérés comme « traceurs » de la consommation de PSL a été constituée en plusieurs étapes : • une première liste de diagnostics traceurs a été dressée selon les recommandations de l’Agence franc¸aise de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) sur les indications de transfusion de PSL [10–12] ; • cette liste a été soumise à plusieurs cliniciens du CHU, en privilégiant les services potentiellement prescripteurs de PSL : hématologie, chirurgie cardiaque, chirurgie digestive, pédiatrie, réanimation/urgences, gynécologie-obstétrique, anesthésie-réanimation. Les rencontres organisées avec les
M. de Pommerol et al. / Transfusion Clinique et Biologique 17 (2010) 223–231
cliniciens ont permis de compléter et de valider cette liste de diagnostics, afin de cibler les affections traceuses de la transfusion en étant le plus exhaustif possible. Après entretien individuel, une liste finale de diagnostics les plus fréquemment associés à une transfusion a été constituée ; • pour exploiter cette liste à partir des données du PMSI, nous avons recherché, pour chacun des diagnostics de la liste, la catégorie CIM-10 correspondante. Pour faciliter l’interprétation des résultats, les catégories CIM-10 ont été regroupées en 29 groupes diagnostiques cliniquement cohérents (Annexe 1) ; • ces codes ont permis de rechercher et d’identifier les diagnostics de la liste parmi l’ensemble des diagnostics présentés par les patients et recueillis dans le PMSI. 2.4. Analyse Une description des caractéristiques des patients transfusés, des services prescripteurs et des produits rec¸us a été effectuée dans un premier temps. Ensuite, pour décrire les maladies les plus fréquemment associées à un geste transfusionnel, trois indicateurs ont été calculés à partir de la liste des diagnostics traceurs : • le pourcentage de patients transfusés en PSL pour chaque groupe diagnostique. Il s’agit du nombre de patients transfusés parmi l’ensemble des patients ayant présenté, au moins une fois au cours de l’année, un diagnostic du groupe étudié ; • la quantité totale de CGR, CP et PFC transfusée pour chaque groupe diagnostique. Elle correspond à la quantité totale de CGR, CP ou PFC rec¸ue par l’ensemble des patients ayant présenté, au moins une fois au cours de l’année, un diagnostic du groupe étudié ; • la quantité moyenne de CGR, CP et PFC transfusée par patient, pour chaque groupe diagnostique. Elle correspond à la quantité totale de CGR, CP ou PFC transfusée pour chaque groupe diagnostique rapportée au nombre de patients transfusés ayant présenté un diagnostic de ce groupe.
225
61 ans (écart-type [ET] = 22,6) et on comptait 55 % d’hommes. La durée moyenne de séjour des patients transfusés étaient de 17,7 jours (ET = 21,6). Au total, les 6275 patients transfusés ont rec¸u 46 727 PSL, soit 31 106 CGR (66,6 %), 6193 CP (13,2 %) et 9116 PFC (19,5 %) et 312 (0,7 %) de concentrés de cellules souches hématopoïétiques. La majorité des PSL (69 %) a été transfusée dans des services de médecine (67 % des CGR, 91 % des CP et 62 % des PFC) ; 30 % des PSL ont été prescrits en chirurgie (soit 32 % des CGR, 9 % des CP et 36 % des PFC). Seuls 1 % des PSL ont été transfusés en gynécologie-obstétrique. Les services les plus prescripteurs étaient les services de réanimation/urgences (22 % des CGR, 13 % des CP, 27 % des PFC), l’hématologie (12 % des CGR, 50 % des CP, 0,4 % des PFC) et la cardiologie (12 % des CGR, 7 % des CP et 18 % des PFC). Parmi les spécialités chirurgicales les plus impliquées dans la transfusion, on retrouve la chirurgie cardiaque (10 % des CGR, 3 % de CP et 7 % des PFC) et l’orthopédie (8 % des CGR, 0,4 % de CP et 7 % des PFC). Enfin, près de 15 % des CP ont été prescrits en pédiatrie et 13 % des PFC ont été transfusés en néphrologie. 3.2. Pourcentage de patients transfusés pour chaque groupe diagnostique Parmi les 271 patients ayant présenté un diagnostic du groupe « Complications circulatoires après chirurgie cardiaque », 79,7 % (n = 216) ont rec¸u des PSL en 2006. Les autres groupes diagnostiques associés aux pourcentages de patients transfusés les plus élevés étaient les aplasies médullaires (76,4 % des patients transfusés parmi ceux ayant présenté ce diagnostic), les dons d’organes et de tissus (62,5 %), les anémies (54,7 %) et les hémorragies digestives (47,9 %) (Tableau 1). 3.3. Quantités totales de CGR, CP et PFC re¸cues pour chaque groupe diagnostique
3. Résultats
Plus de 50 % des CGR (15 762 unités) ont été transfusés à des patients ayant un diagnostic d’anémie, 26 % à ceux ayant un diagnostic de choc (hypovolémique, traumatique ou postopératoire) et 22,8 % à ceux ayant une hémopathie ou un syndrome myélodysplasique. Les quantités totales de CP les plus importantes ont été transfusées à des patients avec un diagnostic d’hémopathie (69,0 % des CP), d’aplasie médullaire (61,2) ou de troubles de la coagulation ou purpura (61,1 %). Enfin, la majorité des PFC a été transfusée en cas d’anémie, de choc, ou encore suite à une complication de greffes, d’implants ou de prothèses (respectivement 39,9 %, 35,7 % et 32,9 % des PFC transfusés) (Tableau 2).
