Caractéristiques, spectre étiologique et évolution des uvéoméningites

Caractéristiques, spectre étiologique et évolution des uvéoméningites

La Revue de médecine interne 40 (2019) A47–A100 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com 79e Congrès de médecine interne Montpel...

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La Revue de médecine interne 40 (2019) A47–A100

Disponible en ligne sur

ScienceDirect www.sciencedirect.com

79e Congrès de médecine interne Montpellier du 5 au 7 juin 2019

Communications orales

Médecine interne CO001

Caractéristiques, spectre étiologique et évolution des uvéoméningites J. Hadjadj 1,∗ , G. Gaube 2 , M. Groh 3 , R. Paule 2 , S. Salah 4 , F. Hoogewoud 5 , P. Blanche 2 , L. Mouthon 6 , D. Monnet 4 , C. Le Jeunne 2 , A. Brézin 5 , B. Terrier 2 1 Médecine interne, cochin Port-Royal, Paris 2 Médecine interne, hôpital Cochin, Paris 3 Centre de reference des syndromes hypereosinophiliques, medecine interne, hôpital Foch, Suresnes 4 Ophtalmologie, Cochin Port-Royal, Paris 5 Ophtalmologie, hôpital Cochin, Paris 6 Centre de référence maladies auto-immunes et systémiques rares, service de médecine interne, hôpital Cochin, AP–HP, Paris ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : hadjadj [email protected] (J. Hadjadj) Introduction Les uvéites sont des processus inflammatoires intraoculaires allant de l’iris et des procès ciliaires jusqu’à la choroïde et la rétine au pôle postérieur. La choroïde étant en continuité avec l’espace sous-arachnoïdien où circule le liquide céphalo-rachidien, l’association d’une uvéite avec une méningite (uvéoméningite) est fréquente. Dans certaines situations, l’uvéite et la méningite résultent de mécanismes inflammatoires similaires mais indépendants. L’objectif de cette étude est d’étudier les caractéristiques, les étiologies, et l’évolution des uvéoméningites. Patients et méthodes Étude monocentrique rétrospective réalisée dans un centre tertiaire spécialisé dans la prise en charge des uvéites. Parmi 1990 ponctions lombaires réalisées entre 2007 et 2017 dans le service de médecine interne, 449 (23 %) l’étaient pour l’exploration d’une uvéite, parmi lesquelles 110 (24 %) ont permis la mise en évidence d’une méningite (définie par une cellularité > 10 éléments/mm3 ). Tous les patients ont bénéficié d’un examen ophtalmologique complet suivi d’un bilan clinique et paraclinique. Afin d’évaluer leur pronostic, les uvéoméningites ont été comparées à 116 uvéites avec atteintes du segment postérieur sans méningite avec étiologies similaires. Résultats Cent-dix patients ont été inclus (âge médian 35 ± 14 ans, hommes 63 %). Les principales caractéristiques de l’uvéite étaient : bilatérale (77 %), postérieure (34 %), panuvéite (54 %), évolution chronique (30 %), granulomateuse (29 %), et avec présence d’une papillite ou de décollement séreux-rétiniens dans 36 % et 39 % des cas, respectivement. Trente-huit patients (35 %)

0248-8663/

présentaient des symptômes neurologiques (majoritairement des céphalées). La ponction lombaire mettait en évidence en médiane 29 (10–800) éléments/mm3 et une protéinorachie à 0,55 (0,18–2,63) g/l. Une IRM cérébrale était pratiquée chez 54 patients, mettant en évidence des anomalies dans 33 % des cas (hypersignaux de la substance blanche dans 78 %, atteinte méningée dans 22 %). À l’issue du bilan étiologique, les principales causes retrouvées étaient : maladie de Vogt-Koyanagi-Harada (31 %), syphilis (16 %), sarcoïdose (12 %), pathologies ophtalmologiques (ophtalmie sympathique ou épithéliopathie en plaque, 9 %), maladie de Behc¸et (7 %), et sclérose en plaques (5 %). Seulement 17 (16 %) des uvéoméningites restaient d’origine indéterminée. Après un suivi médian de 21 mois, en comparaison avec des uvéites avec atteinte postérieure sans méningite et d’étiologies similaires, les patients avec uvéoméningite étaient plus souvent traités par corticothérapie systémique (p < 0,0001) et par immunosuppresseurs (conventionnels et biothérapie) (p = 0,004). Le taux de rechute était en revanche similaire entre les uvéites avec ou sans méningite. Conclusion Les uvéoméningites sont une entité particulière orientant vers un nombre limité d’étiologies. La présence d’une méningite est fréquemment à l’origine de la mise en route d’un traitement immunosuppresseur, sans qu’un impact négatif d’une méningite associée n’ait pu être démontré. L’impact pronostique d’une atteinte méningée sur l’évolution ophtalmologique et/ou extra-ophtalmologique reste à déterminer. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent de ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2019.03.008 CO002

Épidémiologie des uvéites du point de vue de l’interniste : étude rétrospective de 912 cas P.J. Bertrand 1 , Y. Jamilloux 1 , R. Ecochard 2 , G. Richard-Colmant 3 , M. Gerfaud-Valentin 1 , M. Guillaud 1 , P. Denis 4 , L. Kodjikian 4 , P. Sève 1,∗ 1 Médecine interne, hôpital de la Croix-Rousse, Lyon 2 Service de biostatistiques, hospices Civils de Lyon - HCL, Lyon 3 Médecine interne, hôpital Édouard-Herriot, Lyon 4 Ophtalmologie, hôpital de la Croix-Rousse, Lyon ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Sève) Introduction L’épidémiologie des uvéites varie selon de nombreux facteurs : géographiques, ethniques, génétiques,