SFE Poitiers 2017 / Annales d’Endocrinologie 78 (2017) 434–441 Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude transversale menée en 2014 auprès d’un échantillon représentatif de 1977 adultes de la région de Sousse. Le recueil de données a été effectué à l’aide d’un questionnaire prétesté et administré par entrevue. Un examen physique a été effectué pour la mesure du poids et de la taille. Résultats Les prévalences de l’obésité et de l’obésité androïde étaient respectivement de 31,7 % et de 47,1 %. Les facteurs significativement associés à l’obésité étaient le genre féminin (OR = 2,69 ; IC95 % [2,17–3,33] ; p < 10−3 ), le statut professionnel (p < 10−3 ), le niveau d’étude (p < 10−3 ), l’âge supérieur à 40 ans (OR = 3,43 ; IC95 % [2,80–4,20] ; p < 10−3 ) et la présence d’une hypertension artérielle (OR = 2,94 ; IC95 % [2,41–3,60] ; p < 10−3 ). Ces mêmes facteurs étaient également significativement associés à l’obésité androïde. Conclusion Notre étude a révélé une prévalence élevée de l’obésité chez les adultes dans la région de Sousse. Une gestion efficace du poids des individus et des groupes à risque implique des stratégies préventives incluant la promotion de l’alimentation saine, la pratique de l’activité physique ainsi que la gestion des comorbidités. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.712 P441
Contrôle de l’apport alimentaire chez les adolescents obèses : une étude quasi expérimentale en Tunisie
Dr S. Bhiri ∗ , Pr J. Maatoug , Dr J. Sahli , Dr R. Ghammam , Dr F. Ouni , Pr H. Ghannem Service d’épidémiologie et de statistiques médicales, centre hospitalo-universitaire Farhat-Hached, Sousse, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Bhiri) Objectif Tester la faisabilité d’un programme de contrôle de l’apport alimentaire chez des adolescents obèses. Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude quasi expérimentale auprès d’un échantillon représentatif d’adolescents obèses ou en surpoids durant l’année scolaire 2012–2013. Les adolescents éligibles à l’étude (après calcul du Z-IMC selon les normes OMS de la croissance de l’enfant) ont été dépistés parmi les collégiens de la ville de Sousse (groupe intervention) et ceux de la ville de Msaken (groupe témoin). Les participants au groupe d’intervention ont complété l’Inventaire de la dépression de Beck (IDB) et l’Inventaire de l’estime de soi de Coopersmith (IESC). Pour calculer l’apport calorique journalier moyen, tous les participants ont complété un questionnaire en arabe sur l’apport alimentaire journalier (3 jours de suite y compris le week-end). Le programme de l’intervention comportait des séances collectives (alimentation équilibrée, contrôle de la dépression et amélioration de l’estime de soi) et des consultations chez un pédiatre (individuelles). Résultats La prévalence de l’obésité était de 12,9 % et 12,6 % dans le groupe d’intervention (n = 317) et le groupe témoin (n = 317) respectivement. Le niveau d’estime de soi était bas à moyen chez 41,6 % des obèses dans le groupe d’intervention. Un état dépressif limite était trouvé chez 81,7 % d’entre eux. Dans le groupe d’intervention, l’apport calorique journalier moyen a baissé significativement de 2636 Kcal à 2364,8 Kcal (p < 0,001). Conclusion Notre étude a appuyé la faisabilité d’un programme de contrôle de l’apport alimentaire des adolescents obèses en milieu scolaire. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.713 P442
Calciphylaxie non urémique : à propos d’un cas Gall a,∗ ,
Wojtusciszyn a ,
Vitse b ,
Renard a
Dr E. Pr A. Dr J. Pr E. CHU Lapyeronie, endocrinologie, Montpellier, France b CHU Lapyeronie, plaie et cicatrisation, Montpellier, France
a
435
∗
Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (E. Gall) Introduction La calciphylaxie non urémique est une pathologie rare, présentant une importante morbi-mortalité, dont la physiopathologie reste méconnue à ce jour. Observation clinique Une patiente de 56 ans, a été hospitalisée dans notre unité, pour des ulcérations chroniques bilatérales et hyperalgiques du tablier abdominal. On retenait dans ses antécédents : une obésité sévère, une dénutrition protido-énergétique, une intoxication éthylique et un diabète non insulinodépendant. La patiente ne prenait ni anticoagulant ni corticoïdes. L’examen clinique, retrouvait des lésions cutanées nécrotico-fibrineuses étendues, avec un aspect inflammatoire et une induration sous-cutanée périlésionnels. La biopsie cutanée profonde retrouvait une hypodermite chronique avec nécrose adipeuse et calcifications des parois vasculaires, compatibles avec une calciphylaxie. La fonction rénale était normale, tout comme le bilan phosphocalcique, le bilan hépatique et les facteurs de coagulation. Le scanner TAP ne retrouvait aucune lésion néoplasique et confirmait la présence de calcifications artérielles abdominopelviennes superficielles sous-cutanées. La patiente a été traitée par antibiothérapie large spectre, antalgique de palier 3 et thiosulfate de sodium à raison de 25 g 3 fois par semaine ; puis après 6 semaines et devant l’absence d’amélioration clinique, une chirurgie d’abdomino-plastie a été réalisée, assortie d’une thérapie par pression négative. Le thiosulfate a été poursuivi pour éviter toute récidive précoce. L’évolution a été favorable. Discussion Nous rapportons ici un des rares cas de calciphylaxie non urémique et non associé à un traitement anticoagulant ou une pathologie néoplasique, traité par antibiothérapie, thiosulfate de sodium et chirurgie d’abdomino-plastie. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.714 P443
Prévalence de l’obésité en 2014 et prédiction de la prévalence de diabète type 2 en 2024 : étude transversale dans le milieu communautaire de Sousse, Tunisie
Dr S. Ben Fredj ∗ , Dr R. Ghammam , Pr J. Maatoug , Pr H. Ghannem Service d’épidémiologie, CHU Farhat-Hached, Sousse, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S.B. Fredj) Introduction L’obésité est un facteur de risque cardiovasculaire prédisposant à l’intolérance au glucose et au diabète et responsable d’une augmentation de la pression artérielle et de la dyslipidémie. L’objectif de notre étude était de prédire la prévalence du diabète type 2 (DT2) en 2024 à partir de la distribution de l’IMC dans la région de Sousse en 2014. Matériel et méthodes Il s’agit dune étude transversale menée en 2014 portant sur un échantillon représentatif de 974 adultes, âgés de 20 à 67 ans, de la région de Sousse, Tunisie. Le surpoids était défini comme IMC entre 25 et 30 kg/m2 et obésité IMC > 30. Pour estimer la prévalence prévues de DT2 dans 10 ans, nous avons utilisé un modèle préétabli de CCHS (the 2007 Canadian Community Health Survey). Résultats La prévalence de l’obésité était de 33,6 %, IC95 % [30,5 à 36,4 %], de 21,8 % chez les hommes, IC95 % [17,3 à 26,3 %] et de 39,7 % chez les femmes, IC95 % [35,9 à 43,5 %]. La prévalence du surpoids était de 31,9 %, IC95 % [29,1–34,7 %], 38,1 % chez les hommes, IC95 % [33,1–43 %] et 28,7 % chez les femmes, IC95 % [25,2–32, 1 %]. Au total, 88 188 personnes étaient prévues de développer un DT2 en 2024 soit une prévalence prévue de 13 %. Conclusion Nos résultats ont montré que le taux de l’obésité est alarmant et il est primordial de prévenir le diabète en tentant de modifier la distribution de l’IMC dans l’ensemble de la population que d’intervenir uniquement auprès des personnes dont le risque est élevé. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2017.07.715