3.1. Les patients transfusés, les produits re¸cus et les services prescripteurs
3.4. Quantités moyennes de CGR, CP et PFC transfusées par patient
Parmi les 100 004 patients hospitalisés au CHU de Bordeaux en 2006, 6275 (6,3 %) ont été transfusés au moins une fois au cours de l’année. L’âge moyen des receveurs de PSL était de
En moyenne, les patients transfusés en CGR, CP et PFC en 2006 ont rec¸u 5,3 unités de CGR (5866 patients), 4,4 unités de CP (1392 patients) et 7,3 unités de PFC (1247 patients).
Enfin, les CGR représentant la majorité des PSL transfusés, nous avons choisi de cibler une partie de l’analyse sur ces derniers. Ainsi, pour les trois groupes diagnostiques associés aux quantités totales de CGR transfusées les plus importantes, nous avons recherché les dix autres groupes diagnostiques de la liste les plus fréquemment retrouvés chez les receveurs de CGR. Cette démarche a permis d’identifier, parmi les diagnostics en lien avec la transfusion, ceux qui étaient les plus souvent associés entre eux chez les patients transfusés en CGR. L’analyse a été réalisée à l’aide du logiciel SAS 9.1.
226
M. de Pommerol et al. / Transfusion Clinique et Biologique 17 (2010) 223–231
Tableau 1 Nombre et proportion de patients transfusés (CGR, CP et PFC) pour chaque groupe diagnostique. CHU de Bordeaux – Année 2006. Groupe diagnostique
Complications circulatoires après chirurgie cardiaque Aplasies médullaires Don d’organes et de tissus Anémies Hémorragies digestives et varices œsophagiennes Chocs hypovolémiques, traumatiques, postopératoires Maladies hémorragiques ou hématologiques du nouveau-né Intoxication par anticoagulants ou antithrombotiques Maladies du péricarde (hémopéricarde et tamponnade) Endocardites et atteintes valvulaires Hémopathies et syndromes myélodysplasiques Troubles de la coagulation et purpura Traumatismes multiples Rupture de rate et hypersplénisme Maladies de l’intestin Anévrismes artériels Complications de prothèses, greffes et implants Hémorragies de l’appareil respiratoire Traumatismes thoraciques Traumatismes abdominopelviens Tumeurs digestives Ulcères gastroduodénaux Traumatismes du membre inférieur Hémorragies cérébrales Malformations congénitales de l’appareil circulatoire Maladies du foie Traumatismes crâniens Traumatismes du membre supérieur Complications liées à la grossesse ou à l’accouchement a b
Patients ayant présenté le diagnostic
Patients transfusés
n
%a
n
%b
271 636 48 4615 1081 1840 127 587 482 2633 2583 2150 364 54 1474 995 2636 619 814 890 1619 1939 2362 2032 1459 4735 4750 2696 3495
0,3 0,6 0,0 4,6 1,1 1,8 0,1 0,6 0,5 2,6 2,6 2,1 0,4 0,1 1,5 1,0 2,6 0,6 0,8 0,9 1,6 1,9 2,4 2,0 1,5 4,7 4,7 2,7 3,5
216 486 30 2523 518 873 58 223 169 859 840 693 115 17 462 303 747 169 202 205 353 398 423 303 201 440 388 173 104
79,7 76,4 62,5 54,7 47,9 47,4 45,7 38,0 35,1 32,6 32,5 32,2 31,6 31,5 31,3 30,5 28,3 27,3 24,8 23,0 21,8 20,5 17,9 14,9 13,8 9,3 8,2 6,4 3,0
Pourcentage de patients ayant présenté au moins une fois un diagnostic de ce groupe parmi l’ensemble des patients hospitalisés en 2006 au CHU de Bordeaux. Pourcentage de patients transfusés parmi ceux ayant présenté au moins une fois un diagnostic de ce groupe.
Les quantités moyennes de CGR par patient les plus élevées étaient retrouvées en cas de rupture de rate/hypersplénisme, d’aplasie médullaire ou de troubles de la coagulation ou purpura (entre 10,4 et 16,1 unités de CGR par patient). Les patients transfusés en CP avec un diagnostic d’aplasie médullaire, d’hémorragie respiratoire ou d’hémopathie ont rec¸u respectivement 11 CP, 9,8 CP et 8,8 CP en moyenne, au cours de l’année. Enfin, les groupes diagnostiques « complications de prothèses, greffes ou implants », « maladies du foie » ou « hémorragies respiratoires » étaient associés aux quantités moyennes de PFC par patient les plus importantes (Tableau 3).
Parmi les 848 patients transfusés en CGR avec un diagnostic de choc hypovolémique, traumatique ou postopératoire, 757 (89 %) présentaient un autre diagnostic. Sur ces 757 patients, 48,3 % avaient une anémie, 21,8 % une hémorragie digestive ou des varices œsophagiennes et 18,0 % une endocardite ou atteinte valvulaire (Tableau 5). Enfin, sur les 765 receveurs de CGR avec un diagnostic du groupe « Hémopathie et syndromes myélodysplasiques », 681 (89 %) présentaient un autre diagnostic ; parmi ces derniers 67,7 % présentaient une anémie, 46,8 % une aplasie médullaire et 45,7 % des troubles de la coagulation (Tableau 6).
4. Discussion 3.5. Groupes diagnostiques les plus fréquemment associés chez les patients transfusés en concentrés de globules rouges Sur les 2456 patients transfusés en CGR avec un diagnostic d’anémie, 1964 (80 %) présentaient également un autre groupe diagnostique ; parmi ces derniers, 28,9 % (n = 567) présentaient une endocardite ou atteinte valvulaire, 23,5 % (n = 461) une hémopathie et 21,3 % (n = 418) des troubles de la coagulation (Tableau 4).
Cette étude a permis de décrire les caractéristiques des patients transfusés et d’identifier les affections associées à une forte consommation de PSL. La liste des diagnostics traceurs a permis d’identifier les principaux groupes diagnostiques associés à une transfusion : les complications circulatoires après chirurgie cardiaque, les aplasies médullaires, les anémies, les hémorragies digestives et les chocs hypovolémiques, traumatiques ou postopératoires, les hémopathies et syndromes myélodysplasiques.
M. de Pommerol et al. / Transfusion Clinique et Biologique 17 (2010) 223–231
227
Tableau 2 Quantités totales de concentrés de globules rouges, concentrés plaquettaires, plasma frais congelé transfusées par groupe diagnostique. CHU de Bordeaux – Année 2006. Unités de concentrés de globules rouges
Anémies Chocs hypovolémiques, traumatiques, postopératoires Hémopathies et syndromes myélodysplasiques Troubles de la coagulation et purpura Complications de prothèses, greffes et d’implants Aplasies médullaires Endocardites et atteintes valvulaires Hémorragies digestives et varices œsophagiennes Maladies de l’intestin (diverticulose, ulcère, perforation) Maladies du foie (insuffisance et cirrhose hépatique) Ulcères gastroduodénaux Anévrismes artériels Complications circulatoires après chirurgie cardiaque Tumeurs digestives Traumatismes du membre inférieur Traumatismes abdominopelviens Intoxication par anticoagulants ou antithrombotiques Hémorragies cérébrales Traumatismes crâniens Maladies du péricarde (hémopéricarde et tamponnade) Hémorragies de l’appareil respiratoire Traumatismes thoraciques Traumatismes du membre supérieur Malformations congénitales de l’appareil circulatoire Traumatismes multiples Complications liées à la grossesse ou à l’accouchement Rupture de rate et hypersplénisme Maladies hémorragiques / hématologiques du nouveau-né Don d’organe Nombre total d’unités transfusées
Unités de concentrés plaquettaires
Unités de plasma frais congelé
Nombre
%a
Nombre
%a
Nombre
%a
15 762 8094 7079 6064 5828 5110 4870 3848 3802 3377 2718 2058 1993 1893 1875 1520 1460 1451 1393 1333 1209 1144 898 847 729 442 225 121 74 31 106
50,7 26,0 22,8 19,5 18,7 16,4 15,7 12,4 12,2 10,9 8,7 6,6 6,4 6,1 6,0 4,9 4,7 4,7 4,5 4,3 3,9 3,7 2,9 2,7 2,3 1,4 0,7 0,4 0,2
3772 992 4272 3782 2637 3788 470 461 1326 620 266 204 276 100 97 167 148 547 242 175 508 162 103 170 31 75 88 21 38 6193
60,9 16,0 69,0 61,1 42,6 61,2 7,6 7,4 21,4 10,0 5,9 3,3 4,5 1,6 1,6 2,7 2,4 8,8 3,9 2,8 8,2 2,6 1,7 2,7 0,5 1,2 1,4 0,3 0,6
3640 3252 843 1460 2997 235 1328 1125 579 2232 380 947 927 173 558 786 210 509 1074 776 517 888 559 675 523 158 50 8 37 9116
39,9 35,7 9,2 16,0 32,9 2,6 14,6 12,3 6,4 24,5 4,2 10,4 10,2 1,9 6,1 8,6 2,3 5,6 11,8 8,5 5,7 9,7 6,1 7,4 5,7 1,7 0,5 0,1 0,4
En gras dans le tableau : groupes diagnostiques pour lesquels les quantités totales de CGR, CP ou PFC sont les plus élevées. a Quantité totale de concentrés de concentrés de globules rouges, concentrés plaquettaires, plasma frais congelé transfusés chez les patients ayant présenté un diagnostic de ce groupe, rapportée à la quantité totale de concentrés de globules rouges, concentrés plaquettaires, plasma frais congelé transfusés en 2006. Un patient peut avoir présenté plusieurs groupes diagnostiques différents, par conséquent les lignes du tableau ne peuvent être additionnées.
Seules trois études franc¸aises se sont intéressées, comme la notre, au profil clinique des patients transfusés [4–6]. D’autres études européennes récentes, principalement conduites en Angleterre et au Danemark ont cherché à décrire les receveurs de PSL et les motifs de la transfusion [13–16]. Notre étude portait sur tous les patients hospitalisés en 2006 au CHU de Bordeaux. Avec 3107 lits et plus de 216 000 séjours annuels, le CHU participe à la prise en charge de la population originaire de Bordeaux et de l’ensemble de la région Aquitaine et joue un rôle de référent régional pour la transfusion [17]. La période d’étude d’un an était relativement longue, comparée à la plupart des autres travaux européens similaires [4–6,13,16,18]. De ce fait, nous avons pu inclure une large population de patients, ce qui permettait ainsi d’être le plus représentatif possible quant aux affections présentes chez les patients transfusés. Toutefois, la spécialisation du CHU dans certains types d’activité (transplantation d’organes, chirurgie cardiaque) a pu induire un biais dans nos résultats en favorisant un recrutement de patients hors département et hors région Aquitaine, porteurs
d’affections plus lourdes ou nécessitant une prise en charge spécifique. La majorité des travaux européens sur les indications de transfusion s’est appuyée sur un recueil de données spécifique mis en place pour les besoins de l’étude, permettant d’identifier le motif du geste transfusionnel [4–6,14–16]. Seuls Llewelyn et al. ont utilisé le système d’information hospitalier et les données médicales recueillies en routine pour chaque séjour dans quatre établissements du sud de l’Angleterre [13]. Dans tous les cas, une seule affection a été retenue et considérée comme l’indication unique de la transfusion. À l’inverse, dans notre étude, tous les diagnostics présentés par les patients transfusés ont été pris en compte, à partir du moment où ils appartenaient à la liste des diagnostics « traceurs ». Dans les résultats présentés, on ignore donc si le diagnostic est réellement l’affection qui a motivé la transfusion. Nous pouvons seulement conclure qu’il s’agit d’un problème de santé actif et pris en charge au cours de l’hospitalisation chez les patients transfusés. Les indications de prescription de PSL décrites dans les différentes publications européennes sont assez similaires d’une étude à l’autre. Ces
228
Tableau 3 Quantités moyennes de concentrés de globules rouges, concentrés plaquettaires, plasma frais congelé transfusées par patient, par groupe diagnostique. CHU de Bordeaux – Année 2006. Concentrés plaquettaires
Nombre de patients transfusés
Nombre de patients transfusés
Quantité moyenne par patienta
Plasma frais congelé Quantité moyenne par patienta
Nombre de patients transfusés
Quantité moyenne par patienta
14 450 584 848
16,1 11,4 10,4 9,5
11 344 464 262
8,0 11,0 8,2 3,8
7 36 125 356
7,1 6,5 11,7 9,1
214
9,3
105
2,6
101
9,2
765 432
9,3 8,8
483 190
8,8 7,0
64 69
13,2 8,4
384 695 165
8,8 8,4 8,1
156 315 59
4,0 8,4 3,0
135 163 53
16,5 18,3 14,6
195 501 158 203
7,8 7,7 7,7 7,2
48 117 52 44
3,5 3,9 9,8 3,4
105 98 35 36
7,5 11,5 14,8 5,8
288 387 219 113 2456 186 833 154 346 289 415 99
7,1 7,0 6,6 6,5 6,4 6,2 5,8 5,8 5,5 4,8 4,5 4,5
114 67 122 21 601 44 201 39 29 111 43 17
1,8 5,5 4,5 1,5 6,3 3,7 2,3 2,6 3,4 2,2 2,3 4,4
113 76 69 69 299 107 169 77 34 170 100 38
8,4 5,0 7,4 7,6 12,2 8,3 7,9 7,3 5,1 6,3 5,6 4,2
195
4,3
89
1,9
110
6,1
24 55
3,1 2,2
8 13
4,8 1,6
16 3
2,3 2,7
5866
5,3
1392
4,4
1247
7,3
En gras dans le tableau : groupes diagnostiques pour lesquels les quantités moyennes de CGR, CP ou PFC sont les plus élevées. a Quantité totale de concentrés de globules rouges, concentrés plaquettaires, plasma frais congelé transfusés pour chaque groupe diagnostique, rapportée au nombre de patients transfusés en concentrés de globules rouges, concentrés plaquettaires, plasma frais congelé en 2006 avec au moins un diagnostic de ce groupe.
M. de Pommerol et al. / Transfusion Clinique et Biologique 17 (2010) 223–231
Rupture de rate et hypersplénisme Aplasies médullaires Troubles de la coagulation et purpura Chocs hypovolémiques, traumatiques, postopératoires Complications circulatoires après chirurgie cardiaque Hémopathies et syndromes myélodysplasiques Maladies de l’intestin (diverticulose, ulcère, perforation) Maladies du foie (insuffisance et cirrhose hépatique) Complications de prothèses, greffes et d’implants Maladies du péricarde (hémopéricarde et tamponnade) Traumatismes abdominopelviens Hémorragies digestives et varices œsophagiennes Hémorragies de l’appareil respiratoire Intoxication par anticoagulants ou antithrombotiques Anévrismes artériels Ulcères gastroduodénaux Hémorragies cérébrales Traumatismes multiples Anémies Traumatismes thoraciques Endocardites et atteintes valvulaires Traumatismes du membre supérieur Tumeurs digestives Traumatismes crâniens Traumatismes du membre inférieur Complications liées à la grossesse ou à l’accouchement Malformations congénitales de l’appareil circulatoire Don d’organe Maladies hémorragiques / hématologiques du nouveau-né Total des receveurs de concentrés de globules rouges, concentrés plaquettaires, plasma frais congelé
Concentrés de globules rouges
M. de Pommerol et al. / Transfusion Clinique et Biologique 17 (2010) 223–231
229
Tableau 4 Patients transfusés en concentrés de globules rouges ayant présenté un diagnostic d’anémie : les dix groupes diagnostiques les plus fréquemment associés. Groupe diagnostique
Patients transfusés en CGR avec un diagnostic d’anémie non isolé %a
n Endocardites et atteintes valvulaires Hémopathies et Sd myélodysplasiques Troubles de la coagulation et purpura Hémorragies digestives et varices œsophagiennes Chocs hypovolémiques, traumatiques, postopératoires Aplasies médullaires Complications de greffes et d’implants Maladies de l’intestin (diverticulose, ulcère, perforation, angiodysplasie) Ulcères gastroduodénaux Maladies du foie (insuffisance et cirrhose hépatique)
567 461 418 369 366 271 268 266 228 199
Nombre total de receveurs de CGR avec anémie + autre groupe diagnostique
28,9 23,5 21,3 18,8 18,6 13,8 13,6 13,4 11,6 10,1
1964
a
Pourcentage de patients avec un diagnostic de ce groupe parmi les patients transfusés en concentrés de globules rouges présentant un diagnostic d’anémie de fac¸on non isolée (= diagnostic d’anémie + autre groupe diagnostique de la liste).
Tableau 5 Patients transfusés en concentrés de globules rouges ayant présenté un diagnostic de choc (hypovolémique, traumatique, postopératoire) : les dix groupes diagnostiques les plus fréquemment associés. Groupe diagnostique
Patients transfusés en CGR avec un diagnostic de choc non isolé n
%a
Anémies Hémorragies digestives et varices œsophagiennes Endocardites et atteintes valvulaires Complications de greffes et d’implants Maladies du foie (insuffisance et cirrhose hépatique) Maladies de l’intestin (diverticulose, ulcère, perforation, angiodysplasie) Troubles de la coagulation et purpura Ulcères gastroduodénaux Complications circulatoires après chirurgie cardiaque Tumeurs digestives
366 165 136 133 119 113 105 90 79 76
48,3 21,8 18,0 17,6 15,7 14,9 13,9 11,9 10,4 10,0
Nombre total de receveurs de CGR avec choc + autre groupe diagnostique
757
a
Pourcentage de patients avec un diagnostic de ce groupe parmi les patients transfusés en concentrés de globules rouges présentant un diagnostic de choc de fac¸on non isolée (= diagnostic de choc + autre groupe diagnostique de la liste).
Tableau 6 Patients transfusés en concentrés de globules rouges ayant présenté un diagnostic d’hémopathie ou de syndrome myélodysplasique : les dix groupes diagnostiques les plus fréquemment associés. Groupe diagnostique
Patients transfusés en CGR avec un diagnostic d’hémopathie non isolé n
%a
Anémies Aplasies médullaires Troubles de la coagulation et purpura Complications de greffes et d’implants Maladies de l’intestin (diverticulose, ulcère, perforation, angiodysplasie) Chocs hypovolémiques, traumatiques, postopératoires Hémorragies digestives et varices œsophagiennes Ulcères gastroduodénaux Endocardites et atteintes valvulaires Maladies du foie (insuffisance et cirrhose hépatique)
461 319 311 208 142 63 54 49 46 42
67,7 46,8 45,7 30,5 20,9 9,3 7,9 7,2 6,8 6,2
Nombre total de receveurs de CGR avec hémopathie + autre groupe diagnostique
681
a
Pourcentage de patients avec un diagnostic de ce groupe parmi les patients transfusés en concentrés de globules rouges ayant un diagnostic d’hémopathie ou syndrome myélodysplasique de fac¸on non isolée (diagnostic d’hémopathie + autre groupe diagnostique de la liste).
230
M. de Pommerol et al. / Transfusion Clinique et Biologique 17 (2010) 223–231
résultats sont comparables aux principaux diagnostics retrouvés associés à une transfusion dans notre étude. Nous avons choisi d’effectuer une sélection initiale des diagnostics en lien avec la transfusion à partir des recommandations de l’Afssaps plutôt qu’à partir des données médicales recueillies dans le PMSI. Dans un second temps, les rencontres avec les cliniciens ont permis de compléter cette liste afin d’être le plus exhaustif possible. Ce choix méthodologique dans la sélection des diagnostics a permis de tenir compte des pratiques transfusionnelles des services les plus prescripteurs et de limiter le risque d’omettre des pathologies traceuses de la transfusion. Un des intérêts majeurs de notre étude est d’avoir permis l’inclusion d’un nombre important de patients sur une période prolongée, sans mettre en place un recueil spécifique de données diagnostiques ni effectuer un retour au dossier du patient. Par ailleurs, avec la mise en place de la tarification à l’activité dans les établissements hospitaliers, la qualité du recueil de données du PMSI est en constante amélioration. Le PMSI fournit aujourd’hui une base de données riche et complète, utilisable dans le domaine de l’épidémiologie descriptive. Le recueil des diagnostics fait appel à des règles de codage standardisées, communes à tous les établissements hospitaliers, quel que soit le service où est admis le patient. Toutefois, la complexité de ces règles et leur évolution d’une année sur l’autre peut influer sur la qualité des données. Une variabilité dans le recueil des informations médicales peut également être observée selon le service ou la personne en charge du codage. Un praticien est, en effet, plus sensibilisé aux affections se rapportant à sa discipline. Dans notre étude, le travail d’expert, effectué en amont, et la constitution de groupes de diagnostics traceurs permettant de cibler les affections en lien avec la transfusion, ont pu limiter les effets de cette variabilité et les biais d’information dans les résultats présentés. Ce travail apporte des informations sur l’activité transfusionnelle de l’établissement et sur les diagnostics traceurs qui ont pu motiver la transfusion. Il fournit des données utiles pour l’étude des filières des activités de transfusion mais également pour les prévisions de l’établissement et la planification de la collecte en sang. À partir du travail déjà effectué et de la liste de diagnostics traceurs, la mise en place d’études complémentaires pourrait permettre de mieux anticiper les besoins en sang. Pour cela, nous envisageons une modélisation de la consommation de PSL en identifiant les facteurs cliniques ou sociodémographiques associés à une forte consommation. Certains auteurs ont déjà utilisé des modèles logistiques pour identifier les facteurs prédictifs de transfusion, notamment dans le domaine de la chirurgie cardiaque [19–21]. En se fondant sur les données sociodémographiques et médicales recueillies sur les patients transfusés sur une ou plusieurs années, on pourrait effectuer une estimation des besoins en sang pour l’année suivante. À terme, l’objectif serait de parvenir à anticiper l’évolution des besoins transfusionnels. Les études ultérieures devront, toutefois, tenir compte de l’évolution des pratiques transfusionnelles, de la spécialisation de l’établissement de santé dans un type d’activité et de la variabilité du profil des patients d’une année sur l’autre. Des travaux ciblés sur les receveurs de CP pourraient également être envi-
sagés et permettraient de mieux organiser la collecte pour faire face à l’augmentation des besoins. Par ailleurs, l’identification de la population de patients transfusés pourrait servir à une évaluation des pratiques professionnelles. Cette démarche, qui pourrait être effectuée en ciblant un service prescripteur de PSL, nécessiterait toutefois un retour au dossier du patient pour un recueil précis du motif de la transfusion. 5. Conclusion Ce travail a permis de décrire le profil des patients transfusés et de définir les diagnostics « traceurs » associés à une forte consommation de PSL à l’aide des données du PMSI et du dispositif d’hémovigilance. Ces résultats pourront être exploités dans un second temps pour mieux anticiper les besoins en sang et planifier les actions de santé publique dans ce domaine. Annexe 1. Liste des 29 groupes diagnostiques « traceurs » : diagnostics potentiellement associés à une transfusion. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29
Tumeurs digestives Hémopathies et syndromes myélodysplasiques Anémies Aplasies médullaires Troubles de la coagulation et purpura Rupture de la rate et hypersplénisme Maladies du péricarde (hémopéricarde et tamponnade) Endocardites et atteintes valvulaires Hémorragies cérébrales Anévrismes artériels Complications circulatoires après chirurgie cardiaque Hémorragie de l’appareil respiratoire Hémorragies digestives et varices œsophagiennes Ulcères gastroduodénaux Maladies de l’intestin Maladies du foie Complications liées à la grossesse ou à l’accouchement Maladies hémorragiques ou hématologiques du nouveau-né Malformations congénitales de l’appareil circulatoire Chocs hypovolémiques, postopératoires et traumatiques Traumatismes crâniens Traumatismes thoraciques Traumatismes abdominopelviens Traumatismes du membre supérieur Traumatismes du membre inférieur Traumatismes multiples Intoxication par anticoagulants et antithrombotiques Complications de prothèses, greffes et implants Dons d’organes et de tissus
Conflit d’intérêt Aucun. Références [1] Établissement franc¸ais du sang. (EFS). Rapport d’activité 2008. Disponible à l’URL : http://www.dondusang.net; 2009 [consulté le 01/03/2010].
M. de Pommerol et al. / Transfusion Clinique et Biologique 17 (2010) 223–231 [2] Salmi LR, Mathoulin-Pélissier S. Systèmes de vigilance : systèmes de surveillance de santé publique. Rev Fr Lab 2001;330:23–6. [3] Simonneau M, Pélissier E, Pillier-Loriette C, Trophilme C. Mise en place et fonctionnement de l’hémovigilance en France : les lois, les décrets, les arrêtés, les notes et les directives. Rev Fr Lab 2001;330:27–30. [4] Mathoulin-Pélissier S, Salmi LR, Verret C, Demoures B. Blood transfusion in a random sample of hospitals in France. Transfusion 2000;40(9):1140–6. [5] Mathoulin-Pélissier S, Vicariot M, Gross S, Waller C, Courtois F, Eghbali H, et al. Étude pilote des caractéristiques des patients transfusés et des produits sanguins labiles utilisés. Transfus Clin Biol 1997;4(6):533–40. [6] Quaranta JF, Berthier F, Courbil R, Courtois F, Chenais F, Waller C, et al. Qui sont les receveurs de produits sanguins labiles (PSL) ? Une étude nationale multicentrique – un jour donné. Établissement de transfusion sanguine (ETS) – établissements de santé (ES). Transfus Clin Biol 2009;16:21–9. [7] République franc¸aise. Circulaire DH/PMSI no 303 du 24 juillet 1989 relative à la généralisation du programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) et à l’organisation de l’information médicale dans les hôpitaux publics. Bulletin officiel du ministère chargé de la Santé no 89/46. [8] République franc¸aise. Loi no 91-748 du 31 juillet 1991 portant réforme hospitalière. JO no 179 du 2 août 1991. p. 10 255. [9] Organisation mondiale de la santé. CIM-10 : classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes, dixième révision. Genève: OMS; 1993. [10] Agence franc¸aise de sécurité sanitaire des produits de santé. Transfusion de globules rouges homologues : produits, indications, alternatives. Recommandations de bonne pratique. Paris: Afssaps. Disponible à l’URL : http://www.afssaps.fr/Afssaps-media/Publications/Recommandations-debonne-pratique; 2002 [consulté le 01/03/2010]. [11] Agence franc¸aise de sécurité sanitaire des produits de santé. Transfusion de plaquettes : produits, indications. Recommandations de bonne pratique. Paris: Afssaps. Disponible à l’URL : http://www.afssaps.fr/Afssapsmedia/Publications/Recommandations-de-bonne-pratique; 2003 [consulté le 01/03/2010].
231
[12] Agence franc¸aise de sécurité sanitaire des produits de santé. Transfusion de plasma frais congelé : produits, indications. Recommandations de bonne pratique. Paris: Afssaps; 2002. Disponible à l’URL : http://www.afssaps.fr/ Afssaps-media/Publications/Recommandations-de-bonne-pratique [consulté le 01/03/2010]. [13] Llewelyn CA, Wells AW, Amin M, Casbard A, Johnson AJ, Ballard S, et al. The EASTR study: a new approach to determine the reasons for transfusion in epidemiological studies. Transfus Med 2009;19(2): 89–98. [14] Stanworth SJ, Cockburn HA, Boralessa H, Contreras M. Which groups of patients are transfused? A study of red cell usage in London and southeast England. Vox Sang 2002;83(4):352–7. [15] Titlestad K, Georgsen J, Jorgensen J, Kristensen T. Monitoring transfusion practices at two university hospitals. Vox Sang 2001;80(1):40–7. [16] Wallis JP, Wells AW, Chapman CE. Changing indications for red cell transfusion from 2000 to 2004 in the North of England. Transfus Med 2006;16(6):411–7. [17] Centre hospitalier universitaire de Bordeaux. Chiffres-clés 2008. Disponible à l’URL : http://www.chu-bordeaux.fr [consulté le 18/01/2010]. [18] Wells AW, Mounter PJ, Chapman CE, Stainsby D, Wallis JP. Where does blood go? Prospective observational study of red cell transfusion in north England. BMJ 2002;325(7368):803. [19] Karkouti K, Cohen MM, McCluskey SA, Sher GD. A multivariable model for predicting the need for blood transfusion in patients undergoing first-time elective coronary bypass graft surgery. Transfusion 2001;41(10):1193–203. [20] Moskowitz DM, Klein JJ, Shander A, Cousineau KM, Goldweit RS, Bodian C, et al. Predictors of transfusion requirements for cardiac surgical procedures at a blood conservation center. Ann Thorac Surg 2004;77(2): 626–34. [21] Shehata N, Naglie G, Alghamdi AA, Callum J, Mazer CD, Hebert P, et al. Risk factors for red cell transfusion in adults undergoing coronary artery bypass surgery: a systematic review. Vox Sang 2007;93(1): 1–11.